Titre (noblesse)

Titre (noblesse)

Titre de noblesse

Un titre de noblesse est soit un titre qui est réservé à des personnes de condition noble, soit un titre qui confère la noblesse. Il correspond à l'origine à l'exercice de fonctions d'autorité déléguées de celles du souverain: militaires ou judiciaires. D'abord attaché à l'exercice de ce cette autorité sur une population ou un peuple: prince ou duc des Normands, duc des Francs, dux Bavarorum, à partir du XIIe siècle, il devient attaché au nom de la circonscription territoriale sur laquelle il s'exerçait (duché, comté, vicomté, baronnie, etc.)

Actuellement il existe plusieurs situations juridiques pour les titres de noblesse.

Sommaire

Statuts juridiques

Dans les démocraties parlementaires

Les royautés parlementaires ou représentatives

Ces démocraties qui ont pour régime une royauté ont généralement conservé leur noblesse, ainsi que la faculté, pour le souverain de créer de nouveaux titres. La création de titres diffère cependant selon les monarchies (voir ci-dessous le détail par pays).

Le cas le plus connu reste celui du Royaume-Uni, où le souverain peut anoblir un de ses sujets, après avis du gouvernement. En Belgique, un roturier pourra être anobli par le souverain au titre de chevalier, baron ou comte, les autres titres étant réservés à des membres de famille déjà nobles avant l'indépendance de la Belgique. À l'exception du Royaume-Uni, les titres de noblesse des monarchies parlementaires n'ont qu'un caractère purement symbolique ne donnant lieu à aucun avantage.

Dans les républiques parlementaires

Les régimes républicains, tels que la République française, ont généralement aboli toute création de titres de noblesse héréditaire, sans abolir son existence. De nouveaux titres ne peuvent plus être créés, mais les anciens titres authentiques peuvent être portés comme accessoire du nom de famille, figurer à l'état civil et dans les documents officiels. La noblesse n'y étant plus considérée comme un statut personnel juridique, elle ne donne plus droit à des droits particuliers. Le titres de noblesse y relèvent désormais d'un port honorifique.

Toutefois, ces régimes républicains ont continué conférer des distinctions et des récompenses honorifiques, parfois sous des formes proches des ordres de chevalerie. Elles ont ainsi leur propre système de « récompenses » en lieu et place des titres de noblesse (par exemple, la Légion d'Honneur en France qui à l'origine conférait la noblesse à toute famille l'ayant reçu durant trois générations). De même, les ordres russes conféraient la noblesse, dans l'ancienne monarchie.

Les régimes monarchiques

Certaines monarchies existent toujours à travers le monde. Selon le degré de démocratisation de la vie politique et l'histoire de ces monarchies, la situation de la noblesse y est diverses (le concept peut être inexistant, par exemple à Monaco, qui est une monarchie de droit absolu (le prince de Monaco dirigeant seul le pays) n'a pas de noblesse).

Les républiques communistes

Les républiques communistes et notamment la Chine Populaire mais également l'URSS en son temps ont à la fois aboli la noblesse tant dans son existence que dans sa création. Ces pays ne reconnaissent pas les titres de noblesse. De manière générale, les guerres civiles qui ont amené ces anciennes monarchies à devenir des républiques communistes ont soit conduit à l'extermination des nobles et une importante diaspora (le cas le plus connus étant la diaspora des russes blancs durant la guerre civile de 1917.)

Plusieurs classifications nobiliaires ont existé suivant les époques et les lieux. Il n'existe pas partout de règle officielle.

Allemagne

Hiérarchie nobiliaire allemande

  • Empereur Kaiser
  • Roi König
  • Prinz : prince non régnant ou cadet des familles royales
  • Electeur Kurfürst
  • Granduc Grossherzog
  • Archiduc Erzherzog prince du sang de la maison impériale d'Autriche
  • Duc Herzog
  • Pfalzgraf : comte palatin, dit aussi plus simplement, palatin (voir Liste des comtes palatins du Rhin)
  • Margrave Markgraf « comte d'une marche », un marquis
  • Landgrave Landgraf « comte du pays » (fief impérial directement tenu du roi)
  • Burgrave Burggraf « comte d'une ville »
  • Les titres suivants sont très peu employés
    • Altgraf « ancien comte »
    • Rheingraf « comte inué»
    • Wildgraf « comte sauvage »
  • Fürst : prince régnant ou chef de maison
  • Grave Graf : Comte
  • Vicomte Vizegraf très rare
  • Baron Freiherr
  • Chevalier Ritter
  • Écuyer Junker en Prusse, Edler en Autriche

Titres du Saint-Empire

Dans le Saint Empire romain germanique, on distinguait deux types de titres : ceux accordés à titre personnel par l'empereur et les érections de terres à des titres supérieurs. Ainsi on peut être prince à titre personnel (« prince de N. et du Saint-Empire ») mais n'avoir exercé une souveraineté que sur un comté (« comte de X. »).

Usage des particules nobiliaires

La langue allemande permet des nuances par l'utilisation de deux particules : von (de) et zu (en). En général, mais ce n'est pas une règle stricte, le von indique le nom de famille et le zu la souveraineté exercée. On peut parfois combiner les deux et s'appeler von und zu N.

Belgique

Hiérarchie nobiliaire belge

La hiérarchie en Belgique est fixée par la loi du 12 décembre 1838 :

  • Prince [en néerlandais Prins(es)] ; il existe 8 familles princières : d'Arenberg (1576, admis en Belgique en 1953), de Ligne (Saint-Empire, 1601), de Croÿ (prince de Solre en 1677, prince du Saint-Empire en 1742), Lobkowicz (Saint-Empire 1624, admis en Belgique en 1958), de Mérode (confirmation des titres de prince de Rubempré et d'Everberg en 1823, et prince de Grimberghe en 1842 pour l'aîné; prince de Mérode à tous en 1930), Chimay (admis en 1824) et Béthune Hesdigneul (prince en 1781, duc en 1818 (titre français)) ; le titre personnel de prince a été concédé en 1938 à un Bernadotte.
  • Duc [en néerlandais Hertog(in)] ; il existe 5 familles ducales (d'Arenberg, de Beaufort-Spontin, de Looz-Corswarem, d'Ursel et de Croÿ). Le titre de « duc de Brabant » est traditionnellement porté par le prince héritier du royaume.
  • Marquis [en néerlandais Markgraaf ou Markies / Markgravin ou Markiezin] ; il existe 10 familles portant ce titre : d'Assche, de Beauffort, Imperiali, du Parc, de Radiguès, Ruffo, de Trazegnies, de Wavrin (titre français reconnu en Belgique), Westerloo (titre porté par l'aîné des princes de Merode), d'Yve.
  • Comte [en néerlandais Graaf / Gravin] ; il existe environ 85 familles portant ce titre, dont 40 anciennes portant celui de Comte du Saint-Empire telles que: les d'Oultremont; d'Ursel  ; de Lannoy ; de Liedekerke; de Renesse, etc.
  • Vicomte [en néerlandais Burggraaf / Burggravin] ; il existe environ 35 familles portant ce titre.
  • Baron [en néerlandais Baron(es)] ; il existe environ 325 familles portant ce titre.
  • Chevalier [en néerlandais Ridder, pas d'équivalent féminin] ; il existe environ 120 familles portant ce titre.
  • Écuyer [en néerlandais Jonkheer / Jonkvrouw] : le titre ne se porte pas en français, mais l'état civil mentionne « Messire » au lieu de « Monsieur » et « Dame » au lieu de « Madame ». Ce titre signifie l'appartenance simple à la noblesse (environ 500 familles).

Titres de courtoisie

L'usage de courtoisie des titres comme en France (cf. ci-dessous) n'est pas d'application. Les règles de transmission des titres sont strictement observées, et on n'attribue les titres qu'à leurs détenteurs réels. Aucune règle fixe ne permet de connaître à coup sûr le titre d'un membre d'une famille titrée : certaines familles dont le chef est comte ont des enfants sans titres, d'autres familles voient tous leurs membres porter le même titre.

