François Rosily

François Rosily

François Étienne de Rosily-Mesros

François Étienne de Rosily-Mesros
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Origine France France
Hommage nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile

François Étienne de Rosily-Mesros (3 juin 1748 à Rochefort - 19 août 1832 à Toulon) était un marin d'Empire.

Biographie

Le comte de Rosily, son père, qui était chef descadre et commandait la marine à Brest en 1762, le fit alors admettre comme garde. De cette époque à 1769, le jeune Rosily compléta son apprentissage de la mer dans diverses campagnes et visita successivement Rio de Janeiro, Terre-Neuve, Saint-Domingue et les Antilles.

Enseigne de vaisseau en 1770, il sembarqua à bord du vaisseau commandé par Kerguelen, avec lequel, après une campagne dobservation sur les côtes de France, il devait faire le tour du monde. La recherche du continent austral était le but de ce voyage. Le 13 février 1772, on crut lavoir découvert, et Rosily fut envoyé pour le reconnaître. Au retour de sa chaloupe, la frégate avait disparu. Miraculeusement recueilli par la flûte Le Gros-Ventre, il navigua pendant huit mois avec elle, et rentra en France en 1773. Il repartit aussitôt pour aller rejoindre Kerguelen qui allait de nouveau à la découverte des terres australes, et en même temps à la recherche de Rosily ; il le retrouva à lîle de France, il lui donna le commandement de la corvette L'Ambition : cette campagne dura quatorze mois.

De retour en Europe à la fin de 1774, il ne tarda pas à aller visiter les ports de Grande-Bretagne, dÉcosse et dIrlande, et rapporta en France plusieurs objets utiles à la marine française, entre autres les pompes à chaînes.

Lieutenant de vaisseau en 1778, il monta le lougre Le Coureur, et fit sous les ordres de la Clocheterie, commandant la frégate La Belle-Poule, une croisière dans la Manche.

Le 17 juin, La Belle-Poule fut attaquée par la frégate britannique Aréthuse ; celle-ci était accompagnée du cotre Alerte, de 14 canons. Rosily nhésite pas à attaquer ce bâtiment à labordage et il sauve La Belle-Poule, tandis que lui-même, entièrement désemparé et faisant eau de toutes parts, est obligé de se rendre. La croix de Saint-Louis paya son généreux dévouement.

Il rentra à Brest en février 1780, et au mois de mai suivant, il prit le commandement de la frégate Lively.

Lieutenant en pied, en 1781, à bord du vaisseau Le Fendant, il échangea à lîle de France, ce commandement contre celui de la frégate Cléopâtre, et alla rallier à Trinquemalay, lescadre du bailli de Suffren.

La paix, qui consacra lindépendance américaine, et qui fit cesser les hostilités dans la mer de lInde, ramena en France lescadre du bailli de Suffren, et lannée suivante, Rosily fut élevé au grade de capitaine de vaisseau.

Chargé de diverses missions politiques, commerciales et scientifiques, il appareilla de nouveau de Brest au mois de février 1785, et se livra pendant sept ans à une navigation difficile et périlleuse dans la mer Rouge, dans celles de lInde et de la Chine. [1] Il obtint le grade de contre-amiral, et il avait exercé les fonctions de commandant darmes au port de Rochefort. Nommé vice-amiral le 1er vendémiaire an V, il remplit diverses missions à Gênes, à La Spezia, à Boulogne et à Anvers.

Cest dans lintervalle de ces voyages quil fournit au général Bonaparte des renseignements pour lexpédition dÉgypte. On prétend même que le général lui aurait offert le commandement en chef de la flotte, et quil le refusa pour ne pas abandonner sa jeune famille[2].

Rosily sut que lEmpereur avait songé à lui, et lespérance dêtre prochainement employé lui suggéra la pensée de réclamer un avancement auquel il se croyait des droits dans la Légion d'honneur[3].

Si Napoléon ne jugeait pas à propos de confier encore à Rosily un service actif à la mer, au moins ne lui refusait-il pas certaines connaissances utiles à ses projets, puisquil chargeait le ministre Decrès, le 26 thermidor an XIII, de demander à ce vice-amiral « un Mémoire très-détaillé sur toute la côte dAfrique. »

Enfin, Rosily reçut une destination. Les escadres combinées de France et dEspagne étaient réunies à Cadix, au nombre de 33 vaisseaux de ligne. LEmpereur mécontent de lamiral Villeneuve lui donna Rosily pour successeur après la bataille de Trafalgar pour tenter de sauver l'escadre franco-espagnole de Cadix[4].

Le désastre de Trafalgar était irréparable ; pourtant Rosily réorganisa une petite flotte et la mit en état de prendre la mer. Il resta deux ans et demi devant Cadix, constamment bloqué par larmée britannique. Le 26 mai 1808, la flotte britannique fit des démonstrations pour forcer la baie : dans le même moment, le peuple de Cadix, instruit des évènements politiques de la péninsule, se soulevait contre les Français, et lescadre espagnole, forte de 6 vaisseaux, séloignait de leurs rangs.

