- Seins nus
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Le fait d'être seins nus est une forme de nudité partielle de la femme dans laquelle les seins ne sont dissimulés par aucun vêtement ni sous-vêtement. Ils sont donc entièrement visibles, y compris les mamelons, les tétons et la peau.
Par abus de langage, l'expression sous-entend la plupart du temps que la totalité du tronc du corps féminin est apparent ; certains synonymes rendent plus fidèlement cette définition, comme haut nu ou l'anglicisme topless. Un autre terme approchant est « torse nu » quoiqu'employé plutôt pour les hommes et les filles prépubères dont les seins ne sont pas encore formés.
Dans de nombreuses sociétés de nos jours, la dissimulation de la partie inférieure des seins, dévoilant le téton et l'aréole, est une norme culturelle de pudeur féminine à partir de l'adolescence. Cependant, les attitudes par rapport aux poitrines dénudées varient considérablement suivant les cultures et dans l'histoire.
Sommaire
Sociétés traditionnelles
Les cultures traditionnelles d'Afrique, d'Amérique du Nord, d'Australie et d'Océanie considéraient la nudité de la poitrine comme normale et acceptable, du moins avant l'arrivée des missionnaires chrétiens[1], et cela continue d'être le cas dans de nombreuses cultures indigènes aujourd'hui.
La nudité mammaire était aussi la norme dans différentes cultures asiatiques avant les invasions musulmanes du XIIIe et XIVe siècle[2]. Les femmes indiennes étaient aussi bien habillées que torses nus avant les conquêtes musulmanes des Indes[3],[4]. Le torse nu a été la norme chez les femmes dans l'Inde du Sud au Moyen Âge[5]. Des peuplades d'Inde du Sud comme les tamouls le long de la côte de Coromandel, les Tiyans et d'autres peuplades de la côte de Malabar, les Nadars sur les îles de Cochin, les Cherouman (Poulayars), les Kouroubas, les Koragas, les Nicobaris, ou les Ouriyas pratiquaient couramment la nudité mammaire jusqu'au XIXe voire jusqu'au début du XXe siècle.
Les « mandats culturels » de Plaek Pibulsonggram en Thaïlande publiés en 1939 et en écriture latine[6] démontrent que les femmes avaient la liberté de circuler soit seins nus soit habillées avant l'occidentalisation des vêtements.
Vers la fin du XIXe siècle, l'influence des missionnaires et la modernisation lancé par le roi Rama V ont incité les femmes à porter des chemisiers pour couvrir leur poitrine[7].
Jusqu'au début du XXe siècle, les femmes du nord de la Thaïlande portaient de longues jupes (pha-sin) nouées au-dessus de la taille et au-dessous de la poitrine qui était découverte.
En 1858, Henri Mouhot a pris des photos de laotiennes dans lesquelles les jeunes femmes vierges se couvraient les seins, alors que les femmes mariées les révélaient en public, puisqu'ils servaient aussi à l'allaitement.
Les poitrines découvertes étaient la norme parmi les peuples balinais, dayaks ou javanais en Indonésie avant d'être envahis par les cultures islamiques ou occidentales. Dans la société dayak parmi les femmes mariées, seules les femmes à grosse poitrine se couvraient les seins pour pouvoir travailler plus confortablement.
Dans la plupart des sociétés du Moyen-Orient, l'interdiction de la nudité de la poitrine remonte au moins aux débuts de l'Islam (VIIe siècle) du fait des normes musulmanes de pudeur. Les poitrines découvertes étaient toutefois la norme dans les cultures antérieures d'Arabie, d'Égypte, d'Assyrie et de Mésopotamie. La Tunisie et l'Égypte font exception dans les états arabes, en permettant aux touristes de se baigner seins nus sur les plages[8]. Chez les Himbas au nord de la Namibie, avoir les seins nus est pratique courante.