Anoblissements

En 2008, la Belgique est l'un des rares pays où se pratique encore l'anoblissement, prérogative exclusive du roi. Cet anoblissement tend à récompenser des personnes ayant fait valoir des mérites particuliers dans la politique (vicomte Eyskens, comte Harmel, baron Delpérée), les arts (baron Ensor, baron Horta, baronne Fonteyn, chevalier Bartholomée, chevalier Leduc,...) les sciences (vicomte Prigogine, vicomte de Duve, vicomte Frimout, baron Cassiers), le monde académique (baron Jaumotte, baron Woitrin), l'économie (comte Jacobs de Hagen, baron Cardon de Lichtbuer, baron Albert Frere), le domaine social ou le service de l'État (diplomatie en particulier : comte Didisheim, comte Clerdent, baron Thibaut de Maisières,...) ; cet anoblissement se compare donc, mutatis mutandis, aux distinctions prestigieuses en France (Légion d'honneur). Il appartient au roi de décider des règles de transmission des titres qu'il confère ; en général, si la concession de noblesse est presque toujours héréditaire, les titres héréditaires deviennent rares (comte d'Udekem d'Acoz, comte Harmel, comte Didisheim).

Patronymes nobiliaires

Les nobles sans particule sont nombreux, de même que les non-nobles porteurs d'une particule. À noter cependant l'existence de la particule « van », soumise aux mêmes règles de classement que le « de », mais qui se dit toujours.

Érythrée et Éthiopie

Hiérarchie nobiliaire éthiopienne

  • Negassi ou négus : roi
  • Ras : attribué à un noble lorsqu'il devient gouverneur
  • Lidj : titre porté par tout membre d'une famille noble (desendants masculins directs)

Pour les autres titres, voir l'article détaillé Titres de noblesse éthiopiens.

Attribution des titres

Les titres étaient attribués par les autorités suprêmes:

  1. du Xe siècle au XIXe par les nobles eux-mêmes ou par le roi (autorité suprême)
  2. de la fin du XIXe à 1940 par les Italiens
  3. de 1952 à 1974 par l'empereur d'Éthiopie, Haïlé Selassié

Espagne

Hiérarchie nobiliaire espagnole

  • Prince (Príncipe) : uniquement pour les princes des Asturies, héritiers de la Couronne.
  • Infant (Infante) : le titre des enfants du roi et du prince des Asturies.
  • Infant de Grâce royale (Infante) : titre donné par le Roi à la personne de son choix, généralement des enfants d'un Infant qui a fait un mariage princier.
  • Grand d'Espagne (Grande de España) : reçoivent le traitement de « Excelentísimos Señores ».
  • Duc (Duque). En 2005, ils sont au nombre de 153, tous grands d'Espagne.
  • Marquis (Marqués). En 2005, ils sont au nombre de 1349 dont 140 grands d'Espagne. Ces personnes, comme celles qui suivent, reçoivent le traitement d'« Ilustrísimo Señor ».
  • Comte (Conde). En 2005, ils sont au nombre de 923 dont 102 sont grands d'Espagne.
  • Vicomte (Vizconde).
  • Baron (Barón).
  • Seigneur (Señor).

Particularités espagnoles

Les conjoints des personnes possédant un titre ont le droit de l'utiliser pendant qu'ils restent mariés ou veufs sans célébrer un nouveau mariage. À la mort de quelqu’un qui possède un titre, celui-ci revient à la Couronne. Les titres nobiliaires espagnols sont donnés par le roi, et c'est le ministère de la Justice qui s'occupe de la vérification des droits des requérants à la succession d'un titre. L'organe consultatif et décisionnaire de la noblesse espagnole est la Députation de la Grandeur d'Espagne, il est actuellement dirigé par Don Enrique Falcó, comte de Elda.

Historiquement, la préférence lors de la succession d'un titre correspondait à la ligne masculine. Depuis le 18 octobre 2005, un décret donne la préférence à l'aîné des enfants. Les enfants des personnes ayant un titre sont nommés hijodalgos (fils d'un hidalgo). Ceux-ci sont réunis dans l'Association de Hijodalgos de España dont le président honoraire est le roi d'Espagne.

Juan Carlos a jusqu'à présent décerné 20 titres nobiliaires.

Noblesse de la période franquiste

Pendant la période franquiste, l'usage de titres a été rétabli, avec cette particularité que les titres donnés par la branche carliste furent reconnus. De plus, Títulos nobiliarios del franquismo Franco a donné des titres (certains de manière posthume) et de grandeurs d'Espagne. On consultera pour cette période l'article en espagnol Títulos nobiliarios del franquismo (Titres nobiliaires du franquisme).

États de l'Église

Les papes, comme souverains temporels, ont décerné des titres de noblesse dans leurs États d'Italie et de France (Avignon et Comtat Venaissin), puis au titre de la souveraineté attachée au Saint-Siège.

De 1309 à 1791, 86 titres, dont 63 héréditaires, auraient été décernés par les souverains pontifes à des Français[1] :

  • duc : 7 titres dont 6 héréditaires ;
  • marquis : 29 titres dont 26 héréditaires ;
  • comte : 39 titres dont 22 héréditaires ;
  • baron : 11 titres dont 9 héréditaires.

Après la chute de Rome en 1870, mettant fin au pouvoir temporel du pape, Pie IX et ses successeurs contestent cet état de fait et continuent d'user de prérogatives souveraines telle que l'octroi de titres de noblesse.

En 1929, par l’article 42 du Concordat annexé aux accords du Latran, l'Italie accepte « d’enregistrer et d’homologuer comme titres italiens les titres nobiliaires conférés par le pape même après 1870 et ceux qui seront conférés à l’avenir ».

Ces titres des XIXe et XXe siècles, souvent appelés « romains », furent délivrés à des catholiques du monde entier en récompense de services rendus à l’Église et au pape[2]. Seuls certains d'entre eux furent héréditaires (de nombreux titres personnels étant d'ailleurs délivrés à des évêques) :

  • En Italie: environ 115 concessions depuis 1870 :
  • En France: 529 titres dont 197 héréditaires :
    • prince : 13 dont 5 héréditaires ;
    • duc : 16 dont 9 héréditaires ;
    • marquis : 43 dont 23 héréditaires ;
    • comte : 431 dont 155 héréditaires ;
    • vicomte : 1 héréditaire ;
    • baron : 24 dont 3 héréditaires ;
    • noble : 1 héréditaire.
  • En Espagne: 99 titres autorisés en 1899.
  • En Belgique: 70 titres héréditaires délivrés à 59 familles de 1830 à 1931.
  • Aux Pays-Bas: 6 titres, dont 2 avant 1814.
  • En Suède: 1 titre de marquis et 1 titre de comte héréditaires délivrés à la même famille.
  • Au Portugal: au moins 1 titre de comte héréditaire.
  • En Pologne: 19 titres.
  • Au Liban: au moins 1 titre de marquis héréditaire.
  • À Malte: 8 titres de marquis et 6 titres de comte, dont 8 héréditaires.

L'anoblissement héréditaire est supprimé en 1931. Le port de titres nobiliaires est interdit aux évêques en 1951. Paul VI annonce en 1964 qu'il n'y aura plus de création de titres.

Iles Fidji

Hiérarchie nobiliaire fidjienne

  • Reine (Tui Viti, ou chef suprême)
  • Chef (ratu ou adi)

Noblesse fidjienne

Bien que les îles Fidji soient un pays mélanésien, elles possèdent une noblesse, intégrée à une hiérarchie sociale, qui s'apparente davantage à un modèle sociétal polynésien. Les chefs fidjiens portent le titre de ratu si ce sont des hommes, et adi si ce sont des femmes.

Le rôle de la noblesse aux Fidji s'exerce essentiellement dans le domaine coutumier, mais certains chefs participent à la vie politique démocratique du pays. En outre, le Grand Conseil des Chefs, reconnaît la reine, nomme le président, et près de la moitié des membres du Sénat.

Elisabeth II, anciennement reine des Fidji, conserve le titre purement honorifique de « Chef Suprême des Fidji » ou « reine », au sommet de la noblesse fidjienne. C'est le seul pays du monde où coexistent réellement un monarque et un président de la république.

