- Saint-Nicolas-du-Pélem
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Saint-Nicolas-du-Pélem
Place Kreisker à Saint Nicolas du PélemAdministration Pays France Région Bretagne Département Côtes-d’Armor Arrondissement Guingamp Canton Saint-Nicolas-du-Pélem (chef-lieu) Code commune 22321 Code postal 22480 Maire
Mandat en coursMichel Le Bars
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Kreiz-Breizh Démographie Population 1 798 hab. (2008[1]) Densité 44 hab./km² Gentilé Pélémois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 139 m — maxi. 291 m Superficie 41,04 km2 Saint-Nicolas-du-Pélem est une commune française et un chef-lieu de canton du département des Côtes-d’Armor, dans la région Bretagne.
Elle est jumelée depuis 1986 avec Milltown, comté de Kerry, Irlande.
Les habitants de Saint Nicolas du Pélem s’appellent des Pélemoises et des Pélemois.
Sommaire
Géographie
La commune de Saint-Nicolas-du-Pélem est située dans le pays d’Argoat, à environ 15 kilomètres de Rostrenen, 40 kilomètres de Saint-Brieuc et de Guingamp. Elle s’étend sur plus de 4000 hectares.
Le relief culmine, au nord, à 292m, et au sud, à 180m. Le bourg de Saint-Nicolas constitue une limite entre deux zones géologiques : le granite domine au nord, tandis que le sud est constitué de schiste. La commune de Saint-Nicolas-du-Pélem est traversée par plusieurs cours d’eau :
- le Blavet est un fleuve qui forme la limite sud-ouest de la commune,
- le Sulon est une rivière au sud-est,
- la rivière de Corlay est aussi au sud-est,
et les ruisseaux de Beaucours et du Faoudel descendent les hauteurs granitiques vers le sud.
Histoire
Préhistoire
Le territoire de Saint-Nicolas-du-Pélem était habité dès la Préhistoire : les recherches de François Le Provost, Pierre-Roland Giot et Yvan Onnée ont notamment mis à jour :
- sur la colline du Colledic : des tessons de poterie rouge décorée du Hallstatt et de la Tene (premier et second âge du fer) : entre -900 et -100 avant Jésus-Christ,
- à Bothoa-Kerody : un enclos remontant à l’âge du bronze ou l’âge du fer,
- au Cotterio : un enclos de l’âge du bronze ou de l’âge du fer,
ainsi que des tuiles, des haches polies, des silex taillés et des pointes de flèches [2].
Découvert en 2005, le cairn de Croaz Dom Herry, à Saint-Nicolas-du-Pélem, mesurant 20m sur 8m, a révélé 4 chambres funéraires du Néolithique.
En raison de la proximité géographique de la Forteresse de Paule, des échanges viticoles avec l’Italie transitaient par le territoire où se trouve aujourd’hui Saint-Nicolas avant les invasions romaines. Ce ne sont pas les Romains qui ont détruit la forteresse de Paule, mais ses occupants quand ils ont déménagé à Vorgium (futur Carhaix), en -15 avant J-C.
Époque romaine
Le bourg de Saint-Nicolas-du-Pélem s’est établi à cinq cents mètres de la voie romaine reliant Vorgium (capitale des Osismes) à Corseul et Aleth (capitales des Coriosolites). La voie romaine traverse les actuels lieux-dits de Kerlun et la Picardie : la rue de Boisboissel actuelle est prolongée par la voie romaine jusqu’à la vallée du Faoudel.
Un vaste plateau entouré d’un fossé artificiel près de l’étang du Pélinec est parfois considéré comme une fortification gauloise antérieure à la présence romaine [3], parfois comme un camp romain, parfois comme un camp médiéval (la base en terre d’un château de bois qui a disparu).
Moyen Âge
L’historien Bernard Tanguy n’exclut pas qu’un ordre militaire, les Templiers ou les Hospitaliers, soit à l’origine de la fondation d’une maladrerie au lieu-dit le Clandy, avant le XVe siècle, date de l’édification de l’église (1474-1575).
