- Rodès
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Rodès Administration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Pyrénées-Orientales Arrondissement Prades Canton Vinça Code commune 66165 Code postal 66320 Maire
Mandat en cours
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Roussillon Conflent Démographie Population 597 hab. (2007) Densité 33 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 172 m — maxi. 771 m Superficie 18,11 km2 Rodès est une commune française, située dans le département des Pyrénées-Orientales et la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont appelés les Rodésiens.
Sommaire
Géographie
Le village de Rodès est situé près du col de Ternère qui marque la limite entre le Conflent et le Roussillon. C’est un site pittoresque, accroché à flanc de colline, les rues étroites du village sont parallèles aux courbes de niveau. Le village domine la Têt qui se fraye un passage dans le massif granitique aux gorges de la Guillera. Le château domine le village et l’entrée de la vallée. En empruntant le sentier des gorges de la Guillera on peut accéder aux ruines du château ; on peut remarquer l’enceinte polygonale et les restes d’une salle voûtée du XIIe siècle. On peut également admirer le panorama, un paysage très diversifié à partir de ce château situé entre Conflent et Roussillon. Le plateau granitique de Montalba-Belesta, le massif des Aspres, le bassin sédimentaire de la Têt se rencontrent à Rodès. Cette diversité de nature des sols donnent une grande variété de paysages.
Histoire
Occupation préhistorique
On retrouve dans le bassin de Rodès toutes les formes et étapes de l’évolution morphologique des rives de la Têt et des dépôts continentaux associés. L’occupation préhistorique couvre plusieurs centaines de millénaires depuis le paléolithique inférieur jusqu’au paléolithique moyen.
Epoque romaine et médiévale
Il existe peu de vestiges de la colonisation romaine mais le passage de la voie Conflentuana dans la vallée de Motzanes est attesté par la présence de petits noyaux industriels : extraction et traitement du minerai de fer (sur le territoire de Glorianes). Aux environs de l’an Mil quatre petits villages occupaient le territoire de Rodès, à la suite d’un regroupement agricole : Croses, Canoetes, Ropidera et Rodès. Le torrent de Croses descend vers la Têt depuis le territoire de Glorianes. Il passe au pied de la colline de Domanova, à l’Est, pour rejoindre la rivière de Rigarda et former avec elle le Riufages. Au-dessus de ce torrent, adossé à la colline de Domanova, se trouve le hameau de Croses. En 1011 il est mentionné comme possession de Sant Miquel de Cuixa. Croses a eu une église dédiée à Sant Miquel. Du XIIIe au XIVe siècle on assiste à un processus de regroupement de la population de type castral. La chute démographique en partie causée par les guerres de Majorque et surtout la grande épidémie de peste de 1348 expliquent ce regroupement de population auprès du château et dans un village plus grand pour mieux se protéger. Le nom de Rodès pourrait venir de “roda” qui signifie la roue en catalan (du moulin). Au Moyen Age la vie économique et sociale du village était dynamique. Il y avait sans doute un forgeron, une tuilerie (lieu dit Al Congost), plusieurs moulins. La production agricole repose sur la culture des céréales, de la vigne et des oliviers. On pratiquait le commerce du bois qui flottait jusqu’à Perpignan. Rodès possédait un hôpital des pauvres, mentionné entre le XIVe et le XVIIe siècle.
Toponymie
Le nom de Rodès pourrait venir de “roda” qui signifie la roue en catalan (du moulin).
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1790 1793 Joseph Cornet 1793 1793 Michel Roger 1793 1806 Joseph Cornet 1806 1813 François Puell 1813 1820 François Molins 1820 1829 Côme Decandy 1829 1831 Isidore Bollo 1831 1831 Bonaventure Roger 1831 1848 Joseph Cornet 1848 1849 Joseph Tixeire 1849 1852 François Glory 1852 1854 Etienne Domenech 1854 1859 François Glory 1859 1870 Joseph Cornet de Bosch 1870 1872 Sylvestre Saleta 1872 1874 Bonaventure Molins 1874 1878 Isidore Tixeire 1878 1879 Michel Roger 1879 1884 Jules Tixeire 1884 1908 Jacques Catala 1908 1914 Bonaventure Glory 1914 1919 Julien Garrigue 1919 1925 Joseph-Jean Cornet 1925 1935 Michel Puig 1935 1941 Gustave Rouit 1942 1944 Antoine Andrieu 1944 1951 Jean Sarda 1951 1953 Jean Casteil 1953 1959 Martin Christau 1959 1965 Albert Gaspard 1965 1972 François Glory 1972 1989 Robert Jacquemin 1989 2008 Georges Adroguer 2008 ---- Marie-Christine Grau Démographie
Évolution démographique
(Source : Insee[1])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 393 401 340 347 407 509 597 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Économie
L’activité économique du village
En ce qui concerne l’agriculture, les productions étaient surtout la vigne et l’olivier jusque dans les années 1940. Au début du XXe siècle la sériciculture fut implantée. Après la Seconde Guerre mondiale, la culture fruitière a connu un essor important. Il existait également une distillerie et une tuilerie à Rodès, ainsi qu’une cave coopérative. En 1899 une usine hydroélectrique fut réalisée à l’initiative d’Edmond Bartissol.
