- Collioure
-
Pour le vin, voir collioure (AOC).
Collioure
Partie nord de Collioure
DétailAdministration Pays France Région Languedoc-Roussillon Département Pyrénées-Orientales Arrondissement Céret Canton Côte Vermeille Code commune 66053 Code postal 66190 Maire
Mandat en coursMichel Moly
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Côte Vermeille Démographie Population 2 937 hab. (2008) Densité 226 hab./km² Gentilé Colliourencs, Colliourencques Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 655 m Superficie 13,02 km2 Collioure, en catalan Cotlliure, est une commune française, située au bord de la mer Méditerranée sur la Côte Vermeille, à 20 kilomètres de l’Espagne. Collioure se situe dans le département des Pyrénées-Orientales et dans la région Languedoc-Roussillon.
Ses habitants sont appelés les Colliourencs.
Sommaire
Géographie
Ville touristique du Roussillon située sur la Côte Vermeille, Collioure (en catalan Cotlliure) a pour communes limitrophes : Argelès-sur-Mer, Banyuls-sur-Mer et Port-Vendres. Ancien village de pêcheurs, renommé pour ses anchois, Collioure est également prisée des artistes peintres (Derain, Georges Braque, Othon Friesz, Matisse ...) qui se plaisent à immortaliser son château royal, ses ruelles et son église pittoresque accolée à un clocher bâti sur une ancienne tour de guet médiévale.
Collioure est un port de commerce et une station balnéaire.
Accès
Hydrographie
Géologie
Toponymie
En catalan, le nom de la commune est Cotlliure[réf. nécessaire].
Histoire
Le site de Collioure était déjà occupé par les hommes préhistoriques, si l’on en croit les divers dolmens recensés : près du hameau du Rimbau (assez bien conservé) au col del Molló (ruiné) et sans doute au lieu-dit l’Arqueta.
Moyen Âge
Son château est déjà cité en 673, preuve du rôle stratégique et commercial tenu par la cité à l’époque wisigothique.
Le château et la ville appartiennent ensuite aux comtes de Roussillon, puis aux divers rois qui se succèdent en Roussillon : rois d’Aragon de 1172 à 1276, puis rois de Majorque jusqu’en 1343, avant de revenir aux rois d’Aragon. Sous le règne des rois de Majorque, le château, entièrement renconstruit entre 1242 et 1280 au détriment d’une maison templière qui lui était accolée, devint résidence royale, la ville étant pour sa part le premier port du Roussillon. Le commerce, surtout au temps des rois d’Aragon, y était intense : on exportait notamment des draps, de l’huile et du vin, et l’on importait des épices, des tissus orientaux et d’autres produits exotiques.
Après le mariage des Rois catholiques, Ferdinand V d’Aragon et Isabelle Ire de Castille, Collioure et le Roussillon tout entier passèrent sous la domination de la monarchie espagnole, sans qu’il y ait fusion centralisatrice.
La province fut occupée de 1475 à 1481 par le roi de France Louis XI, qui fit bâtir des fortifications à Collioure, rebaptisée Saint-Michel, fortifications aujourd’hui dissimulées par les constructions postérieures. Son successeur, Charles VIII, rendit le Roussillon à Ferdinand le Catholique, dont le successeur l’empereur Charles Quint renforça les fortifications de la ville. L'Empereur décida la construction du Fort Saint Elme destiné à protéger les ances de Collioure et de Port-Vendres. Ce chateau est l'une des plus importante forteresse de l'Empire en France. Point de vue exceptionnel, c'est aussi un remarquable musée sur la Renaissance avec armes, armures, canons...
Époque moderne
En 1643, la ville fut prise par les armées du très jeune Louis XIV, alors âgé de 5 ans, avant d’être annexée officiellement à la France en 1659 par le traité des Pyrénées. Son rôle stratégique fut redéfini par Vauban, qui voulant en faire une ville de garnison, rasa la vieille ville pour accroître le château, et réaménagea les forts — Saint-Elme et le Mirador (anciennement Fort Saint Thèrése). La population, menacée de déportation à Port-Vendres, obtint de reconstruire la ville à son emplacement actuel. L’église, dotée d’un clocher aménagé dans une ancienne tour de guet de l’époque majorquine, fut consacrée au début du XVIIIe siècle.
Révolution française
Au début de la Révolution (entre 1790 et 1794), Collioure annexe la commune éphémère de Fort-Saint-Elme[1].
En 1793, la ville fut occupée pour les uns, libérée pour les autres, par les troupes espagnoles, et reprise par le général Dugommier en mai 1794 après des combats très durs contre les troupes espagnoles et loyalistes au roi de france (Légopn de la Reine).
Époque contemporaine
En 1822, une partie du territoire de Collioure est détachée pour former, avec une partie de Banyuls-sur-Mer, la nouvelle commune de Port-Vendres[1].