Les normes des sociétés traditionnelles sont parfois conflictuelles avec les lois des sociétés occidentales. Ainsi en 2004, la police a défendu aux membres de la communauté aborigène Papunya de danser seins nus dans le parc public d'Alice Springs en Australie[9].
Sociétés occidentales
Histoire
Dans de nombreuses sociétés européennes, entre la Renaissance et le XIXe siècle, les seins exposés étaient mieux acceptés qu'aujourd'hui, puisque la nudité des jambes, des chevilles ou des épaules était considérées plus osées que celle des seins[10].
Dans l'aristocratie et la haute société, exposer ses seins était vu comme une marque de prestige, une mise en valeur de sa beauté, de sa richesse et de sa position sociale. Pour conserver une poitrine jeune et jolie, les femmes employaient des nourrices pour allaiter leurs enfants[11]. Une poitrine nue évoquait les sculptures dénudées de la Grèce antique qui exerçaient une influence importante sur les arts, la sculpture et l'architecture de l'époque.
La mode des poitrine découvertes était observée au XVe siècle par la courtisane Agnès Sorel, maîtresse du roi Charles VII de France, dont les robes à la cour de France exposait parfois un ou deux de ses seins (Jean Fouquet aurait pris Agnès Sorel pour modèle pour son portrait de la Vierge Marie présentant un sein nu). Les femmes aristocratiques devaient immortaliser leur poitrine en les peignant, comme dans le cas de Simonetta Vespucci, dont le portrait à la poitrine découverte a été peint par Piero di Cosimo vers 1480. Pendant le XVIe siècle, les femmes affichant leurs poitrines était chose courante, pour la reine comme pour les prostituées, en passant par toutes les classes de la société[12].
Des modes semblables étaient entrées dans les mœurs pendant le XVIIe siècle en Angleterre et étaient observés par la Reine Marie II et par Henriette Marie de France, épouse de Charles Ier d'Angleterre pour laquelle l'architecte Inigo Jones a conçu un costume masqué qui exposait toute sa poitrine.
Pendant les Trois Glorieuses en 1830, les seins dénudés de Marianne dans La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix sont affichés comme un symbole d'émancipation inspiré de l'Antiquité gréco-romaine.
C'est à partir de l'époque victorienne, qui débute vers 1832 en Angleterre, que les mentalités ont changé en faveur de la dissimulation de la poitrine féminine. Une certaine libéralisation a eu lieu pendant la révolution sexuelle vers 1970, mais depuis, la tendance indique[13] un retour à plus de pudeur chez les jeunes femmes. Les poitrines dénudées sont toujours mal vues dans les sociétés occidentales contemporaines où le terme « seins nus » porte une connotation d'exhibition sexuelle et de mépris délibéré d'un certain tabou culturel et social.
Époque contemporaine
De nos jours, d'après les standards occidentaux, la liberté dont disposent les femmes d'exposer leur poitrine dépend beaucoup du contexte social. Les maillots de bain et les bikinis pour femmes laissent apparaître les côtés et le dessus des seins. Le port du décolleté est largement permis, et peut être même considéré comme une marque d'élégance et de sophistication lors d'évènement solennels, mais peut aussi être considéré provoquant et vulgaire dans les lieux de travail ou à l'école par exemple, où l'exposition sexualisée du sein féminin peut être mal vu. L'exposition publique des tétons et de l'aréole est considérée[réf. nécessaire] dans presque toutes les circonstances comme sexuellement connotée, choquante, et reléguée à forme de nudisme, d'où l'apparition de cache-tétons pour contourner ce problème tout en laissant les seins libres. Les femmes et les filles peuvent juger acceptable d'ôter occasionnellement leur haut dans des lieux non mixtes, comme les cabines d'essayage ou les dortoirs, et le monokini est souvent toléré sur les plages mixtes, mais l'exposition des seins en dehors de ces contextes est souvent vu comme un acte accompli dans le but de choquer, relégué à une forme d'exhibitionnisme à caractère érotique[réf. nécessaire].