France

Hiérarchie nobiliaire française

Avant le 1er Empire, il n'existait aucune hiérarchie dans les titres de noblesse à l'exception du titre de duc. La pairie était hiérarchisés par la préséance, c'est à dire qu'un comte et pair de France était à la fois, au-dessus des autres comtes et des autres membres de la noblesse ne faisant pas partie de la Pairie. Le premier Empire, ayant détaché les titres de toute notion de possession fiduciaire, une hiérarchie a été établie (abolie en 1814). Cette distinction a été conservée dans la déclinaison coutumière des titres de courtoisie et dans les ouvrages consacrés à la noblesse française, ainsi que dans le langage courant bien qu'elle n'ai de valeur que pour les titres impériaux.

La famille royale

Jusqu'à l'abolition de la royauté, la famille royale, jouissait de son propre système hiérarchique, fondé sur l'ordre de dévolution de la couronne et les règles de protocoles à la cour de France. En effet, en plus de ces titulatures d'apparats, un membre de la famille royale était en général pourvu d'un titre appartenant à la couronne, plus ou moins prestigieux selon la façon dont le roi voulait honorer son propriétaire. Ces titulatures d'apparats sont d'un point de vue de la préséance, au-dessus du système nobiliaire d'Ancien Régime.

À la différence des titres de noblesse, ces titulatures n'étaient pas immuables, elles correspondaient à une situation politique ou généalogique. Un changement de dynastie pouvait faire perdre à une famille le droit d'utiliser le titre de prince du sang. Ces titres au contraire des titres de noblesse ont disparu avec la monarchie.

Les titulatures d'apparat par ordre de préséance. Cet ordre de préséance est à rapprocher de l'ordre de succession au trône.

  • Dauphin de France : titre de l'héritier du trône (en principe le fils ainé du roi depuis la loi salique), la femme du Dauphin s'appelle la Dauphine de France et prend le titre dés son mariage avant son couronnement en tant que reine.
  • Monsieur : titulature réservée au frère cadet du roi.
  • Premier prince du Sang : titre des membres de la branche cadette de la famille royale, c'est par exemple le cas des Condé-Bourbon
  • Prince du sang : titre de tous les autres membres de la maison royale de France, généralement raccourcie au seul titre de prince (à ne pas confondre avec le titre de prince, voir plus bas).

Tous les porteurs de ces titres avaient le droit au prédicat d'Altesse Royale.

Comme dit plus haut, le roi, ne portant lui même aucun titre de noblesse ne peut en transmettre à ces enfants, mais les règles nobiliaires établies au fil du temps ont donné à la Couronne un droit de récupération des fiefs n'ayant plus d'héritiers. Dans les faits le roi disposait d'un certain nombre de fiefs qu'il pouvait donner en apanage. Voir Maison royale de France.

Plusieurs fiefs (et donc titres) ont régulièrement été utilisés par la famille royale comme distinction de leur rang. Parmi les plus célèbres :

  • Le duché d'Orléans ,
  • Le duché d'Enghin,
  • Le comté de Provence,
  • Le comté d'Artois,
  • Le comté de Chambord,
  • Le comté de Valois.

Ces titres ont en général donné lieu à l'appellation des différentes branches de la famille royale (les Bourbon-Valois, ou les Bourbon-Orléans par exemple).

Les titres de noblesse

Certaines traditions provinciales on fait varier le nom de certains titres :

  • Dauphin, porté en Viennois et en Auvergne, équivalent au titre de comte.
  • Vidame, porté par les protecteurs de certaines abbayes ou évêchés, équivalent au titre de vicomte.
  • Écuyer, porté avant 1789 par tout gentilhomme (noble) n'ayant jamais été fait chevalier.

Noblesse d'Ancien Régime en France

L'histoire des titres de noblesse et l'organisation de la noblesse française est intimement liée à l'histoire du Royaume de France et à son unification. Certains de ces titres prennent leurs origines dans la culture de la Rome Antique (c'est notamment le cas des ducs : dux) ou de l'histoire plus moderne de la France.

L'origine de la noblesse provient de l'organisation de l'Empire romain. Parmi les hommes libres se trouvaient une petite partie de gens plus importants, les proceres ou nobiles. Les chevaliers militaires intégrèrent peu à peu à cette aristocratie riche et obtint, à partir de l'époque carolingienne l'autorité personnelle sur des populations, par délégation du pouvoir impérial puis royal. Les peuples restés indépendants, comme les Bretons eurent à leur tête un chef appelé dux. Les peuples soumis à l'Empire furent gouvernés par des comites, délégués du souverain, les territoires de moindre importance revenant quant à eux à un vicarius.

En 843 l'Empire de Charlemagne est divisé entre ses fils. Ce qui allait devenir le Royaume de France fût nommé Francie Occidentale. Charles le Chauve en devient le souverain. À partir de 877, il rend héréditaire les anciennes charges latines, en particulier celles de comites qui devient alors le comte, s'accordant ainsi sur le fonctionnement féodal des royaumes voisins. Bien que théoriquement au-dessus des autres seigneurs, le roi des Francs a un pouvoir fragile surtout depuis la montée en puissance de la Burgondie. Les seigneurs nouvellement héréditaires commencent à prendre de plus en plus de pouvoir jusqu'à quasiment devenir des souverains sur leur territoire, seuls les ducs auront finalement assez de pouvoir pour s'affranchir en partie de l'autorité du roi qui devra alors faire d'incessantes tractations avec les ducs du royaume pour garder un semblant d'unité. Les comtés et vicomtés deviendront alors l'objet de luttes de pouvoir entre la couronne et les duchés. Certains d'entre eux réussirent par mariage à constituer des territoires aussi vastes et puissant que des duchés et réussirent ainsi à rester relativement indépendants.

L'élection de Hugues Capet en 987 à la tête du royaume franc change en partie la donne. La mort de Louis V sans héritier, oblige que douze principaux seigneurs du royaume organisent l'élection d'un nouveau roi. Ils prendrons alors le titre de pairie, et chacun devenant un pair du royaume. L'élection fut pour eux l'occasion d'imposer leur autorité. L'unité qui avait jusqu'ici maintenu l'autorité du roi vola en éclat. Six grands territoires laïcs et six ecclésiastiques sont considérés comme les plus importants et devinrent totalement indépendants de la Couronne, qui se retrouva alors réduite à la seule Île de France.

Ces douze pairs élisaient le roi, ce qu'ils firent sous l'impulsion d'Hugues Capet et de ses successeurs, au cours du XIe siècle, chacun jouant un rôle dans la cérémonie du Sacre. Ces rôles furent conservés, même après le rattachement de leurs fiefs au domaine royal, à partir de 1204 ; un grand seigneur était nommé ad hoc le temps de la cérémonie.

À côté de ces douze pairies, une multitude d'autres seigneuries plus ou moins importantes telles que le vicomté de Bourges, le comté de Forez, le comté d'Artois, ou le comté de Nevers en avaient profité pour prendre leur indépendance de la Couronne ou de leur duché (comme le comté de Nevers).

Hugues Capet commença alors une lente unification des seigneuries du Royaume qui ne s'acheva réellement qu'au XVIIIe siècle.

Origine de quelques titres et dignités en France

Les nouvelles pairies

La dignité de pair du Royaume est une dignité conférée à certains membres de la noblesse. Elle est forcément attachée à une terre - en général un duché ou un comté, bien qu'il y eut aussi des marquisats et des baronnies-pairies. Cette dignité est attachée à plusieurs honneurs. Le principal étant de participer à l'élection du roi en cas d'absence d'héritier. Mais la pairie était surtout un formidable levier politique puisqu'elle donnait préséance sur tous les autres nobles, y compris les ducs. Les quelques comtes, vicomtes, marquis et barons admis à la pairie était donc d'un point de vue de la préséance au-dessus de tous les autres seigneurs, y compris les ducs qui n'étaient pas présent à la pairie. À coté des douze pairies d'origine, une multitude de seigneuries ont été admises à la pairie ou en ont été exclues au bon vouloir du roi.

