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Bataille de Trafalgar
Le vaisseau amiral français Bucentaure vaincu par les navires britanniques HMS Temeraire et HMS Victory, tableau d'Auguste Mayer.Informations générales Date 21 octobre 1805 Lieu Au large du cap de Trafalgar, au Sud de l'Espagne, proche du détroit de Gibraltar Issue Victoire britannique décisive Belligérants Empire français
Royaume d'EspagneRoyaume-Uni Commandants Vice-amiral Villeneuve
Amiral Gravina (en)Vice-amiral Nelson †
Contre-amiral CollingwoodForces en présence 33 vaisseaux 27 vaisseaux Pertes 17 vaisseaux capturés
4 vaisseaux détruits
7 000 prisonniers
France :
2 218 morts
1 155 blessés
et capture de l'amiral Villeneuve
Espagne :
1 025 morts
1 383 blessés446 morts
1 246 blessésTroisième coalition Batailles Batailles navales
Cap Finisterre - Trafalgar - Cap Ortegal - Gaète - Campo Tenese - Maida
Campagne d'Autriche (1805) : opérations en Bavière - Autriche - Moravie
Donauwörth - Wertingen - Gunzburg - Haslach-Jungingen - Memmingen - Elchingen - Nerenstetten - Neresheim - Ulm - Ried - Lambach - Bodenbiehls - Amstetten - Steyer - Zell - Dürenstein - Hollabrunn (Schöngrabern) - Wischau - Austerlitz
Opérations en Italie du Nord
Vérone - Caldiero
Traité de Presbourg modifier La bataille de Trafalgar oppose le 21 octobre 1805 la flotte franco-espagnole sous les ordres du vice-amiral Villeneuve, à la flotte britannique commandée par le vice-amiral Nelson.
Nelson y trouve la mort, mais la tactique qu'il a mise en œuvre vaut aux Britanniques une victoire totale malgré leur infériorité numérique. Les deux tiers des navires franco-espagnols sont détruits, et Napoléon, faute d'une flotte suffisante, doit renoncer à tout espoir de conquête du Royaume-Uni.
Cette victoire marque également la suprématie britannique sur les mers, qui reste incontestée plus d'un siècle durant, jusqu'à la Première Guerre mondiale. Le 21 octobre est célébré dans tout l'Empire britannique sous le nom de « Trafalgar Day » pendant le XIXe siècle et au début du XXe siècle, mais aujourd'hui cette fête est peu connue.
Contexte
Suite à la reprise des hostilités entre la France et le Royaume-Uni, le 18 mai 1803, après l'éphémère paix d'Amiens, Napoléon Ier commence à réunir une armée, au camp de Boulogne, dans le but d'envahir les îles Britanniques, et d'en finir avec son plus coriace ennemi.
Une stratégie au long cours aléatoire
Mais pour permettre à la flottille hétéroclite de transport de traverser la Manche, l'Empereur doit obtenir une supériorité au moins temporaire, contre la Royal Navy. Pour la réaliser, il lui faut rassembler ses deux flottes principales, celle de l'Atlantique, basée à Brest et celle de la Méditerranée, basée à Toulon. Mais ces deux flottes sont sous la surveillance constante de la Royal Navy, ce qui rend leur jonction difficile. De plus d'autres flottes peuvent être mobilisées pour cette action. La flotte espagnole, maintenant alliée de la France, éparpillée au Ferrol, à Cartagène et surtout à Cadix, et d'autres escadres, présentes sur la façade atlantique, comme celle de Rochefort.
La flotte à Brest, commandée par le vice-amiral Ganteaume, forte de plus de vingt vaisseaux de ligne est étroitement surveillée par l'amiral Cornwallis et son escadre de 30 vaisseaux, et ne peut appareiller sans combattre. L'escadre de Rochefort commandée par Missiessy est plus lointainement surveillée par Calder qui croise dans le Golfe de Gascogne où il contrôle également les entrées vers les ports français depuis l'Atlantique. Pour créer un surnombre il reste l'escadre de Toulon. Sans être suivie, si elle pouvait déboucher dans la Manche en même temps que les autres flottes sortiraient des ports de l'Atlantique, la supériorité numérique offrirait les conditions favorables recherchées. Cependant, celle-ci, enfermée dans la rade de Toulon, est surveillée par la Mediterranean Fleet du très redouté vice-amiral Nelson.
Celui-ci a décidé d'appliquer un blocus relâché, car il espère inciter l'amiral français Villeneuve à prendre la mer, pour lui livrer bataille. Villeneuve, qui avait déjà commandé l'arrière-garde de la flotte française à Aboukir en 1798 et n'était pas intervenu dans le combat contre Nelson à l'occasion de cette bataille (n'en ayant pas reçu l'ordre et il n'avait pas pris d'autre d'initiative que celle de fuir avec trois vaisseaux et deux frégates à la faveur de la nuit), reçoit de Napoléon l'ordre (alors secret) d'appareiller en direction des Antilles, où la flotte espagnole, l'escadre de Rochefort et celle de Ganteaume depuis Brest, forçant aussi leurs blocus respectifs, pourront le rejoindre. Il s'agit de menacer les colonies anglaises dans les Antilles pour y attirer la Royal Navy et cingler droit sur la Manche, se renforcer encore de l'escadre du Ferrol, et déboucher sur la Pas de Calais pour couvrir le transport de la grande armée de Boulogne à Douvres. Mise au point par l'amiral Latouche-Tréville, qui devait la diriger, cette opération était, on le voit, de grande envergure, impliquant dans un vaste mouvement transocéanique quasiment l'ensemble de la flotte impériale. Elle était donc exposée à bien des aléas et des faiblesses, au premier rang desquelles les difficultés de communication irréductibles entre des flottes en mouvement et l'état moral de la flotte face à l'audace et la ténacité de commandants anglais intrépides ou adulés. Elle supposait aussi qu'elle fût conduite par un véritable chef, sachant galvaniser et diriger, capable d'initiative face aux imprévus et ayant toute la confiance de ses subordonnés et de sa hiérarchie. C'était le cas de Latouche-Tréville; mais celui-ci meurt d'une crise cardiaque sur le pont du Bucentaure. Napoléon choisit de le remplacer par Villeneuve, qu'il sait loyal, prudent et discipliné. Et dont il pense qu'il est accompagné par la chance.
