- Noblesse d'épée
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Noblesse
La noblesse est le terme qui désigne primitivement les différentes institutions liées au métiers des armes et de la guerre, aussi bien en ce qui concerne ses personnels, que ses arts, ses mobiles et ses actions. Par extension, la noblesse désigne un sentiment ou une attitude chevaleresque ou désintéressée. Par la suite, la Noblesse (avec une majuscule[note 1]) d'un pays ou d'une province désigne l'ensemble des familles dont les membres exercent ou peuvent exercer certaines fonctions de commandement militaire ou civil qui leur sont réservées (les emplois nobles).
La Noblesse est une institution sociale que l'on rencontre dans la plupart des sociétés traditionnelles, dès lors que la fonction guerrière est organisée indépendamment des pouvoirs économiques et religieux, comme chez les Romains ou les Celtes avec la classe des chevaliers[1], mais aussi la plupart des anciens peuples d'Afrique et d'Amérique.
Le recrutement des membres de la noblesse se faisait, comme dans la plupart des autres professions, en premier lieu par l'hérédité au sein de certains lignages familiaux, ensuite par le mérite au moyen de concours et de compétitions.
Sous l'Ancien Régime, la noblesse a été plus ou moins ouverte selon les époques et les pays. En France, le pouvoir d'anoblir a d'abord appartenu à tous les seigneurs qui pouvaient armer des chevaliers, à partir du XVe siècle uniquement réservé au roi. Elle constituait l'un des deux ordres privilégiés, après celui du Clergé. Ses membres avaient l'obligation d'occuper un certain nombre d'emplois onéreux (armée, magistrature, haute administration, arts libéraux), et l'interdiction d'exercer des professions lucratives (commerce, artisanat, banque).
La noblesse a été abolie en France au début de la Révolution française, rétablie sous forme de distinctions héréditaires par le Premier Empire, puis à nouveau supprimée du droit positif avec la IIIe République (qui a cependant maintenu les titres). Cependant, le sociologue Pierre Bourdieu a introduit au XXe siècle une notion à laquelle il donne le nom de « Noblesse d'État », désignant une organisation officieuse de la haute fonction publique en caste avec un recrutement héréditaire officieux [2].
Des titres de noblesse existent toujours au XXIe siècle dans de nombreux pays européens, dont le royaume de Belgique, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Royaume de Suède, la France (où ils peuvent être officiellement enregistrés auprès du ministère de la Justice), l'Italie, l'Allemagne (en tant que partie du nom), le Royaume d'Espagne, la République de Saint-Marin, le Grand-Duché de Luxembourg (où aucun titre n'est porté par un citoyen luxembourgeois sauf le Grand-Duc, mais beaucoup par des membres cadets ou non dynastes de maisons souveraines d'Europes). Dans certains États qui ont conservé une royauté, il a pu exister une chambre pour la noblesse, la Chambre des Pairs. De nos jours, seul le Royaume-Uni (avec la Chambre des Lords) possède encore une telle institution.
L'expression « avoir du (ou le) sang bleu » signifie être d'origine noble.
Depuis la Révolution française, on utilise improprement les mots aristocrate et aristocratie pour désigner la noblesse et ses membres, bien que ces notions soient assez différentes, l'aristocratie désignant une forme d'exercice du pouvoir par une élite dans un domaine de compétence donné.
Sommaire
En Occident
Origines
La noblesse de l'Ancien Régime est issue de plusieurs traditions.
Selon Georges Dumézil, les sociétés indo-européennes auraient vécu sur la division tripartite de la société, entre une fonction sacerdotale, une fonction guerrière, et une fonction de production. L'Église se serait fait la promotrice de cette organisation trifonctionnelle de la société, entre ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent.
L'aristocratie romaine antique est appelée patriciat. Cette noblesse va perdre le pouvoir au Ve siècle av. J.-C. et être remplacée par un autre type de noblesse appelée nobilitas qui va perdurer jusqu'à la disparition de l'Empire romain d'Occident. Les termes de rex, dux, comes à l'origine des titres de la noblesse occidentale recoupent des réalités bien différentes.
Les peuples barbares, ainsi que nombre de populations indigènes aux provinces de l’empire connaissaient une forme de noblesse, mais cette noblesse ne semble pas définie par des critères aussi stricts que ceux de la nobilitas romaine.
Article connexe : société romaine.Évolution
L'époque franque emploie les termes de nobiles viri ou illustri viri (« hommes illustres »), qui prouvent que l'héritage romain a été intégré, mais aussi des termes tels que proceres (« les grands »).
Initialement, les nobles francs sont détenteurs de charges amovibles au bon vouloir des souverains, comparables à des hauts fonctionnaires. Cependant, à partir de 877, par le capitulaire de Quierzy-sur-Oise, l'hérédité des domaines (les « honneurs ») et des charges se met en place, donnant naissance progressivement à la féodalité. Le pouvoir se désagrégeant, la noblesse finit par s'identifier au seigneur local, le miles.
La noblesse connaît au Moyen Âge un renouvellement incessant du fait des guerres. En Bretagne, des 34 familles ayant participé à la bataille de Bouvines (1214), seules 4 à 5 existent encore à la seconde moitié du XVIIe siècle.
Les guerres flamandes de Philippe le Bel à la fin du XIIIe siècle porteront un premier ombrage à la fonction militaire de la noblesse par ses défaites contre les troupes communales flamandes, telles que la bataille de Courtrai dite « Bataille des Éperons d'or » (11 juillet 1302) où, par dérision, les Flamands exhibèrent comme trophées les éperons des chevaliers français abattus.