L’exploitation de la carrière de granit : M. Puig qui exploitait déjà un gisement à Vernet les Bains eut l’idée de s’implanter à Rodès en 1916, plus proche de Perpignan. Le gisement de granit s’étend sur 3 km (300 m de large et 200 m de hauteur). Il s’agit d’un granit d’une homogénéité parfaite produisant peu de déchets. Les blocs étaient transportés par la gare de Bouleternère puis un embranchement ferroviaire fut réalisé à Rodès en 1923. Le pavement des quais de Port-Vendres, Marseille, Sète… et des rues de Toulouse ainsi que celui de l’avenue de la gare de Perpignan, proviennent de la carrière de Rodès.
En 1921 une Société Anonyme des Carrières de granit du Canigou a été créée. La carrière comptait entre 150 et 200 ouvriers. Une cité ouvrière a été construite près de la gare. Le directeur de la carrière G. ROUIT fut même élu maire du village. La mort de la carrière est liée au goudronnage de plus en plus systématique des routes à partir des années 1930. Elle fut fermée puis démolie juste avant la guerre.
Lieux et monuments
Domanova
Au départ, un petit village au sud de la commune, près d'un torrent, et portant le nom de Croses. Il ne nous reste aucun souvenir de ce village, sinon des ossements à l'emplacement du cimetière, quelques scories évoquant une activité métallurgique, et des documents qui attestent l'existence d'une église dédiée à saint Michel.
Juste au-dessus de Croses, une colline va bientôt être habitée, et on y construit une maison seigneuriale fortifiée au nom évocateur, "Doma nova", autrement dit "la maison neuve". Le lieu est mentionné en 942. Telle est l'origine de l'Ermitage. L'abside de l'actuelle église, si l'on considère sa hauteur et sa base renflée, ressemble d'ailleurs fortement à une tour de guet, voire à un donjon.
Une famille de chevaliers-paysans habite les lieux, elle s'appelle tout naturellement Domanova, mais elle trouve que la petite colline ne constitue pas un refuge assez sûr. En outre, le rôle stratégique du "château" (contrôler la vallée de Motzanes) est insuffisant. Voilà sans doute pourquoi, au XIe siècle, on construit le château de Rodès, sur une crête dominant la Têt (première mention en 1080). Et, comme c'est souvent le cas, la population abandonne peu à peu l'ancien village dépourvu de sécurité pour se réfugier au pied des murailles du nouveau château.
Donc, le "château" de Domanova et son église (sans doute au départ une chapelle seigneuriale) sont abandonnés au fur et à mesure que la population émigre vers la nouvelle forteresse. Cependant, jusqu'en 1571, l'église de Domanova, dédiée à la fois à la Vierge et à Saint Michel, demeure église paroissiale. Mais, à cette date, à la suite d'un accord passé entre les syndics de Rodès et le curé de Domanova, ce dernier s'engage à dire la messe dans l'église de Rodès, construite au XIVe siècle, et ne célébrera l'office à Domanova que six jours dans l'année, notamment le 8 mai (fête de la Nativité de la Vierge).
Et c'est là qu'intervient le "miracle" : l'église autrefois paroissiale trouve une nouvelle vocation, et devient en quelques années un ermitage réputé.
Canoetes
Evoqué sous le nom de « Casenovetes » (petite maison neuve), il se situe sur un plateau boisé de châtaigniers. Ses limites jouxtent les communes de Boule d’Amont et de Bouleternère. Il est mentionné en tant que hameau au début du XIVe siècle puis disparaît des textes.
- Sant Pere de Belloc
Article détaillé : Église Saint-Pierre de Belloch.Belloch est un village en ruines se trouvant entre Rodès et Vinça, sur un mamelon rocheux, la chapelle reste relativement bien conservée. Le nom signifie "Beau lieu" (Bel-Loc). En 942 la colline était sous la protection de Sant Pere. Pierre de Domanova a légué en 1178 la chapelle romane de Sant Pere de Belloc (Santi Petri) à l'abbaye de Saint Martin du Canigou. Ancienne chapellenie, Saint Pierre de Belloch devint un prieuré en 1370 puis fut uni au monastère de Saint Martin du Canigou le 13 août 1402 par une bulle papale.
