- Philibert Jean-Baptiste Curial
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Philibert Jean-Baptiste Curial Naissance 21 avril 1774
Saint-Pierre-d'AlbignyDécès 30 mai 1829 (à 57 ans)
ParisOrigine États de Savoie
Allégeance République française
Empire français
Royaume de France
Empire français (Cent-Jours)
Royaume de France
Arme Infanterie Grade Général de division Années de service 1792 - 1825 Conflits Guerres révolutionnaires
Guerres napoléoniennes
Campagne d'Espagne (1823)Distinctions Comte de l'Empire
Légion d'honneur
(Grand-croix)
Ordre de la Réunion
(Grand-croix)
Ordre de Saint-Louis
(Commandeur)Autres fonctions Pair de France Famille Gendre de Jacques Claude Beugnot modifier Philibert-Jean-Baptiste François Joseph, comte Curial (21 avril 1774 à Saint-Pierre-d'Albigny en Savoie - 30 mai 1829 à Paris) est un général français de l'armée de Napoléon.
Sommaire
Biographie
Guerres révolutionnaires et napoléoniennes
Lorsque les Français eurent envahi sa patrie, en 1792, le jeune Curial embrassa la carrière militaire. Il fit ses premières armes dans la légion des Allobroges, avec le grade de capitaine. Il fut envoyé, par la Convention, dans le Midi sous le commandement du général Carteaux, pour poursuivre les insurgés fédéralistes de cette contrée. Il rejoignit ensuite l'armée d'Italie, et de là, il passa en Égypte, assista à presque tous les combats que les armées françaises livrèrent dans cette contrée, et fut promu successivement au grade de chef de bataillon en 1799.
Nommé colonel du 88e régiment d'infanterie le 12 frimaire an XII, il reçut la décoration de la Légion d'honneur le 19 du même mois, celle d'officier le 25 prairial suivant, et combattit avec distinction à Austerlitz. Sa conduite pendant cette grande bataille lui valut la croix de commandant de la Légion d'honneur, qu'il reçut le 4 nivôse an XIII, et le grade de colonel-major du 2e régiment de chasseurs-à-pied de la Garde impériale.
Curial se fit particulièrement remarquer à Eylau, signala de nouveau son courage à Friedland, fut élevé au grade de général de brigade, et obtint le titre de baron de l'Empire en 1808. Ce fut lui qui décida du succès de la bataille d'Essling, en enlevant le village de ce nom qui avait résisté à sept attaques consécutives. Ce fait d'armes lui valut le grade de général de division, que l'Empereur lui conféra le 5 juin 1809.
De retour à Paris, le général Curial épousa la fille du comte Beugnot, conseiller d'État.
Il fit la campagne de Russie (1812) à la tête des Chasseurs de la Garde, et y déploya beaucoup de courage. Après avoir échappé aux désastres de cette expédition, il fut chargé par l'Empereur, en 1813, d'organiser douze nouveaux bataillons de la Jeune Garde, dont le commandement lui fut confié. Il conduisit ces troupes en Saxe (1813), participe, le 16 octobre, à la bataille de Wachau, où il s'empara de la position de Dolitz, culbuta l'ennemi dans la rivière de la Pleiss, et lui enleva un grand nombre de combattants, parmi lesquels se trouvait le général autrichien Merfeldt.
Le 30 du même mois, il contribua puissamment à repousser les efforts des Austro-Bavarois qui voulaient couper la retraite de l'armée française à Hanau. Il obtint, en récompense des éminents services qu'il avait rendus dans cette circonstance, la grand-croix de l'Ordre de la Réunion.
Curial prit part à tous les combats de la campagne de France (1814), et se distingua particulièrement aux batailles de Vauchamps, de Craonne sous l'Empereur, et de Paris sous Mortier.
L'Empereur le créa comte de l'Empire, le 22 mars 1814.
Restauration
Le général Curial ayant été un des premiers officiers généraux qui donnèrent leur adhésion aux actes du Sénat conservateur et firent leur soumission à Louis XVIII, le roi le créa chevalier de Saint-Louis (2 juin), Pair de France (4 juin), et grand officier de la Légion d'honneur et commandant de la 19e division militaire (14 juillet), au même moment où son beau-père, le comte Beugnot, était nommé directeur de la police. Devenu Grand-croix du même ordre, le 14 février 1815, il fut créé gentilhomme de la chambre du roi.
