Maison royale de France

Maison royale de France

Maison de France

La Maison de France incarnait sous l'Ancien régime la continuité des institutions politiques du royaume de France, dans ses relations avec les souverains des autres pays. Elle comportait à la fois une dimension patrimoniale (le domaine royal) et familiale (la famille royale).

Cette continuité a été permise par la succession des différentes dynasties qui ont régné sur la France, à partir de 987 les Capétiens et leurs différentes branches. La politique d'alliances familiales avec les autres maisons princières ou royales permettant d'asseoir la paix, de contrôler les frontières, et d'établir durablement le domaine royal en reprenant le contrôle des anciens apanages sans héritier.

L'avènement en 1316 de Philippe V le Long consacre définitivement le principe selon lequel sont successibles les seuls princes mâles descendants de saint Louis, nés d'un mariage légitime. Les règles édictées par les juristes de l'Ancien Régime ont permis de borner très strictement la qualité de prince du sang, parfois contre la volonté du prince. On se reportera pour ce point à la question des bâtards légitimés, de la religion du prince et des autres lois fondamentales du royaume.

Maison royale de France désigne plus particulièrement la succession des familles capétiennes qui ont donné des rois de France depuis l'avènement d'Hugues Capet. Elle se compose d'un certain nombre de branches et de leurs rameaux. Certaines de ses branches ont accédé à la Couronne, d'autres sont restées cadettes. Beaucoup se sont éteintes.

Sommaire

Lignages royaux antérieurs aux Capétiens

Appelés « rois de la première, deuxième et troisième race » par les anciens officiers ou jurisconsultes de la chancellerie de France, les historiens modernes désignent les dynasties royales françaises depuis le milieu du XIXe siècle comme les mérovingiens (issue de Mérovée , les Carlovingins puis carolingiens (du nom de Charles Martel), les Capétiens (issue d'Hugues Capet). La maison impériale des napoléonides (issue de Napoléon) n'est pas assimilée par les historiens comme un élément de la « Maison de France », mais comme une dynastie nouvelle.

L'unité du royaume franc s'est faite à travers la succession des rois mérovingiens dès le sacre de Clovis et de Clotilde, date la plus reculée à laquelle les historiens commencent à désigner la Gaule comme la Francie ou la France. Ces lignages se sont toutefois partagé leurs royaumes à chaque génération, y compris à l'époque carolingienne. Il faut attendre l'installation pérenne des Capétiens pour voir la fin du système des partages, et son remplacement par le système des apanages.

Composition de la maison royale sous les deniers capétiens

Le domaine royal

Il comprend un grand domaine, qui correspond au domaine public, le petit domaine, qui est le domaine privé de la famille royale, et le domaine concédé inaliénable, comme les apanages ou les grandes charges qui ne sont pas héréditaires.

C'est à tort que l'on montre dans les livres d'histoire du XIXe siècle des cartes historiques de la France dans lesquelles on considère comme une date d'acquisition de chaque province, celle de sa dernière réunion au domaine royal. En effet, toutes ces provinces qui mouvaient de la couronne sont d'anciennes possessions royales qui avaient été précédemment concédées, le plus souvent à un prince de sang.

Article détaillé : Provinces de France.

(il faudrait mettre le lien direct avec § Liste des anciennes provinces de France)

Article détaillé : Domaine royal.

La famille royale

La notion de famille royale se comprend au sens restreint comme au sens large. Au sens restreint, la famille royale était la famille proche du roi. L'ampleur de cette « proximité » a pu varier selon les époques.

Entre le XVIe siècle et 1830, la famille royale de France était composée, dans l'ordre du cérémonial, du roi, de sa femme (la reine), de sa mère (la reine mère), de ses enfants, de ses frères et sœurs, des enfants, des petits-enfants et des époux de chacun d'eux, ainsi que, le cas échéant, des reines consorts de branches précédemment éteintes.

Le fils aîné du roi était appelé le dauphin et son épouse la dauphine. Louis de France (1661-1711), dauphin de France tout au long de sa vie, est communément appelé le « Grand Dauphin ».

Le petit-fils aîné du roi portait un titre d'attente. Louis de France (1682-1712), fils du Grand Dauphin, fut par exemple duc de Bourgogne jusqu'en 1711, puis dauphin pendant quelques mois. Il était le père de Louis XV.

Tous les frères et sœurs du roi, ainsi que ses enfants, ses petits-enfants et ses cousins germains recevaient les titres de prince ou de princesse.

Le dauphin était appelé Monseigneur, son frère puîné Monsieur, et l'aînée des filles de ce dernier Mademoiselle. La reine, la dauphine et l'épouse de Monsieur étaient appelée Madame.