Au XIVe siècle, la noblesse française est gravement entamée par d'importantes défaites militaires (Poitiers, Azincourt) et les jacqueries -soulèvements populaires anti-féodaux- se multiplient. La guerre devient de plus en plus l'affaire de professionnels et de mercenaires. Alors que les nobles évitent de s'entretuer au combat pour tirer une rançon de leurs prisonniers, les mercenaires ne s'encombrent plus des valeurs « chevaleresques ».
Au XVe siècle, l'armée se professionnalise encore davantage avec la création des compagnies d'ordonnance, et l'appel au ban et à l'arrière-ban se fait rare. De nombreux petits nobles deviennent des gentilhommes campagnards dont le journal de Gilles de Gouberville donne idée du mode de vie.
En dehors de l'exploitation agricole, plus ou moins tolérée selon les provinces, les seules activités non dérogeantes (c'est-à-dire ne faisant pas déchoir de sa noblesse et retomber en roture) sont la verrerie et l'activité de maître de forges. L'Artois et la Bretagne permettaient une noblesse dite « dormante », le noble peut mettre de côté sa noblesse, parfois sur plusieurs générations, pour se refaire une santé financière, une simple déclaration suffit à retrouver l'intégrité de ses droits. Le Béarn, et dans une faible mesure la Champagne, sont les seules provinces à avoir, en un temps, autorisé dans des cas très spécifiques, la transmission de noblesse par les femmes. Pour attirer la noblesse dans les Compagnies des Indes le roi dut promulguer des édits de dérogation.
Parallèlement, la noblesse entre toujours davantage dans les fonctions et charges au service de l'État. Fonctions et charges rémunératrices depuis les petits offices de notaire dans les campagnes jusqu'aux hautes fonctions dans les parlements ou à la cour.
À partir du XVIe siècle, devant les besoins d'argent de la monarchie, un certain nombre de charges sont ouvertes aux roturiers avec un anoblissement à la clef – elles furent qualifiées de « savonnette à vilains » (comme les charges de secrétaire du Roi). De ce système s'étoffa la « noblesse de robe » (la robe des magistrats, par opposition à la noblesse d'épée -des militaires -) qui avait été initiée dès Philippe le Bel (début XIVe siècle).
La noblesse française au Moyen Âge
De la noblesse féodale à l'aristocratie de la fin de l'Ancien Régime
La difficulté à définir la noblesse provient du fait que les réalités sociales, politiques et culturelles de cette population ont évolué, changeant le contenu de la noblesse, sans en changer la nature : une aristocratie dominant et encadrant la société et jouissant de privilèges divers.
Cependant, l'idée que l'on se fait de la noblesse est aujourd'hui largement conditionnée par la société d'Ancien Régime, héritière de la noblesse médiévale. On l'appelle la noblesse d'épée. Cependant, si la seconde provient bien de la première, la société médiévale n'est pas la société d'Ancien Régime, et la noblesse ne peut se définir au Moyen Âge comme elle se définit à l'époque moderne.
Certains historiens du Moyen Âge considèrent comme noble toute personne portant les titres de chevalier ou d'écuyer (voir Philippe Contamine). Or la chevalerie qui apparait autour du XIIe siècle, est à l'origine une population au service des grandes familles héritières de l'aristocratie carolingienne et propriétaire de vastes domaines fonciers.
Au XIIIe on observe une progressive fusion des valeurs chevaleresques et aristocratiques, notamment à travers le roman courtois. Mais cette littérature témoigne également des frustrations sociales des chevaliers, encore considérés comme des serviteurs de l'aristocratie.
À la même époque, les archives permettant de connaître la population noble ou aristocratique sont d'origine ecclésiastique et écrites en latin. Les milites des archives sont considérés comme nobles. Le singulier miles signifie soldat en latin. La noblesse est donc essentiellement liée à l'armée féodale. Lorsqu'au XIVe siècle, des archives seigneuriales nous parviennent, la plupart rédigées en français, on retrouve également de nombreux seigneurs. Mais ils sont nettement plus nombreux que dans les archives latines du siècle précédent. Ainsi, on compte dans le Bas-Maine (Mayenne) 13 familles de miles au XIIIe siècle, contre plus de 130 aux XIVe et XVe siècles.
Faut-il y voir un renouveau profond de la noblesse féodale à cette période ?
En fait, on peut distinguer parmi ces seigneurs différentes nuances sociologiques :
- le « noble et puissant seigneur » est l'héritier du miles des archives latines.
- Le « seigneur de… », écuyer ou chevalier ne trouve pas d'équivalent clair dans les archives latines. Il est pourtant clairement un cadre de la féodalité, jouissant du privilège des armes, combattant à Poitiers (1356) ou à Orléans (1429). Mais peut-on le qualifier de noble ?
Si l'on ne peut distinguer une noblesse structurée par une sociologie précise, le droit médiéval peut, sans doute, nous éclairer.