À la faveur d'une tempête sur le golfe du Lion qui empêche les navires britanniques de maintenir leurs positions de guet, Villeneuve s'échappe de Toulon et passe au travers du piège de Nelson le 29 mars 1805. Sa flotte est composée de onze vaisseaux de ligne (quatre de 80 canons et sept de 74 canons), six frégates et deux bricks. Cette flotte, dont l'objectif est de prendre de vitesse ses ennemis, est composée de navires rapides et en très bon état de navigation. Le navire amiral est le flambant neuf Bucentaure de 80 canons. Aussitôt alerté, Nelson dispose sa flotte sur la route de la Méditerranée orientale, supposant une attaque de Malte, de Naples ou de l'Égypte. Villeneuve avec ses onze vaisseaux, passe le détroit de Gibraltar le 8 avril. À Cadix il récupère l’Argonaute (de 74 canons), puis deux autres vaisseaux semblables : l’Aigle et l’Algésiras venus de Rochefort, sous les ordres du contre-amiral Magon.
Il arrive aux Antilles le 12 mai, et le 14 mai il est rejoint par six vaisseaux espagnols commandés par l'amiral Federico Gravina (en). Commandant alors une force de vingt navires de ligne, Villeneuve est pressé par les officiers de l'armée française de participer à la reprise des îles conquises par les Britanniques. Mais il reste inactif pendant un mois. Seule opération, de petite envergure, la reconquête du rocher du Diamant le 2 juin 1805 par l'équipage du Pluton sous le commandement du capitaine Cosmao-Kerjulien.
Le 7 juin, suite à la capture d'un navire de commerce britannique, il apprend que Nelson et sa flotte, malgré les vents contraires qui les ont retenus avant Gibraltar, est enfin arrivé dans les Caraïbes. Villeneuve donne l'ordre d'appareiller au plus vite pour retourner en Europe. Ce qui est fait le 11 juin.
L'échec à l'entrée du golfe de Gascogne
Du 24 au 26 juin, la flotte essuie une violente tempête qui éprouve les navires : l’Indomptable perd un mât, ce qui, sauf à le laisser à son sort, ralentit l'escadre. Pendant ce temps, Nelson, ignorant les projets précis de Villeneuve, a fait voile vers Gibraltar où il espère intercepter la flotte combinée franco-espagnole. Mais il a pris soin de dépêcher une rapide corvette, l'HMS Curieux, en direction de l'Amirauté, pour signaler la possible survenue de la flotte de Villeneuve dans les eaux européennes. Les flottes de la Manche et du golfe de Gascogne sont mises en alerte.
Le 9 juillet, la flotte franco-espagnole arrive enfin au large du cap Finisterre, mais les vents contraires associés à l'état de ses navires les plus éprouvés l'empêchent de rentrer rapidement dans le golfe de Gascogne et sa flotte se fait repérer. Le vice-amiral Calder, qui montait la garde devant Rochefort et le Ferrol, a appris le retour du Français, et le 22 juillet, il a rassemblé sa flotte de quinze vaisseaux pour l'attendre au cap Finisterre. Les deux flottes s'affrontent au nord du cap lors de la bataille « des quinze-vingt » ou bataille du cap Finisterre, le 23. Malgré l'infériorité numérique les Britanniques capturent deux navires espagnols avant que le brouillard ne sépare les flottes. Le lendemain, Villeneuve ne profite pas de l'avantage du vent et du nombre pour attaquer la flotte pourtant éprouvée de Calder ; rassemblant sa flotte en baie de Vigo le 28 juin, il se réfugie au Ferrol le 1er août. Les ordres de Napoléon qui l'attendent sont clairs : voguer au nord, vers Brest. Villeneuve apprend aussi qu'une escadre française de 5 vaisseaux (avec entre autres le puissant Majestueux de 118 canons) et 3 frégates, sous le commandement du contre-amiral Zacharie Allemand se dirige à l'entrée du golfe de Gascogne pour se joindre à sa propre flotte. Cette escadre, partie de Rochefort le 17 juillet, se dirige vers un premier point de rendez-vous situé au large du Ferrol et y croise effectivement du 29 juillet au 3 août. Ne voyant pas arriver l'escadre de Villeneuve qui, il l'ignore, vient d'affronter Calder le 22 juillet et s'est repliée sur Vigo, Allemand finit par revenir vers le sud de la Bretagne, Penmarc'h, second lieu prévu de rendez-vous, et y croise du 6 au 11 août. Pendant ce temps, Villeneuve tente aussi d'établir le contact. Il détache une frégate, la Didon, à la recherche d'Allemand. Mais elle est capturée par la frégate anglaise Phénix. Le 13 août, Villeneuve quitte enfin La Corogne, cap sur Brest, où il doit faire sa jonction avec l'escadre de Ganteaume, tandis qu'Allemand, lui, redescend vers l'Espagne, toujours à la recherche de Villeneuve. Le 14 août, les journaux de bord des deux flottes permettent de conclure qu'elles se sont aperçues ; mais pensant être tombé sur une flotte anglaise très supérieure en nombre, Allemand se dérobe aussitôt ! Villeneuve ne cherche pas à reconnaître cette flotte, car les anglais ont réussi à le convaincre qu'une de leurs escadres, forte de 25 vaisseaux, descendait vers Vigo! Il est vraisemblable que Villeneuve ait cru les rumeurs qui circulaient sur la présence d'une importante force navale britannique dans la baie de Biscaye, qu'il redoute d'avoir à affronter avec des navires éprouvés et des équipages épuisés et malades. De fait, mais seulement le 15 août, Cornwallis a pris la lourde décision de détacher vingt de ses vaisseaux pour renforcer Calder contre Villeneuve, ce qui ne lui en laisse que onze pour garder la Manche. Villeneuve renonce définitivement à son objectif il fait mettre les voiles pour Cadix où sa flotte arrive le 21.