Certaines cultures ont même commencé à étendre l'interdiction sociale des poitrines féminines dénudées aux enfants prépubères voire aux torses nus des bébés, qui sont habillés par leurs parents avec des maillots de bain une pièce ou en bikinis sur les plages ou dans les parcs[réf. nécessaire]. La tendance à couvrir le téton féminin très tôt dans la croissance est particulièrement remarquable en Amérique du Nord et dans le Moyen-Orient, mais est plus rare en Europe[14] et en Amérique du Sud.
Dans la majorité des sociétés occidentales à traditions chrétiennes, la poitrine féminine dénudée est considérée comme un signe d'exhibitionnisme, ce qui n'est pas ou moins le cas pour les hommes circulant torse nu[réf. nécessaire]. La poitrine féminine aurait un impact bien plus grand sur la libido des hommes que le torse nu masculin n'en a sur les femmes ; les hommes seraient aguichés par la vue d'une poitrine dénudée et sont exhortés à limiter leur satisfaction érotique aux seins de leur partenaire sexuel[15]. La différentiation des législations pour les poitrines féminines et masculines a existé depuis que les seins féminins sont considérés comme des organes aux fonctions et à l'impact social différents de ceux des seins masculins[16].
Sondages
D'après un sondage effectué en France en 2009, la tendance est à considérer les seins comme des parties intimes[13], particulièrement parmi les jeunes femmes, dont 25 % se disent « très pudiques »[17]. Certaines personnes mettent cette tendance sur le compte de la crainte des cancers de la peau tandis que d'autres évoquent « le regard des garçons ». Le sociologue Jean-Claude Kaufmann déclare qu' « on assiste aujourd’hui au retour de valeurs plus sécuritaires et plus familiales. Pudeur et discrétion sont de mise » par rapport aux années 1970 et 1980 où les femmes brûlaient leur soutien-gorge pour revendiquer leur liberté. Il explique en partie cette évolution en disant « la pratique s’est banalisée, et du coup, elle est moins tendance »[18].
Un sondage dans les facultés en Australie dans le milieu des années 1990 (Herold, Corbesi, & Collins, 1994 ; 1995) a indiqué que 88 % des étudiants des deux sexes considèrent les seins nus sur les plages comme socialement acceptable, même si la majorité d'entre eux désapprouvent la même attitude dans d'autres contextes, comme en ville dans les jardins publics[19]. La plupart des étudiants ne voyaient pas les seins nus comme sexuellement connotés par nature, mais considéraient que les poitrines découvertes étaient plus susceptibles de provoquer une attirance sexuelle chez les hommes. Dans ce pays, la décision pour une femme de circuler seins nus est moins considérée comme sexuellement connotée et décadente par les étudiantes qui la pratiquent que par celles qui ne la pratiquent pas[20].
Une étude sur l'acceptation d'une légalité des seins nus auprès d'un échantillon de 1 479 canadiens a été menée par Fischtein, Herold et Desmarais en 2005[21]. Suivant le contexte, la proportion de gens qui jugent que les poitrines dénudées devraient être illégales varie : 72,4 % pensent qu'il devrait être interdit d'aller seins nus en pleine rue, 62,1 % pensent que cela devrait être interdit dans les jardins publics, et seulement 48,1 % sont en faveur de cette même interdiction sur les plages publiques. Les résultats du sondage portant sur les jugements sur les seins nus dans la rue varient aussi selon le sexe des personnes interrogées, avec une proportion plus grande de femmes en faveur d'une interdiction (78,1 %) que d'hommes (65,6 %). Suivant les tranches d'âges, les personnes les plus opposés aux seins nus dans la rue en public sont les jeunes de 20-29 ans (79,9 %), suivis par les personnes âgées de plus de 60 ans (73,2 %) et les moins opposées sont les 40-49 ans (67,5 %). Les sondés fréquentant un lieu de culte au moins une fois par semaine y sont bien plus opposés (85,1 %) que ceux n'en fréquentant jamais (57,7 %). Selon la distribution géographique, les plus hostiles à la légalisation sont les résidents des prairies (78,2 %) et les québécois (74,6 %) par contraste avec les ontariens (70,8 %) et surtout les britanno-colombiens (62,2%)[21].