La pairie ayant un certain pouvoir, notamment au niveau parlementaire, l'admission d'un membre en son sein était le reflet de la politique royale du moment.

Les premiers marquis

Le marquis désigne le propriétaire d'un marquisat, c'est à dire d'une seigneurie se trouvant "à la marche" du royaume (autrement dit, aux frontières de celui-ci). En général, il s'agit d'anciens gouvernements militaires, suffisamment inféodés au Royaume pour être transformés en seigneuries. Bien que la notion de « marche » soit très ancienne (la marche de Bretagne au IXe siècle) le titre de marquis en tant que titre de noblesse est très récent et date de la Renaissance. Il désigne auparavant une charge militaire dévolue à un comte inféodé, c'est à dire un comte qui avait la possibilité de lever une armée sans autorisation de son suzerain, ceci étant due à la situation particulièrement exposée des territoires. Comme pour le reste des titres de noblesse, celui-ci finira par perdre sa signification historique pour devenir honorifique.

Les premiers vicomtes

Contrairement à une idée reçue, le vicomte n'est pas un vice-comte, mais celui qui, à partir du Bas-Empire, exerce la charge de vicarius (vicaire), c'est-à-dire la fonction judiciaire dans une circonscription territoriale qui est devenue soit une vicomté et un vicomte lorsque celle-ci est devenue indépendante, soit une viguerie et un viguier lorsqu'elle s'est incorporée à un fief plus important.

Le vicomté représente certes une terre plus petite qu'un comté (comme un comté, une terre souvent plus petite qu'un duché) mais cela tient simplement à l'histoire des terres. Bien évidemment, un vicarius dirigeait un territoire moins important qu'un comes qui, lui-même, dirigeait un territoire moins important qu'un dux. Lors de leur prise d'indépendance de Rome, ils conservèrent les territoires dont ils avaient la charge, d'où historiquement une taille et une importance (toute relative cependant) différente pour les duchés, comtés et vicomtés de l'époque carolingienne.

Les premiers barons

Les rois capétiens n'eurent de cesse de tenter d'agrandir le domaine royal par achat ou par conquêtes successives, et ramenèrent ainsi dans leur giron des duchés, comtés et vicomtés jusque-là indépendants. Néanmoins, cet agrandissement du domaine royal obligea les rois capétiens à déléguer leur autorité : c'est ainsi qu'ils créèrent les baronnies, c'est-à-dire des fiefs directement issus de la Couronne et donnés en apanage aux plus fidèles seigneurs du roi. Ces barons avaient toute autorité sur leur fief, ils avaient également pour clientèle les autres seigneurs du royaume (à savoir les écuyers et les chevaliers) dont ils se servaient pour l'administration locale . Les écuyers et chevaliers deviendront bien vite, en tant que petits seigneurs locaux, les fondateurs des paroisses et les initiateurs des défrichements, avec les grandes abbayes.

Une frénésie de conquêtes eut lieu dans toute l'ancienne Francie occidentale, Les seigneurs indépendants (principalement les six pairs laïques d'origine) tout comme le roi voulaient consolider leurs territoires. C'est ainsi qu'avec l'expansion de leur territoires, mais également pour affirmer leur indépendance de la couronne, les seigneurs commencèrent à imiter le roi et à diviser leur seigneurie en baronnie.

Le comté de Nevers comptait par exemple 5 baronnies, dont la chacune avait une charge particulière dans l'administration du comté.

Le titre de prince

En dehors des membres de la famille royale, il ne peut y avoir de prince dans le royaume de France à moins que la principauté soit hors du domaine royal. Il en est ainsi de quelques francs alleux telles la principauté d'Yvetot (Seine-Maritime), la principauté d'Henrichemont (Cher) ou la principauté d'Orange, composée quasi exclusivement de la ville d'Orange dans le Vaucluse et enclavée dans le comté de Provence (fief royal et apanage de la famille royale). Cette principauté souveraine à donné naissance à la famille d'Orange-Nassau, qui règne actuellement sur les Pays-Bas (le titre de prince d'Orange est pris par l'héritier du trône). Dans le cas de la principauté d'Orange, le comté d'Orange dont la principauté est issue était une possession bourguignonne (alors partie du Saint Empire), ce qui explique que ce comté ait pu être érigé en principauté.

La plupart de ces principautés étaient à l'origine souveraines. Lors de certaines conquêtes, il pouvait arriver que les princes arrivent à la Cour de France, ils prenaient bien sûr préséance après les membres de la famille royale, mais avant les ducs. La distinction avec la famille royale se faisait par le prédicat : altesse royale pour les membres de la famille royale, altesse pour les autres princes.

Les vidames

Le titre de vidame est un titre de noblesse très rare désignant celui qui conduisait l'armée d'un évêché titré. Ce titre correspondait pour les seigneurs laïcs à celui de vicomte.

L'usage des titres honorifiques et de courtoisie

Du passage de la charge à l'honorifique

Avec l'unification définitive du royaume au XVIe siècle et la disparition quasi totale des duchés et comtés indépendants (sauf la Bourgogne, le Maine, l'Anjou, la Picardie et la Provence qui seront incorporés au royaume au XVIIe siècle), le roi prend la tête du système féodal et devient le suzerain suprême du royaume. Tous les autres seigneurs, ducs compris, deviennent ses vassaux. Ils lui doivent dès lors fidélité et font vœu d'allégeance. Les barons perdent leurs spécificités de premiers vassaux pour devenir de simples seigneurs dans un système qui se complexifie.

Les titres de noblesses commencent donc à perdre leur lien avec les charges qui y étaient précédemment attribuées, et deviennent des faveurs accordées par le Roi. Ce dernier commencera également à retirer aux seigneurs leur droit régalien de justice pour le confier petit à petit aux baillis (seigneurs possédant une charge de justice), faisant en sorte de débarrasser les seigneurs de leurs pouvoirs pour le transférer à la Couronne.

La France, alors unifiée en un seul royaume, se compose de multiples seigneuries, titrées ou non, qui, n'étant plus liées à des charges, deviennent des propriétés foncières qui peuvent se vendre. C'est ainsi qu'apparaît l'habitude pour les familles nobles de propriétés titrées de prendre le titre de ladite terre.

Le roi se met alors à user des titres pour accorder ses faveurs. Le cas le plus notable est celui du comté de Nevers. Comté indépendant, lié par mariages au duché de Bourgogne, ce comté finit par passer dans la famille royale et est alors érigé en duché. Cet érection de comté en duché ne signifie nullement que le comté de Nevers est devenu si puissant qu'il puisse se prétendre indépendant de la couronne ou que le roi décide de donner son indépendance au Nivernais. Il signifie simplement le souhait du roi que le propriétaire du comté ait un titre à la mesure de son rang.

Des titres de baron, de comte et parfois de duc sont alors créés sans aucune réalité historique ou géographique. Ils prennent simplement le nom de la ville d'origine de celui que l'on souhaite honorer, ou tout autre nom qui plait au roi. Parfois même ces seigneuries sont créées sans aucune terre qui lui soit attachée. C'est notamment le cas le plus souvent dans la noblesse de robe, le roi n'ayant pas assez de seigneuries physiques pour honorer ses officiers de la Couronne ; il crée alors de nouvelles seigneuries avec de nouveaux titres.

Rappelons que cet usage n'était pas le fait exclusif du roi de France : avant la réunification du royaume, les seigneurs suzerains avaient déjà la possibilité de créer des seigneuries au sein de leur territoire. Mais la taille restreinte aussi bien de la population noble que des terres rendaient peu utiles la création de nouvelles seigneuries, qui pouvaient, par ailleurs, s'acquérir par des conquêtes.

C'est Henri IV qui, après avoir unifié définitivement le royaume se met à organiser les titres de noblesse, afin que l'érection des terres se fasse de façon plus ou moins cohérente comme l'évolution au sein d'un titre de chevalerie moderne par exemple.

Ainsi une seigneurie peut être érigée en baronnie si elle compte au moins trois châtellenies, et en comté ou un marquisat si elle compte au moins deux baronnies.