Tout au long du XIXe siècle, on note un important essor économique lié à l’expansion de la pêche succès des anchois de Collioure et à la production viticole. Ce progrès s’essouffle cependant au début du XXe siècle : après un maximum de 3 846 habitants en 1857, on tombe à 2 830 habitants en 1901, soit une perte de 1 000 habitants en une cinquantaine d’années. Le développement de Port-Vendres y est sans doute pour beaucoup.
En 1939, avec la défaite du camp républicain durant la guerre d'Espagne, des centaines de milliers d’Espagnols se réfugient en France : c’est la Retirada. Les Républicains sont parqués dans des camps aux dimensions largement sous-évaluées ; ceux considérés comme les plus dangereux (certains communistes et anarchistes) sont internés au « camp spécial » de Collioure, installé au château et commandé par un ancien légionnaire. Près de 1000 hommes passent par ce camp, comparable à un bagne et où les prisonniers sont traités comme des sous-hommes, avant qu’il ne ferme en décembre 1939 et qu’ils ne soient transférés au camp du Vernet[2].
Culture
Mais, à cette époque, Collioure connaît un tournant essentiel, qui contribuera grandement à son développement touristique. C’est en effet en 1905 qu’Henri Matisse vient peindre à Collioure, où, en compagnie de André Derain, il crée le fauvisme. D’autres peintres suivront, notamment Albert Marquet, Juan Gris, Georges Braque, Picasso, Raoul Dufy, Foujita, Othon Friesz ...
Henri Matisse arrive à Collioure en mai 1905, quelques mois avant que le terme de « fauves » soit lancé par un critique d’art au salon d’automne. L’artiste a quitté Saint-Tropez et Paul Signac, bien décidé à en finir avec le pointillisme. Il invite le jeune André Derain à le rejoindre ; ce fut le départ d’une amitié et d’une collaboration féconde. Pour les deux peintres, l’été 1905 est un moment d’intense ouvrage et ils produisent énormément, en utilisant « les couleurs qui sortent du tube ». Tout dans le village les inspire : le port, le clocher, les toits et les coins des ruelles. Ils ont aussi produit six portraits et autoportraits.
L’hostellerie des Templiers a régalé une foule d’artistes (Picasso, Dufy, Signac, Maillol…). En témoignent les quelque deux mille œuvres d’art offertes aux propriétaires.
Le Chemin du fauvisme relie à travers les rues des reproductions de tableaux placées aux endroits mêmes où les maîtres de ce mouvement (Matisse, Derain) ont placé, jadis, leur chevalet.
-
Paul Signac : Collioure
Héraldique
Les armes de Collioure se blasonnent ainsi : D'azur au château d’or, ouvert et ajouré du champ, maçonné de sable, soutenu d’une mer d'argent ombrée aussi d'azur.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1989 en cours Michel Moly[3] PS conseiller général
président de la Communauté de communes de la Côte Vermeille
vice-président du conseil généralDémographie
La population s’est aujourd’hui stabilisée entre 2 500 et 2 900 habitants permanents. L’été s’y ajoute le flot des dizaines de milliers de touristes qui visitent chaque année cette petite cité méditerranéenne.
Courbe d’évolution démographique de Collioure depuis 1793
Lieux et monuments
Art religieux
L’église Notre-Dame-des-Anges, construite entre 1684 et 1691 dans un style gothique méridional. Elle est, avec son célèbre clocher, pratiquement entourée par la mer sur ses trois côtés.
Au départ, le clocher est un ancien phare médiéval, annonçant la position du port de Collioure par des fumées le jour et par des feux la nuit. À la fin du XVIIe siècle, l’église médiévale sur les hauteurs de Collioure fut rasée sur l’ordre de Vauban. Les consuls de Collioure obtinrent tout de même de Vauban l’autorisation de construire une nouvelle église sur les récifs qui ferment la passe. Cette église s’appuie alors contre le phare. Entre-temps, Vauban ne veut plus de port à Collioure, il préfère la baie en eau profonde de Port-Vendres. Du fait, Collioure n’a plus besoin d’un phare. Il devient dès lors le clocher de l’église. Mais, ce n’est que 100 ans plus tard, vers 1809, qu’une décision municipale est prise pour le couvrir d’une coupole en s’inspirant d’un modèle originaire de Toscane.
L’intérieur possède une collection de neuf retables sculptés en bois dorés. Le retable du maître-autel a été réalisé par Joseph Sunyer en 1698. Il prend la forme d’un grand triptyque de trois étages occupant tout l’arrière-chœur. Au centre figurent la Vierge de l’Assomption et au sommet le Père Éternel entre la Justice et la Charité. À gauche du chœur, un autre retable de Joseph Sunyer évoque le Saint-Sacrement.
Faisant l’objet de plusieurs restaurations extérieures et intérieure, l’église a vu son ancienne sacristie réhabilitée, pour accueillir le trésor. Ainsi sont visibles un meuble-vestiaire d’époque Louis XIII, des peintures du XVe siècle, un reliquaire du XVIe siècle, une Vierge du XVIIe siècle.