Ropidera
Il est mentionné en 955 sous la forme de Rupideria. Il possède une église dédiée à Sant Feliu. En 1204 elle est le seul vestige de l’ancien village (aujourd’hui Les Cases). Elle a été fortifiée au XIIIe siècle puis disparaît au XVIe siècle. Un moulin était en activité jusqu’au XVIIIe siècle. L’élevage ovin se pratiquait sur ce territoire.
Ropidera est un dérivé du latin rupes (= rochers).
Ropidera fut un "lloch", c'est-à-dire assez important car en 1365 il y a 2 consuls et par ailleurs à cette même date il existe à Ropidera un village d'amunt et d'avayl avec donc une rue haute et une rue basse. Ropidera a continué d'exister en tant que village indépendant jusqu'au XVIe siècle : c'est là que s'étaient installés au XIVe siècle les pillards issus des Grandes Compagnies de Guesclin, semant la terreur dans tous les villages voisins. Avec l'arrivée des pillards (1370/1380) beaucoup d'habitants de Ropidera se réfugièrent à Rodès. En 1393 le recensement (fogatge) relève 5 feux, en 1445 la population remonte à 11 feux puis 5 en 1510 ; le fogatge de 1553 relève 2 feux à Ropidera. La mort du village est proche, on oubliera même son nom !! Seul le moulin de Ropidera (le long du canal de Corbere) continuera ses activités jusqu'au XVIIIe siècle.
Des églises fortifiées aux Xe et XIe siècles ("ecclesia incastellatoe"), Ropidera est la seule du Conflent qui subsiste.
Le château
Il est construit sur un éperon granitique et donne l’impression de faire corps avec la colline. Débutée en l'an Mil, sa construction fut achevée en 1080 ; en 1095 les actes mentionnent la présence du Castrum rotenis puis en 1393 de la fortalesa de Rodès. Essentiel point névralgique entre la France et l'Espagne, mais aussi entre le Conflent et le Roussillon, il fut doté de murailles épaisses et de meurtières menaçantes. De par sa situation géographique et son implantation, le château était un verrou stratégique au service des Comtes de Cerdagne-Conflent, futurs rois d’Aragon. Il assurait la surveillance de la vallée de la Têt. Il contrôlait le passage du col de Ternère et du canal royal de Thuir (ce dernier alimentait le Palais des rois de Majorque à Perpignan). La seigneurie de Rodès était détenue au XIe siècle par une famille dite de Domanova, puis par le vicomte de Canet et la famille de Perellos (en 1369 le châtelain est le seigneur Ramon de Peyrellons). En 1391 Raymond fut nommé gouverneur du Roussillon, de Cerdagne, du Conflent et du Vallespir. La chute de la famille de Perillos eut lieu au milieu du XVe siècle. Eleonora de Perellos mourut sans héritier, fermant ainsi la marche de la dynastie. Tous ses biens passèrent à son neveu, Bernat-Beranger de Perapertusa, en 1459. La seigneurie de Rodès au XVIe siècle tombe dans les mains des Perapertusa, barons de Joch et de Rabouillet et seigneurs de nombreux villages ; ces derniers conserveront la seigneurie jusqu'à la Révolution.
Dans l'organisation militaire aragonnaise le château de Rodès n'occupait pas un rôle de forteresse stratégique mais plutôt une mission de surveillance de la vallée de la Têt, de ses aqueducs et moulins et du canal royal de Thuir.
L'inventaire de 1369 démontre que le château est déjà délabré à cette époque et que l'équipement est vétuste. Les casques en bois et les boucliers en joncs tressés, le matériel et le mobilier sont presque tous cassés. L'édifice ne semble pas destiné à recevoir plus d'une dizaine de soldats si l'on se réfère au nombre des cuirasses.
Inventaire du château de RodèsInventaire du château de Rodès (1369) Inventaire par le procureur royal des armes, harnais et autres fournitures du château de Rodès, dont est châtelain le seigneur Ramon de Peyrellons, représenté par P. d'Estoer, damoiseau. - 3 cuirasses avec des manches de maille et 2 sans manche. - 3 paires et demies de manches de maille.
- 4 gorgières de maille auxquelles il manque des boucles et des courroies.
- 3 chapels de fer sans courroie.
- 1 chapel de bois sans courroie.
- 6 heaumes de bois avec face de fer.
- 9 pavois aux armes du roi.
- 7 pavois de jonc aux armes du roi.