Retour à Cadix
Mais, entre-temps, la situation géopolitique de la France a changé. Avec la menace des troupes autrichiennes et russes, aux frontières de l'est, et sans nouvelles de sa flotte, Napoléon Ier a mis en route les corps d'armée rassemblés au camp de Boulogne le 26 août, à marche forcée, pour un grand mouvement stratégique vers l'est qui les mène vers l'Europe centrale et Austerlitz.
Nelson, revenu au Royaume-Uni après deux ans en mer, est chargé de commander une nouvelle flotte qui a pour mission de surveiller l'escadre franco-espagnole retranchée dans Cadix où elle s'est renforcée de treize vaisseaux supplémentaires : quatre français dont le Redoutable, et neuf espagnols, dont l'imposant Santisima Trinidad de l'amiral Baltasar Hidalgo de Cisneros.
Retardé par les réparations du HMS Victory, Nelson ne prend la mer que le 15 septembre et rejoint sa flotte le 29. Il ne place devant Cadix qu'une flottille de frégates sous les ordres du capitaine Blackwood. Ses navires de ligne eux, attendent, hors de vue, à environ 50 milles de là. Il doit détacher six d'entre eux du 2 au 15 octobre, pour aller chercher du ravitaillement à Gibraltar ; de plus, le HMS Prince of Wales a quitté la flotte pour ramener Calder au Royaume-Uni, où ce dernier doit répondre de son manque d'audace du 23 juillet.
Tempête sous un crâne
L'amiral Villeneuve, de son côté, semble peu enclin à quitter Cadix : ses capitaines s'y opposent. Tous craignent Nelson. Malgré quelques vaillants capitaines, les équipages de nombreux vaisseaux ont été affaiblis par la longue campagne aux Antilles, les autres semblent peu expérimentés au feu. Probablement que Villeneuve ne pressent ni une forte habileté, ni une forte ardeur au combat, en particulier chez les alliés espagnols, ni encore une grande confiance hiérarchique. Tout ceci convainc Villeneuve qu'un affrontement avec les Britanniques, même en supériorité numérique, serait plus que douteux.
Pourtant Villeneuve a bien reçu des ordres de l'amiral Decrès, commandant en chef de la marine française, de revenir en Méditerranée pour débarquer des troupes en Italie. Il devine la colère de l'Empereur pour son échec et son immobilisme, et sait qu'il devra rendre des comptes.
Mais c'est à l'annonce de l'arrivée de son remplaçant, le vice-amiral Rosily, à Madrid, le 18 octobre, ajoutée au rapport de ses espions signalant seulement six vaisseaux britanniques du côté de Gibraltar, que celui-ci se décide. Le 20 octobre, soudainement partisan du départ, après avoir ordonné une rapide préparation de ses navires, il quitte le port et ordonnant sa flotte en trois colonnes, la dirige vers le détroit de Gibraltar. Le soir même, l’Achille signale dix-huit navires britanniques à leur poursuite dans le nord-est. Durant la nuit, Villeneuve fait virer lof pour lof et commande à sa flotte de se former sur une ligne de bataille et de se préparer au combat. Le vent est faible, du suroit, seule une ample houle laisse présager la tempête qui s'annonce à l'horizon. Les flottes convergent l'une vers l'autre, et vont se croiser le 21 octobre en milieu de journée, un peu au sud-est du cap Trafalgar.
Un message célèbre
Article détaillé : England expects that every man will do his duty.Alors que les flottes vont croiser leur route, Nelson, sûr de la victoire promise à sa flotte, pour galvaniser ses hommes fait hisser par pavillons un message qui deviendra historique : England expects that every man will do his duty (« L'Angleterre attend de chacun qu'il fasse son devoir »). Après la victoire qu'il signera de sa vie, l'appel de Nelson est resté célèbre dans le vocabulaire anglo-saxon.