À Canihuel, trève de Bothoa, le lieu-dit Manaty, signifiant "maison des moines", atteste de la présence des religieux, probablement des Templiers et Hospitaliers.
L’enceinte du Rossil, la motte du Zilou, l’enceinte carrée du village de La Villeneuve, et le retranchement du Faoudel ont été édifiés au Moyen Age.
Saint Nicolas, village de la paroisse de Bothoa
Le village de Bothoa (ou Botoha, ou Bothoua ou Botouha) est mentionné dès 1316. Dépendant de la baronnie de Quintin, il est partagée entre les seigneurs du Pellinec et de Beaucours.
Le nom de Bothoa pourrait venir de "Bot=demeure", et de Saint Doha, un Saint du Ve siècle qui a donné le nom de Saint-Doha à un village de Merdrignac. Saint Doha pourrait être Saint Doccus, un saint de l’île de Bretagne aussi honoré au Pays de Galles. Bothoa devient une paroisse du diocèse de Cornouailles (évêché de Quimper) au début du XVe siècle, elle recouvre les territoires très étendus des municipalités actuelles de Saint-Nicolas du Pélem, Canihuel, Lanrivain, Kerien et Sainte-Tréphine. On ne parlait pas alors de Saint Nicolas du Pélem, on disait Bothoa.
Origine du nom : chapelle Saint-Nicolas, château du Pélem
Lors de sa construction, à partir de 1474, l’église s’appelait chapelle Saint-Nicolas et était la chapelle du château du Pélem, du nom de la famille Jourdain du Pélem qui fit construire le château comme la chapelle. Le nom de village de Saint-Nicolas est cité à partir de 1629 : que cette chapelle Saint-Nicolas, chapelle du château du Pélem, ait donné le nom de "Saint-Nicolas-du-Pélem" au village l’entourant paraît une explication logique.
Époque moderne
Progressivement, le lieu-dit Saint Nicolas grandit et devient plus gros que Bothoa.
Saint-Nicolas-du-Pélem devient la commune à la place de Bothoa
En 1836, par l’ordonnance 6435 du 14 juillet, le roi Louis-Philippe 1er change le nom de la commune de Bothoa et du canton de Bothoa qui prennent le nom de Saint-Nicolas du Pélem : c’est à cette date que le nom officiel du village devient Saint-Nicolas du Pélem, alors que Bothoa devient un lieu-dit de Saint-Nicolas-du-Pélem. En 1862, la paroisse est également transférée à Saint-Nicolas. Enfin en 1870, le colonel de Beaucours, propriétaire du château du Pélem, fait don à la commune de la chapelle Saint Nicolas, qui devient église paroissiale Saint-Pierre en héritant du nom de l’ancienne église de Bothoa.
L'essor démographique jusqu'à la grande guerre
La commune de Saint-Nicolas du Pélem connaît une croissance démographique continue jusqu'en 1911 où elle dépasse les 3200 habitants. L'agriculture est alors la principale activité économique de la commune, dominée par de grands propriétaires terriens: "à Rostrenen, à Saint Nicolas du Pélem, de véritables marquis de Carabas, qui rappellent les lords d'Angleterre ou d'Irlande, détiennent d'immenses étendues de landes et de champs" écrit André Siegfried en 1913[4].
L’Occupation 1939-1944
Pendant l'occupation allemande, une résistance croissante s'organise dans les maquis, les FTP organisent un maquis mobile Tito (du nom de Josip Broz dit Tito, chef de la résistance communiste en Yougoslavie) à Saint Nicolas du Pélem. Le 16 mai 1944, les troupes allemandes, appuyées par la Milice bretonne du Bezen Perrot, raflent une vingtaine d’hommes, dont le maire. Une partie d’entre eux seront déportés et mourront en captivité (une rue au nom de deux d’entre eux, Louis et Michel Bertrand, a été inaugurée en 1988).
