- Paul Henri Thiry d'Holbach
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Paul Thiry d’Holbach Philosophe occidental Époque Moderne Tableau par Carmontelle, 1766 - Musée Condé, ChantillyNaissance 1723, Edesheim Décès 1789, Paris Nationalité Palatinat du Rhin, puis France École/tradition Matérialisme Œuvres principales Système de la nature ; Le Christianisme dévoilé ; Éthocratie modifier Paul-Henri Thiry, baron d’Holbach, né Paul Heinrich Dietrich von Holbach, né à Edesheim, Rhénanie-Palatinat, le 8 décembre 1723 et mort à Paris le 21 janvier 1789, est un savant et philosophe matérialiste d’origine allemande et d’expression française. Seigneur de Heeze, Leende et Zesgehuchten (Brabant), il était propriétaire du château de Heeze.
Sommaire
Biographie
Né dans une riche famille catholique, d’Holbach fait des études de droit à Leyde et s’installe à Paris en 1749. Il devient alors français et avocat au Parlement.
D'Holbach participe à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert à partir de 1751 et rédige des articles traitant de métallurgie, géologie, médecine, de minéralogie et de chimie.
À partir de 1760, il commence à rédiger des ouvrages philosophiques, souvent sous un nom d’emprunt ou sous celui d’un mort (Jean-Baptiste Mirabaud, secrétaire perpétuel de l’Académie, abbé Bernier, Boulanger, etc.) pour éviter les ennuis avec le pouvoir, car ses écrits sont anticléricaux, antichrétiens et explicitement athées, matérialistes et fatalistes (c’est-à-dire qu’il pense que la nécessité est à la base des actions des hommes, comme elle est à la base du « mouvement » de la nature).
D'Holbach est l’un des premiers auteurs athées (Jean Meslier fut sans doute son unique prédécesseur), sans concession à un déisme (Voltaire) ou un panthéisme. Il meurt à quelques mois de la prise de la Bastille, alors qu’il est un des acteurs du siècle des Lumières.
D’Holbach employait plusieurs personnes célèbres pour la rédaction de ses ouvrages. Certains de ses ouvrages ont été revus et corrigés par Diderot, c’est le cas du Système de la nature que Diderot annotera ensuite et complétera par un dernier chapitre intitulé Abrégé du code de la nature. Diderot écrit enfin un résumé complet, chapitre par chapitre, de l’ouvrage sous le nom de Le vrai sens du système de la nature (publié dans l’édition de 1820).
Savant reconnu, d’Holbach est membre des académies de Berlin (1752), de Mannheim (1766), de Saint-Pétersbourg (1780), entre autres. Il était un invité régulier de la loge des Neuf Sœurs. Il se marie, sur l’insistance de ses amis, et devient veuf l’année de son mariage. Amoureux de sa belle-sœur Charlotte-Suzanne d'Aine (morte le 16 juin 1814 à quatre-vingt-un ans), il l’épouse, grâce à une licence obtenue de l’Église, moyennant finances. Ils eurent deux garçons et deux filles. L’aîné sera conseiller au parlement, le second capitaine de dragons. Une des filles s’est mariée avec le marquis de Chastenay et l’autre avec un comte de Nolivos.
D'Holbach le salonnier
Il tenait table ouverte tous les jeudis et dimanches, ces dîners étaient très renommés, pour ses amis parmi lesquels Buffon, d’Alembert, J-J. Rousseau, Helvétius, Mercier, Naigeon (son éditeur), Marmontel, La Harpe, Marie-Thérèse Geoffrin, Louise d'Épinay, Sophie d'Houdetot et des étrangers tels Melchior Grimm, Adam Smith, David Hume, Laurence Sterne, Ferdinando Galiani, Cesare Beccaria, Joseph Priestley, Horace Walpole, Edward Gibbon, David Garrick (pour l’essentiel cités dans la rapide biographie du second éditeur du Système de la nature, édition publiée en 1820). Au cours des réceptions, des articles de l’Encyclopédie sont préparés et rédigés. D’Holbach lui-même en rédige 376.
Œuvre
D’Holbach place l’homme raisonnable au centre de tout et base sa philosophie sur la nature. Son but ultime est de détacher la morale de tout principe religieux pour la déduire des seuls principes naturels. Dans sa synthèse, Système de la nature, il soutient l’athéisme contre toute conception religieuse ou déiste, le matérialisme et le fatalisme (déterminisme scientifique).
La publication de son Système de la nature eut un énorme retentissement : le gouvernement le défère au parlement qui condamne le livre, le 18 août 1770, à être brûlé au pied du grand escalier du palais. La Contagion sacrée est aussi brûlée, en même temps que quatre autres de ses ouvrages. De nombreux livres vont être ensuite publiés pour réfuter les thèses du Système de la nature :
- Bergier : Examen du matérialisme, ou Réfutation du système de la nature, 1771
- Denesle : Préjugés des anciens et des nouveaux philosophes sur l’âme humaine, Paris, 1775
- Castillon, de Berlin : Observations sur le système de la nature
- Jean-Baptiste Duvoisin publie trois ouvrages en 1775, 1778 et 1780 pour réfuter, ainsi que Holland, Guillaume Rochefort (en 1771) ou Saint-Martin (en 1775).