Le titre de duc reste alors au bon vouloir du roi, mais aucune seigneurie ne peut être érigée en duché si son propriétaire n'est pas déjà au moins comte.

La notion de seigneurie

Jusqu'à l'Empire, les titres ne sont pas personnels et correspondent tous à une seigneurie, quand bien même celle-ci ne s'étendrait que sur quelques hectares. Le suzerain érige la terre en lui donnant un titre. Ainsi le propriétaire de la seigneurie peut ensuite se parer du titre attaché à la seigneurie.

De cela découle deux choses :

  • La perte de la seigneurie (vente, défaite militaire, décès) empêchait l'utilisation du titre.
  • La particule "de" suivi du nom d'une terre n'est pas un signe de noblesse en soi.

En effet, avant la Révolution française, seuls les propriétaires nobles de seigneuries pouvaient utiliser le titre de noblesse attaché à leur seigneurie. Ils étaient donc à la base seigneur et devenaient barons, vicomtes, comtes, marquis ou ducs au gré de leurs acquisitions seigneuriales et des éventuelles érections de terre. Mais il ne s'agissait que de leur titre et non de leur nom de famille. L'exemple concret le plus typique est celui du roi de France.

Louis XVI, Roi de France et de Navarre est de son « état civil » complet Louis de France, seizième du nom, roi de France et de Navarre. Il sera d'ailleurs appelé à son procès, par dérision, citoyen « Capet » (les Bourbons étant une dynastie des Capétiens) puisque la révolution aura aboli l'utilisation des titres de noblesse.

Ainsi, bon nombre de familles nobles ne portent pas de particule et le port d'une particule ne préjuge pas de la noblesse. Des bourgeois pouvaient également faire l'acquisition de seigneuries. En théorie, le droit nobiliaire leur interdisait d'utiliser le titre de la terre dont ils étaient propriétaires. Cependant, le peu de contrôle et de moyens, et la possession parfois ancienne de ces terres rendaient difficile l'identification de ces usurpateurs, qui parfois finissaient par être anoblis mais pour la plupart ne furent jamais nobles. Néanmoins la convocation des États généraux et l'organisation de la récolte des impôts (les nobles ne payant pas l'impôt, il fallait identifier les nobles du reste de la population afin de pouvoir percevoir le maximum d'impôt) firent disparaitre ces usurpateurs qui avaient prospéré par le passé. Rappelons à toutes fins utiles que le délit d'usurpation de titres authentiques, toujours puni par le Code pénal français date du Moyen Âge, car il est considéré comme faisant partie du nom patronymique. En revanche, la loi ne protège pas les « titres de courtoisie » ni les faux titres.

La préséance des ducs

Malgré l'absence de hiérarchie au sein de la noblesse d'Ancien Régime, un cas particulier se pose, comme souvent d'ailleurs dans les affaires de préséance, dans le cas des ducs. Ceux-ci étaient au-dessus de tout autre noble du royaume en termes de préséance, les princes mis à part. Cette spécificité vient du fait que la plupart des duchés sont d'origine médiévale, et sont d'anciens territoires indépendants. Il était donc difficile au roi d'inféoder ces seigneurs ayant les mêmes pouvoirs qu'un prince sans leur conférer une préséance. De plus, la plupart des membres de la famille royale portaient des titres ducaux ; la maison royale pouvant difficilement se confondre avec le reste de la noblesse, cela a permis au titre de duc de prendre préséance sur les autres titres.

La disparition du titre de seigneur

Avec la disparition de la notion de chevalerie à la fin du Moyen Âge, et la transformation de la notion de seigneurie, le titre de seigneur de ... commença à tomber en désuétude, et on lui préféra vite le titre d'origine anglo-saxonne de chevalier, qui ne désignait alors plus un noble ayant été adoubé et servant dans l'armée, mais un noble sans titre.

Noblesse d'Empire français

La Révolution française abolit le régime féodal et donc, de facto, les titres de noblesse de l'Ancien Régime. Napoléon Ier réintroduisit les titres en France (sans réintroduire la noblesse), qui furent codifiés par les statuts du 1er mars 1808. Les titres étaient personnels, c'est-à-dire attachés à la personne et à sa descendance, mais pour les rendre héréditaires, il fallait constituer un majorat avec des revenus assurés aux éventuels héritiers. À la différence de l'Ancien Régime, ces personnes titrées ne jouissaient pas de privilège et les titres n'étaient plus qu'une distinction.

Détachés du lien à la terre, les titres d'Empire peuvent donc être accolés directement au patronyme sans particule : Baron Mourre, Baron Surcouf, Comte Hugo...

Les titres de "marquis" et "vicomte" n'ont pas été retenus par Napoléon qui leur trouvait une connotation trop "Ancien Régime".

La Restauration réintroduisit en France la noblesse tout en gardant la distinction entre noblesse et titres, qui sont restés régis par l’essentiel de la législation napoléonienne. C'est par ailleurs à cette époque que les titres de noblesse prirent une hiérarchie, qu'ils héritèrent du système napoléonien, hiérarchie que l'on emploie aujourd'hui pour lister les titres alors même qu'elle n'avait pas de valeur avant la Révolution.

Titres et République

Législation depuis 1848

Lors de la création de l'ordre de la légion d'honneur, il était prévu que les familles qui mériteraient cette distinction pendant trois générations soient considérées comme nobles. Cette disposition, qui n'a jamais été vraiment appliquée, n'a pas non plus été abrogée.

Les titres, abolis par la Révolution de 1848, ont été rétablis par Napoléon III le 24 janvier 1852, mais non les majorats. Les Républiques qui ont suivi la chute du Second Empire, ont protégé les titres existants en continuant à délivrer des arrêtés d'investiture aux successeurs par le service du sceau du ministère de la Justice.

Les autorités de la IIIe république ont sérieusement envisagé de donner au maréchal Joffre le titre de duc de la Marne pour finalement abandonner le projet.

En 1986, les attributions du sceau ont été données au bureau du droit civil général, faisant partie de la sous-direction de la législation civile et de la procédure, direction des affaires civiles et du sceau.

Les titres de noblesse n'ont plus aucun effet juridique en France. Lorsqu'ils se sont transmis selon les usages établis, c'est-à-dire par ligne directe masculine aînée et légitime, ils peuvent être reconnus par le Sceau comme des titres réguliers et figurer à l'état civil.

Les titres de noblesse réguliers sont considérés comme un accessoire du nom et peuvent figurer sur tous les documents administratifs, y compris la carte d'identité.

Le port d'autres titres, dits de courtoisie, est en principe punissable comme un abus, sauf s'il s'agit d'un pseudonyme.

En vertu d'un édit de 1607, les chefs de l'État français, actuellement le Président de la République, portent le titre de co-prince d’Andorre, le mot prince signifiant ici chef d'État.

La collectivité française d'Outre-mer de Wallis-et-Futuna est composée de trois monarchies coutumières : Uvéa, Alo et Sigave, chacune ayant à sa tête un souverain traditionnel élu.

  • Le roi d'Uvéa (à Wallis) porte le titre de Lavelua.
  • Le roi d'Alo (à Futuna) porte le titre de Tuiagaifo.
  • Le roi de Sigave (à Futuna) porte le titre de Tuisigave.

Titres de courtoisie actuels

Article détaillé : Titre de courtoisie.

À l'origine, on appelle élégamment "titre de courtoisie" un titre de noblesse, parfois très ancien et toléré à la Cour, mais non reconnu par le Sceau de France. Depuis la fin de la monarchie, bien des titres "de fantaisie" ont cependant été "créés" dans des familles nobles ou roturières, relevés ou patiemment accolés au nom...

Le port des titres de noblesse en France, autorisé par la loi républicaine mais en réalité libre de tout contrôle, dans la mesure où ils ne sont pas disputés, obéit à des règles qui ont évolué avec le temps. Si les titres dont la transmission suit les règles édictées sous l'Ancien Régime sont les seuls portés légalement, les autres sont considérés, quelle que soit leur origine, comme des titres de courtoisie.