Aspects sociologiques
Dans son livre Corps de femmes, regards d'hommes, Jean-Claude Kaufmann, qui a analysé les rapports humains sur les plages, écrit que l'attitude des femmes peut être très influencée par le regard que la gent masculine porte sur les seins nus. L’individu, dit-il, en général, aspire à rentrer dans le banal, l’invisible pour se rendre la vie plus facile. Et il constate qu'en parallèle d'une banalisation des seins nus s'opère une banalisation du voyeurisme, le « voir sans voir », qui consiste à faire semblant de ne pas y porter attention pour faciliter la cohabitation sociale. Il catégorise le regard masculin de trois façons différentes : le regard banalisant, qui implique une certaine « négation du corps », le regard esthétisant, porté tant par les femmes que par les hommes bien que les implications ne soient pas les mêmes, et le regard sexualisant, honteux ou franc, car dit-il, une grande partie des hommes pensent que le sein nu sur la plage est plus érotique que celui que l’on trouve sur les magazines car il est plus réel et donc plus accessible. Le regard féminin esthétisant serait plus un regard de comparaison tandis que le regard masculin est ambigu puisqu'il s'y mêle confusément une appréciation esthétique et dans la foulée, une attraction sexuelle. Certains hommes observent les seins nus mais leur regard est accepté, banalisé par la société à condition qu’il n’y ait aucun contact cutané entre le regardant et la regardée[22].
Selon certains témoignages, le regard et les critiques des autres femmes habillées peut être beaucoup plus méprisant que celui des hommes[23].
Pratiques
Les femmes circulant seins nus le font souvent lors de baignade (à la plage, à la piscine, dans le sauna ou hammam) ou lors de festivals, fêtes ou autres manifestations, comme le carnaval de Rio à Rio de Janeiro[24] ou le mardi gras[25] à La Nouvelle Orléans. Les seins nus sont aussi courants pendant les marches des fiertés lesbiennes, ou dans les manifestations pour revendiquer la libération des seins. Comme lors des manifestations nudistes, la poitrine est souvent peinte pour accentuer l'effet festif.
Les seins nus sont aussi pratiqués lors de protestations pour attirer l'attention sur une certaine cause, comme dans le cas du collectif Фемен (FEMEN)[26] fondé par des étudiantes ukrainiennes en 2008[27]. L'organisation a par exemple protesté contre le tourisme sexuel ou la condamnation à mort de Sakineh Mohammadi Ashtiani. Les porte-paroles de FEMEN déclarent que « [...] c'est la seule façon de se faire entendre dans ce pays. Si nous avions juste manifesté avec des banderoles, nous n'aurions pas été prises en compte »[28]. Ces pratiques de nudité mammaire pour attirer l'attention sont parfois critiquées par des féministes : « l'usage de la nudité et même de l'érotisme pour une cause supposée "juste" ne requiert ni n'entraîne nulle réflexion critique sur les normes de beauté, la vision machiste de la sexualité et la manière de représenter l'érotisme »[29].
Mouvements pour la libération des seins
Article principal : Libération des seins.Il existe des efforts militants pour la liberté des femmes de circuler seins nus, particulièrement en Amérique du Nord ou en Europe du Nord. Au Canada, des associations comme TERA (Topfree Equal Rights Association ou Association du Droit Égal aux Seins Nus) considère que l'interdiction pour les femmes de montrer leurs seins est une discrimination sexuelle. GoTopless.org, une organisation américaine affirme que les femmes ont le même droit constitutionnel à circuler torse nu en public que les hommes. En 2009, l'organisation a appelé à manifester le 26 avril, date du droit de vote pour les femmes aux États-Unis (Women's equality day). En Suède, le collectif Bara Bröst a fait parler de lui à la fin des années 2000 lorsque plusieurs militantes rentraient dans les piscines seins nus.