- 3 écus de jonc vieux et cassés.
- 2 arbalètes à tour en bon état.
- 2 arbalètes à pied-de-biche en bon état.
- 1 arbalète à pied-de-biche dont l'arc est cassé.
- 8 arbalètes à étrier dont une a la noix abîmée, trois n'ont pas de corde et une autre un arc fendu.
- 2 tours pour charger les arbalètes.
- 3 crocs dont un est cassé.
- 1348 flèches d'arbalète à étrier dans une caisse.
- 97 flèches d'arbalète à tour dans une caisse.
- Une caisse de peu de valeur.
- Un banc à couvercle sans attache.
- Une table pour les repas.
- Deux bancs.
Réparations à faire :
- couvrir le toit de la salle et lui mettre des canisses.
- couvrir certains endroits de la chapelle du château, où il manque des lauzes.
- couvrir de lauzes le toit du porche de cette chapelle, et en refaire le mur.
- réparer et consolider la voûte sous le magasin.
- couvrir de tuiles le poste de guet de la tour.
- réparer tous les murs du château avec du mortier de chaux.
- arranger la citerne et en faire une reconnaissance, car elle est cassée en certains endroits et laisse fuir l'eau.
Armes, harnais et autres fournitures nécessaires au château, en plus du matériel mentionné plus haut :
- 5 cuirasses, 6 gorgières de maille,
- 2 chapels de fer, 6 arbalètes à étrier, 6 crocs,
- 1 caisse de flèches d'arbalète à tour, et une autre de flèches d'arbalète à étrier,
- 6 aymines de farine de froment, 2 pièces de lard salé,
- 1 jarre d'un setier d'huile, 1 saumade de sel,
- 1 aymine de fèves,
- 1 moulin à bras.
NOTE POSTERIEURE : en juillet 1370 ont été livrées 6 cuirasses neuves.
(source: A.D., B.162 et Alart, C.R., D, p.74)
L’église Notre Dame de l’Assomption de Rodès autrefois église Sant Joan, 1er Saint patron de RodèsL’édifice roman orienté est transformé au XVIIe siècle, ce qui peut être expliqué par un changement d’utilisation. Elle est alors dédiée à Nostra Senyora d’Agost (Notre Dame d’Août, fête de l’Assomption de la Vierge). Elle devient alors l’église paroissiale du village à la place de celle de Domanova (XVIe siècle). Le bâtiment est construit directement sur la roche, le chœur est situé à l’Ouest. Il a la forme d’un chevet plat qui va accueillir un retable à la nouvelle mode. L’ancien chœur médiéval devient l’entrée de l’église, elle est surmontée d’un clocher décoré de réalisations en terre cuite. La date de 1637 située dans le chœur de l’église témoigne des remaniements de cette époque.
L’église conserve un patrimoine mobilier constitué essentiellement de retables dont un grand nombre a été remanié au XIXe siècle en profitant de l’investissement financier de grandes familles qui vivaient à Rodès comme les de Candy. Parmi ces retables, celui de la Vierge du début du XVIIe siècle présente un intérêt particulier. Il appartient à la famille des retables à panneaux peints du début du XVIIe siècle, il a récemment bénéficié d’une restauration complète qui permet une meilleure lecture de cette œuvre. Les peintures sont d’une grande qualité d’exécution, le style et les scènes représentées sont très proches d’un retable qui lui est contemporain et qui est aujourd’hui conservé dans l’ermitage de Font Romeu. Ce dernier est un haut lieu de la dévotion mariale en Cerdagne comme Domanova l’est en Conflent. La sculpture est également très fine, la statue de la Vierge à l’Enfant dans la niche centrale du retable est exemplaire à cet égard. Les retables du maître-autel, de saint Charles Borromée et de la Sainte Famille ont connu des modifications au XIXe siècle. Les repeints en faux marbre n’ont pas altéré la typologie de ces retables. Celui du maître-autel est une œuvre composite qui comprend un soubassement en faux marbre. Le retable est du XVIIIe siècle, les statues ne sont pas toutes contemporaines du retable, la polychromie des éléments d’architecture est bien conservée dans les premiers registres du retable. Les deux autres retables appartiennent à la famille des retables qui encadrent des toiles peintes. Une grande au premier registre du retable et une plus petite au niveau du fronton. Celui dédié à la Sainte Famille ne conserve que peu d’éléments du XVIIIe siècle, la toile centrale est du XIXème. Celui dédié à saint Charles Borromée semble avoir conservé ses toiles peintes d’origine. Il a également conservé toute sa structure du XVIIIe siècle et sa dorure. Sur les gradins on remarque un tabernacle du XVIIe siècle, le Christ est entouré des deux anciens protecteurs de l’église, saint Jean l’Evangéliste et Saint Jean Baptiste.