La définition des privilèges de la noblesse n'apparaît qu'après 1440, lorsque le roi définit les conditions d'accès à la noblesse et les privilèges dont elle jouit. Avant cela, la noblesse est un état de fait, une place dans une société conférée par un rang dans la hiérarchie féodale, et/ou la proximité avec un roi à travers le service armé, administratif ou politique. Les villes du nord de la France comptent de nombreuses familles jouissant aussi bien des privilèges bourgeois et de fonctions municipales, que d'un statut aristocratique et féodal. La bourgeoisie n'est pas un statut dérogeant à la noblesse jusque-là. Par ailleurs, on trouve, dans de nombreuses régions de France, des familles de paysans qui, par l'accès à la propriété foncière, accèdent au bout d'une ou deux générations à l'aristocratie féodale et donc au service armé. Philippe Contamine, qui considère qu'aux XIVe et XVe siècles est noble toute personne portant le titre de chevalier ou d'écuyer, a basé ses travaux sur des archives essentiellement militaires. Or, chevalier ou écuyer sont les titres de l'armée féodale. Ces écuyers et ces chevaliers sont des membres de l'aristocratie féodale. L'aristocratie féodale est-elle noble ? Les sources des chartriers seigneuriaux montrent que cela n'est pas toujours vrai pour cette période. C'est pourquoi, à l'exception de certaines très grandes familles, l'usage du terme noble est très délicat pour la période médiévale et il vaut mieux lui préférer celui d'aristocratie, en précisant ecclésiastique, féodale, militaire, etc.
Un autre cas ne laisse pas d'ambiguïté sur le caractère nobiliaire d'une personne, ce sont les cas d'anoblissement par lettres patentes. En récompense de services rendus, certains membres de l'entourage du roi se voient anoblis, et ce avant même que la couronne ait clairement défini les privilèges de la noblesse. La plupart sont originaires de familles bourgeoises et, ayant pu étudier le droit, sont entrés au service du roi, à des charges plus ou moins importantes. Leur noblesse ne se transmet pas toujours, car les générations suivantes doivent pouvoir vivre noblement, c'est-à-dire disposer de fiefs, et participer à l'armée féodale et/ou au service du roi. Ainsi de la même façon que l'on pouvait devenir noble en vivant noblement, on pouvait perdre sa noblesse en cessant de vivre noblement. Le statut nobiliaire ou aristocratique est donc moins un statut juridique qu'un statut social relativement mouvant.
La noblesse d'Ancien Régime
Article connexe : Quartiers de noblesse.L'échec de la Fronde (1648-1658) marque la fin des révoltes nobiliaires et la « domestication » des nobles. Cependant, le roi se veut toujours le « premier gentilhomme de France » et le gardien des privilèges de ses sujets. La vérification des titres de noblesse par Colbert (1662) marque la clôture du « second ordre » auquel on ne pourra plus accéder que par un anoblissement en bonne et due forme (jusque-là, vivre « noblement » était un critère suffisant). La noblesse se caractérise par ses privilèges fiscaux (exemption de la taille), politiques (accès aux assemblées des États provinciaux), de carrière (dans l'armée notamment), honorifiques (entourer le roi à la Cour; préséance) et judiciaires (elle est jugée par un tribunal spécifique : le parlement). C'est pourquoi commence à poindre l'idée de se faire passer pour noble alors qu'on ne l'est pas (afin d'éluder un impôt par exemple). La fausse noblesse apparaît dès le XVIIe siècle et, contrairement à la vraie noblesse qui cesse d'avoir le moindre privilège le 4 août 1789, elle perdure jusqu'à nos jours pour des raisons diverses dont la plus répandue est la vanité (voir article spécifique sur le sujet en cours d'écriture).
La noblesse d'Empire
Après l'abolition des privilèges, la noblesse connaît une relance sous Napoléon Ier, avec la noblesse d'Empire. Celle-ci est voulue comme une élite stable, issue de la Révolution française. Lors de la Restauration en 1814, le maintien des titres impériaux est confirmé par l'article 71 de la Charte, qui dit: « La noblesse ancienne reprend ses titres, la nouvelle conserve les siens ».
Article connexe : noblesse d'Empire.Ailleurs qu'en Occident
Chine
Article détaillé : noblesse chinoise.En Asie de l'Est, la noblesse est basée sur le modèle culturellement dominant de la Chine. L'empereur peut donner des degrés de noblesse, mais ceux-ci ne sont pas permanents et diminuent d'un rang à chaque génération. Durant la dynastie Qin, ces titres sont honorifiques et le pouvoir est surtout détenu par des érudits.
États du Commonwealth
Il existe une caste noble que certaines castes (!) européennes apparentent également à des usurpateurs de titres, ceux dits réhabilités par achat. Cela revient à faire l'acquisition de titre(s) dit(s) tombé(s) en désuétude communément appelé titre nobiliaire : N’ayant plus d’héritier direct, le porteur du titre n’a pas eu de descendance ou que celle-ci a disparu avant ou avec lui, titre reconnu uniquement dans tous les pays membres du Commonwealth. Titre acquis par voie administrative et pécuniaire après recherches de descendance éventuelle pour ne pas risquer un conflit ouvert vis à vis de la possession du titre.
Indonésie
Bien que l'Indonésie soit une république, on y trouve encore de nombreuses cours royales et princières dont les membres forment une noblesse de sang dont on reconnaît les titres mais qui n'ont plus de privilèges. Les chefs de ces maisons ont encore un rôle symbolique et rituel. Il existe en outre des rites par lesquels on accorde une distinction nobiliaire à des individus. Enfin, à Java, les descendants d'une noblesse de robe créée au XVIIe siècle par le Sultan Agung du royaume de Mataram, les priyayi, sont souvent reconnaissables à leur nom de famille, alors que ce dernier n'est pas encore une institution répandue pour la grande majorité des Indonésiens.