Pratiques dans l'art et le divertissement
Article principal : Représentation artistique du nu.Les seins nus dans l'art ou la publicité le sont souvent d'une manière soulignant leur intérêt esthétique voire érotique, comme dans le cas des SuicideGirls qui posent dans une nudité partielle ou totale où les seins sont mis en valeur pour leur pouvoir de séduction. Des femmes sont aussi parfois employées dans des clubs pour adultes pour donner leur poitrine en spectacle ou poser seins nus comme une forme de divertissement érotique commercial. Le divertissement seins nus peut aussi prendre la forme de concours de tee-shirts mouillés.
Dans de nombreuses cultures occidentales aujourd'hui, des femmes seins nus sont régulièrement affichées dans des magazines, des calendriers ou autres médias imprimés. Au Royaume-Uni, selon une tradition établie par le quotidien anglais The Sun en 1970, plusieurs journaux tabloïds présentent des modèles aux hauts nus sur la troisième page. Même si des images de femmes aux seins nus sont de plus en plus omniprésentes dans les médias, les images de filles de moins de dix-huit ans aux seins nus sont controversées, et peuvent être assimilées à de la pédopornographie dans certains endroits. La simple mention de nudité mammaire pour les mineures peut provoquer des polémiques.
Au cinéma, dans les années 1930, le code Hays a interdit la nudité dans toutes ses formes, y compris la nudité mammaire, dans les films hollywoodiens. Les comportements officiels et sociaux sont depuis devenus plus tolérants et les femmes apparaissent incidemment seins nus dans le cinéma conventionnel, quoique souvent pendant un court instant. Il est courant pour les actrices ayant des scènes de poitrines dénudées de faire appel à des doublures dans l'industrie cinématographique[30]. Une exception notable a été Rapa Nui où figurent régulièrement des femmes indigènes aux seins nus. Le critique de film Roger Ebert a déclaré que si le film n'était pas tombé sous le coup de la censure, c'était parce que les actrices avaient la peau bronzée :
« Rapa Nui s'est faufilé par l'échappatoire du National Geographic. Voilà les conventions hollywoodiennes qui nous apprennent que les seins bronzés ne sont pas aussi coupables que les blancs, et alors qu'il peut être honteux de contempler lascivement une pin-up blonde dans Playboy, il est éducatif de regarder les jeunes polynésiennes s'ébattre seins nus dans les vagues. Ce n'est pas sexuel, c'est géographique »
— Roger Ebert, [31] Chicago Sun Times
Législations
Amérique du nord
De nombreuses législations permettent l'allaitement en public[32]. Aux États-Unis par exemple, une loi fédérale émise en 1999 permet explicitement aux femmes d'allaiter dans n'importe quel bâtiment fédéral ou propriétés, à condition que la présence de femme et de l'enfant soient par ailleurs permise en ces lieux[33].
En 2008, le conseil municipal de Vancouver en Colombie-Britannique, lieu de la manifestation internationale cyclo-nudiste, a donné aux femmes le droit de circuler seins nus en public, et non plus seulement à la piscine ou sur les plages[34]. En Ontario, les seins nus sont légaux depuis que Gwen Jacob fut en 1991 arrêtée pour avoir circulé seins nus dans les rues de Guelph, puis a été acquittée par la cour d'appel de l'Ontario en 1996[35]. La cour d'appel a indiqué que la pratique des seins nus n'était pas en soi un acte sexuel ou indécent.
Aux États-Unis, les poitrines dénudées sont illégales, sauf dans les États du Colorado[36], d'Hawaï[37], du Maine[38], de New York[39], d'Ohio[40], et du Texas et dans certaines villes comme la capitale Washington[41], Portland[42] en Oregon, et certaines plages de Californie comme Black's Beach et Santa Cruz[43] ou de Floride comme à South Beach, Miami Beach ou Key West.
