- Colombelles
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Colombelles Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Calvados Arrondissement Caen Canton Cabourg Code commune 14167 Code postal 14460 Maire
Mandat en coursColin Sueur
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération Caen la Mer Site web www.colombelles.fr Démographie Population 5 895 hab. (2008[1]) Densité 826 hab./km² Gentilé Colombellois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 2 m — maxi. 49 m Superficie 7,14 km2 Colombelles est une commune française, située dans le département du Calvados et la région Basse-Normandie.
Sommaire
Géographie
Colombelles se situe dans la banlieue est de Caen à 6 km de la ville. La commune peut être divisée plusieurs secteurs :
- Le "Bas de Colombelles" et l'ancien Bac (quartier le plus ancien, rue de la République et rue de l'Orne)
- L'ancien site de la SMN et la rue Jean Jaurès (ancienne mairie devenue "maison du peuple")
- Le groupe scolaire Henri Sellier (1934)[2], la rue Jules Guesde, le bois (ancien parc du château) et la cité suédoise (1948)[3]
- Le centre-ville actuel (mairie construite en 1957)[4]
- Le quartier du Bois (années 1980)
- ZAC Lazarro (du nom du premier propriétaire du café situé au carrefour portant son nom)
- La partie colombelloise du Plateau
Histoire
Des origines au XIXe siècle
Le premier site d'implantation humaine sur le territoire de Colombelles a été retrouvé à l'emplacement de l'actuelle ZAC de Lazzaro[5]. Il s'agit d'un gros village d'une dizaine de maisons datant du début du Néolithique (toute fin du VIe millénaire av. J.-C.). Le village est ensuite abandonné au profit d'un nouveau site en contrebas sur la rive droite de l'Orne ; ce dernier fut peut-être occupé dès le haut Moyen Âge[6].
La première référence écrite à Colombelles date du XIe (cartulaire de l'abbaye aux Dames). L'étymologie du nom Colombelles signifierait “l'endroit où l'on trouve des pigeons” (de columbulus, signifiant pigeon, associé au suffixe de présence en latin -ella)[7]. Le village est mentionné sous le nom de Columbellæ dans un texte en latin du XIIe siècle[8] et sous celui de Coulumbelles dans un texte en Français du XVe siècle[9]. Ce n'est alors qu'une petite bourgade au débouché du bac de l'Orne sur la route de Dives par Hérouville (actuelles voies de la rocade, rue Edouard Vaillant et rue Jules Guesde). La population vit de l'agriculture et de l'extraction de la pierre de Caen. Les activités fluvio-maritimes sur l'Orne (pêche, extraction du sable, exportation de la pierre extraite des carrières) sont au cœur de la vie des villageois ; de nombreux graffitis représentant des bateaux, gravés sur les murs de la sacristie construite au XVIIIe dans l'église Saint-Martin et sur certaines maisons de l'ancien village, témoignent encore de cette activité maritime[10]
Les villageois se concentrent principalement au débouché du bac, puis le long de la rue principale (actuelle rue de la République) parallèle à l'Orne, après le redressement de cette dernière. Un chemin de halage est aménagé sur la rive droite depuis Caen jusqu'à l'embouchure. À l'entrée du village au sud, les paroissiens construisent au XIe-XIIe l'actuelle église Saint-Martin. Au XVIIe, un château, ou plutôt une maison de maître, est construit sur le coteau au-dessus du village. Son parc s'étend entre le bourg et la route de Ranville (actuelle rue Jules Guesde) jusqu'à Longueval. Au début du XIXe siècle, le château est agrandi dans le style Empire. Le seul vestige restant est une tour, située à côté de la grille d'entrée du château, probablement occupée par les gardiens du domaine[10].