Article détaillé : Noblesse indonésienne.Japon
Article détaillé : Kazoku.Le Japon médiéval avait un système féodal semblable à celui de l'Europe médiévale, où une noblesse possède un territoire en échange de son service militaire. Les nobles étaient appelés samuraï et avaient un pouvoir militaire et politique considérable et ils etaient gouvernés par des daimyô.
Les daimyô étaient les seigneurs de fiefs, avec par définition un revenu d'au moins 10 000 « koku »[note 2]. Dans tout le Japon il y a avait environ 250 daimyô, dont le plus riche était Maeda, de Kanazawa dans la région de Kaga, avec 1 027 000 « koku ».
Également, les samuraï, tout comme leurs équivalents européens, avaient des armoiries qui les identifiaient à leur seigneur. La classe des samuraï représente environ deux millions de personnes, et il y a environ 250 000 familles pour 25 000 armoiries connues. L'héraldique au Japon est très précise et même si certains objets portent les armoiries de tel ou tel daimyô, cela ne signifie pas que l'objet ait appartenu à un daimyô, car l'objet en question a pu être donné comme récompense à un vassal (ou à titre honorifique) ou un allié ou avoir été transmis par mariage.
Polynésie
En Polynésie, le statut de chef tribal est souvent semi-héréditaire.
À l'époque contemporaine en Europe
La situation en France
Depuis la Révolution et donc la chute de l'Ancien Régime, la noblesse n'a plus de droits particuliers dans les instances de l'État et n'a plus aucun privilège, sinon le droit de porter le titre de noblesse qui est une extension du nom, transmissible de père en fils. Par l’article 71 de la Charte, c’est Louis XVIII lui-même qui tire un trait sur l’Ancien Régime : « La noblesse ancienne, y lit-on, reprend ses titres. La nouvelle conserve les siens. » Mais cette apparence de retour au passé est accompagnée de cette précision : « Le roi fait des nobles à volonté ; mais il ne leur accorde que des rangs et des honneurs, sans aucune exemption des charges et des devoirs de la société. » Même le majorat créé par Napoléon est supprimé dans un premier temps (avant d’être rétabli en 1817), car il s’agit d’un privilège alors que la Charte n’en reconnaît pas.
Lors des réceptions officielles, la présidence de la République honore ses hôtes nobles de leurs titres sur les cartons d'invitation, « privilège » supprimé seulement au cours du septennat de Valéry Giscard d'Estaing.
Hiérarchie des titres de noblesse
Il n'y avait pas de vraie hiérarchie des titres proprement dite sous l'Ancien Régime. Se distinguaient la famille royale (roi, reine, enfants et petits-enfants de France) et les princes du sang. La seule distinction réelle est ensuite entre noblesse dite « titrée » — le titre étant celui de duc, quand il est accompagné de la dignité de pair de France et noblesse non titrée. La noblesse titrée avait droit à des préséances protocolaires sur les autres nobles, par exemple un tabouret pour les duchesses. La catégorie mouvante des princes dits « étrangers », grands lignages d'abord étrangers puis « naturalisés » en France maison de Clèves, maison de Guise, famille de Rohan, etc., tantôt recoupait celle des ducs et pairs, tantôt venait s'intercaler entre princes du sang et ducs et pairs.
La hiérarchie des familles se faisait avant tout non pas sur la base d'un titre mais sur des critères tels que :
- l'ancienneté de la famille (noblesse immémoriale, noblesse d'extraction chevaleresque, etc.)
- l'illustration (personnages s'étant distingués au cours de leur vie)
- les alliances et les parentés (qualité des familles nobles épousées)
- les services
- le train de vie
- les possessions
Cependant, Napoléon en recréant une noblesse d'Empire, qui s'apparente d'ailleurs plus à une titulature héréditaire qu'à une noblesse de sang, introduisit une hiérarchie des titres inspirée du système anglais et qui s'est maintenue sous la Restauration. Nous trouvons depuis par ordre croissant : écuyer, chevalier, baron, vicomte, comte, marquis, duc et prince ; les titres de vicomte et de marquis n'existant pas sous l'Empire (jugés par Napoléon comme ayant une trop forte connotation d'Ancien régime) ont été recréés après sa chute et intégrés dans la hiérarchie.
Le titre de baron peut, à certains égards, être considéré comme plus haut de cette liste. En effet, outre les barons créés, il existait d'autres barons, dont la noblesse remontait à des temps presque aussi anciens que la famille royale. Ces personnes tenaient une place assez atypique dans la hiérarchie (Montmorency, premiers barons chrétiens devenus ducs, aujourd'hui éteints).
Un seul membre de la famille titrée, l'aîné (que l'on nomme « chef de nom et d'armes »), a vocation à porter le titre familial. Les cadets adoptent généralement le même titre (quand l'aîné est comte, vicomte ou baron) ou un titre inférieur (quand l'aîné est duc ou marquis) en intercalant leur prénom, entre le titre et le nom de famille. Il s'agit là d'un titre dit « de courtoisie », dépourvu de reconnaissance officielle et réservé à un usage mondain. Ainsi le comte N... de X... porte un titre de courtoisie, alors que le comte de X... porte le titre régulier.
Il y a néanmoins un cas où le titre peut se décliner, et c'est bien le seul autorisé : un noble titré et pair héréditaire a son fils ainé qui reprend le titre, mais les cadets peuvent prendre le titre suivant dans la hiérarchie, de manière héréditaire.