Dans les journées des 9 et 10 juin, Rosily, réduit à ses propres forces, reçut sur son escadre plus de 1 200 bombes lancées par les Espagnols. Le 11, ses dispositions étaient prises pour passer devant les vaisseaux espagnols et traverser la flotte britannique ; les vents le retinrent. Cependant le peuple menaçait dégorger les Français restés à terre, et rien nannonçait larrivée des secours promis à Rosily pour le 7 du même mois. Le général Dupont, loin de lui venir en aide, avait flétri son drapeau à Baylen. Le 14, Rosily entra en négociations avec le général espagnol : il rentra seul en France avec son état-major, et vint reprendre ses fonctions de directeur du dépôt de la marine.

En 1809, il fut créé comte de l'Empire, et nommé membre du conseil denquête chargé dexaminer la conduite de Victor Hugues, commissaire commandant en chef de la Guyane française, accusé de sêtre rendu sans combat.

En 1811, il fut nommé président du conseil des constructions navales, et chargé en 1813, de concert avec MM. Tarbé, inspecteur des ponts et chaussées, et Beautemps-Beaupré, daller choisir lemplacement dun arsenal maritime à lembouchure de lElbe.

Ce fut en 1814 que le corps des ingénieurs hydrographes reçut, sous sa direction, une organisation définitive, et commença, en 1816, la reconnaissance des côtes de France.

Le 25 juillet de la même année, Louis XVIII le fit grand officier de la Légion d'honneur, et lui accorda le grand cordon de lOrdre le 27 décembre suivant. Président du collège électoral du Finistère le 26 septembre 1818, il fut, malgré le peu de succès de sa mission, nommé commandeur de Saint-Louis le 21 octobre suivant et grand-croix le 17 août 1822.

Il sest retiré en 1827, et le roi, en témoignage de sa satisfaction, lui a conféré le titre de directeur général honoraire du dépôt de la marine.

Ce vice-amiral est mort à Paris le 12 novembre 1832. Il avait remplacé Bougainville au bureau des longitudes le 28 octobre 1811, était associé libre de lAcadémie des sciences, depuis le 26 mai 1816, et grand-croix de lOrdre royal de Dannebrog.

Son nom est inscrit sur larc de triomphe de lÉtoile, côté Est.

Notes et références

  1. M. Beautemps-Beaupré, ingénieur hydrographe, dans léloge funèbre du comte de Rosily, a rendu aux hydrographiques de cet amiral, à cette époque, un témoignage bien honorable. Nous devons ajouter quils ne sont plus guère consultés dès le XIXe siècle. Ils lui valurent cependant, le 5 fructidor an III, la place de directeur et dinspecteur général du dépôt des cartes et plans de la marine.
  2. Napoléon, voulant retirer lescadre de Toulon des mains de Dumanoir, écrivait au ministre Decrès, le 10 fructidor an XII : « Il me paraît que, pour commander une escadre, il ny a que trois hommes : Bruix, Villeneuve et Rosily. Pour Rosily je lui crois de la bonne volonté, mais il na rien fait depuis quinze ans, et jignore sil a été bon marin, et les commandements quil a eus. Toutefois, il y a une chose très-urgente, cest de prendre un parti sur cela. »
  3. Il avait été nommé membre et commandeur de lOrdre les 19 frimaire et 25 prairial an XII. Mécontent dune pareille prétention, Napoléon adressa à son ministre de la marine, de Stupinis, le 9 floréal an XIII, la lettre que voici : « M. Rosily ma écrit pour me demander à être grand officier de la Légion-dHonneur. Cela mest difficile. Missiessy, Gourdon, Lacrosse, Magon, sont dans mon esprit au-dessus de lui ; il a donc très tort de se comparer à Bruix, à Ganteaume, à vous, à Villeneuve. Jestime même que tout capitaine qui a fait la guerre et qui a quelque mérite, a plus de considération à mes yeux que M. Rosily. Cependant, cest un bon officier ; il nest pas tellement vieux quil ne puisse rendre des services à la mer. Voyez à lemployer, ou quil reste comme il est ; mais que je nentende plus parler de lui pour aucune espèce davancement. Les hommes qui restent à Paris ne peuvent se comparer aux hommes qui sexposent à tous les dangers quon court à la mer, et dès quils sélèvent jusquà se comparer à eux, il faut le leur rappeler et les faire rentrer en eux-mêmes. »
  4. Une dépêche adressée à Villeneuve linforme de ce qui se passe, et ajoute, dit-on : « Sors, bats lennemi, et tout sera réparé. » Cétait Decrès, ministre de la marine, qui donnait ainsi un conseil sage et hardi à son ami. Cependant Rosily, qui était parti en toute hâte, entendait à son arrivée le canon de Trafalgar, et, le lendemain, il recueillait les débris de cette journée.

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