Le 11 juillet 1944, sept jeunes gens meurent encore en tentant d’échapper à une nouvelle rafle : c’est en se rendant à Saint-Nicolas du Pélem le 11 juillet que Mireille Chrisostome dite "Jacotte", agent de liaison de la Résistance, est arrêtée par les Allemands, puis torturée et assassinée. Son exécution est racontée dans la chanson "Maleuriou ar Vro" de François Le Gall[5].
À la fin du mois, un convoi allemand venant de Rostrenen subit des pertes dans l’attaque de la section FFI du Clandy.
Après la libération, Saint-Nicolas-du-Pélem élit une municipalité communiste, avec Auguste Le Coënt, ancien FTP, comme maire. Le souvenir de l'Occupation va enraciner le Parti Communiste Français à Saint Nicolas du Pélem et dans le canton pendant 45 ans.
Administration
Maires
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1944 1983 Auguste Le Coent[6] PCF Conseiller général du Canton de Saint-Nicolas-du-Pélem (1961-1985) 1983 1989 Jacques Vély PCF Fonctionnaire 1989 1993 Louis Le Morzédec PS 1993 1995 Marie-Annick Le Forestier DVD 1995 2001 Léa Nicolas PCF Conseillère générale du Canton de Saint-Nicolas-du-Pélem (1992-2004) 2001 2008 Michel Connan PCF Conseiller général du Canton de Saint-Nicolas-du-Pélem depuis 2004 2008 en cours Michel Le Bars PS Fonctionnaire Conseil municipal
- Michel LE BARS : maire
- M. Jean QUERE : premier adjoint
- Mme Françoise DELAURE-PIRONNEC : 2ème adjoint
- Mme Marie-Cécile QUERE : 3ème adjoint
- M. Jean-Noël QUELVEN : 4ème adjoint
- M. Hervé SOHIER: 5ème adjoint
- M. Jean-Luc ALLANIC
- M. Edmond ALLANIC
- Mme Christiane BERNARD
- M. Alain DECOURCELLE
- Mme Nadine FOLLEZOU
- M. Olivier GALARDON
- M. Bernard GRENEL
- M. Jean-Claude HUET
- Mme Anne-Marie JAN
- M. Daniel LE CAER
- Mme Anne-Yvonne LE FUR-LE BAIL
- Mme Emmanuelle LE MEHAUTE
- M. Jean-Noël LE MIGNOT
Mairie
Adresse : Rue Auguste Le Coent - 22480 Saint Nicolas du Pélem
Tél : 02 96 29 51 27
Fax : 02 96 29 59 73
Email: mairie.st.nicolas.pelem@wanadoo.frConseiller général
Michel Connan : conseiller général PCF du canton de Saint Nicolas-du-Pélem depuis 2004.
Structures administratives locales
Saint Nicolas-du-Pélem est un chef-lieu de canton de l’arrondissement de Guinguamp.
Les communes du canton de Saint Nicolas-du-Pélem sont :
- Canihuel, à 5 km
- Kerpert, à 7 km
- Lanrivain, à 5 km
- Peumerit-Quintin, à 10 km
- Saint-Connan, à 13 km
- Saint-Gilles-Pligeaux, à 9 km
- Saint-Nicolas-du-Pélem,
- Sainte-Tréphine à 5 km.
Saint-Nicolas-du-Pélem fait partie de la Communauté de communes du Kreiz-Breizh, une communauté de 28 communes dont l’action concerne 11 domaines :
- L’aménagement de l’espace communautaire,
- Le développement économique,
- Le tourisme,
- Le logement et le cadre de vie,
- L’élimination et la valorisation des déchets ménagers et des déchets assimilés,
- L’environnement,
- L’enfance et la jeunesse,
- L’initiation, la formation, l’enseignement de la musique, du chant et de la danse,
- Le transport souple à la demande,
- L’assainissement non collectif,
- La production d’énergie.
