- Le Tabou (cave)
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Le Tabou Type Club de danse, club de jazz Lieu Paris France Coordonnées Inauguration 11 avril 1947 Fermeture 1948 Nombre de salles 1 Direction Freddy Chauvelot Géolocalisation sur la carte : Paris
Le Tabou est un club de danse et de jazz installé dans une cave, au no 33, de la rue Dauphine. Il a été inauguré le 11 avril 1947, peu après la fermeture du Caveau des lorientais. Ses membres fondateurs étaient Roger Vailland, Frédéric Chauvelot, Bernard Lucas et Jean Domarchi. Il est très vite devenu le rendez-vous favori des zazous noctambules, des intellectuels et un haut lieu des existentialistes.
Sommaire
Les débuts
Le Tabou était d'abord le nom du bar où se retrouvaient écrivains, journalistes parmi lesquels Albert Camus, Maurice Merleau-Ponty, Jean-Paul Sartre, Henri Pichette et une compagnie hétéroclite de gens de scène[1]. Alexandre Toursky suggéra à Bernard Lucas, propriétaire du bar, d'ouvrir sa cave, lieu idéal pour la musique (et pour éviter que les voisins ne se plaignent de tapage nocturne)[2]. Boris Vian est parmi les premiers musiciens à s'y produire, il y fonde un petit orchestre de jazz avec ses frères[1] et Guy Montassut au saxophone ténor.
Le Tabou est très vite devenu une légende, bien qu'il n'ait été en activité qu'un an, « ne serait-ce que parce que les voisins vidaient leurs pots de chambre sur la tête des noctambules trop bruyants à la sortie de la cave[3],[4]. »
Un centre de folie organisée
« Très vite, le Tabou est devenu un centre de folie organisée. Disons-le tout de suite, aucun des clubs qui suivirent n'a pu recréer cette atmosphère incroyable, et Le Tabou lui-même, hélas ! ne la conserva pas très longtemps, c'était d'ailleurs impossible — Boris Vian[5]. »
Il fallait montrer patte blanche pour entrer. Le « grand maître de l'escalier » distribuait et contrôlait les cartes, il fallait des relations pour entrer. Au fond se trouvait l'estrade en forme de paillote, un bar en chêne, et au milieu d'un véritable brouillard de cigarettes une piste de danse où les garçons portaient des chemises à carreaux et des souliers en toile caoutchoutée, modèle basket importé du Caveau des Lorientais[6].
La clientèle était composée de couturiers, de mannequins, de photographes, d'étudiants, de musiciens. Mais la véritable raison pour laquelle la cave battait des records d'affluence était la présence de l'équipe Gréco-Cazalis-Dolnitz. Parmi les clients habitués se trouvaient les couples Montand-Signoret, Renaud-Barrault, Sartre-Beauvoir, ainsi que Miles Davis. Les voisins énervés avaient réussi à faire ramener l'heure de fermeture du Tabou à minuit, mais cela n'avait pas découragé les habitués. Cependant, les habitués eux-mêmes se lassèrent d'un lieu dont ils assuraient le succès par leurs extravagances. Et ils lui préférèrent une autre cave que Freddy Chauvelot (alors directeur du Tabou) allait ouvrir au 13 rue Saint-Benoît : le Club Saint-Germain.
Bibliographie
- Philip Freriks et Agnès Andringa, Le méridien de Paris : une randonnée à travers l'histoire, Les Ulis, Edp Sciences, 2009, 280 p. (ISBN 978-2-7598-0078-0)
- Boris Vian (préf. Noël Arnaud), Manuel de Saint Germain des Prés, Les Ulis, éditions du Chêne, 1974, 280 p. [lire en ligne (page consultée le 9 novembre 2011)]
Notes et références
- Freriks et al, p. 62
- Vian Arnaud, p. 128
- Freriks et al, p. 63
- Vian Arnaud, p. 134
- Vian Arnaud, p. 130
- Vian Arnaud, p. 132
Catégories :- Club de jazz parisien
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