Cercles
Certains domaines de la vie publique ou économique sont proportionnellement surreprésentés par des gens issus de la noblesse : nombreux cadres dans le corps diplomatique, l'armée et d'autres secteurs de l'administration, ainsi que dans la haute finance. On en retrouve aussi plus qu'ailleurs dans les relations publiques, certains domaines culturels, comme la conservation du patrimoine et même la mode, où le port d'un nom aristocratique est considéré comme un avantage et un gage de savoir-vivre.
Les nobles ont parfois une vie sociale riche dans le but de favoriser leurs réseaux de sociabilité et d'entraide. Quand ils en ont les moyens financiers, ils se côtoient et s'invitent souvent à l'occasion de dîners ou de bals. Les plus huppés d'entre eux organisent des soirées au profit d'une œuvre de charité, avec un droit d'entrée très cher et une tombola.
Il existe par ailleurs des associations ouvertes exclusivement à des personnes nobles, comme en France l'ANF (Association d'entraide de la noblesse française), en Italie le CNI (Corps de la Noblesse Italienne), en Espagne l'AHFE (Association d'Hidalgos a Fuero de España), au Portugal l'ANHP (Association de la Noblesse Historique de Portugal), l'ANRB (Association de la Noblesse du Royaume de Belgique) en Belgique. Ainsi que quelques ordres militaires de droit canonique (mais dans lesquels des non nobles sont aussi admis) telles que l'Ordre de Malte ou celle du Saint Sépulcre.
L'Association de la Noblesse Bretonne (ANB) fait cependant exception à cette règle en admettant sous le statut particulier d’ « Ami(e) de la Noblesse Bretonne » des membres (pas forcément nobles) qui partagent ses valeurs mais qui ne remplissent pas simultanément les trois critères exigés d'admission : noblesse authentique d'origine bretonne.
L'Association de la Noblesse Européenne elle, représente les intérêts de la noblesse européenne au près de toutes personnes physiques ou morales, institutions, instances, autorités, tribunaux situés sur le territoire de l’Union européenne, qui ont ou auraient à traiter de questions relatives au statut et/ou au rôle de la noblesse européenne et de ses membres[3]. Les membres de l'association, à l’exception de l’ensemble des souverains européens en exercice qui sont membres de droit, doivent être agréés par la commission des preuves. L’association vise à renforcer l’influence de la noblesse européenne au sein des institutions européenne, à promouvoir la noblesse européenne au près du grand public et, le cas échéant, lutter contre toutes formes de discriminations directes ou indirectes dont elle peut faire l’objet et enfin, à faire reconnaître ce statut à l’échelle européenne.
La chevalière
Article détaillé : chevalière.La chevalière est portée en France par les hommes la plupart du temps à l'annulaire de la main gauche (avec l'alliance s'ils sont mariés), contrairement à l'usage dans d'autres pays européens où elle est plutôt portée à l'auriculaire (en Grande-Bretagne toujours, parfois aussi en Suisse ou en Belgique). En revanche, les femmes la portent toujours à l'auriculaire.
Il existe plusieurs modèles : ovale, tonneau, ronde, carrée, etc. Les armoiries de la famille y sont représentées et sont « timbrées », c'est-à-dire surmontées :
- soit d'une couronne si la famille possède un titre de noblesse (la forme de ces couronnes varie en fonction du titre porté),
- soit d’un heaume (casque) d'écuyer, symbole de la chevalerie, pour celles qui ne possèdent pas de titre de noblesse (néanmoins beaucoup d'entre elles ajoutent aujourd'hui une couronne à leurs armes) ; en effet, tous les nobles non-titrés sont écuyers, mais ce « titre » ne se porte plus.
Les personnes n'appartenant pas à la noblesse ne peuvent en principe avoir sur leur chevalière qu’un simple écu ou leurs initiales ; cependant cette règle selon laquelle le heaume et la couronne sont réservés à la noblesse n'a jamais été suivie, de même que l'usurpation de titre n'a jamais été réellement punie pour les nobles. En Suisse, tous les citoyens peuvent porter des armoiries surmontées d'un heaume.
La chevalière peut se porter en baise-main (pointe de l'écu vers l'extrémité des doigts) ou en bagarre (pointe de l'écu vers l'intérieur de la main). Il est de plus en plus courant de la porter en bagarre. Toutefois en France les familles nobles suivent plutôt la tradition voulant que seules les personnes dont le cœur est pris la portent ainsi, montrant ainsi qu'elles ne sont pas libres.
Et si porter une chevalière n’est pas gage de noblesse, ne pas en porter n’est pas gage de roture, car beaucoup de nobles n'en portent pas, le plus souvent par discrétion ou refus d'être catalogués comme tels.
La particule n'est pas signe de noblesse
La particule n'est pas signe de noblesse. En effet, 98% des personnes portant un nom à particule ne peuvent pas produire un acte récognitif de noblesse de leurs aïeux. Il n'existe en France qu'environ 2500 familles nobles - toutes noblesses incluses, des croisades au Second Empire - sur 120 000 noms environ d'apparence noble. Par conséquent, dans 49 cas sur 50, une personne qui porte un nom à particule n'est pas noble.
Des familles « roturières » peuvent avoir des noms à particule, et inversement de nombreuses familles nobles n'en portent pas (environ 10% en France), bien qu'étant souvent titrées.