La Communauté de communes du Kreiz-Breizh appartient au Pays Centre Ouest Bretagne, qui regroupe 108 communes[7].
Démographie
Évolution démographique de 1793 à 2008 Pyramides des âges Économie
Entreprises
Saint-Nicolas-du-Pélem a une économie reposant sur des activités
- publiques, avec notamment
- foyer logement (30 sal.),
- collège public : Collège Jean Jaurès,
- privées, dont notamment
Emplois des habitants de la commune (2008)
Actifs de 15 à 64 ans Actifs avec emploi Lieu de travail Total Avec emploi Chômeurs Salariés Non salariés Dans la commune Hors de la commune Nombre 699 634 65 488 146 341 293 Pourcentage 70.7% 90.7% 9.3% 76.9% 23.1% 53.8% 46.2% Source : Chiffres clés 2008 : Emploi - Population active - Insee[13]
Culture
Terroir : Pays Fañch
Saint-Nicolas-du-Pélem fait partie du terroir traditionnel appelé Pays Fañch (vro Fañch) caractérisé notamment par la danse plinn, une ronde en sens inverse des aiguilles d'une montre.
Les danses sont traditionnellement accompagnées par
- des duos de clarinettes (Traochenn goll),
- ou des couples bombarde-biniou,
- ou du chant a cappella Kan ha diskan,
notamment lors des festoù-noz.
La coiffe bretonne de Saint Nicolas du Pélem était la coiffe "Sion".
Le Pays Fañch englobe des territoires situés sur les cantons de Bourbriac, Callac, Corlay, Quintin et Saint-Nicolas-du-Pélem.
Langue : Breton
Le breton de Saint-Nicolas-du-Pélem et du pays Fañch, étudié par Humphrey Lloyd Humphreys, se caractérise par un type de dialecte cornouaillais très fortement influencé par le breton vannetais. Ainsi, par exemple, on palatalise le G et le K devant "e", "i","we", "wi" (Gwin gwenn se prononcera "Djwin djwen") et du vocabulaire typiquement vannetais est utilisé comme "Blé" pour "Bloaz" (année).
Les échanges avec le pays vannetais sont nombreux et anciens, le Manoir de Kerlévenez à l’Ouest de Saint Nicolas du Pélem était occupé jusqu’à la Révolution française par les Carmes de Nazareth, des religieuses vannetaises.
Religion : évêché de Cornouaille, puis évêché de Saint Brieuc
La paroisse de Bothoa et son lieu-dit Saint Nicolas faisaient partie de l’évêché de Cornouaille (Quimper) jusqu’à 1791, où cet évêché disparu et la paroisse de Bothoa fut rattachée à l’évêché de Saint-Brieuc.
Que Saint-Nicolas ait longtemps appartenu à un diocèse bretonnant a pu contribuer à empêcher le gallo de s’y implanter, alors que le gallo s’est imposé au détriment du breton dans l’arrière pays de Saint-Brieuc au Moyen-Âge, mais on ne doit pas surestimer l’influence culturelle du clergé, car le bienheureux Julien Maunoir écrit dans son journal en 1649 à propos de la paroisse de Bothoa : « leur curé, à supposer qu’il eût voulu les instruire dans la religion, en eût été bien incapable, faute de connaître le breton. »
Gastronomie
Le plat traditionnel breton est la crêpe.
Dans le pays Fañch, on appelle :
- galette une galette de sarrasin, une crêpe au blé noir,
- crêpe une crêpe de froment, une crêpe au blé blanc, le blé tendre.
Dans certaines parties de la Bretagne, galette signifie crêpe épaisse, et crêpe signifie crêpe fine et craquante, indépendamment de la farine utilisée.
La double crêpière à gaz accompagne traditionnellement les festoù-noz, les participants d’un fest-noz s’alimentant en galette saucisse comme les participants aux festivals de rock s’alimentent en hot-dog.