Usage de la déclinaison des titres de courtoisie

Il faut d'abord savoir qu'il est courant aujourd'hui, dans une noblesse qui ne se renouvelle plus, d'élargir le port du titre à tous les membres masculins de la famille en y ajoutant leur prénom. Ainsi on dira :

  • pour l'aîné, chef de nom et d'armes : le comte de X..., sa femme étant la comtesse de X...
  • pour les autres : comte N... de X..., sa femme étant la comtesse N... de X....

Par révérence envers les titres de duc ou de marquis qui doivent rester uniques, cet usage ne s'applique pas à ces deux titres : les cadets des familles ducales, comme celles dont l'aîné est marquis, déclinent directement leur titre en comte.

  • aîné du titre : N..., duc de Mortemart, les autres : comte N... de Mortemart, sachant que le fils aîné du duc peut prendre le titre de marquis,
  • aîné du titre : N..., marquis de X..., les autres : comte N... de X...

Par ailleurs, en France, l'ancien titre de chevalier étant tombé en désuétude au cours du XIXe siècle, certaines familles se parent désormais du titre de comte ou de baron.

Cet usage, développé récemment, est purement mondain, d'où l'appellation de « courtoisie ». Un usage issu de la hiérarchie nobiliaire de l'Empire et admis à la Restauration, observé encore dans certaines familles, admettait en effet une plus stricte déclinaison des titres : le fils aîné d'un marquis portait le titre de comte, le fils puîné vicomte, le cadet baron, etc. Les branches cadettes, ne portant pas toujours un titre en propre, gardaient alors leur seule qualité de noblesse.

En résumé, le titre porté par l'aîné, s'il est authentique, est en France le seul susceptible d'être reconnu par le ministère de la Justice pour être mentionné à l'état civil.

Le cas des anciens apanages

Sont également parfois considérés comme des titres de courtoisie les titres portés par les monarques détrônés et par les prétendants aux trônes. Exemples : « duc d'Anjou » pour Louis de Bourbon (1974-) ou « comte de Paris » pour Henri d'Orléans (1933-). Ces titres ont cependant un fondement juridique certain puisqu'ils ont pour origine d'anciens apanages de la couronne et qu'ils ont été légalement portés, pendant des siècles, par les princes capétiens. Depuis la disparition du port des titres (légalement portés) dans le protocole républicain, sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing, les titres des deux prétendants à la couronne de France sont d'ailleurs les seuls à être encore admis dans l'enceinte de l'Élysée.

Indonésie

Article détaillé : Titres de noblesse indonésiens.

Bien que l'Indonésie soit une république, elle n'a pas systématiquement aboli les titres des familles royales et princières qui avaient gardé nombre de leurs privilèges, dont notamment leurs palais, sous le régime des Indes néerlandaises. Depuis les nouvelles lois de 1999 portant autonomie régionale en Indonésie, on observe même un mouvement de réhabilitation de ces familles royales et princières. Par ailleurs, à Java, les descendants des priyayi, la noblesse de robe créée au XVIIe siècle par le Sultan Agung, et maintenue par le gouvernement colonial hollandais, continuent à s'identifier comme tels. En pays sundanais dans l'ouest de l'île, les descendants de la maison de Sumedang, principauté qui se veut héritière de l'ancien royaume de Pajajaran, s'identifient eux aussi comme tels, s'étant en outre mêlés à la noblesse de robe javanaise.

Irlande

Les titres de noblesse existent toujours en république d'Irlande. La Constitution empêche à l'État la création des titres de noblesse, mais les titres déjà existants, d'origine Gaélique (comme Prince de Tyrconnell, Chef de Nom de la famille noble d'O'Donnell), Cambro-Normande et Hiberno-Anglaise, sont reconnus. Il existe toujours aussi les titres d'origine féodale, qui ne sont plus rattachés à la terre, mais qui sont enregistrés auprès du Registre de Terre du gouvernement de la république. Le Parlement (l'Oireachtas, composé du Dail et du Sénat) va bientôt accomplir l'abolition définitive du système de la féodalité (qui existe en partie toujours, ironiquement dans la république, avec des notions de fealty), mais maintiendra l'existence des titres en tant que droits de personnes, et intangible, « en gros ».

Italie

Hiérarchie nobiliaire italienne (depuis 1861)

Noblesse du nord et du sud de l'Italie

Avant l'unification (1861), il y avait en Italie plusieurs systèmes de titres de noblesse, un pour chaque état. En généralisant, on peut dire que le trois royaumes du sud (Naples, Sicile et Sardaigne), ainsi que les États pontificaux, suivaient des systèmes modelés sur celui de l'Espagne. Tandis que le nord et la Toscane appartenaient au Saint-Empire et suivaient à peu près le système allemand.

La principale différence entre les deux systèmes était qu'à Rome, à Naples et en Sicile les princes constituaient le premier rang de la noblesse, tandis qu'au nord, les principautés étaient des petits états souverains, dont seuls survivent aujourd'hui la Principauté de Monaco et celle de Saint-Marin (devenue république).

Il faut ajouter que en Italie les « patriciens » des villes libres ou autonomes (les comuni) étaient considérés nobles, tant au nord qu'au sud. Après l'unification la Consulta Araldica du nouveau Royaume d'Italie a rangé les titres existants dans les différents états dans la façon décrite ci-dessus.

Pays-Bas

Pologne

La noblesse polonaise est organisée en Herb, c'est à dire en clan, sur le modèle écossais. Chaque Herb est composé de centaines de familles qui sont alors toutes nobles. Le clan prend son nom de la plus puissante famille qui le compose et qui le dirige. Seule les familles chefs de clans portent un titre, les autres sont simplement qualifiés de nobles.

Il est à noter que les familles faisant partie d'un clan utilisent toutes le même blason, qui sert alors à identifier le clan d'appartenance comme le tartan en Écosse.

Tous les patronymes nobles de Pologne finissent par la terminaison -sky ou -ski et sont suivis du nom du clan auquel il appartient.

Les titres que l'on peut trouver en Pologne:

  • prince ;
  • marquis (une famille dans toute la Pologne porte ce titre) ;
  • comte ;
  • baron ;
  • Chevalier et écuyer.

Portugal

  • Prince (Príncipe) uniquement pour les héritiers de la couronne
  • Infant (Infante) le titre des membres de la famille royale non héritiers
  • Duc (Duque)
  • Marquis (Marquês)
  • Comte (Conde)
  • Vicomte (Visconde)
  • Baron (Barão)
  • Seigneur (Senhor)

Royaume-Uni de Grande-Bretagne

La noblesse britannique est ordonnée selon un code normé et fortement hiérarchisé. Le système britannique considère deux catégories de titres : les dignités des différentes pairies, qui constitue la nobility au sens strict, et le reste, dit gentry. Comme dans la France d'ancien régime, il y a donc avant tout un système de rang, et un ordre de préséance très strict : les trois catégories principales de rang sont : peer, knight, gentleman. Ce sont des rangs légaux qui impliquent, pour les pairs, un certain nombre de privilèges. Les chevaliers sont des honneurs personnels donnés à chacun en fonction du mérite personnel.

La famille royale

Les princes, s'ils possèdent des titres n'en font que rarement usage et toujours après le titre de prince.

Le titre de prince s'utilise suivi du prénom du prince quelque que soit sont degré d'appartenance à la famille royale. Ceci est également valable pour les époux et épouses des princes.

Il existe néanmoins certaines exceptions.

Ainsi l'actuel prince consort Philip du Royaume Uni de Grande-Bretagne peut être à la fois nommé par son titre de Duc d'Edimbourg spécialement créé pour lui ou par son titre de prince. Ainsi l'on aura :

son altesse royale, le duc Philip d'Édimbourg, mais plus généralement son altesse royale le prince Philip du Royaume-Uni de Grande-Bretagne

L'héritier du trône est de longue date titré prince de Galles. Ainsi le prince Charles du Royaume Uni, porte en réalité le titre de son altesse royale, le prince Charles de Galles. Sa femme est normalement la princesse de Galles mais, ce titre ayant été porté par Diana Spencer, qui après son divorce d'avec Son altesse royale le prince Charles conserva le titre honorifique de : Lady Diana Spencer, princesse de Galles, l'actuelle femme de l'héritier du trône ne porte pas le titre de princesse de Galles, mais celui de duchesse de Cournailles (le second titre du prince de Galles)

La noblesse

À partir d'Henri II d'Angleterre, les fiefs sont des « honneurs », les nobles ne contrôlent plus le territoire correspondant à leur titre, mais seulement les terres qu'ils possèdent en propre. Ils touchent des revenus sur ces terres (le third penny, c’est-à-dire un tiers des revenus générés, le reste allant à la couronne). Plus tard, le titre ne donnera plus droit à aucun revenu à part les exceptions notables des titres de duc de Lancastre et duc de Cornouailles qui sont associés à des duchés réels.