L'existence d'une particule peut s'expliquer par le fait que le nom rappelle une origine géographique, ou bien être liée à la possession d'une terre, d'un fief, due à une usurpation ancienne (aux temps où l'état civil était fluctuant) ou à une grâce du pouvoir central. La plupart des familles portant nom patronymique et nom de terre ne font plus usage que du second, qu'elles soient nobles ou non.
Par ailleurs, dans de nombreuses familles originaires du nord de la France, le "de" est traditionnellement écrit avec une majuscule, car en néerlandais il correspond à l'article français "le".
- Usage langagier : traditionnellement, lorsqu'on cite un nom commençant par la particule de (et uniquement de et non d' , ni des, ni du), on omet cette particule. Ainsi, « N. de X. » sera appelé « X. » et «N. de La W.»: «La W.», alors que « N. du Z. » reste appelé « du Z. », «N. des Y.»: «des Y.» ou «N. d'O.»: «d'O.». Une exception existe lorsque le nom de famille ne comporte qu'une seule syllabe: on citera dans ce cas la particule de: on dira par exemple "les de Gaule" et non "les Gaule".
Être noble en France
La particule n'est pas la marque d'une ascendance noble, la plupart des noms à particule ne sont pas nobles, même si 90% des nobles portent une particule. En France, les individus qui se reconnaissent nobles ne retiennent ni rang ni pouvoir de leur ascendance. Ils s’en tiennent à des valeurs qui n’ont pas d’autorité.
La France, à la différence du Royaume-Uni, est une république et qu'à ce titre, la noblesse n'a d'existence que symbolique, sans privilège ni statut juridique. En Suisse il existait des républiques telles que celles de Berne ou Genève ou la noblesse existait. Les notions ici rapportées définissent la vision d'un corps qui se sent encore exister selon les règles qu'il définit pour lui-même.
Les titres nobiliaires sont toujours en usage et quand ils sont réguliers, ils existent juridiquement comme une extension du nom, bien que juridiquement ils ne confèrent aucun privilège. Contrairement aux noms propres, ils ne sont pas concernés par la réforme du code civil de 2005[note 3], car « le titre nobiliaire n’obéit pas aux règles du code civil mais au droit applicable à l’acte de création du titre »[4].
Monarchies européennes
Les titres de noblesse existent encore aujourd'hui dans les monarchies européennes, soit parce qu'ils sont attachés à l'histoire des familles royales, soit comme récompense pour services rendus à la nation. Aujourd'hui, on observe une distinction entre la noblesse ancienne et la noblesse contemporaine : la première remonte parfois à des temps immémoriaux, la seconde a gagné ses titres (souvent héréditaires comme en Belgique ou en Espagne) par son action dans l'armée, la haute finance (Empain), la politique (Thatcher, Suárez), les sciences (Alexander Fleming, Dirk Frimout), les arts (Dali, Ensor, Gros, Sean Connery, Elton John, Joaquín Rodrigo) ou les sports (Eddy Merckx, Sebastian Coe, Ellen MacArthur). Les souverains britannique, espagnol, belge, néerlandais, luxembourgeois, suédois, danois, et norvégien peuvent encore octroyer des titres de noblesse, et ceux-ci sont limités au rang de chevalier, baron, vicomte, comte ou marquis. Sauf de rarissimes exceptions, on ne crée plus de ducs (sauf en Espagne pour les anciens chefs de gouvernement par exemple), et encore moins de princes. Les familles anciennement régnantes qui continuent de conférer des titres de noblesse créent, ipso facto, des apparences de noblesse (voir fausse noblesse ou noblesse d'apparence), que ces maisons anciennement régnantes fussent Impériales, Royales, Princières ou Ducales.
Noblesse en Belgique
Dans le Royaume de Belgique, les titres de noblesse sont honorifiques. Ces titres sont accordés par le roi en vertu de l'article 113 de la constitution. Il accorde ces faveurs avec le contreseing et sous la responsabilité d'un Ministre. Ils ne donnent en droit aucune faveur, privilège ou avantage. Le titre nobiliaire a un lien avec le nom patronymique et est enregistré dans l'acte officiel de l'état civil.
La constitution ni la loi ne précisent les critères utilisés pour l'anoblissement. Toutefois, l'AR de 1978 reconnaît que les mérites cumulés sur plusieurs générations peuvent fonder l'attribution d'un titre héréditaire.
Lors des débats constitutionnels, Seron et Jottrand ont explicitement mis en question le bien fondé des titres de nobles et leur caractère héréditaire[5].
Des juristes ont aussi mis en cause le caractère démocratique des titres de noblesse dans la mesure où ils constituent un accessoire honorifique du patronyme et permettent à celui qui le porte de se situer dans une hiérarchie sociale.
Blaise Pascal avait d'ailleurs écrit : « Que la noblesse est un grand avantage qui dès dix-huit ans met un homme en passe, connu et respecté comme un autre pourrait avoir mérité à cinquante ans. C’est trente ans gagnés sans peine. »
La réflexion sociologique de Pierre Bourdieu sur les goûts et styles de vie publiée dans son livre La Distinction (1972) s'applique aussi à une certaine noblesse. Distinction signifie autant la notion de raffinement que celle de séparation. Ce regard sociologique remettant en cause les mécanismes même de création et de survie de la noblesse pourrait ne pas être volontiers accepté par les membres de cette micro-société.
