- Exil de Napoléon à Sainte-Hélène
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L'exil de Napoléon à Sainte-Hélène survient après la défaite de Waterloo, le 18 juin 1815. Napoléon Ier se rend alors aux Anglais, qui décident de le déporter sur l'île Sainte-Hélène, au milieu de l'océan Atlantique. Il meurt presque 6 ans plus tard après son arrivée dans l'île, le 5 mai 1821.
Sommaire
Le dernier voyage
Le 7 août 1815, Napoléon embarque sur le Northumberland, qui le conduira à l'Île Sainte-Hélène, après une traversée de deux mois et une semaine. Un certain nombre de témoins ont relaté cette traversée, notamment Denzil Ibbetson, commissaire anglais en charge des fournitures militaires, qui a laissé un journal, jusqu'alors inédit, récemment mis en vente en fin 2010 (voir sources ci-dessous).
Sainte-Hélène est une île du bout du monde situé à 1900 km à l'ouest de l'Afrique en plein Atlantique sud, récif volcanique cerné par des canons.
Napoléon arrive en octobre 1815. Parmi ceux qui l'accompagnent se trouvent le Grand Maréchal du Palais, Henri Gratien Bertrand, le général Gourgaud, Las Cases et le Général Montholon, Louis-Étienne Saint-Denis, dit le Mamelouk Ali, et son valet de chambre Marchand. À son arrivée, Napoléon est d'abord logé au pavillon des Briars chez les Balcombe, avant de rejoindre le 10 décembre son lieu de détention définitif sur le plateau de Longwood, fouetté de façon constante par les vents alizés, souvent plongé dans le brouillard et l'humidité, avec des alternances soudaines de violentes pluies et de soleil ardent, mais qui, de par sa situation sur un plateau plutôt aride et permet une surveillance facile. Il y est installé par le gouverneur provisoire, l'amiral Cockburn.
La solitude à Longwood
Enfermé dans une habitation sans confort, à l'image d'une ferme, surveillé en permanence par ses gardiens, Napoléon est soumis à des vexations de la part de Hudson Lowe, le nouveau gouverneur de l'Île en 1816. Les relations sont tendues entre Napoléon et Lowe : sur ordre du gouvernement britannique, ce dernier refuse à Napoléon le titre d'empereur et le nomme « général Bonaparte ».
Ses armes sont confisquées, son courrier censuré, et toute liberté de mouvement restreinte. Cet exil forcé attise les susceptibilités, autorise les mesquineries de ceux qui partagent sa condition, la chaleur et l'humidité faisant le reste. L'Empereur revient sur sa vie et son règne, dictant ses mémoires à ses compagnons d'infortune. Pendant ce temps, les passagers en escale à Sainte-Hélène se succèdent et sollicitent de la part des geôliers de Napoléon de leur laisser apercevoir le captif[1].
À la fin de l'année 1816, Las Cases quitte l'île de Sainte-Hélène et publiera, en 1823, le Mémorial de Sainte-Hélène. Début 1818, c'est au tour de Gourgaud de quitter Longwood, fâché avec Napoléon. Puis, en juillet 1819, madame de Montholon retourne en Europe, avec tous ses enfants. Vidé au fur et à mesure, Longwood tombe dans une atmosphère d'attente et de langueur à peine supportable. L'arrivée en septembre 1819 d'une petite colonie de nouveaux compagnons, la plupart corses, envoyés d'Italie par la famille Bonaparte, permet de rompre la monotonie régnante, quoique les nouveaux venus ne furent pas au niveau des espérances de Napoléon et de ses anciens compagnons de captivité.
La fin de L'Aigle
Articles détaillés : Mort de Napoléon et Retour des cendres.Dans les dernières années, Napoléon ne travaille plus, ou peu, mais continue ses habituelles lectures dont il est toujours passionné. Il reste cloitré à Longwood pendant plusieurs mois. François Antommarchi, son médecin, lui conseille de prendre plus souvent l'air, conseil que Napoléon ne respecte pas, supportant mal ce médecin dont il dit « on a le droit d'être ignorant mais pas de manquer de cœur ». Le médecin rencontre Hudson Lowe, le gouverneur lui affirme que Napoléon n'est atteint que d'une « maladie diplomatique » malgré la douleur vive au côté droit dont se plaint régulièrement l'ancien empereur : Antommarchi n'y diagnostique qu'une simple constipation et lui prescrit un émétique qui ne fait qu'accentuer son ancien ulcère à l'estomac. Le 15 avril 1821, Napoléon rédige son testament. Napoléon, malade, atteint d'un cancer de l'estomac, refuse l'assistance des médecins anglais et après huit jours d'agonie rendra le dernier soupir, il meurt le 5 mai 1821.
Son autopsie, le 6 mai, a donné lieu à de nombreuses controverses depuis 1821 causées par les nombreux rapports, officiels et officieux, dont pas moins de trois, tous différents, pour le seul docteur Antommarchi[2].
Il est inhumé le 9 mai, comme stipulé dans ses dernières volontés, dans la vallée du Géranium, plus communément connue sous le nom de vallée du Tombeau. Sa tombe ne comportera aucune mention car les Anglais ne veulent pas de la mention « Napoléon » ou « Empereur Napoléon ».
En 1840, sur l'ordre de Louis-Philippe Ier et en accord avec les Anglais, le corps est rapatrié en France. Il repose aux Invalides. Son fils le rejoindra en 1940. Longwood sera cédée à la France en 1858, sous Napoléon III par la Reine Victoria.
Notes
- Le journal du pasteur Latrobe voir notamment
- Albert Benhamou, L'autre Sainte-Hélène: la captivité, la maladie, la mort, et les médecins autour de Napoléon, 2010, voir chapitre Shortt pour l'analyse comparative de tous les rapports d'autopsie
Voir aussi
Bibliographie
- Dimitri Casali, Napoléon Bonaparte, ed. France Loisirs, 2009
Webographie
- Le journal inédit de Denzil Ibbetson.
- Chronologie illustrée de la captivité de Napoléon à Sainte-Hélène.
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