Lieux et monuments
Patrimoine historique du bourg
Église paroissiale
Ancienne chapelle Saint-Nicolas (1474 – 1575), chapelle privée du château du Pélem, elle fut donnée à la paroisse par le comte Loz de Beaucours entre 1847 et 1860 quand le bourg de Saint-Nicolas accueillit la paroisse à la place de Bothoa. Elle fut agrandie pour devenir l’église Saint-Pierre (nom de l’ancienne église paroissiale de Bothoa), avec l’ajout d’une sacristie et d’une chapelle des fonds baptismaux en 1860. Située au centre-ville, elle est construite en pierres de taille de granite gris, dotée d’un toit recouvert d’ardoises et d’une voûte lambrissée. Un ancien jubé transformé en tribune a été détruit en 1861. L’église Saint-Pierre a été inscrite monument historique en 1926[14],[15].
Maîtresse-vitre de la Passion
Attribué à J. Kergal (c’est le nom inscrit sur la manche d’un personnage, mais il y a aussi un N et F entrelacés à côté de la date de 1470, ce qui peut constituer le monogramme d’un maître verrier inconnu), ce vitrail qui surplombe l’autel de l’église Saint-Pierre remonte à la fin XVe siècle, et a été restauré en 1772, 1789 et 1883. Son style évoque les fresques de la voûte de Notre Dame de Kernascléden dessinées en 1470, et le trait, la composition et certains détails vestimentaires se rapprochent de la gravure sur bois flamande. Le vitrail comprend de 2 fenêtres dotée chacune d’1 tympan et de 3 lancettes. Chaque lancette est constituée de 5 panneaux, le plus haut représentant une toiture, et les 4 du dessous représentent des scènes, soit 24 scènes (6 lancettes avec 4 scènes) représentant principalement des étapes la vie du Christ. Les scènes de la passion du Christ ont été dessinées à partir des mêmes cartons que les scènes de la passion du vitrail de l’église Saint Pierre de Tonquédec, qui date de la même époque.
Saint Nicolas est représenté sur le panneau en bas à gauche de la verrière, et on aperçoit aussi les donateurs sur d’autres panneaux du bas, notamment agenouillés en costume du XVe siècle devant Saint Sébastien, une femme et un chevalier qui porte le blason des Jourdain du Pélem (sa tunique blanche est traversée d’une bande rouge chargée de 3 motifs d’or). La maîtresse vitre de la Passion a été classée monument historique en 1908, avant même l’église Saint-Pierre qui la contient. Source : Glad[16]Fontaine du Daourit
Aussi appelée Fontaine Saint-Nicolas, à 30 mètres en contrebas de l'église Saint-Pierre, cette fontaine porte
- le nom de Saint-Nicolas parce qu’une statuette de saint Nicolas dans une niche à coquille surplombe un bassin abrité par un chapiteau supporté par 2 colonnettes,
- le nom de Daourit parce qu’elle est longée par la rue du Daourit.
L’enclos mesure 9m de long, 7m de large, pour une hauteur de 2.2m. Elle date du XVIIe siècle, est en granite, et comprend 5 bassins. Pierre Thomas-Lacroix pense que c’est la première fontaine ayant utilisé des colonnettes au XVIIe siècle. Son eau, issue du ruisseau de Beaucours, alimentait un lavoir aujourd’hui disparu. Elle a été classée monument historique en 1926[17].
Château du Pélem
Il a été construit au début en 1622 d’après l’inscription sur la voûte de la porte par la famille Quelen en remplacement du manoir antérieur. Pendant la révolution française, le château est pillé par des chouans, puis occupé par une colonne mobile républicaine qui brule portes et planchers, mais sans plus de dégradations parce que le maire de Bothoa, René Jacques Ruellan du Créhu, a protégé les armoiries du château et de la chapelle Saint Nicolas en les masquant avec du plâtre pour éviter qu’elles ne soient martelées. Le château a été modifié au XIXe siècle, avec notamment l’ajout d’un perron de granite. Il est aujourd’hui habité par la famille de Boisboissel, héritière de la famille de Beaucours[18].