En Écosse, en revanche, les deux systèmes ont perduré jusqu'en l'an 2000, date de l'abolition de la féodalité.

À noter que le Royaume-Uni a deux termes, là où il n'y en a qu'un seul sur le continent : nobility pour la noblesse titrée, et gentry pour la noblesse non titrée. La réalité légale est que gentry est l'équivalent de la noblesse continentale non titrée.

La hiérarchie des titres dans les différentes pairies britanniques est la suivante :

  • Duc (Duke)
  • Marquis (Marquess)
  • Comte (Earl ; le titre de comte se traduit également par Count, mais n'est utilisé que pour les titres comtaux d'origine étrangère)
  • Vicomte (Viscount)
  • Baron (appelé lord of parliament dans la pairie d'Écosse)

Les pairs sont l'équivalent des grands d'Espagne, des familles du Salon Bleu en Belgique, ou des pairs français, par exemple. C'est la nobilitas major".

Les autres titres de noblesse existant au Royaume-Uni forment la gentry. Il s'agit, dans l'ordre décroissant, de :

  • baronnet (Baronet), titre héréditaire. La forme est « Sir John Smith, Bt ». Dans la conversation, on dit « Sir John ». Ce titre a été créé en 1611 par Jacques Ier afin de renforcer le trésor royal. Il fallait préalablement être issu du milieu des chevaliers depuis 3 générations et posséder un revenu minimum annuel de 1000 livres.
  • Chevalier (knight) ou dame, membre des classes supérieures des ordres de chevalerie (dont l'Ordre de la Jarretière (KG), l'Ordre de Saint-Michel et Saint-Georges(OMG), l'Ordre du Bain (OB), Ordre royal de Victoria (ORV) et ordre de l'Empire britannique (OBE)) ou chevaliers bacheliers (knights bachelors), nommés par le souverain. Ce titre n'est pas héréditaire. La forme est « Sir John Smith », suivi des initiales de l'ordre dont il est membre. Dans la conversation, on dit « Sir John » (et jamais « Sir Smith »).
  • Esquire, gentleman, qualification nobiliaire équivalente à l'écuyer belge ou français. Les puînés des descendants par les mâles des chevaliers et titres supérieurs, ainsi que les détenteurs de certaines charges, sont légalement esquire. Les autres sont gentlemen. L'usage actuel est d'écrire « John Smith, Esq. » pour toutes les « personnes de qualité ».

Cette gentry se complexifie encore en distinguant la gentry county (1/3) et la gentry parish (2/3). Cette distinction s'effectue en fonction de la zone d'influence recouverte par le noble. S'il elle s'étend à l'échelle du comté, on parle de gentry county (county families). Dans le cas contraire, si l'influence se limite au village, on parle de gentry parish.

La preuve de noblesse au Royaume-Uni est la lettre patente délivrée par les rois d'armes au nom du souverain. Si les titres délivrés aujourd'hui sont très rarement héréditaires, la concession de noblesse, elle, l'est toujours. Toute personne peut postuler pour une simple concession de noblesse (grant of arms).

Anciens titres féodaux, les deux premiers se rencontrent encore en Écosse, l'autre dans tout le royaume. Ces titres sont au départ attachés à certaines terres. Le propriétaire de cette terre peut donc se déclarer « Earl of X», « Baron of X », « Lord of Y ». Depuis l'abolition de la féodalité en Écosse en 2000, ces titres sont détachés de la terre, et se vendent donc comme bien privés. En Angleterre, la féodalité ayant été abolie au XVIIe siècle, le titre de « Lord of the Manor » se vend depuis bien longtemps comme un bien privé, avec ou sans terre attachée. Ce ne sont pas des titres qui donnent la noblesse.

Russie Impériale

La Russie s'est unifiée relativement tard par rapport aux autres royaumes d'Europe.

La russ' de Kiev

Le premier territoire organisé à voir le jour sur ce qui allait devenir la Russie Impériale est la Russ'de Kiev également connue sous le nom de Ruthénie. Ce territoire s'étendait de l'actuelle Ukraine en allant jusqu'en Biélorussie et incluant toute l'actuelle Russie à l'ouest de l'Oural. La principauté avait pour capital Kiev. Cette à cette époque qu'apparaissent les premiers boyards, en tant que vassaux du prince ruthéne. Ce territoire fut morcelé par les différentes attaques Mongoles en petite principauté que l'envahisseur n'occupa pas, mais se compta de taxer. Le futur territoire russe se compose alors de différentes principautés portant le titre de grand-duché, de royaume ou de principauté au bon vouloir de son propriétaire.

La prise pouvoir des ducs moscovites

À partir du Modèle:XIIIe siécle, le grand duché de Moscou commence à prendre l'ascendant sur les autres territoires et à les unifier sous sa bannière. C'est à partir de 1462, qu'Ivan III réussi à chasser les mongols de son territoire et commence à conquérir les autres principautés indépendantes. À la fin de son régne, le grand duché à quadruplé de taille, devenant une principauté allant de la région de Rostov au sud, à la future Finlande au nord. L'est est encore très peu peuplé, à l'Ouest la principauté se heurte au grand duché de Lituanie. Son petit-fils, Ivan IV, dit le Terrible finira de conquérir les dernières terres mongoles et entamera la colonisation des territoires de l'est avec notamment l'aide des cosaques s'unifiant en armée et jouant le rôle de garde frontière.

L'avènement de l'Empire

Ivan IV, décide alors de prendre le titre de Tzar de toutes les Russies. Il appuie sa puissance sur les Boïar(Boyards), une classe hiérarchisée assimilable aux nobles occidentaux.

La haute noblesse n'est alors que peu organisée. Les anciens princes, roi ou grand-ducs continuent de diriger leurs provinces sous la direction du Tzar.

L'avènement de la dynastie Romanov au début du XVIIe siècle voit la noblesse s'organiser sur un mode européen.

L'organisation de la noblesse

La famille impériale

Le Tsar est à la tête de tout l'Empire, sa femme est alors la Tsaritsa.

La loi salique n'ayant pas cours en Russie, une femme régnante est également connue sous le titre de Tsaritsa, mais son époux est alors Kniaz et non Tsar, comme il est d'usage pour tous les princes-consorts

Tsar, tout comme empereur ou roi, n'est pas un titre de noblesse, néanmoins, du fait de l'histoire de l'Empire, aucune Tsar ne portera d'autre titre que celui de  : "Tsar de toutes les Russies".

Les fils, petits fils et neveux (ainsi que petits-neveux) du Tsar prennent le titre de Tsarévitch, c'est à dire littéralement "fils du Tsar".

L'héritier du trône (qui jusqu'à Pierre Ier n'est pas forcement le fils ainé) prend le titre de Tsesarevitch soit "Le premier des fils du Tsar), sa femme, étant amenée à devenir la prochaine Tsaritsa prend le titre de Tsesarevna. Il est également connu comme étant le Velikii Kniaz (le Grand-Prince ou Grand-Duc)

Les descendantes féminines en ligne directe du Tsar ainsi que les femmes des Tsarevitch sont les Tsarevna.

Les époux des Tsarevna sont Kniaz (prince).

À partir de Pierre Ier, les titres sont occidentalisés et deviennent :

  • empereur pour Tsar, sa femme, tout comme une femme régnante est alors l'impératrice ;
  • grand-duc de Moscou pour tsesarevitch, sa femme étant la Grande-duchesse de Moscou ;
  • grand-duc pour tsarevitch ;
  • grande-duchesse pour Tsarevna ;
  • prince (parfois duc) pour Kniaz.