- Voltaire le critique de manière ambiguë, il fait l’éloge du livre, en critique le style et fait deux articles de réfutation (Dieu et Style), sans contester le fatalisme, dans son Dictionnaire philosophique.
Dans la bibliographie donnée dans l’édition de 1820 du Système de la nature, 50 ouvrages lui sont attribués, avec, en plus, une participation à l’Histoire philosophique de l’Inde, par l’abbé Raynal.
Parmi eux, outre les ouvrages philosophiques et de théologie critique, se trouvent des titres concernant la chimie (Traité du soufre), de physique, de métallurgie, de géologie (l’Art des mines et un essai sur l’Histoire naturelle des couches de la terre, traduits de Lehmann, 1759), mais aussi de politique et de droit (Principes de la législation universelle, Amsterdam, 1773).
Œuvres attribuées de manière certaine
- Lettre à une dame d’un certain âge sur l’état présent de l’opéra, Paris 1752 Lire en ligne
- Le Christianisme dévoilé, ou Examen des principes & des effets de la religion chrétienne 1761
- L'Antiquité dévoilée par ses usages, ou Examen critique des principales opinions, cérémonies et institutions religieuses et politiques des différens peuples de la terre, Amsterdam, 1766[1]
- La Contagion sacrée, ou Histoire naturelle de la superstition, Londres, 1768, Lire en ligne
- Lettres à Eugénie, ou Préservatif contre les préjugés 1768
- Théologie Portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne 1768
- Essai sur les préjugés, ou De l’influence des opinions sur les mœurs & le bonheur des hommes 1770[1][2]
- Histoire critique de Jésus-Christ, ou Analyse raisonnée des évangiles 1770,[3]
- Tableau des Saints, ou Examen de l’esprit, de la conduite, des maximes & du mérite des personnages que le christianisme révère & propose pour modèles 1770 Lire en ligne
- Politique naturelle, ou Discours sur les vrais principes du Gouvernement 1773 (lire en ligne le tome 1 et le tome 2)
- Système Social, ou Principes naturels de la morale et de la Politique, avec un examen de l’influence du gouvernement sur les mœurs, Londres, 1773, 3 vol : 1 [4], 2 [5], 3 [6]
- Le Bon Sens, ou Idées naturelles opposées aux idées surnaturelles, Londres, 1774 Lire en ligne
- Éthocratie, ou Le gouvernement fondé sur la morale 1776
- La Morale Universelle, ou Les devoirs de l’homme fondés sur la Nature], Amsterdam, 1776, (lire en ligne le tomeI1, le tome II et le tome III)
- Traité des trois imposteurs. Moïse, Jésus-Christ, Mahomet 1777
- Éléments de morale universelle, ou Catéchisme de la Nature 1790 Lire en ligne
- Système de la nature ou des loix du monde physique & du monde moral, Lire en ligne
- Essai sur l'art de ramper. Paul Henri Dietrich baron d'Holbach, 1723-1789, Essai sur l'art de ramper, à l'usage des courtisans, facétie philosophique tirée des manuscrits de feu M. le baron d'Holbach et insérée dans la Correspondance de Grimm (décembre 1790) : XVIIIe siècle : 1723-1790, Paris, Correspondance de Grimm, 1790, 1790[2]
- S.d., (notice BNF no FRBNF306115723)
- S.d., (notice BNF no FRBNF30611573f)
- 1972, Microforme Bnf, Reproduction d'un extrait de la "Correspondance littéraire" de Grimm et Diderot, décembre 1790, Paris : F. Buisson, 1813, p. 611 à 619 (notice BNF no FRBNF35154474w)
- 2005, Publication Paris, Abstème & Bobance, (notice BNF no FRBNF400819016)
- 2010, Publication Paris, Allia, (notice BNF no FRBNF421377334)
- 2010, Publication Paris, Éditions Payot & Rivages (notice BNF no FRBNF421671333)
Notes
- Denis Diderot dans sa Lettre sur l'examen de l'Essai sur les préjugés. L'attribution de ce texte à d'Holbach reste discutée. Voir en ce sens : Alain Niderst, Sur l'œuvre de Dumarsais. In : Anales de literatura española, (ISSN 0212-5889), 1984, nº 3, p. 349-364 et particulièrement p. 353-356. Quoi qu'il en soit, ce texte a été commenté par
- disponible sur Gallica, Identifiant : ark:/12148/bpt6k84523m. Domaine public,
Bibliographie
- Pierre Naville, D'Holbach et la Philosophie scientifique au XVIIIe siècle, 1943, réédition 1968 (ISBN 207024699X)
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