Les Tourelles
Ébauche d’un château au XIXe siècle, les Tourelles constituent une curiosité. M. Anne-Marie-Hyacinthe de Boisboissel, député monarchiste et châtelain du Pélem, connaissait le comte de Chambord, prétendant au trône de France. Pour honorer le futur monarque, il lança en 1871 la construction d’un grand château pour accueillir le roi le jour où il l’inviterait à Saint-Nicolas-du-Pélem. Mais le comte de Chambord ruina les chances des monarchistes en 1873 en exigeant l’abandon du drapeau tricolore, et ce qui discrédita les monarchistes. Anne-Marie-Hyacinthe de Boisboissel arrêta la construction de son grand château, qui avait englouti une partie de sa fortune, et il en reste Les Tourelles, un rempart monumental qui surplombe la ville.
Monuments situés hors du bourg
Château de Beaucours
Ce château en granite construit au XVe siècle siècle à côté de l’étang de Beaucours, dans le bois de Beaucours, mesurait 30 mètres sur 9. Il a été abandonné à la Révolution et est désormais en ruine.
Menhir du Rossil
le Rossil[19] est un menhir de granite de plus de 6 mètres de hauteur situé au milieu des arbres à la lisière du bois des Tourelles, près de la route de Lanrivain.
Chapelle Saint-Éloi
Située dans la campagne à l’est du bourg, à Garzangotec, cette chapelle du XVe siècle est la destination d’un pardon depuis plus de trois siècles. Construite en deux temps, le chœur et le transept à la fin du XVe siècle, et le clocher au XVIe siècle, elle est granite gris avec un toit d’ardoises, et a été classée monument historique en 1909. A la différence des chapelles de Bothoa et du Ruellou, elle conserve son clocher historique, en granit, haut et fin et très ouvragé, porteur notamment de gargouilles aux angles[20].
Fontaine Saint-Éloi
Située à proximité de la chapelle Saint-Éloi, cette large fontaine à plusieurs cuves accueillait les pèlerins du pardon de Saint-Éloi et leurs chevaux. Elle est inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1926[21].
Moulin de Kermarc'h
Ce moulin à eau, construit au XVIIe siècle, a fonctionné jusqu’en 1985. Son coffre à farine date de 1807. Implanté près de la rivière Sulon, ce moulin à eau captait une dérivation du Sulon qui était évacuée de part et d'autre du bâtiment pour faire tourner 2 roues dont seule la roue Ouest est encore visible. La roue, que l’eau actionne par dessous, fait tourner la meule pour moudre le blé en farine. Ce moulin a été classé monument historique en 1987[22].
Chapelle Notre Dame du Ruellou
Situé sur le lieu-dit Le Ruellou, cet édifice gothique en granite à la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle a été complété par un bras nord à la fin du XVIIIe siècle ou au début du XIXe siècle. La ressemblance des remplages des vitraux de la chapelle Notre Dame et de l’église Saint-Pierre (église paroissiale de Saint Nicolas du Pélem) montre que la chapelle Notre Dame, construite dans la foulée de l’église Saint-Pierre (à l’époque appelée chapelle Saint-Nicolas), a été érigée par les mêmes artisans. Elle a d’ailleurs été financée aussi par la famille Jourdain du Pélem puisqu’une poutre du transept Sud porte leur blason. Le vitrail d’origine n’est pas parvenu jusqu’à nous, le clocher non plus : comme sur la chapelle de Bothoa, l’ersatz de clocher remplaçant le clocher d’origine est aussi petit qu’anachronique, sans continuité avec le reste de l’édifice[23].
Roue à carillons de Notre Dame du Ruellou
En bois polychrome, cette roue à clochettes réalisée en 1777 mesure 90 cm de diamètre et était conçue pour 12 clochettes (il en manque 2 aujourd’hui). Fixée au mur via un socle de 1.10m portant 2 têtes humaines et terminé par 2 têtes animales, elle était actionnée via une manivelle traversant le mur, servent à marquer l’élévation pendant la messe, et pour des cérémonies de baptême ou de mariage[24],[25].