Histoire de clocher:
Le campanile est au sommet et comporte une cloche qui a défrayé la chronique locale : en 1878, le maire découvre que le curé a troué l’escalier du clocher afin d’y passer une corde lui permettant d’annoncer les offices non seulement avec la cloche réservée à cet effet, mais aussi avec celle de l’horloge civile qui s’en trouve déréglée. Il fait enlever les cordes, fait réparer les dégâts et en présente la facture au curé, qui, déjà furieux de ne plus pouvoir annoncer les offices à sa guise, refuse de payer. La guérilla se poursuit avec l’expulsion du couple d’instituteurs en plein milieu de la messe ; à titre de représailles, les habitants n’envoient plus leurs enfants au catéchisme et boycottent la messe !
L’ermitage de DomanovaL’édifice actuel date des XVIIe / XVIIIe siècles, c’est un des plus importants ermitages du Conflent. Il est sous la protection de la Vierge Marie, les aplecs y sont nombreux et en relation avec la vie de la Vierge : le lundi de Pentecôte (l’Esprit Saint descend sur les apôtres et la Vierge Marie), le 8 septembre (jour de la Nativité de la Vierge). La Résurrection du Christ y est fêtée le lundi de Pâques, celui du 29 septembre dédié à l’archange Saint Michel rappelle l’ancien saint titulaire de l’église de Las Croses. L’église était divisée en deux nefs, l’une dédiée à Saint Michel et l’autre à la Vierge. Le retable de l’époque gothique conservé sur le côté de l’actuelle nef nous donne les dimensions approximatives d’une de ces nefs. L’ermitage a été endommagé dans le contexte des guerres franco-espagnoles. Le Père Camos en fait une transcription lyrique en 1657, en relatant l’arrivée de huguenots sur l’ermitage et les blessures qu’ils auraient infligées à l’ermite. Deux toiles peintes récentes racontent l’histoire de l’ermitage, la découverte de la statue et le pillage de l’ermitage. Dès la première moitié du XVIIe siècle, des familles s’investissent afin de réparer l’édifice, c’est à la fin du XVIIe siècle que le chœur aura sa forme actuelle. Un retable à la mode post-tridentine a été réalisé dans les premières années du XVIIIe siècle. Il a été conçu pour accueillir la statue gothique de l’ancien retable qui est présenté sur le côté de la nef. Ce dernier a été considérablement repeint, les scènes évoquent les épisodes de la vie de Marie, la dormition, l’adoration des mages, l’annonciation ainsi que celles directement en relation avec les aplecs comme la Pentecôte. Le retable baroque du maître-autel reprend également quelques-unes de ces scènes. La chapelle latérale à gauche du chœur conserve un retable XIXème dédié à Saint Michel, témoignant ainsi de l’ancienne titulature d’une des nefs de l’ancien édifice. Les peintures murales réalisées au XIXe siècle par Oromi relatent des épisodes importants de la vie de l’ermitage comme la découverte de la statue, présentée comme une des plus anciennes en Conflent, et sa restauration au XIXe siècle. C’est un des ermitages les mieux conservés des comtés nord-catalans. En plus de ces retables, le chœur est clôturé d’une très belle grille en fer forgé du XVIIIe siècle. Domanova conserve également de nombreux éléments relatifs à la dévotion populaire, et abrite une très belle collection d’exvotos peints sur bois, du XVIIe et début XIXe siècle.
Le Canal de Corbère
Le Canal partait du lit de la Têt à Vinça (avant que le barrage ne soit construit à la fin des années 1970) et traversait la Têt par un pont aqueduc ; le pont de Sant Pere alimentait la rive gauche au moulin de Ropidera et enjambait à nouveau la Têt grâce à l’aqueduc dont les vestiges sont toujours visibles à l’entrée des gorges de la Guillera, accroché à la roca Colomera, et traversait le Têt au pont d’en Labau. Le village de Rodès avait son propre canal (confirmé en 1304 par Jaume de Mallorca). Au XIVe siècle il alimentait deux moulins, l’un à blé, l’autre à draps, et servait à irriguer les terres. En 1901 le canal fut couvert à l’intérieur du village pour des raisons de sécurité.
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
Bibliographie
Passarrius Olivier, Aymat Catafau, Michel Martzluff, Archéologie d'une montagne brûlée : Massif de Rodès, Pyrénées-Orientales, Trabucaire Editions, 2009, 504 p. (ISBN 9782849741016)
Liens externes
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