En 1793, 278 habitants sont recensés dans le village et l'évolution démographique[11] reste limitée au XIXe siècle. Au XIXe siècle, le village est encore peu développé. Les descriptions rédigées à cette époque montre qu'il s'agissait d'un espace rural, mais également un lieu de villégiature pour les Caennais. Il s'agit en fait de Clopée, partie de Mondeville rattachée à Colombelles de 1780 à 1849[12] , [13]
- « L'Orne partage en deux Colombelles, le côté de gauche cependant est plus habité que celui de droite. Ainsi que Longueval, Colombelles possède une grande quantité de maisons de campagne appartenant à des particuliers de la ville qui viennent y passer la belle saison. Un beau bac entretient les communications entre les deux rives; il est placé à l'extrémité du village en approchant de Caen. » J. MORLAND, 1837[14]
La population augmente lentement pour atteindre un maximum de 364 habitants en 1846, avant de décliner jusqu'au début du XXe siècle ; en 1901, on ne dénombre plus que 153 Colombellois. Cette évolution négative peut être en partie expliquée par la déliquescence des activités fluviales provoquée par l'étiolement du trafic sur l'Orne, suite à l'ouverture en 1857 du Canal de Caen à la mer. Dans les années 1870, le bac sur l'Orne n'est plus utilisé annuellement que par 200 à 225 voitures légères qui transportaient surtout des voyageurs[15] ; il est finalement supprimé en 1877[16]. Lorsque que l'enseignement primaire est rendu obligatoire, une école est tout de même installée en 1880 dans les locaux de la mairie (rue de la République) ; auparavant, l'enseignement était dispensé par des religieuses dans une dépendance du château[10].
Le développement rapide de la ville au XXe siècle
En 1909, Auguste Thyssen achète des terrains sur le plateau surplombant le village qui compte alors moins de 200 habitants (169 en 1906). Il fonde ensuite la Société des Hauts-Fourneaux de Caen, dont le siège social se trouve à Paris et fait construire une grande usine sidérurgique sur les terrains de Colombelles (dont les Bureaux (dits les Grands Bureaux) sont sur Mondeville . Cet établissement, qui devient ensuite la Société métallurgique de Normandie, bouleverse considèrablement le visage de la commune. De petit village rural, Colombelles devient une importante ville ouvrière à la population cosmopolite[10]. En dix ans, la population de la commune est multipliée par dix ; partant de 178 habitants en 1914, elle atteint 2 301 habitants en 1921 et 3 452 habitants en 1939. Des logements ouvriers sont construits non loin de l'usine (cité du Calvaire, cité de Cuverville et surtout cité du Plateau[17]) et une église orthodoxe est érigée pour les ouvriers de l'usine. Pour faire face à l'accroissement de la population, la municipalité achète le château en 1925 afin de le transformer en école communale. Elle fait ensuite construire dans le parc un nouveau groupe scolaire (Groupe Scolaire Henri Sellier), inauguré en juin 1934. Le centre de gravité de la commune se déplace sur le plateau face à l'usine : édification de la nouvelle mairie et de la salle Jean Jaurès[10].
Évolution démographique 1911 1914 1921 1927 1932 1939 1999 186 178 2 301 2 556 3 108 3 452 6 235 En 1944, la ville et l'usine sont durement touchées par les bombardements lors de la bataille de Caen. L'usine est gravement endommagée et la ville détruite à 80%. Le vieux village est peu touché par les bombes, mais le château est ravagé par les flammes ; seule la tour est épargnée. La reconstruction de la ville dure 12 ans. Dès 1948, la Cité Suédoise est aménagée dans l'ancien parc du château (entre la rue de Suède et la rue Jules Guesde) ; elle doit son nom au fait qu'elle est composée de 40 maisons jumelées en bois offertes par la Suède. Colombelles est l'une des dix communes qui bénéficia de ces maisons[18] , [10] , [19]. En 1963, on construit la nouvelle église Saint-Pierre-et-Saint-Paul.
Le 5 novembre 1993 a lieu la dernière coulée de la SMN. La fermeture de l'usine est vécue comme un traumatisme. L'ancien territoire de l'usine est dépollué et fait l'objet d'un traitement paysager conçu par Dominique Perrault. L'ancienne tour de refroidissement principale est conservée comme un emblème important de ce passé ouvrier et mise en lumière la nuit. Une zone d'activité, Normandial, dédiée à l'industrie agroalimentaire, est aménagée dans la partie proche de la route de Cabourg à la fin des années 1990. Depuis le début de l'année 2007, l’ancien site de l’usine accueille également un campus technologique. Un ensemble de logements doit par la suite y être construit à proximité de la cité du Calvaire (ZAC Jean Jaurès). Depuis 2006, la commune est engagée dans un programme de renouvellement urbain financé par l'ANRU. 227 logements sociaux du centre ville vont être démolis et reconstruits sur site et hors site (ZAC Jean Jaurès et ZAC du Libera près du stade Michel Hidalgo).
Économie
Colombelles abrite le fabricant de yachts de luxe ACM Arcoa, racheté par Sey Group (ACM) et Green Recovery en 2004[20]. Entre l'Orne et le canal, se trouve un site de Renault Trucks.