Manoir de Kerlévenez
Ce manoir en granite du XVIIe siècle, restauré et remanié dans les années 1970 est situé sur l’emplacement d’un manoir du XVe siècle, à l’entrée du bois de Kerlévenez, entre Kergoubleau (lieu dit de Saint Nicolas du Pélem) et Kerbrezeaux (lieu-dit de Plounévez-Quintin). Il possède une cour fermée par un portail entouré de 2 pavillons, et le manoir lui même a 2 corps de logis. Le corps de ferme est séparé du manoir et ne donne pas sur la cour intérieure[26].
Personnalités
- La Fontenelle (1573-1602) : Guy Éder de Beaumanoir de la Haye, dit La Fontenelle, chef ligueur breton, serait né à Bothoa – aujourd’hui dans la paroisse de Saint-Nicolas – selon le chanoine Moreau, mais le lieu de sa naissance pourrait aussi être Guenrouët ou Le Vieux-Bourg, fut chef d’une bande de brigands pendant la guerre de la Ligue, qui pilla le Trégor et la Cornouaille pendant qu’Henri IV de France cherchait à terminer les guerres de religion. La Fontenelle fut condamné pour haute trahison et exécuté à Paris sur la place de Grève.
- Jean-Maurice Josué Dubois Berthelot de Beaucours (1662-1750) : né à Bothoa ou à Canihuel, marin à Brest pendant que Vauban fortifiait la ville en 1683, il partit ensuite au Canada où il devint ingénieur militaire : il édifia des fortifications à Trois-Rivières, à la Citadelle de Québec, à Montréal, à la Forteresse de Louisbourg et ensuite à Port-Dauphin. Après une carrière de bâtisseur, il fut nommé commandant de l’Isle Saint-Jean (aujourd’hui Île du Prince-Édouard), avant de devenir gouverneur de Montréal. Source : Canadian Biography[27],[28].
- Shapour Bakhtiar (1914-1991) : dernier premier ministre du Shah d’Iran en 1978-1979, vivait entre Saint-Nicolas-du-Pélem et Paris pendant l’occupation allemande de 1940 à 1944.
- Nikola Petrović-Njegoš, né en 1944 à Saint-Nicolas-du-Pélem, est héritier de la couronne du Monténégro sous le nom de Prince Nicolas de Monténégro.
Écrivains
- Étienne Chevance (1905-1989) : né à Canihuel, et décédé à Saint-Nicolas-du-Pélem, Daniel Chevance, militant de la libre pensée et membre de l’Union rationaliste, a été instituteur à Rostrenen et syndicaliste dans l'enseignement. Il a écrit "Bribes de mon enfance", édité par l'Amitié par le livre en 1991.
- Michel Priziac, écrivain et historien de la Bretagne (auteur de "Au nom de nos villages", "Noms des îles de Bretagne", "Les noms racontent la Bretagne", "Bretagne des Saints et des croyances", "Ouessant, une île de tentations", "Groix, une île aux trésors", "Ouessant, Molène, 2 iles au Ponant"), a été principal du collège de Saint-Nicolas-du-Pélem.
Historiens
- Yves de Boisboissel (1886-1960): propriétaire du château du Pélem, il a écrit "Histoire de Saint-Nicolas-du-Pélem - Comment nait une ville" et "Un magistrat de l’Ancien Régime, Hippolyte Loz de Beaucours" (ainsi que des livres liés à son expérience coloniale, comme "Dans l’ombre de Lyautey", "Peaux noires, cœurs blancs", "Un baroudeur, le Capitaine Georges Mangin 1873-1908").