La bataille
Le plan général de Nelson
L'ampleur de la victoire de l'amiral Nelson tient à sa manœuvre, consistant en un renversement de la tactique habituelle de combat en mer. Au XVIIIe siècle, lorsque deux flottes s'affrontaient, elles se disposaient en deux longues files perpendiculaires au vent (d'où le terme de vaisseau de ligne), et naviguaient l'une vers l'autre. Elles remontaient toutes deux lentement le vent et en se croisant, elles se canonnaient. Les deux flottes faisaient généralement demi-tour pour un deuxième passage face à face. La victoire tenait surtout au nombre de canons disponibles, à la rapidité de manœuvre des équipages et à la coordination entre les différentes unités de la flotte mais l'issue d'une bataille était rarement décisive, les pertes en vaisseaux étaient faibles. La manœuvre de Nelson, risquée, cherchait au contraire à la destruction totale de son ennemi en tronçonnant sa flotte et en poussant à un engagement général à courte portée (« pêle-mêle »).
À Trafalgar, Nelson se trouvait face à une flotte franco-espagnole qui, bien que supérieure en nombre, était très inférieure qualitativement à la sienne, tant en matériel qu'en équipage. Les vaisseaux espagnols étaient anciens, les vaisseaux français cependant plus récents possédaient souvent des équipages trop peu entraînés. La flotte britannique est au contraire de très bonne qualité. Les équipages sont remarquablement entraînés et possèdent un moral très élevé. Un des très grands avantages de Nelson est de pouvoir compter sur un corps de capitaines exceptionnellement compétents, expérimentés et complètement dévoués.
Les vaisseaux de la Royal Navy disposent, outre leur artillerie classique, de très gros canons, appelés caronades, de faible portée mais faciles à utiliser, qui peuvent cribler de mitraille les équipages adverses à courte distance. Cette arme va montrer sa très grande efficacité durant la bataille. Du côté des coalisés, les caronades sont peu utilisées. Nelson dispose en outre de sept vaisseaux à trois ponts qui dominent de leur taille les deux-ponts adverses. Du côté de la flotte coalisée, les Espagnols alignent quatre vaisseaux à trois ponts et les Français aucun. En revanche, on relève dans la flotte française plusieurs vaisseaux à quatre-vingts canons dont le poids de la bordée égalait voire dépassait celles des plus gros vaisseaux britanniques. Nelson, qui se trouvait en infériorité numérique, décida alors de bousculer les habitudes.
Au lieu d'orienter sa flotte perpendiculairement au vent, il la place vent arrière, ce qui lui donne beaucoup de vitesse (rendant aussi les coups au but plus difficiles, Nelson mise aussi sur une variable relativement aléatoire : ses marins aguerris aux joutes navales face à des Français et Espagnols moyennement talentueux au tir de précision et au rechargement), et dispose ses navires sur deux files côte à côte. Ces deux files forment une épée qui transperce la flotte franco-espagnole. Celle menée par Nelson coupe la ligne adverse à angle droit un peu en avant de son milieu et empêche l'avant-garde de secourir le reste de la flotte franco-espagnole. Celle dirigée par Collingwood submerge l'arrière-garde.
Touchant durement l'adversaire en coupant sa ligne, la flotte de Nelson écrasera méthodiquement les vaisseaux désorganisés du centre et de l'arrière des Franco-Espagnols.
La « faute » de Villeneuve ?
En réalité, et contrairement à ce qu'en a retenu l'Histoire, Villeneuve s'attendait tout à fait à cette tactique de Nelson, comme tous ses capitaines d'ailleurs. Ayant étudié de longue date comment ce dernier avait procédé antérieurement (percement ou encerclement de la ligne ennemie pour ensuite concentrer plusieurs vaisseaux contre un seul, le liquider et passer ensuite au suivant ; un système rendu possible avec un adversaire moins habile et mobile, ce qui fut souvent le cas, comme à la bataille du cap Saint-Vincent, à celle d'Aboukir, à la bataille de Copenhague...), et contrairement à ce qui est souvent écrit, Villeneuve ne s’en tint pas a priori à la formation en ligne unique classique dont il savait que depuis 1702 elle vaut à la flotte française défaite sur défaite[1] (par suite de l’évidente infériorité des artilleurs, qui tirent moins vite et moins juste, facteurs qui évidemment, quelle que soit l’habileté des plans et manœuvres préalables au combat, rendent l’issue de celui-ci assez prévisible). Villeneuve, entouré de quelques-uns de ses meilleurs capitaines en particulier le vice-amiral espagnol Gravina et le contre-amiral Magon, a eu à Cadix largement le temps d'élaborer une stratégie pour faire face à l'éventualité hautement probable, d'une attaque de coupure de ligne ou d'encerclement en long de ligne par la flotte de Nelson. Ainsi il semble qu'ait été choisie celle de faire naviguer sur une ligne continue la majeure partie de la flotte avec notamment les vaisseaux les plus lents comme l'antique Santísima Trinidad, ligne imposante avec plus de 20 vaisseaux, qui attirerait l'attaque de l'amiral anglais et qui masquerait le plus longtemps possible une escadre dite « légère », constituée des navires les plus manœuvrants et des équipages les plus combatifs, et placée sous les ordres de l'amiral Gravina. Cette colonne naviguerait de conserve et serait placée en retrait sous le vent de l'escadre principale. Elle aurait aligné, entre autres, le Pluton du bouillant capitaine Cosmao-Kerjulien, L'Algésiras du contre-amiral Magon, en compagnie des meilleures unités espagnoles telles le San Juan Nepumuceno, de Churruca, l'Argonauta, le Montanes et le Principe des Asturias, de l'amiral Gavrina, chargé de commander cette escadre de soutien. Placée en retrait de la flotte principale, elle aurait dû converger immédiatement vers le point de rencontre entre la flotte principale et les colonnes anglaises, pour renverser le surnombre attendu par Nelson et ses commandants, et pour éviter ainsi le débordement des unités coalisées.