Héraldique
Les armes de la commune de Colombelles se blasonnent ainsi :
D'azur à trois colombelles d'argent posées deux et une et à la roue dentée d'or posée en coeur, au chef de gueules chargé d'un léopard d'or armé et lampassé d'azurAdministration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1911 décembre 1919 Fernand Mahler - Propriétaire du domaine de Colombelles décembre 1919 1944 Émile Mougins SFIO - 1944 ? Henri Puguinier - - 1947 1977 Aristide Himbaut - - 1977 1989 Marie Petitpas - - 1989 mars 2001 Claude Écobichon PS - mars 2001 en cours Colin Sueur PS - Toutes les données ne sont pas encore connues.
Le conseil municipal est composé de 29 membres dont le maire et huit adjoints.En 1793, la commune a été incorporée au canton de Ranville, puis à partir de 1801 à celui de Troarn. Depuis 1982, Colombelles fait partie du canton de Cabourg[11].
Démographie
Évolution démographique
D’après le recensement Insee de 2007, Colombelles compte 5 771 habitants (soit une diminution de 7 % par rapport à 1999). La commune occupe le 1 691e rang au niveau national, alors qu'elle était au 1 480e en 1999, et le 13e au niveau départemental sur 706 communes.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Colombelles depuis 1793. Le maximum de la population a été atteint 1999 avec 6 235 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement jeune. Le taux de personnes d'un âge supérieur à 60 ans (21 %) est en effet inférieur au taux national (21,6 %) et au taux départemental (21,4 %). À l'instar des répartitions nationale et départementale, la population féminine de la commune est supérieure à la population masculine. Le taux (52,1 %) est du même ordre de grandeur que le taux national (51,6 %).
La répartition de la population de la commune par tranches d'âge est, en 2007, la suivante :
- 47,9 % d’hommes (0 à 14 ans = 21,8 %, 15 à 29 ans = 20,7 %, 30 à 44 ans = 17,4 %, 45 à 59 ans = 22,1 %, plus de 60 ans = 17,9 %) ;
- 52,1 % de femmes (0 à 14 ans = 18,5 %, 15 à 29 ans = 17,8 %, 30 à 44 ans = 18,5 %, 45 à 59 ans = 21,5 %, plus de 60 ans = 23,8 %).
Lieux et monuments
Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin de Colombelles fut édifiée aux XIe et XIIe siècles. C'est une église de style roman. L'édifice, dans sa totalité, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 16/05/1927). Elle est dédiée à saint Martin, évêque de Tours au IVe siècle, apôtre des Gaules. On peut d'ailleurs admirer encore de nos jours, à l'intérieur de l'église, un bas-relief en pierre de la Charité de saint Martin (XIVe siècle). Le tableau du retable, datant du XVIIe siècle, disparu dans les années 1990 et remplacé par une simple toile de jute, représentait quant à lui le Rêve de saint Martin[10] , [26]. La chapelle date du XIXe siècle. De nombreux graffitis « maritimes » ornent les murs extérieurs de l'église. Bien qu'elle ait été modifiée au cours des siècles, cette église offre un très bel exemple de l'art roman normand.
Église Saint-Serge
Ce sanctuaire orthodoxe, constitué d'une église et d'une bibliothèque d'ouvrages en langue russe, a été construit en 1926 par et pour les ouvriers de la SMN sur des terrains offerts pat les propriétaires de l'usine. L'édifice a été construit selon les plans dessinés par un colonel de l'armée russe qui s'est inspiré du style des églises de Saint-Pétersbourg. Le clocher de l'église est ainsi surmonté d'un toit en bulbe d'oignon, typique de l'architecture religieuse baroque des pays slaves. À l'intérieur de l'église, les murs sont recouverts d'icônes peintes par Fostov et Khvostov.
Endommagé en 1944, le sanctuaire a été reconstruit en 1947. Cet ensemble, unique dans l'ouest de la France[27], est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH, 23/ 06/1992).
La Tour de l'ancien château
Le château est construit construit au XVIIe en contrebas de la route de Ranville (actuelle rue Jules Guesde). Acquis par la municipalité en 1925, il est transformé en école. Il est détruit le 18 juillet 1944 pendant l'opération Goodwood. Seule demeure une tour, vestige du mur d'enceinte du château . Elle servait autrefois de logement aux gardiens du château, puis à celui de l'école[10].
