- Jean-Joseph Menuret
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Jean-Joseph[1] Menuret, dit Menuret de Chambaud[2], né le 23 janvier 1739 à Montélimar et mort à Paris le 15 décembre 1815, est un médecin et encyclopédiste français.
Menuret fit ses études médicales à Montpellier sous Antoine Fizes, dont il adopta peut-être trop exclusivement les opinions. Revenu faire de la clientèle à Montélimar après avoir été admis au doctorat, ses premiers ouvrages, qui eurent du succès, ainsi qu'un assez grand nombre d’articles fournis par lui à l'Encyclopédie de Diderot, quoique remplis d’idées paradoxales, mais écrits d’un style pur et correct, le firent remarquer et le mirent surtout en grandes relations avec les encyclopédistes. Il fut du nombre des collaborateurs de ce grand ouvrage, produisant près de quatre-vingts articles de médecine.
Comme le séjour d’une petite ville de province ne pouvait longtemps convenir à cet homme actif, laborieux, fort instruit et doué d’une grande imagination, cette circonstance lui permit de quitter Montélimar et de venir tenter sa fortune à Paris où les nombreux amis qu’il s’y était faits ne l’abandonnèrent pas. Grâce à leur protection, il fut d’abord médecin des écuries du roi, puis médecin de la comtesse d’Artois.
Les événements de la Révolution vinrent troubler son repos et l'obligèrent à s’expatrier. Il se fixa à Hambourg. Rentré en France après le coup d'État du 18 brumaire, il se fixa à Paris où plusieurs sociétés savantes s’empressèrent de l’admettre en leur sein. « Ceux qui l’ont connu particulièrement assurent qu’appelé dans les somptueux palais des princes et dans l’humble asile du pauvre, il consacrait à celui-ci sa première visite. Devenu septuagénaire, il jouissait encore d’une bonne santé ; cependant un de ses confrères, le voyant plus triste que de coutume, lui demanda s’il éprouvait quelque malaise, quelque indisposition : Non, mon ami, répondit Menuret ; grâces au ciel, je me me porte assez bien, mais j’ai un chagrin, la vieillesse m’enlève ma plus douce jouissance : je ne puis plus monter au cinquième étage[3]. »
Ouvrages
- Nouveau traité du pouls, Amsterdam (Paris), 1767, in-12
- Avis aux mères sur la petite vérole et la rougeole, ou Lettres à madame de *** sur la manière de traiter et de gouverner ses enfants dans ces maladies ; suivies d’une question proposée à Messieurs de la Société royale des sciences de Montpellier, relativement à l’inoculation, Lyon, 1770, in-8°
- Éloge historique de M. Venel, médecin, Grenoble, 1777, in-8°
- Essai sur l’action de l’air dans les maladies contagieuses, qui a remporté le prix proposé par la Société royale de Médecine, Paris : rue et hôtel Serpente, 1781, in-12, XXIV-112 p. ; traduit en allemand (Leipzig, 1784, in-8°)
- Essai sur l’histoire médico-topographique de Paris, Paris, 1786, in-12 ; Nouvelle édition, augmentée de quelques lettres sur différents sujets, Paris, 1804, in-8°
- Mémoire sur la culture des jachères [couronné par la Société d’agriculture de Paris en 1789], Paris : Impr. de Ph.-D. Pierres, et chez Belin, 1790 ou 1791, in-8°, 61 p.
- Observations sur le débit du sel après la suppression de la gabelle, relatives à la santé et à l’intérêt des citoyens, 1790, in-8°
- Essai sur les moyens déformer de bons médecins, sur les obligations réciproques des médecins et de la société; partie d’un projet d’éducation national relative à cette profession, Paris, 1791, in-8° ; édition revue et augmentée de quelques notes relatives aux changements survenus dans cette partie depuis la première, en 1791, Paris, 1814, in-8°
- Essai sur la ville de Hambourg, considérée dans ses rapports avec la santé, ou Lettres sur l’histoire médico-topographique de cette ville, Hambourg, 1797, in-8°
- Discours sur la réunion de l’utile à l’agréable, même en médecine ; lu à la séance publique de la Société philotechnique, Paris, 1809, in-8°
Articles dans l’Encyclopédie (sélection)
- Articles Inflammation, Maladies inflammatoires, t. 8, p. 708-27 ;
- Articles Mort (médecine) , t. 10, p. 718-27 ;
- Articles Pouls, t. 13, p. 205-40 ;
- Article « Somnambule, & Somnambulisme », t. 15, p. 340-2.
Source
- Jean-Eugène Dezeimeris, Dictionnaire historique de la médecine ancienne et moderne, t. 3, p. 2, Bruxelles : Béchet jeune, 1837, p. 567-8.
- Adolphe Rochas, Biographie du Dauphiné, v. 2, Paris : Charavay, 1860, p. 139-40.
- Colas Duflo, « Diderot et Ménuret de Chambaud », Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 34 : Le Rêve de D'Alembert.
Notes
- Et non pas Jean-Jacques comme l’a longtemps laissé supposer, à compris dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, l’abréviation J.-J. (voir Registre des naissances de Montélimar).
- « Entraîné par un petit mouvement de vanité, ou par une соutumе non moins ridicule que générale, Menuret avait eu la faiblesse d’allonger son nom de famille en croyant l’illustrer : le docteur se faisant appeler M. Menuret de Chambaud. » Journal des Sciences médicales (mars 1816)
- Journal des sciences médicales, mars 1816, p. 386.
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