Hélas, ballotée par l'ample houle de suroit, la flotte coalisée, trop hétéroclite pour naviguer de conserve, se révèle incapable de maintenir sa ligne de bataille principale de façon continue, et l'escadre de soutien de Gravina en est réduite à s'éparpiller pour colmater au mieux les brèches, là où elle le peut. C'est donc sous une apparente seule ligne de bataille que la flotte franco-espagnole apparaîtra aux yeux des britanniques, à qui reviendra, in fine, l'honneur légitime d'écrire l'Histoire de ce 21 octobre 1805. Et c'est ainsi que l'infortuné Pierre Charles de Villeneuve, commandant de la plus puissante flotte jamais rassemblée dans l'Atlantique au début du XIXe siècle, sera déclaré principal responsable du désastre naval de la flotte de Napoléon au large du cap Trafalgar, et sera présenté coupable d'une des plus énormes et fatales erreurs de stratégie de l'histoire navale.
Donc c'est vers une flotte approximativement formée sur une longue et unique ligne que foncent, poussées par la houle et le vent arrière, les escadres de Collingwood et de Nelson. Cette tactique entraîne cependant un inconvénient : avant de pouvoir transpercer les lignes franco-espagnoles, les navires de tête britanniques seraient canonnés sans pouvoir riposter. Cependant, Nelson comptait sur la lenteur et la médiocre précision de tir des canonniers français et espagnols. Dès que l'ennemi serait à portée, la meilleure qualité de tir de ses propres canonniers et l'adresse de ses équipages permettrait de renverser l'infériorité numérique relative. Les lignes désorganisées et prises en tenaille par les Britanniques, il ne fut donc plus difficile pour Nelson d'anéantir les navires ennemis.
Le Redoutable contre le HMS Victory
Le combat entre ces deux navires est épique à plus d'un titre. Le Redoutable, commandé par le capitaine Lucas est l'un des rares vaisseaux de la flotte franco-espagnole d'une bonne valeur combattante. Un de ses atouts est d'embarquer un surplus d'infanterie de ligne. On a vu que le HMS Victory à la tête de la première colonne cherche à percer la ligne franco-espagnole et surtout à affronter directement le Bucentaure vaisseau-amiral de Villeneuve. Celui-ci est protégé à l'avant par le puissant Santisima Trinidad (de 130 canons) et à l'arrière par le Redoutable. Mais, derrière ces vaisseaux sur lesquels fond le Victory de Nelson, la ligne franco-espagnole est peu ordonnée et discontinue, 4 navires s'étant laissés déporter sous le vent. Aussi le capitaine du HMS Victory s'engage juste derrière le Bucentaure. Au passage sous sa poupe il tire à bout portant sa bordée de 50 coups de canons qui ravage le pont du navire et les batteries supérieures, fait voler en éclat le gaillard arrière, sème mort et désolation sur le pont intermédiaire, et met en pièce une partie du gréement. Le coup est terrible pour le vaisseau de Villeneuve, déjà en détresse! C'est alors que le Redoutable du capitaine Lucas s'engage contre le Victory. Un combat de mousqueterie commence et le Redoutable prend rapidement le dessus. En quinze minutes le Victory est réduit au silence. L'amiral Nelson est blessé mortellement durant cet affrontement. Lucas ordonne de préparer l'abordage et fait monter sur le pont ses compagnies d'assaut.
Cependant, il est difficile d'escalader les bords du navire britannique à cause de sa taille plus importante et du mouvement des bateaux. Les deux navires dérivent sous le vent ce qui ouvre le passage à la poupe du Bucentaure pour le reste de la colonne britannique. Le HMS Temeraire profite alors d'un mauvais choix tactique du Neptune pour passer et engager le Redoutable. Ses caronades ravagent le pont, anéantissant les compagnies d'abordage et réduisant à néant les efforts de l'équipage pour s'emparer du Victory. Tandis qu'arrive le reste de la colonne de Nelson.
Et c'est au tour de la Santisima Trinidad d'être aux prises avec la tête d'escadre de Nelson.
En milieu d'après-midi la situation au centre de la bataille est la suivante : Les huit vaisseaux de l'avant-garde commandée par Dumanoir, ont tardé à virer malgré les signaux de Villeneuve, et ils n'ont esquissé qu'un semblant de contre-attaque. Derrière le Bucentaure, deux vaisseaux espagnols sont tombés sous le vent ne peuvent intervenir efficacement, le Neptune est parti secourir le Santa Ana. Le centre de la formation franco-espagnole ne compte plus à ce moment que cinq vaisseaux et est donc écrasé par les douze vaisseaux britanniques de la colonne Nelson. Seul renfort venu de l'avant-garde l’Intrépide du capitaine Infernet. Ignorant Dumanoir, Infernet se porte au secours du Bucentaure en jetant son navire au cœur de la mêlée pendant que l'escadre de Dumanoir va croiser à distance ne lâchant que quelques bordées inoffensives, laissant les vaisseaux du centre se débattre à un contre deux dans l'épaisse fumée.