La famille royale se composait ensuite de maisons cousines issues légitimement, par les mâles, d'un fils de France et qui portaient généralement le nom de leur principal apanage ou principauté. Ces maisons sont nombreuses mais, pour la plupart, aujourd'hui éteintes en ligne légitime. Font cependant exception :

Ces diverses branches légitimes ont été étudiées par les légistes du roi dès le XVIe siècle et leurs généalogies imprimées dans la notable Histoire généalogique de la maison royale de la France et des grands officiers de la couronne du Père Anselme (à partir de 1674).

Princes du Sang

Ce n'est qu'à partir des descendants de Louis VI le Gros que tous les fils légitimes de la famille royale furent comptés au nombre des princes du Sang, c'est-à-dire aptes à ceindre la couronne en cas d'extinction de la branche régnante. Ceci arriva pour la première fois en 1316 à la mort de Jean Ier de France. C'est son oncle Philippe de France, comte de Poitiers qui lui succéda puis, en 1322, son jeune frère Charles, comte de la Marche.

En 1328, s'installa sur le trône la maison de Valois, puis la seconde maison d'Orléans (dite de Valois-Orléans), puis la branche d'Orléans-Angoulême, éteinte en voie légitime en 1589.

Plusieurs autres maisons cadettes issues de la maison de France ayant disparues entre 1328 et 1589, l'État appela alors à sa tête la maison de Bourbon. De cette dernière sont issues les troisième et quatrième maisons d'Orléans ainsi que les Bourbon d'Espagne (maison d'Anjou, mais dont le patronyme est Bourbon), puis enfin la seconde maison d'Artois (éteinte en 1883) et qui ne régna pas (à moins de considérer les cinq jours de règne de Henri V en 1830.

Maisons de France capétiennes

Cette maison est issue de la dynastie robertienne. La maison capétienne a régné en France de 987 à 1792, et de 1814-1815 à 1848. Elle a donné naissance à d'autres dynasties qui ont régné en Europe, en Afrique, en Asie et en Amérique (si l'on tient compte des possessions d'Outremer de royaumes européens).

Article détaillé : Généalogie des Capétiens.

Capétiens directs

En 987, Hugues Ier inaugure la troisième race des rois de France, celle qui va régner de la manière la plus longue sur la France. La couronne étant donnée à l'héritier de son père, du vivant de celui-ci, la dynastie assoit sa légitimité et au principe d'élection, qui lui a donné le trône, est substitué le principe d'hérédité déjà présent dans les précédentes dynasties. La ligne directe s'éteint en 1316 avec la mort de l'enfant-roi Jean Ier. Son oncle et régent Philippe V conserve le trône, puis c'est son jeune frère qui lui succède brièvement. Ces deux derniers règnes laissent le temps aux légistes de la cour royale de conforter le principe de la loi salique en attribuant le trône au comte de Valois, mâle le plus proche en ligne masculine, contre Édouard III d'Angleterre ou Jeanne de Navarre, héritiers directs.

La maison de France, dans sa ligne des Capétiens directs, a produit nombre de maisons cadettes (liste en simplifié) :

Chaque branche s'entend avec chacune de ses ramifications légitimes (et les branches bâtardes, qui ne font pas partie de la maison de France, mais dont certaines subsistent encore comme la maison de Bragance (issue de la première maison de Bourgogne) et quelques branches illégitimes issues de la maison de Bourbon et de la seconde maison de Bourgogne. Se reporter pour les détails à la généalogie générale des Capétiens.

Maison de Valois

La maison de Valois, issue d'un frère cadet de Philippe IV le Bel, accède au trône en 1328, à la faveur de la succession de Charles IV le Bel. Devenue maison royale, elle donna naissance à plusieurs branches, désormais toutes éteintes en ligne masculine. La ligne directe s'étant éteinte avec Charles VIII de France, lui succéda un prince de la seconde maison d'Orléans (cadet des Valois), dite improprement « de Valois-Orléans », sous le noms de Louis XII de France (1498-1515). Lui-même étant mort sans hoir mâle, c'est le rameau ou maison d'Orléans-Angoulême qui lui succède jusqu'en 1589. Les branche de cette dernière maison royale n'ont pas excédé plus d'une génération.


Maison de Bourbon

Le 29 juin 1768, avec la mort d'Hélène de Courtenay (1689-1768), s'éteignit la branche de Courtenay de la dynastie capétienne. Les descendants d'Henri IV (eux-mêmes issus des ducs de Bourbon et, par ceux-ci, du dernier fils de saint Louis), devinrent alors la seule branche dynaste du pays[N 1].

C'est pourquoi officiellement depuis 1768 (et, en pratique, depuis plus longtemps encore, les derniers Courtenay étant peu connus), la Maison de France put être couramment appelée « Maison de Bourbon »[N 2].

Maisons de Provence et d'Artois

La ligne directe des Bourbons s'éteignit en 1795 à la mort du jeune Louis XVII : ce sont ses oncles qui, à la Restauration, lui succédèrent Louis XVIII (maison de Provence) puis Charles X (maison d'Artois)- maison royale de France en 1824.