En pratique, la noblesse jouit au XXIe siècle d'un certaine forme de pouvoir et d'influence tacite. Dans les années 1980, un journaliste auprès de la RTBF, Gérard de Selys Longchamps, a réalisé une étude sur la présence de la noblesse dans les 3 500 principales entreprises belges. Dix pour cent de ces entreprises étaient dirigées par des personnes appartenant à la noblesse. Il s’agit d’un pourcentage élevé, car la noblesse ne représente que 0,2% de la population totale de la Belgique.
Le baron Gérard de Selys Longchamp trouve que la transmissibilité des titres de noblesse est une ineptie biologique : « Je trouve inconvenant qu’un individu soit, avant même sa naissance, prédestiné à jouer un rôle dans le sort d’une nation. D’après moi, pareille conception participe de théories pseudo-scientifiques qui justifient le racisme en se raccrochant au principe selon lequel certaines personnes sont génétiquement supérieures à d’autres. »
La noblesse dit par ailleurs d'elle-même que son état implique surtout des obligations. Les nobles défendent et maintiennent à l'honneur des valeurs morales traditionnelles. Ces valeurs sont la religion, la famille, le Roi et la Patrie, et le souci du bien public. En outre ils prônent comme valeurs éthiques : honnêteté, fidélité et respect de la parole donnée, sens du devoir, aide au prochain en commençant par les membres de la famille, respect de l'héritage moral et matériel transmis par les parents et les ancêtres.
Pour honorer les faveurs nobiliaires acquises ou héritées et pour en rester dignes, les nobles doivent, dans cette vision, tendre vers une certaine excellence. Cette perspective demande aussi que le noble adopte une attitude de courtoisie et de modestie dans le comportement et dans les paroles.
En Belgique, de 20 000 à 25 000 personnes portent un titre de noblesse, ce qui représente 0,25 % de la population. Cette répartition est cependant inégale entre francophones et néerlandophones. Cette disproportion et d'autres considérations ont mené à la mise en place en 1978 d'une Commission d'avis sur les faveurs nobiliaires (AR du 31 janvier 1978). Le 15 janvier 2002 une proposition de loi a été soumise au Sénat visant à abroger diverses dispositions concernant la noblesse. Elle a été caduque par dissolution des chambres en avril 2003.
Il existe quatre modes d'acquisition de la noblesse : par descendance, par concession, par reconnaissance et par admission ou incorporation. Les titres nobiliaires sont fixés par la loi de 1838 :
- descendance : les enfants d'un noble porteront ce titre s'ils remplissent les conditions parfois liées au titre telles que primogéniture et sexe ;
- concession : à la suite de l'attribution d'une faveur nobiliaire par le roi ;
- reconnaissance : par la validation d'un titre ancien auquel le citoyen peut légitimement prétendre ;
- admission : par reconnaissance d'un titre de noblesse étranger.
Chaque année, le roi anoblit une vingtaine de Belges de différents horizons de la société. Malgré un accent récent sur l'équilibre des femmes et des hommes dans ces nominations, les dernières listes comportent moins de femmes. Par discrimination positive, les femmes sont promues à des titres plus élevés que les hommes. Par ailleurs, le droit de la noblesse ne permet pas que les femmes transmettent leur état ou titre de noblesse à leurs enfants. Ces principes datant de l'Ancien Régime sont encore en vigueur au XXIe siècle et sont contestés par les personnes et les instances en charge de la promotion de l'égalité des femmes et des hommes.
Depuis quelques décennies, il semble qu'une attention nouvelle soit portée à reconnaître les mérites. Alors que jadis l'activité industrielle, politique, économique prévalait, au XXIe siècle des accomplissements dans les domaines intellectuels, artistiques, sportifs ou sociaux qualifient leur auteurs. Ainsi, par arrêté royal du 20 décembre 2002, le titre personnel de vicomte a été accordé au lieutenant-colonel Frank De Winne, aviateur et astronaute.
Depuis le 10 février 2003, il a été institué une seule commission chargé de soumettre au roi une liste de noms de personnes éligibles suite à des prestations exceptionnelles. Il s'agit de la Commission d'avis sur les concessions de faveurs nobiliaires et sur l'octroi de distinctions honorifiques de grade élevé[6]. Cette commission fonctionne sous la responsabilité du Ministre des affaires étrangères. Le roi a cependant le droit d'attribuer des faveurs nobiliaires en dehors de celles proposées par ladite commission (motu proprio). Le titre de Comte concédé en 1999 à Patrick, Raoul et Henri d'Udekem d'Acoz respectivement père et oncles paternels de Mathilde, épouse du prince Philippe relèverait de ce droit.
En pratique, le service du protocole du Ministère des affaires étrangères compte une cellule P&S5 chargée des questions relatives à la noblesse belge et les matières relatives aux Ordres nationaux. Elle agit comme secrétaire de la commission nommée plus haut ainsi que pour le Conseil de la Noblesse belge. Les quatorze membres de cette commission (neuf hommes et cinq femmes en 2007) sont nommés pour un terme de quatre ans renouvelable une fois à condition que la limite d'âge de 70 ans ne soit pas dépassée. Lors de leur nomination, les membres sont classés dans le groupe linguistique français ou dans le groupe linguistique néerlandais.
Chaque année, la commission essaie d'établir d'une manière « équilibrée » une liste des éventuels bénéficiaires, en tenant compte de la langue, de la région, des activités professionnelles et du sexe des candidats. Elle essaie également d'arriver à un équilibre en ce qui concerne la gradation des titres. La réalisation de cet équilibre peut être étalée sur plusieurs années.
Les noms des personnes à qui une faveur nobiliaire est conférée sont publiées chaque année au Moniteur, journal officiel de l'État belge, avant la Fête nationale belge.