Quant à l'arrière-garde de la ligne franco-espagnole, elle est coupée du centre par la traversée de l'escadre de contre-amiral Collingwood qui sur son HMS Royal Sovereign a été le premier à se jeter sur elle. Malgré la défense de certains équipages, où se sont illustrés celui de l’Achille du capitaine Deniéport ou celui du San Juan Nepomuceno du capitan Don Cosme Churruca, elle succombe progressivement face à l'habileté et à l'efficacité des marins britanniques et, dans ces combats à très courte distance, celle des terribles caronades qui sèment la mort et la dévastation sur les ponts, les gaillards, la mâture. Un à un les vaisseaux submergés amènent leur couleur. Vers 3 heures 40, le Bucentaure amène son pavillon, suivi de la Santisima Trinidad. Enfin juste après le dernier soupir de Nelson à 16 h 30, l'Achille explose. La bataille est finie.
Épilogues
La fin du Bucentaure
Navire amiral, dernier bâtiment français à amener son pavillon, le Bucentaure se rend à l'ennemi avec à son bord l'amiral Villeneuve miraculeusement indemne alors que le navire est très lourdement endommagé, quasi démâté et couvert de cadavres et de blessés. Villeneuve monte à bord du HMS Conqueror et se rend au capitaine de vaisseau James Atcherly. Le Bucentaure est pris en remorque par le Conqueror. Dans la nuit, le Bucentaure rompt son câble de remorque. Les officiers français encore à bord reprennent le navire aux Britanniques et mettent cap sur Cadix en pleine tempête, malgré l'état du vaisseau. Au petit matin, alors qu'il est en vue du port, il s'échoue dans la houle, et malgré les tentatives pour l'alléger et le dégager, le navire commence à sombrer. Quelque 450 rescapés trouvent refuge sur l'Indomptable venu au secours. À bord de l’Indomptable se trouvent alors plus de 1 200 hommes (équipage et rescapés du Bucentaure). Durant la nuit du 23 octobre la tempête rompt ses ancres et le drosse à son tour à la côte. Seuls 150 hommes auront la vie sauve.
la contre-attaque de Cosmao
Huit vaisseaux espagnols et français, accompagnés des frégates parviennent à regagner Rota, à l'entrée du golfe de Cadix, où l'amiral Gravina, grièvement blessé, transmet au capitaine de vaisseau Julien Cosmao-Kerjulien le commandement des navires mouillés à Rota. Le 23 octobre 1805 la flotte britannique est aperçue à l'horizon remorquant difficilement les vaisseaux endommagés dont beaucoup de prises françaises ou espagnoles, Cosmao décide d'en profiter. En une demi-journée, il fait réparer le gréement du Pluton et emprunte quelques matelots à la frégate l’Hermione et se porte à la rencontre des vaisseaux britanniques, avec une division composée de six vaisseaux français (le Pluton, le Neptune, l'Indomptable et le Héros) et espagnols (le Rayo et le San Francisco de Asis), cinq frégates et trois corvettes. La brise est favorable ; les navires alliés ne tardent pas à approcher la flotte britannique, laquelle marche avec une excessive lenteur. Les vaisseaux anglais, épuisés par la lutte de l'avant-veille, se dérobent à un nouveau combat et abandonnent leurs captures. C'était ce que Cosmao voulait. Il leur enlève la Santa Anna et le Neptuno qui sont ramenées à Rota par les frégates françaises.Cosmao, apercevant au loin plus de vingt bâtiments, fait rentrer sa division, dont l'état ne lui permettait pas de risquer un nouveau combat. De son côté, l'amiral Collingwood qui avait hérité du commandement de la flotte à la mort de Nelson, de crainte de nouvelles attaques, et le mauvais temps persistant, décide de couler ou incendier quatre prises : la Santisima Trinidad, l’Argonauta, le San Augustino et l’Intrépide. A l'entrée de Rota, l'Indomptable se perd corps-et-biens en tentant de sauver l'équipage du Bucentaure . En définitive, un seul navire capturé à la bataille de Trafalgar sera incorporé à la flotte anglaise : l'espagnol San Juan Nepomuceno (renommé le HMS San Juan[3]).
La bataille du Cap Ortegal
Ultime épisode. Après Trafalgar, cinq vaisseaux français, qui faisaient partie de l'avant-garde de la flotte coalisée sous le commandement du contre-amiral Dumanoir composent une escadre de fuyards éprouvés moralement qui tentent de regagner Brest ou Rochefort.
Elle est interceptée à l'entrée du golfe de Gascogne le 3 novembre 1805, par une flotte commandée par le commodore Sir Richard Strachan, composée des vaisseaux HMS Caesar, Hero, Courageux, Namur et de quatre frégates. La flotte française est entièrement défaite au large du cap Ortegal, près du Ferrol. Tous les vaisseaux français sont capturés. Ainsi se clôt ce que les britanniques ont appelé la campagne de Trafalgar.
Les conséquences
À Trafalgar et dans ses suites, les Français et les Espagnols perdent au total 23 navires et comptent 4 400 marins tués ou noyés, 2 500 blessés et plus de 7 000 prisonniers. Nelson est mort ainsi que 448 autres marins britanniques mais la victoire des Anglais est totale. Plusieurs vaisseaux britanniques sont cependant très fortement endommagés (dont le Victory et le Royal Sovereign).
La plupart des prises faites par les Britanniques à Trafalgar feront naufrage dans la tempête ou seront sabordées par ceux-ci.
Tous les vaisseaux français réfugiés à Cadix seront saisis par les Espagnols en 1808, au commencement de la guerre d'Espagne. Ainsi aucun vaisseau français présent à Trafalgar ne naviguera plus sous le pavillon tricolore.