À son retour de l'île d'Elbe, Napoléon ne le traita pas avec autant de faveur. Le général Curial perdit le commandement des chasseurs de la garde, qui fut confié au général Morand et reçut l'ordre de se rendre à Lyon, pour y employer dans son grade à l'armée des Alpes sous les ordres du maréchal Suchet. L'Empereur ne l'appela point à la Chambre des pairs qu'il venait de créer.
Néanmoins, au second retour du roi, le comte Curial retrouva toutes ses dignités civiles et militaires. Employé dans l'armée comme inspecteur général d'infanterie, il reprit son siège au Palais du Luxembourg, où il vota pour la déportation dans le procès du maréchal Ney.
Curial commanda, en 1823, la 5e division qui fut employée dans la Catalogne, sous les ordres du maréchal Moncey : il se distingua le 9 juillet à l'attaque de Molins de Rei sous Barcelone, et repoussa plusieurs fois la garnison de cette ville dans les différentes sorties qu'elle fit pendant la campagne.
Sa faveur augmentant de plus en plus, il fut nommé commandeur de Saint-Louis (20 août 1823), premier chambellan et grand maître de la garde-robe du roi. Ce fut en cette qualité qu'il assista, le 29 mai 1825, au sacre de Charles X. Pendant le voyage de Reims, il fit une chute grave. Depuis cette époque sa santé s'altéra chaque jour davantage, et il se vit bientôt forcé par la maladie de renoncer à la vie active pour vivre dans la retraite la plus absolue.
Alors la révolution commençait à se montrer ouvertement : la France s'apprêtait au grand jour à secouer le trône des Bourbons et chaque parti combinait ses moyens d'attaque ou de défense. Dans le camp royaliste, on convint éventuellement de confier au maréchal Marmont le commandement général de la ville de Paris. Ce choix, blâmé par plusieurs hauts personnages, ne trouva pas grâce devant Curial : attaché de cœur à Charles X, le premier chambellan, avant de se retirer de la lutte, se fit transporter chez le roi et lui dit ces dernières paroles :
« Je viens prendre congé du roi et de la vie ; la brièveté des jours qui me restent à vivre me dispense de toute autre pensée que l'attachement personnel et profond que j'ai pour Votre Majesté. Permettez un dernier conseil à mon affection. Une conspiration étendue, active, infatigable, sape votre trône ; si elle éclate et que le gouvernement soit forcé d'employer les armes pour défendre la couronne, n'ayez pas une grande confiance dans Marmont, il a trop à racheter du parti révolutionnaire, et les chefs de faction ont su lui lier les mains[1]. »
Curial n'eut pas le temps de voir sombrer la monarchie bourbonienne : il mourut à Paris le 29 mai 1829.
Son nom est gravé sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté Est.
États de service
- Alpes, Pyrénées, Suisse, Égypte,
- Bataille d'Iéna
- Bataille d'Eylau
- Espagne, Autriche
- Bataille d'Essling
- Bataille de Wagram
- Russie
- Cent-Jours
Autres foncions
- Membre de la Chambre des pairs (4 juin 1814, comte-pair le 31 août 1817, lettres patentes du 20 décembre 1817, sans majorat) ;
- gentilhomme de la chambre du roi (1814) ;
- Premier chambellan et grand maître de la garde-robe du roi (1823).
Hommage
- Le nom de CURIAL est gravé au côté Est (17e colonne) de l’Arc de Triomphe de l’Etoile, à Paris.
- On a donné son nom à l'ancienne caserne du centre de Chambéry, transformée en centre culturel, administratif et commercial, sous le nom de Carré Curial.
- On a donné son nom à une rue dans le 19e arrondissement de Paris.