À noter qu'en réalité Pierre Ier avait choisi le terme d'Imperator. En effet, il souhaitait signifier au monde que la Russie était la « troisiéme Rome » après l'Empire romain et l'Empire byzantin. Mais le titre de Caesar avait déjà été russifié pour donner le titre de Tsar, il choisit donc le terme qui dans l'organisation latine antique désignait le pouvoir suprême : l"Imperator". Ce terme a été galvaudé avec le temps pour donner le titre impropre d'Empereur, qui est alors rapidement entré en vigueur dans toute la Russie, bien que les termes russes (Tsar et ses dérivés) restèrent très usités tant en Russie qu'en Europe.

Catherine II ajoutera le terme d'autocrate à celui d'empereur, afin de marquer le fait qu'il n'y a qu'un seul souverain en Russie (son père ayant due partager le pouvoir avec un co-tsar pendant les premières années de son règne), le souverain de Russie devant ainsi l'Empereur et autocrate de toutes les Russies.

La noblesse régnante

Du fait de son histoire, la Russie, bien qu'unifiée sous la bannière de l'empereur est composée d'une multitude de petits états plus ou moins indépendants du pouvoir impérial. Tous ces états prennent le titre de principauté. Leur propriétaire devenant ainsi prince de Russie. Ils prennent une place à part dans le système de la noblesse russe, puisque bien qu'inféodé au Tsar ils sont considérés comme souverains sur leurs territoire. Il existait en réalité peu de principauté réellement indépendantes de Saint-Petersbourg. Jusqu'à Pierre Ier, les princes portent le titre de Kniaz. Certains seront qualifiés de Velikii Kniaz (notamment les princes de Moscou ou de Kiev) avant que se terme ne désigne l'héritier du trône. Chaque Kniaz avait sa propre organisation "noble", bien qu'elle n'était en général que très peu organisée.

L'acquisition de la noblesse

Avant Pierre le Grand et la Table des Rangs, la plus grande partie de la noblesse est tenue par les "boïar", qui sont des nobles d'Empire, organisés et ultra hiérarchisés, allant du simple boyard, au boyard détenant une principauté (qui devient alors Kniaz). La décision de Pierre Ier, de dissoudre l'organisation des Boïar pour créer à la place la Dvoriané s'accompagna de l'entrée en vigueur de la Table des Rangs. C'est un système complexe de hiérarchisation des fonctionnaires impériaux tant civils que militaire. Il existait une table pour chaque métier. En général une table comptait 14 rangs. Tout citoyen russe (ceci excluait donc les serfs) pouvait avoir accès à la table.

Bien qu'il existe des différences sur certaines Tables, en général :

  • le 8e rang conférait la noblesse personnelle ;
  • le 4e rang conférait la noblesse héréditaire ;
  • le 2e et le 1er rang n'était conféré que part le Tzar en personne.

Ainsi, chacun avait une chance d'acquérir la noblesse.

Dans la réalité les choses étaient beaucoup plus complexe, les postes conférant des rangs élevés étant généralement tenus les anciennes familles de boyards ou les grandes familles de Russie, il était difficile voir impossible s'agissant de certaines classes de fonctionnaire d'atteindre le 4e rang pour qui n'appartenait pas déjà à une famille renommée.

Seul l'appartenance au peuple cosaque permettait un semblant d'équité dans l'évolution au sein de la Table.

Le fait d'acquérir la noblesse ne conférait pas un titre et le noble ne devenait pas boyard (cette classe ayant disparue).

À noter que le fait d'être décoré de l'ordre de Saint André de Russie conférait automatiquement la noblesse à celui qui était décoré et donc le 4e rang de la Table.

Les titres occidentaux

Sous l'influence de Catherine II, la noblesse s'occidentalise et la Dvoriané commencent à prendre des dénominations occidentales. C'est ainsi qu'apparaissent :

Les princes (parfois nommés duc) en remplacement du titre de Kniaz. Les comtes Les barons (très peu de titres furent créés)

Deux courants se distinguent alors chez les boyards, les conservateurs, partisans des anciennes dénominations et les occidentaux. Néanmoins au fil du temps, avec l'extinction des vieilles lignées de boyard la dénomination occidentale prit le dessus.

Le titre de prince, bien que décerné à titre personnel est héréditaire et touche tous les membres de la famille, y compris les branches cadettes. Ces titres sont assez rarement conférés dans la Russie Impériale, on en compte une vingtaine. Le Tzar en créait parfois pour honorer certains de ses sujets particulièrement méritants.

Le titre de comte, plus commun, était lui aussi héréditaire mais ne se transmettait qu'au puiné mâle. De nombreux militaires et particulièrement des attamans cosaques furent titrés comte.

Les titres russes se portent comme les titres impériaux français, c'est à dire sans aucune référence foncière. Ils sont accolés au patronyme. ex: les princes Troubetskoi.

La famille impériale en exil

Suite à la Guerre Civile de 1917, la monarchie fut abolie, la noblesse traquée et exécutée ce qui déclencha une grande diaspora et surtout l'exil de la famille impériale.

L'actuelle famille impériale est en réalité une branche cadette du denier Tsar, elle continue à décerner des titres de noblesse qui n'ont aucune valeur réelle.

L'héritier potentiel du trône prend le titre de grand-duc de Moscou, sans que les autorités russes (et donc internationales) ne le reconnaisse. Seuls les titres de grande-duchesse et grand-duc sont reconnus par les autorités russes (depuis 1991), tout comme les titres de Kniaz, de comte et de baron.

Termes Particuliers

En certaines circonstances, au titre officiel de certains souverains se voit préférer un titre d'usage :

  • en Allemagne : au titre officiel « empereur des Romains » puis « empereur élu des Romains » se voit préférer ceux d'« empereur germanique », « empereur romain germanique », voire « saint empereur romain germanique »;
  • en Espagne : avant le XIXe siècle, le titre officiel était « roi de Castille, d'Aragon, de Navarre, de León, de Valence, de Murcie, de Majorque, de Tolède, de Galice, de Cordoue, de Jaén, d'Algarve, de Grenade et de Séville, roi de Sicile, roi de Jerusalem, comte de Barcelone, de Roussillon et de Cerdagne, seigneur de Vizcaya et de Molina, duc d'Athènes et Neopatria, marquis d'Oristan et de Goceano, duc de Bourgogne, archiduc d'Autriche, comte du Tirol»; pourtant, à partir de Charles Quint (XVIe siècle), la forme « roi d'Espagne » est couramment retenue;
  • au Royaume-Uni : le titre officiel de la reine est « Élisabeth II, par la grâce de Dieu, Reine du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de ses autres royaumes et territoires, Chef du Commonwealth, Défenseur de la Foi »; alors que dans de nombreux pays francophones, on la qualifie simplement - au quotidien, non pas diplomatiquement - de « reine d'Angleterre »;
  • en France
    • en Bretagne : le royaume de France ne reconnaît le titre de duché à la Bretagne qu'à partir de son érection en duché-pairie en 1297. Auparavant, le titre de « comte de Bretagne » est employé dans les actes officiels ; cependant, on préfère utiliser le titre de duc pour l'ensemble des princes bretons ;
    • en Normandie : le titre original est « jarl des Normands » ainsi que « comte de Rouen », pour devenir « duc de Normandie » sous Richard II. Mais rétrospectivement, le titre de duc est couramment attribué à ses trois prédécesseurs : Rollon, Guillaume Longue-Épée et Richard Ier;
  • Église : le titre de pape n'apparait qu'en 306, cependant le terme est couramment employé rétrospectivement pour désigner les évêques métropolites de Rome antérieurs à cette date.

Notes et références

  1. Roger Marraud des Grottes, La noblesse pontificale, in Annuaire 1996 de la Réunion de la noblesse pontificale, Paris, RNP, 1996.
  2. Roger Marraud des Grottes, La noblesse pontificale, in Annuaire 1996 de la Réunion de la noblesse pontificale, Paris, RNP, 1996.

voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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