Le dernier survivant de la bataille Louis André Manuel Cartigny, (né à Hyères le 1er septembre 1791) mourut le 21 mars 1892 à Hyères, la reine Victoria qui séjournait dans la ville se fit représenter aux obsèques (à Trafalgar il était, à 14 ans, mousse à bord du Redoutable) . D’après Cartigny c’est un nommé Robert Guillemard natif de Six-Fours soldat du 16e RI qui tua Nelson
À moyen terme ce désastre n'eut pas d'effet majeur sur la stratégie terrestre puisque Napoléon avait déjà abandonné son projet d'envahir l'Angleterre à la mi-août 1805 pour porter ses efforts sur l'Europe continentale. Mais par leur victoire maritime, les Britanniques confirmèrent définitivement leur suprématie sur les mers. Si, dès avant la bataille, le risque d'une invasion était déjà levé, il disparut totalement à sa suite, la marine française n'osant jamais plus affronter les escadres britanniques en mer. Quant à la marine espagnole, elle perdit à Trafalgar l'essentiel de ses moyens. Politiquement aussi, les résultats de Trafalgar ne doivent pas être sous-estimés, constituant bientôt tant en Europe continentale qu'au Royaume-Uni un contrepoids moral aux victoires terrestres de la Grande Armée. Le Royaume-Uni, se sachant désormais invincible, pourra sans crainte fomenter coalition sur coalition jusqu'à ce que son ennemi soit à genoux.
À plus long terme, cette bataille va contribuer à la création d'un mythe, la bataille navale décisive sauvant le Royaume-Uni. Pendant la Première Guerre mondiale, la bataille du Jutland, et ses résultats mitigés, susciteront une vive controverse, cette bataille entre dreadnoughts étant appréciée à la lumière de la victoire de Nelson.
Le Victory, le vaisseau amiral de Nelson, est conservé de nos jours comme une relique. Il fait toujours officiellement partie de la Royal Navy.
Ordre de bataille
Britanniques
Bateau Canons Capitaine Morts Blessés Colonne Weather Victory 104 Vice-amiral Lord Nelson
Thomas Masterman Hardy57(dont Nelson) 102 Eliab Harvey 47 76 Thomas Francis Fremantle 10 34 Israel Pellew 3 9 Rear-Admiral William Carnegie, the Earl of Northesk
Charles Bullen10 42 64 Sir Edward Berry 2 8 Edward Codrington 1 23 64 Henry Digby 18 44 Colonne Lee Vice-amiral Cuthbert Collingwood
Edward Rotheram47 94 George Duff 29 69 George Johnstone Hope 7 29 Philip Charles Durham 17 53 64 Robert Redmill 2 4 Flotte attachée
Bateau Classe Canons Capitaine Frégate 36 Hon. Henry Blackwood Goélette 10 Lieutenant John Richards La Penotière Cotre 8 Lieutenant Robert Benjamin Young Franco-Espagnols
Vaisseaux Canons Capitaine Pays Pertes Issue de la bataille Neptuno 80 Cayetano Valdés y Flores Espagne 73 Capturé repris le 23/10 puis coule Scipion 74 Charles Berrenger France Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal Intrépide 74 Louis-Antoine-Cyprien Infernet France >320 Capturé puis coulé par les Britanniques Formidable 80 Pierre-Étienne-René-Marie Dumanoir Le Pelley
Jean-Marie LetellierFrance Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal Duguay-Trouin 74 Claude Touffet France Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal Mont-Blanc 74 Guillaume-Jean-Noël Lavillegris France Pris le 3/11 à la Bataille du Cap Ortegal Enrique MacDonnell Espagne 18 Fait naufrage le 26/10 Luis de Flores Espagne ? Fait naufrage le 24/10 Héros. 74 Jean-Baptiste-Joseph-René Poulain France 52 Regagne Cadix Felipe Jado Cajigal Espagne 380 Capturé Santísima Trinidad 136 Contre-Amiral Baltasar Hidalgo de Cisneros
Francisco de Uriarte y BorjaEspagne >300 Capturé puis fait naufrage le 24/10 Bucentaure 80 Vice-amiral Pierre-Charles-Jean-Baptiste-Silvestre de Villeneuve
Jean-Jacques MagendieFrance 450 Capturé, repris le 22/10 puis fait naufrage Redoutable 74 Jean Jacques Etienne Lucas France 613 Capturé mais coule le lendemain Miguel Gastón Espagne ? Regagne Cadix Neptune 80 Esprit-Tranquille Maistral France ? Regagne Cadix 64 José Quevedo y Cheza Espagne ? Regagne Cadix Ignacio María de Álava y Navarrete
José CardoquéEspagne 340 Capturé puis repris le 23/10. Regagne Cadix l'Indomptable 80 Jean-Joseph Hubert France >1000 noyés Fait naufrage avec les rescapés du Bucentaure Louis-Alexis Baudouin France >500 Capturé puis coule Pluton 74 Julien-Marie Cosmao-Kerjulien France 280 Regagne Cadix Teodoro de Argumosa Espagne 241 Capturé Algésiras 74 Contre-amiral Charles-René Magon
Laurent TourneurFrance 219 Capturé puis repris dans la tempête. Regagne Cadix Dionisio Alcalá Galiano Espagne 141 Capturé L'Aigle 74 Pierre-Paulin Gourrège France >400 Capturé puis coulé Francisco Alcedo Espagne 49 Regagne Cadix Swiftsure 74 Charles Eusèbe Lhospitalier de la Villemadrin France >260 Capturé Jacques Epron-Desjardins France 187 Regagne Cadix Antonio Pareja Espagne >300 Capturé José de Vargas Espagne 165 Capturé Achille 74 Louis Gabriel Deniéport France 499 Coulé après explosion Federico Carlos Gravina
Contre-Admiral Antonio de Escaño
Rafael de HoreEspagne 163 Regagne Cadix Jean-Gilles Filhol de Camas France 250 Capturé puis coule (200 noyés ?) Cosmé Damián Churruca Espagne 274 Capturé Flotte attachée
Vaisseaux Classe Canons Brick 16 modifier] Commémoration de la bataille L'une des places les plus célèbres de Londres, Trafalgar Square, porte le nom de la bataille. Elle est ornée d'une statue de l'amiral Nelson.
