- Pierre Augustin Boissier de Sauvages
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Pierre-Augustin Boissier de Sauvages de La croix, né le 28 août 1710 à Alès où il est mort le 19 décembre 1795, est un naturaliste et lexicographe français.
Sommaire
Biographie
Fils de François Boissier, seigneur de Sauvages, et de Gilette Blachier, Boissier est l’avant-dernier d’une nombreuse fratrie, dont le célèbre médecin, François Boissier de Sauvages.
Le religieux
Destiné à l’état ecclésiastique, Boissier se rend à Paris pour étudier la théologie à la Sorbonne. Chanoine à la collégiale de Sumène en 1730, ce qui ne l’engageait nullement du point de vue ecclésiastique, il reçut la tonsure mais en demeura là. Il retourna à Alès en 1745 pour se consacrer aux études de sciences naturelles et à lexicographie. Il ne fut ordonné prêtre qu’en 1771, à l’âge de 61 ans, sur les instances de son évêque. En 1792, il signa, probablement sous l’influence de son neveu révolutionnaire Nicolas, le serment de la constitution civile du clergé.
Le naturaliste
Boissier étudia après que Pierre Baux (1708-1790) l’y eut initié, les sciences naturelles. Admis, sur l’intervention de son frère, au sein de la Société royale des sciences de Montpellier, en 1751, il fut l’auteur de nombreux mémoires sur des sujets variés : fabrication du vitriol à Saint-Julien, sciences naturelles, etc. Plus tard, il fut admis à l’Institut de Bologne et à l’Académie des Géorgophiles de Florence.
Il rédigea plusieurs articles dans l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Il aurait rédigé les articles Sels de marais et Toiles peintes. Il se retira de la rédaction lorsque les principaux auteurs prirent nettement position contre la religion.
Il effectue deux voyages en Italie pour étudier la sériciculture. Afin d’aider les éleveurs de vers à soie à évoluer vers des exploitations plus rationnelles, il réalise des expérimentations et procède à de minutieuses observations. Ayant multiplié les visites auprès des éleveurs et les expériences personnelles, il expose les diverses maladies et les meilleurs procédés d’amélioration des élevages dans deux ouvrages : mémoire sur les muscardins et mémoire sur l’éducation des vers à soie. Ces deux mémoires sont refondus dans un livre intitulé l’Art d’élever les vers à soie. Ces ouvrages, fruit de dix ans de travaux, contribuèrent au progrès de la sériciculture en Languedoc et Provence au XVIIIe siècle.
Le lexicographe
Aimant à se servir de l’idiome languedocien, l’abbé de Sauvages se piquait même d’une sorte de purisme en ce genre. Afin de préserver le languedocien de l’invasion des gallicismes et de tout mélange, il composa son Dictionnaire languedocien (Nîmes, 1753, in-8° ; 1785, Nîmes, Gaude, père, fils et Cie, 2 vol. in-8° et Alès, 1820, 2 vol. in-8°) qui fut l’œuvre de sa vie. Il commença à y travailler dès 1745. Une première édition parut en 1753 en un volume, une deuxième en 1785 en deux volumes et enfin une posthume en 1820 dirigée et enrichie d’un grand nombre d’articles par le petit-neveu de l’auteur, le baron d'Hombres-Firmas.
Pierre Larousse en parlait ainsi : « L’ouvrage est suivi d’un recueil de proverbes, de maximes et de dictons et il est enrichi, et c’est ce qui en fait le mérite, de notes critiques, historiques, grammaticales et d’observations d’histoire naturelle. Cet ouvrage témoigne de longues et laborieuses recherches, l’abbé de Sauvages n’a réellement rien négligé pour étudier à fond le patois de son pays ; il poussait la précaution jusqu’à toujours choisir ses servantes dans les villages des Cévennes où la tradition des vieux langages s’était le mieux conservé ; aussi aurait-on pu appliquer à l’auteur ce vers connu : Molière avec succès consultait sa servante. »
Publications
- Dictionnaire languedocien-françois, contenant un recueil des principales fautes que commettent, dans la diction & dans la prononciation françoiſes, les habitants des provinces méridionales, connues autrefois ſous la dénomination générale de la Langue-d’Oc[1].1756, Nîmes, Gaude, père, fils et Cie, 1785. "Ouvrage où l’on donne avec l’explication de bien des termes de la langue romance, ou de l’ancien languedocien, celle de beaucoup de noms propres, autrefois noms communs de l’ancien langage ; & qui eſt enrichi dans pluſieurs de ſes articles, de remarques critiques, hiſtoriques, grammaticales, & d’obſervations de phyſique & d’histoire naturelle. Nouvelle édition, corrigée d’un grand nombre de fautes, augmentée d"environ dix mille articles, & en particulier d’une nombreuſe collection de proverbes languedociens & provençaux. Publié anonymement : “par Mr L. D. S.”, Genève, Slatkine, 1971.
- Mémoires sur l’éducation des vers à soie… Divisé en trois parties, avec un traité sur la culture des Mûriers, & sur l’origine du Miel. A Nismes, Chez Gaude, 1763.
- Observations sur l’origine du miel. Nîmes, Gaude, 1763.
Il y défend des théories très curieuses sur l’origine du miel, par exemple que les abeilles ne puisent pas seulement dans le nectar des fleurs, mais aussi dans le miélat (petites gouttes sur les feuilles) fabriqué par les pucerons.
- L’Art d’élever les Vers à Soie. Précedemment donné sous le titre de Mémoires sur l’éducation des Vers à Soie. Nouvelle édition mise dans un meilleur ordre et augmentées d’observations, faites en Italie. Suivi de La Culture des Muriers et d’Observations sur l’origine du Miel. Gaude, 1788.
Sources
- Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, tome 38, p. 87[2]
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