- François Le Provost : habitant encore aujourd’hui au Golledic à Saint-Nicolas-du-Pélem, ce préhistorien a collaboré notamment avec Pierre-Roland Giot, Charles-Tanguy Le Roux dans des fouilles préhistoriques de Bretagne, a rédigé des articles pour la Revue archéologique de l’Ouest, Gallia Préhistoire et le Bulletin de la Société Préhistorique Française, et grandement contribué aux fouilles préhistoriques de Saint Nicolas.
Musiciens
- Claude Guitterel (1843-1925): prêtre bretonnant, auteur de nombreux cantiques en breton et en français, né à Saint-Nicolas-du-Pélem. Il a rédigé une partie du recueil diocésain de cantiques populaires (diocèse de Saint-Brieuc).
- Yann-Fañch Kemener, chanteur de Kan ha diskan né en 1957 dans la commune voisine de Sainte-Tréphine, est passé par le collège de Saint-Nicolas-du-Pélem.
- Gaël Nicol, sonneur de bombarde et de biniou né en 1969, a grandi à Saint-Nicolas-du-Pélem, a participé à la résurrection du Bagad des Blés d’Or (cercle celtique relancé en 1990, aussi appelé Kevrenn bro Pelem), et a appartenu à plusieurs groupes de musique bretonne comme Loar Gann, Ar Re Yaouank et Diwall.
- David Pasquet, joueur de bombarde et de clarinette né en 1970, a aussi grandi à Saint-Nicolas-du-Pélem et joué en duo avec Gaël Nicol; il a appartenu à Ar Re Yaouank, puis Taÿfa, a accompagné Denez Prigent, avant de monter sa propre formation, le Trio Pasquet.
- Titom, alias Thomas Lotout, compositeur et joueur de bombarde né en 1983, a découvert la bombarde à Saint-Nicolas-du-Pélem au Bagad des Blés d’Or, où il a eu notamment Gaël Nicol et David Pasquet comme professeurs. Il a appartenu au groupe Winaj’h.
Voir aussi
Article connexe
Bibliographie
- Humphreys, H.L. (1972), "Les sonantes fortes dans le parler haut-cornouaillais de Bothoa (Saint-Nicolas-du-Pélem, Côtes-du-Nord) ", dans Études Celtiques 13 : 259-74
- Pierre-Roland Giot, F. Le Provost, Y. Onnée, Prospections sur les collines de Saint-Nicolas-du-Pélem du chalcolithique à la protohistoire, Annales de Bretagne, n° 79, 1, 1972, p. 39-48
- Pierre Thomas-Lacroix, "Fontaines sacrées", 1957, collection Images de Bretagne"
- Yves de Boisboissel, "Comment naît une ville. Histoire de Saint Nicolas du Pélem", 1967
Lien externe
Notes et références
- Chiffres clés de l’INSEE
- Prospections sur les collines de Saint-Nicolas-du-Pelem (Côtes-du-Nord) du Chalcolithique à la Protohistoire
- Guide des lieux insolites et secrets de Bretagne, par Alain Dag’Naud, éditions Gisserot
- Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République
- Maleuriou ar Vro, chant breton racontant la rafle de Saint Nicolas du Pélem
- Assemblée Nationale - Biographie d'Auguste Le Coent
- Centre Ouest Bretagne sur Site du Groupement d’Intérêt Public Centre Ouest Bretagne
- Des villages de Cassini aux communes d’aujourd’hui sur le site de l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales
- Statistiques locales à Saint Nicolas du Pélem en 2010 sur le site de l’Insee. Consulté le 28/03/2011.
- Évolution et structure de la population des Côtes d'Armor en 2007 sur le site de l’Insee. Consulté le 28/03/2011.
- Transports Grisot
- Constructions Le Couillard
- Saint Nicolas du Pélem / Emploi - Population Active sur Institut National de la Statistique et des Études Économiques
- Eglise Paroissiale Saint Pierre sur le Portail des Patrimoines de Bretagne
- Notice no PA00089650, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- La Maîtresse-Vitre de la Passion sur le Portail des Patrimoines de Bretagne
- Fontaine Saint Nicolas sur Topic Topos, patrimoine de France
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