En 2005, une série de cérémonies officielles a commémoré le bicentenaire de la bataille de Trafalgar dans le Royaume-Uni. Six jours de célébrations ont eu lieu à la cathédrale Saint-Paul, où Nelson est enterré. La reine d'Angleterre a assisté le 28 juin à la plus grande revue de la flotte des temps modernes. Une flotte réunissant des bateaux britanniques, espagnols et français a conduit des manœuvres navales le 21 octobre dans la baie de Trafalgar, près de Cadix, en présence de nombreux descendants des combattants de la bataille.
Chaque 21 octobre ou à une date très proche, il est de tradition, dans tous les navires de la Royal Navy, de porter un toast à la mémoire éternelle de Nelson et de ceux qui sont morts avec lui. Ce toast se fait en silence, car destiné à commémorer, non une victoire, mais bien le souvenir d'hommes tombés pour leur pays.
Sources et bibliographie
- Michèle Battesti, Trafalgar, les aléas de la stratégie navale de Napoléon, Economica, 2004 (ISBN 2-95195-391-7)
- René Maine, Trafalgar : le Waterloo naval de Napoléon, Hachette, 1955, 271 p. .
- Rémi Monaque, Trafalgar, 21 octobre 1805, Tallandier, 2005 (ISBN 2-84734-236-2)
- A. Thomazi, Trafalgar, Payot, 1932, 199 p. .
- Danielle et Bernard Quintin, Dictionnaire des capitaines de vaisseau de Napoléon, collection Kronos, Paris 2003.
- Guy Le Moing, Les 600 plus grandes batailles navales de l'Histoire, Marines Editions, 2011.
- (en) Sir William Laird Clowes, The Royal Navy - A History.
- (en) B. Tunstall, Naval Warfare in the Ages of Sail, 1990, Conway maritime Press (ISBN 0-85177-544-6).
- (en) G. Fremont-Barnes, Trafalgar 1805, Nelson's crowning victory, Osprey, 2005, Campaign no 157 (ISBN 1-84176-892-8)
La Marine nationale de nos jours
La défaite de Trafalgar est à l'origine d'idées assez répandues mais restant à vérifier :
- Lors des couleurs quotidiennes sur un site militaire, le personnel de la Marine nationale se doit de se décoiffer. Cet acte est suite à la décision de Napoléon Ier qui décida cela suite à la défaite de Trafalgar.[réf. nécessaire] Une autre explication consisterait en l'héritage de l'ancien régime. Avant la Révolution, le service religieux aurait été traditionnellement effectué à l'arrière, ce qui serait l'origine du fait de se décoiffer.
- Dans l'armée française, seul le personnel de la Marine nationale n'a pas ses grades précédés de « Mon » (Monsieur). Une légende très répandue attribue ce fait à une éventuelle décision de Napoléon Ier qui aurait voulu souligner l'infériorité de ce corps d'armée par rapport aux autres.[réf. nécessaire] Cette explication n'est pas vraiment consolidée, surtout si l'on considère le comportement héroïque des marins au cours de la bataille. Le chef, Villeneuve, fut disgracié et se suicida, mais au moins deux officiers de Marine furent décorés de la Légion d'honneur par Napoléon lui-même pour leur comportement héroïque au combat et continuèrent une brillante carrière par la suite.
Voir aussi
La bataille de Trafalgar est à l'origine d'une expression française : coup de Trafalgar.
Liens externes
- (en) Carte de la bataille de Trafalgar
- (es) Bataille de Trafalgar
- (es) Bataille de Trafalgar - Multimédia
- (es) Visite virtuelle à la section virtuelle du Musée Naval Espagnol
- (es) Site du Bicentenaire
- (fr) La Marine française à l'époque napoléonienne.
- (fr) amiraux de l'Empereur: biographie: voir fiche sur l'amiral Zacharie Allemand
Notes et références
- René Maine, Trafalgar, le Waterloo naval de Napoléon, Hachette, Paris, 1955, 271 p. évoque les chiffres suivants pour la période Révolution et Empire : Les pertes de la Royal Navy s’élèvent à 18 vaisseaux, 45 frégates et 202 navires inférieurs contre 124 vaisseaux, 157 frégates et 288 bâtiments inférieurs pour la France et ses alliés. Jean-José Ségéric, Napoléon face à la Royal Navy, Marines éditions, Rennes, 2008, 415 p. estime quant à lui, que de 1793 à 1815, la France et ses alliés perdirent 113 vaisseaux et 205 frégates dont 83 de ces vaisseaux et 162 de ces frégates furent incorporés à la flotte britannique.
- Le tableau de Mayer décrit sur le site du MuséeNationale de la Marine, à Paris
- en:Spanish ship San Juan Nepomuceno.
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