- L'ancien couvent des Dominicains
Article détaillé : Couvent des dominicains de Collioure.- Chapelle Saint-Vincent. Construite en 1701 l’arrivée des nouvelles reliques de saint Vincent, la chapelle était située à l’origine sur un îlot rocheux, avant que celui-ci ne soit relié à la terre ferme par une digue en 1876.
- L’ermitage de Notre-Dame-de-Consolation, attenant à une chapelle ; religieux d’abord, laïc après la révolution.
Architecture militaire
- Jusqu’à la fin du royaume de Majorque, en 1344, le château Royal de Collioure servit de fastueuse résidence d’été aux rois de Majorque et à leur cour
- Fort Saint-Elme
- Tour de Madeloc
Architecture civile
- Jardin Gaston Pams
- Musée d’Art moderne de Collioure dit « Musée Peské »
Vie locale
Éducation
Santé
Fêtes
Chaque année, les fêtes de la Saint Vincent se déroulent dans les rues de Collioure, du 14 au 18 août.
Historiquement, la procession sur mer du 16 août constituait l’événement majeur des fêtes. La première eut lieu le 16 août 1701, afin de célébrer l’arrivée dans la ville des reliques de Saint Vincent. Cette célébration eut alors lieu chaque année jusqu’à l’instauration de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905. Depuis 2001 (à l’occasion du tricentenaire des fêtes), la procession sur mer a lieu à nouveau ; un feu d’artifice est tiré à l’occasion.
La ville est membre du l’Union des villes taurines françaises.
Sport
Personnalités liées à la commune
- Le poète espagnol Antonio Machado, qui y mourut et dont la mémoire est toujours entretenue et célébrée[6].
- Les peintres Henri Matisse, André Derain et leurs amis y créèrent le fauvisme durant l’été 1905; un parcours dans la ville permet de retrouver les lieux où leurs oeuvres ont été réalisées[7].
- Pablo Picasso, qui séjourna ponctuellement à Collioure de 1950 à 1952 à la Miranda.
- Autres peintres reconnus ayant résidé et travaillé à Collioure durant le XXe siècle : Albert Marquet, Juan Gris, Raoul Dufy, Georges Braque, Willy Mucha, Henri Martin, Édouard Pignon.
- De 1953 à 1957, Salvador Dali participe régulièrement aux fêtes de la ville.
- Dans les années 1950, l’écrivain Patrick O'Brian (auteur du roman De l'autre côté du monde dont est inspiré le film Master and commander : De l’autre côté du monde habite à Collioure avec sa femme Mary, où il cultive la vigne. Décédé en 2000, sa tombe est au cimetière du village.
- François Beaudire, baron Berge (né à Collioure le 11 mars 1779, mort à Paris le 11 mai 1832), fut un général de Napoléon 1er.
- René Llense, né en 1913 à Collioure, ancien gardien de but de l’équipe de France de football.
- Jep Desclaux, joueur français de rugby à XV et de rugby à XIII, né le 1er février 1912 à Collioure.
- Charles Naudin, botaniste qui fit découvrir à la France le Cocotier du Chili.
- Jacques Parizeau, ancien Premier ministre du Québec, possède un vignoble dans la commune.
- Jordi Barre, chanteur et poète catalan, a dédié à la commune une de ses chansons « Cotlliure serà sempre Cotlliure » (Collioure sera toujours Collioure).
Jumelage
Images
-
Buste de François Baudire baron Berge
Bibliographie
- Certain, R., Le complexe conventuel des Dominicains de Collioure, Master 2 Histoire de l'Art, sous dir. J.-P. Caillet, Paris Ouest Nanterre La Défense, 2009.
- Cortade, E., Le monastère des Dominicains de Collioure, 1290-1791, n°122, Conflent, 1983.
- Mallet, G., Les cloîtres démontés de Perpignan et du Roussillon (XIIè-XIVè siècle), coll. "Perpignan, Archives, Histoires", VI, Perpignan, 2000.
- Rohault de Fleury, G., Gallia Dominica, les couvents de saint Dominique au Moyen Age, Paris, 1903.
Notes et références
- notice communale de Collioure sur la base de données Cassini, consultée le 24 juillet 2010 Ehess,
- Collioure, prélude à l’infamie », À contretemps : bulletin de critique bibliographique, octobre 2005, consulté le 23 novembre 2010 Monica Gruszka, «
- Liste des maires élus en 2008, consultée le 22 juillet 2010 Préfecture des Pyrénées-Orientales,
- www.insee.fr
- Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010 Insee,
- Fondation Machado
- Chemin du Fauvisme
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des communes des Pyrénées-Orientales
- Fort Saint-Elme
- Tour Madeloc
- Civet de langouste
- Les fameux anchois
Liens externes
Catégories :- Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
- Commune des Pyrénées-Orientales
- Place forte
- Chantier de Vauban
- Arrondissement de Céret
- Massif des Albères
Wikimedia Foundation. 2010.