Entre 1815 et 1857, il y avait encore en Belgique 1 277 familles nobles. Au cours de la période de 1830 à 1857, 469 familles ont reçu un titre et 104 d’entre elles se sont éteintes. À la fin des années 1950 il y avait encore 788 familles nobles. Durant son règne (1950-1993), le Roi Baudouin a accordé des faveurs nobiliaires à 489 personnes.
Article connexe : Liste des anoblissements en Belgique (règne d'Albert II).Il existe un annuaire de la Noblesse belge, une Association de la Noblesse du Royaume de Belgique (ANRB), Le Carnet Mondain et High Life de Belgique, des initiatives privées qui publient contre paiement ou abonnement les noms et adresses et/ou évènements civils et festifs de la haute société.
Annexes
Bibliographie
- Nicolas Viton de Saint-Allais, Nobiliaire Universel De France Ou Recueil Général Des Généalogies Historiques Des Maisons Nobles De Ce Royaume, (§Tomes 1 à 21), édité à Paris chez l'auteur 10 Rue de la Vrilliére à Paris, 1814 à 1819, archivé à la Library university of Wisconsign numérisé par Google Books
- Martin Aurell, La noblesse au Moyen Âge, Paris, Armand Colin, 1996 ;
- Christophe Badel, La Noblesse de l’empire romain. Les masques et la vertu, Seyssel, Champ Valon, coll. « Époques », 2005 (ISBN 2-87673-415-X)
- Jean-Marie Constant, La noblesse française aux XVIe et XVIIe siècle, Paris, Hachette, coll. « La vie quotidienne », 1994 (ISBN 2-01235-139-5)
- Philippe Contamine, La noblesse au royaume de France de Philippe le Bel à Louis XII, Paris, PUF, coll. « Moyen Âge », 1997 (ISBN 2-13049-688-1)
- Georges Duby, Les trois ordres ou l'imaginaire du féodalisme, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 1978 (ISBN 2-07-028604-5)
- Philippe Du Puy de Clinchamps, La noblesse, 5e éd., Paris, L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, 1996 ;
- Jacques Heers, Le Clan familial au Moyen Âge, Paris, PUF, coll. « Quadrige », 1993 (ISBN 2-13044-658-2)
- Alain Texier, Qu'est ce que la noblesse ?, Tallandier, coll. « Approches », 1988 (ISBN 2-23501-780-0)
- Léo Verriest, Noblesse, chevalerie, lignages, Bruxelles, chez l'auteur, 1959
- Karl-Ferdinand Werner, Naissance de la noblesse, Paris, Fayard, 1998 (ISBN 2-21302-148-1)
- Marquis Silva de Balboa, La Noblesse Fitz-James, Paris, Fayard, 1991
- J. Van Den Berghe, Noblesse Oblige, Globe, Grand-Bigard, 1997
- Pascal, Pensées, 1670
- Pierre Bourdieu, La distinction : critique sociale du jugement, éditions de Minuit, 1979, collection Le sens commun, 672 pages, (ISBN 2707302759)
- Pierre Bourdieu, La Noblesse d’État. Grandes écoles et esprit de corps, Minuit, 1989
- Vincent Van Quickenborne et Jean-Marie Dedecker, Développements préliminaires. Proposition de loi abrogeant diverses dispositions concernant la noblesse Sénat de Belgique, 15 Janvier 2002
- Jean de La Varende, La noblesse, Paris, pour les Amis de La Varende, 1964, 16 ff. non pag.
Notes
- ↑ Qui marque que c'est le nom collectif d'une compagnie, d'une société ou d'une communauté.
- ↑ Le koku était une unité de volume de riz qui servait d'unité de compte pour évaluer les revenues des daimyo et de leurs vassaux, et des impôts. En théorie, cela correspondait à la quantité de riz nécessaire à nourrir une personne pendant un an, soit environ 180 litres (ceci pendant l'époque Edo).
- ↑ Cette réforme permet aux enfants de porter le nom de l'un de leurs deux parents, ou les deux.
Références
- ↑ César, Commentaires.
- ↑ Pierre Bourdieu, La Noblesse d’État. Grandes écoles et esprit de corps, Minuit, 1989
- ↑ http://www.european-noble.eu/Statuts.htm
- ↑ Conférence du 3 juillet 2006 de Marc Guillaume, directeur du Sceau
- ↑ Discussions lors du Congrès national de Belgique 1830-1831
- ↑ AR du 31 janvier 1978, AM 26 mai 1978, modifié par l'AR du 10 février 2003, AM 14 février 2003
Voir aussi
Articles connexes
- Fausse noblesse
- par pays
- Noblesse britannique : baronnage anglo-normand, Pairie d'Angleterre
- Noblesse espagnole (en) : hidalgo, rico hombre, Grand d'Espagne
- Noblesse germanique (en) : ministériaux, Junker, Graf, Uradel
- Noblesse polonaise
- Noblesse française : Association d'entraide de la noblesse française (ANF) | Noblesse d'Empire (Premier Empire) | noblesse franque
- Noblesse Belge
- clan, Maison;
- Noblesse d'extraction
- féodalité, chevalerie ;
- aristocratie, caste ;
- anoblissement, agrégation à la noblesse, noblesse d'extraction ;
- tiers état ;
- gentilhomme ;
- roture, roturier ;
- société d'Ancien Régime ;
- distinction honorifique, ordre honorifique
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