Le chef de la maison royale de France, fut jusqu'en 1830, le roi de France puis après cette date le comte de Chambord, mort en 1883. Depuis le décès de celui-ci, les royalistes français se divisent sur la question de la succession entre partisans des Bourbons, dits « Bourbons d'Espagne » ou « Maison de Bourbon », et partisans des Orléans, dits « Bourbons-Orléans » ou « Maison de France ». La règle de la primogéniture mâle pour la transmission de l'ancienne couronne de France est donc soumise, depuis le décès du comte de Chambord, à la reconnaissance ou non par les partisans des uns ou des autres des renonciations prononcées lors des traités d'Utrecht de 1713 et fondant l'impossibilité de réunir les royaumes d'Espagne et de France. Cette volonté de Charles II d'Espagne en 1700 fut aussi celle des puissances européennes que Louis XIV, malgré ses victoires lors la guerre de succession d'Espagne, ne parvint pas à infléchir.

Maison royale de France aujourd'hui

Depuis 1848, il n'y a plus de roi de France ou de roi des Français. Deux familles ayant régné sur la France prétendent cependant assurer la continuité de l'ancienne maison de France.

Ce sont les branches des familles de Bourbon subsistantes actuellement (descendance légitime) :

Article détaillé : Maison de Bourbon.
  • Maison d'Orléans (depuis 1640) à laquelle il faut ajouter la branche brésilienne des Orléans-Bragance.
Article détaillé : Maison d'Orléans.

Maison de Bourbon issue de Louis XIV

Armoiries du dernier roi de France

Cette branche, issue de Louis XIV et de son fils le « Grand Dauphin », est née avec le roi Philippe V d'Espagne, fils de France et duc d'Anjou avant son accession au trône.

Selon les partisans de la branche aînée des Bourbons, le chef de la maison de France doit être l'aîné de tous les descendants légitimes d'Hugues Capet, et cela quelle que soit sa nationalité ou les renonciations de ses ancêtres (comme celles faites aux traités d'Utrecht). Le chef de la maison de France serait donc, actuellement, Louis de Bourbon (1974), « duc d'Anjou ». Connu dans les cercles légitimistes (et dans la presse française et espagnole) sous le nom de « Louis XX », le « duc d'Anjou » est un descendant du roi d'Espagne Philippe V.

Comme son père Alphonse de Bourbon (1936-1989), Louis de Bourbon s'intitule « chef de la maison de Bourbon ». Il possède la nationalité française, héritée de sa grand-mère paternelle, Emmanuelle de Dampierre, « duchesse d'Anjou et de Ségovie ». Son grand-père Jacques Henri de Bourbon, de nationalité espagnole, s'était déclaré « chef de la maison de France » à la mort de son père, l'ex-roi Alphonse XIII d'Espagne. Louis de Bourbon porte les pleines armes de France ; son père s'en était vu confirmer le droit par la justice française (cf. infra).

Ses partisans se nomment eux-mêmes « légitimistes », leurs adversaires préférant les termes de « Blancs d'Espagne ».

Maison d'Orléans issue de Louis XIII

Cette branche commence avec le deuxième fils de Louis XIII : Philippe de France, fils de France et duc d'Orléans.

Pour les partisans de la branche cadette des Bourbons, ou maison d'Orléans, le chef de la Maison royale de France ne peut être que l'aîné des Bourbons restés continûment français, à savoir le chef de la maison d'Orléans, descendant de Philippe de France (1640-1701), duc d'Orléans, et de Louis-Philippe Ier, roi des Français : l'actuel « comte de Paris et duc de France », « Henri VII » pour ses partisans. Ceux-ci reconnaissent la validité des renonciations des traités d'Utrecht (1713).

Les partisans des Orléans sont appelés -à tort, à leurs yeux- « orléanistes ». Historiquement, ce terme s'appliquait aux partisans du régime de Louis-Philippe Ier, contre les partisans du comte de Chambord (légitimistes) ou de la famille Bonaparte (bonapartistes). Dans l'usage, « orléaniste » désigne un partisan du « comte de Paris ».

Autres descendances actuelles d'Hugues Capet (par filiation féminine ou naturelle)

Une recherche, commencée avec les Cahiers de Saint-Louis, a été entreprise pour identifier toutes les personnes et familles vivantes actuellement, et pouvant prouver qu'elles descendent d'Hugues Capet.

Article détaillé : Descendance capétienne.

Références

Notes

  1. La maison de Bourbon Busset forme, en effet, la branche aînée, mais non dynaste, de la maison capétienne de Bourbon. Ce sont les seuls Bourbons survivants qui ne descendent pas d'Henri IV
  2. La Maison de Bragance, dont sont issus les rois de Portugal et les empereurs du Brésil, est bien capétienne (issue de la première maison de Bourgogne), mais descend d'un fils naturel et ne peut donc en aucune manière être dynaste en France.

Références

Voir aussi


Blason France moderne.svg Prétendants au trône de France Blason France moderne.svg
Maison de Bourbon
Maison d'Orléans
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