Amérique centrale et du sud
Dans les Caraïbes françaises, les monokinis sont autorisés dans des lieux spécifiques[44] en Guadeloupe, à Saint-Martin, à Saint Barthélemy, en Martinique et dans la Guyane française[45], mais sont autrement plutôt mal vus.
Certaines plages autorisent aussi le monokini au Mexique, au Venezuela ou au Brésil comme à la plage de Copacabana[46].
Asie du sud-est
Dans de nombreux pays d'Asie du sud-est, les normes sociales conservatrices interdisent aux femmes de circuler les seins découverts. Cependant, certains font exceptions pour les touristes comme à Phuket, Samui, et Samet en Thaïlande où les poitrines découvertes dans les centres de villégiature ne sont pas légales mais tolérées[47]. En Chine, une touriste bulgare a fait scandale en août 2009 en se baignant seins nus au Number 1 Seaside Bathing Club de Qingdao. Alors que ça choquait le public, aucune loi n'interdisait les seins nus, et la touriste fut autorisée à continuer son bain[48],[49].
Europe
En Pologne, deux femmes, dont le modèle Dorota Krzysztofek, sont prises à parti par deux gendarmes qui leur infligent une amende pour avoir bronzé les seins nus. Les deux femmes refusent de payer l'amende, et vont au tribunal, qui annule l'amende. Plus tard, les deux gendarmes ont déclaré que « toute la Pologne se moquait d'elles »[50],[51]. En contradiction avec cette affaire, de nombreuses stations balnéaires polonaises permettent la baignade seins nus, comme à Ustka, Gdynia, Mielno ou Szczecin[52],[53].
La baignade en monokini est acceptable à Ibiza et Formentera (Espagne). C'est aussi vrai pour certaines plages en Grèce[54]. Pratiquement toutes les plages sur la côte adriatique de la Croatie permettent les seins nus[55], tout comme sur la côte méditerranéenne[56] ou les rives de la Mer Noire en Bulgarie, Roumanie et en Ukraine.
En Allemagne et plus particulièrement en ex-Allemagne de l'est, le nudisme et a fortiori les seins nus sont largement pratiqués sur les plages. Début 2010, l'organisation d'une descente en traîneau seins nus à Oberwiesenthal en Saxe a défrayé la chronique quand le maire de la ville, Mirko Ernst, s'est plaint de la mauvaise réputation que cela pourrait donner à la station de ski. Erika Zeun, une membre d'un groupe féministe local, a déclaré « C'est vraiment sexiste. Ça dénigre les femmes en les traitant comme des objets sexuels »[57]. La compétition a finalement eu lieu, en attirant des milliers de spectateurs[58].
Moyen Orient
En juillet 2008, la police de la ville-état de Dubaï a pris des mesures plus répressives à l'encontre de visiteurs étrangers pour « indécence » à la plage locale, arrêtant 79 personnes. Alors que les touristes peuvent porter des bikinis dans les plages de l'émirat, les monokinis sont interdis[59]. En Tunisie, où 98 % de la population est musulmane, les touristes occidentaux peuvent se baigner seins nus dans les piscines et les plages privées, alors que les femmes musulmanes portent des chadorah complets sur les plages publiques[60]. Des panneaux multilingues ont été plantés sur les plages de Dubaï avertissant les femmes que la baignade seins nus est passible de six mois d'emprisonnement[61].
Voir aussi
Bibliographie
- Jean-Claude Kaufmann, Corps de femmes, regards d'hommes. Sociologie des seins nus, Éditions Pocket, Paris, 2001 (ISBN ISBN 2-26610-980-4)
Articles connexes
Notes et références
- Eugene A. Nida, Customs and Cultures, Anthropology for Christian Missions, 1954, New York: Harper & Brothers.
- The Garb of Innocence: A Time of Toplessness de Fernando Romesh, 1992.
- Hans-Peter Dürr Der Mythos vom Zivilisationsprozeß 4. Der erotische Leib de
- [1] The Wonder That Was India de A. L. Basham.