"Le chaudron"
Ancienne tour de refroidissement de l'usine sidérurgique, cet élément du patrimoine industriel trône aujourd'hui au centre du plateau encore peu occupé depuis le démantélement de la Société métallurgique de Normandie. Éclairé chaque nuit, il est visible de loin, notamment depuis le viaduc de Calix. Cet élément phare qui symbolise l'identité ouvrière de Colombelles est probablement le monument le plus connu, à défaut d'être le plus apprécié, de la ville.
Personnalités liées à la commune
Nées dans la commune
- Daniel Druda (né en 1939), footballeur, puis entraîneur.
- Jean Hougron (1923–2000), écrivain.
Liées à la commune
- Michel Hidalgo (né en 1933), footballeur international, puis entraîneur national, qui débuta à l'US Normande. Le stade du Plateau, terrain du club situé sur le territoire de la commune, porte aujourd'hui son nom.
Activité et manifestations
Jumelage
Colombelles est jumelée avec Fremington (Devon, Angleterre) depuis 1983 (voir l'article en anglais) et avec Steinheim am Albuch (Bade-Wurtemberg, Allemagne) depuis 1986 (voir l'article en allemand).
Manifestations
Depuis quatre ans, la municipalité a initié un festival sur le thème de la culture ouvrière, « les Germinales » qui ont lieu au début du mois de mai et dont l’audience s’étend bien au-delà des limites communales.
Sport
Handball
Le handball féminin s'est fortement développé à Colombelles ces dernières années ; en effet l'équipe première du Club laïque colombellois handball est montée en division 2 féminime en 2009 et la réserve évolue en Nationale 3 féminime. Dirigée par Philippe Breysacher, cette équipe est en constante évolution.
Notes et références
- Populations légales 2008 de la commune : Colombelles sur le site de l'Insee
- Site Historique et chronique de la commune de Colombelles - Page Historique des écoles
- Site Les Suédoises du Calvados - Page Historique
- Site Historique et chronique de la commune de Colombelles - Page Un peu d'histoire
- fouilles archéologiques préliminaires à l'extension de la zone d'activités. Ce site a été découvert en 1996 suite à des
- Martin de Tours. Cette dédicace est souvent signe d'une très grande ancienneté. L'ancienne église paroissiale de Colombelles est dédiée à
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de commune de la Normandie, éditions Charles Corlet, Presses Universitaires de Caen, Caen, 1996
- (fr) texte intégral (page consultée le 23 mai 2008)] Recueil des actes de Henri II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, concernant les provinces françaises et les affaires de France[
- (fr) texte intégral (page consultée le 23 mai 2008)] Siméon Luce, Chronique du Mont-Saint-Michel : 1343-1468 : publiée avec notes et pièces diverses relatives au mont Saint-Michel et à la défense nationale en basse Normandie pendant l'occupation anglaise, Firmin Didot, Paris, 1879-1883 [
- Carol Pitrou, Jacques Munerel, Colombelles, Mémoire en Images, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, 2009
- Notice communale - Colombelles », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 10 mai 2008 Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «
- (fr) texte intégral (page consultée le 21 décembre 2009)] Annuaire du département du Calvados pour l'année 1847, p. 163 [
- (fr) texte intégral (page consultée le 21 décembre 2009)] Bulletin des lois de la République française , second semestre de 1849, p. 359 [
- Joseph Morland, Promenade maritime du Havre à Caen, Le Havre, 1837
- lire en ligne] Rapports du préfet - Conseil général du Calvados, session d'octobre 1874, p. 269–271 [
- lire en ligne] Rapports du préfet - Conseil général du Calvados, session d'août 1878 [
- quartier du Plateau est à cheval sur Colombelles, Mondeville et Giberville. Le
- Les Suédoises du Calvados Carol Pitrou Jacques Munerel, ALSC 1998
- Cité Suédoise de Colombelles
- Arcoa Group
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 21 novembre 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 21 novembre 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 21 novembre 2010
- Évolution et structure de la population à Colombelles en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 21 novembre 2010
- Résultats du recensement de la population du Calvados en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 21 novembre 2010
- Site Historique et chronique de la commune de Colombelles - Page Saint-Martin de Colombelles
- ministère de la Culture. Sont protégés l'église en totalité, le clocher en totalité, les façades et les toitures de la bibliothèque, ainsi que l’enclos paroissial en totalité. Source :
Voir aussi
Liens externes
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