- BBC The Story of India, Documentaire de la
- Physician at the Court of Siam de M. Smith, 1947, p.79
- Habit traditionnel à Chiang Mai
- Culture and Tradition in the Arab Countries: American Returns Touched by the Land and the People d'Elizabeth Rovere habiba.org
- BBC
- ISBN 9780486271248) The History of Underclothes de C. Willett et Phillis Cunnington, 1981, London: Faber & Faber (
- University of Virginia Health System Consulté le 09/12/2010
- University of Warwick
- « Le monokini, c'est fini ! », article du quotidien Le Parisien le 22 juillet 2009.
- Disrobed: The Constitution of Modesty d'Anita L. Allen, 2006
- Article de l'église presbytérienne réformée de Loughbrickland
- [2]
- « In France, a New Generation of Women Says Non to Nude Sunbathing », article de Bruce Crumley dans le magazine américain Time, 30 juillet 2009.
- article de Métro
- http://www.informaworld.com/smpp/content~db=all?content=10.1080/00224499409551740] John Collins, Bruna Corbesi, E. S. Herold, « Psychosocial aspects of female topless behavior on Australian beaches », in Journal of Sex Research, volume 31, n°2, 1994, p. 133–142. [Lire en ligne sur le portail Informaworld
- sur le portail BNet (CBS Interactive Business Network). Paragraphe sur l'étude australienne.
- Lire en ligne sur le portail The Free Library [Dayna S. Fischtein, Edward S. Herold, Serge Desmarais, « Canadian attitudes toward female topless behaviour: a national survey », in Canadian Journal of Human Sexuality, automne-hiver 2005.
- Analyse du livre par Isabelle Houvenaghel [PDF]
- Nerve.com « Le mépris des autres femmes a été de loin le truc le plus déconcertant que j'ai ressenti ce jour-là » "Other women's scorn was by far the most disconcerting thing I experienced that day." p.3
- http://www.ipanema.com/carnival/parade.htm Ipanema.com [
- http://blog.nola.com/mardi_gras_faq/index.html FAQ du blog Nola [
- site officiel de FEMEN
- article du Kyiv Post
- Russia Today « But we understand that this is the only way to be heard in this country. If we staged simple protests with banners, then our claims would not have been noticed »
- ISBN 978-2845471795). Citation dans la revue S!lence n°374. Je chante le corps critique : Les usages politiques du corps de Claude Guillon (2008), H&O, 409 pages (
- The Daily Mail
- [3] Texte original : Rapa Nui slips through the National Geographic Loophole. This is the Hollywood convention which teaches us that brown breasts are not as sinful as white ones, and so while it may be evil to gaze upon a blond Playboy centerfold and feel lust in our hearts, it is educational to watch Polynesian maidens frolicking topless in the surf. This isn't sex; it's geography.
- [4]
- [5]
- Article de straight.com
- Jugement de la cour d'appel
- Régulations au réservoir de Boulder Colorado law CRS 18-7-302 (L'exhibitionnisme) interdit une personne de délibérément exposer ses organes génitaux. Voir par exemple,
- Capitol.hawaii.gov
- Seacoastonline
- La partie civile contre Ramona Santorelli et Mary Lou Schloss, N° 115, Court d'appel de New York, 7 juillet 1992
- L'état contre Jetter (1991), 74 Ohio App. 3d. 535, 599 N.E. 2d 733
- GoTopless.org
- http://www.portlandmercury.com/portland/tit-for-tat/Content?oid=1453867 article du Portland Mercury [
- Mercury News
- Les plages seins nus
- Club Med
- Les meilleures plages seins nus
- Transitionsabroad.com
- [6]
- [7]
- [8]
- [9]
- [10]
- [11]
- [12]
- FAQ du site sur les plages nudistes en Croatie
- [13]
- article de l'NZHerald
- article d'Indymedia
- article de The Age
- [14]
- News.com
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Toplessness » (voir la liste des auteurs)
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