Titres
- Baron Curial et de l'Empire (décret du 19 mars 1808, lettres patentes de mai 1808 (Bayonne)) ;
- Comte Curial et de l'Empire (décret du 29 novembre 1813, lettres patentes de 22 mars 1814 (Les Tuileries)) ;
Décorations
- Légion d'honneur[2] :
- Grand-croix de l'Ordre de la Réunion (1813) ;
- Chevalier du Saint-Esprit (3 juin 1827) ;
- Ordre royal et militaire de Saint-Louis :
Armoiries
Figure Blasonnement Armes du baron Curial et de l'Empire D'or à deux lances en sautoir d'argent en abîme, chargées d'un bouclier de sable bordé d'argent portant pour emblème un foudre or et argent accompagnées de quatre étoiles d'argent; au canton dextre tête de borée au naturel soufflant d'argent, au sénestre quartier de baron sorti de l'armée; en pointe crocodile au naturel contourné, soutenu d'une rivière d'azur, et enchainé au bouclier par une chaine de sable.[3],[4],[5]
Armes du comte Curial et de l'Empire D'or au bouclier de sable à l'orle d'argent, posé en abîme, chargé d'un foudre d'or et d'argent, traversé de deux lances, en sautoir, aussi d'argent, accompagné de quatre étoiles du même, posées en orle, adextré d'une tête de Borée au naturel, soufflant d'argent, et soutenu d'une rivière d'azur sommée d'un crocodile au naturel, contourné et enchainé au bouclier par une chaine de sable ; franc-quartier des comtes tirés de l'armée, brochant au neuvième de l'écu.[3]
Armes du comte Curial, pair héréditaire, D’or au bouclier de sable, orlé d’argent, chargé d’un foudre d’or et d’argent, traversé par deux lances passées en sautoir d’argent, accompagné de quatre étoiles du même en orle; ledit bouclier adextré en chef d’une tête de Borée au naturel soufflant d’argent et soutenu d’une rivière d’azur, avec un crocodile au naturel contourné enchaîné au bouclier par une chaîne de sable.[6]
Vie familiale
Fils de François Joseph Curial (1740 - Saint-Pierre-d'Albigny (Savoie) ✝ 28 janvier 1801 - Saint-Pierre-d'Albigny), juge au tribunal civil du Mont-Blanc, député du Mont-Blanc au Conseil des Anciens, et de Marie Domenget, Philibert épousa, le 14 mars 1808 à Paris, Clémentine Marie Amélie (5 mai 1788 - Bar-sur-Aube ✝ 14 juin 1840 - Montpellier), fille de Jacques Claude, comte Beugnot, conseiller d'État.
Ensemble, ils eurent :
- Napoléon Joseph (9 janvier 1809 - Paris ✝ 23 septembre 1861 - Paris), 2e comte Curial (1829), officier de cavalerie, conseiller général de l'Orne, pair de France (1835), maire d'Alençon, député de l'Orne, sénateur (1852), marié, le 26 mars 1832 avec Louise Félicie Gérard ( ✝ 13 septembre 1869 - Alençon), dont :
- Henri Napoléon Claude Philibert (14 octobre 1835 ✝ 1904), 3e comte Curial (1861), zouave pontifical (1860-1861), marié avec Gabrielle Delahaye, dont 2 fils ;
- Marie Clémentine (1812 ✝ 7 avril 1889 - Compiègne), mariée avec Louis Gabriel Le Duc, marquis de Saint-Clou ;
- Adolphe Philibert (juin 1814 ✝ 12 décembre 1873), dit le vicomte Curial, marié, le 20 février 1841, avec Marie Françoise Le Pileur de Brévannes (1821-1871), dont :
La descendance de Philibert Jean-Baptiste Curial compte parmi les familles subsistantes de la noblesse d'Empire.
Annexes
Bibliographie
- Galerie historique des contemporains : ou nouvelle Biographie, Wahlen, 1818, 446 p. [lire en ligne] ;
- François-Xavier Feller, Dictionnaire historique : ou, Biographie universelle des hommes qui se sont fait un nom par leur génie, leurs talents, leurs vertus, leurs erreurs ou leurs crimes, depuis le commencement du monde jusqu'à nos jours, E. Houdaille, 1836, 8e éd. [lire en ligne] ;
- A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion d'honneur : biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, 1844 [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)] ;
- Biographie universelle, ancienne et moderne... : Ouvrage redigé par plus de 300 Collaborateurs, nouvelle édition, revue, corrigée et considerablement augmentée, vol. 5-6, 1847 [lire en ligne] ;
- « Philibert Jean-Baptiste Curial », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition] ;
- Joseph François Michaud et Louis Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne : ou, Histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 9, A. T. Desplaces, 1855 [lire en ligne] ;
- Jules Philippe, Les gloires de la Savoie, J.-B. Clarey, 1863, 313 p. [lire en ligne] ;
- « Philibert Jean-Baptiste Curial » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] ;
- Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. Bouquins - ISBN 2-221-05858-5, 1995, par André Palluel-Guillard, Alfred Fierro et Jean Tulard.
- Mémoires du Général Joseph de Puniet de Monfort Soumission de l'armée des Alpes
Notes et références
- Alphonse de Lamartine, Histoire de la Restauration en huit volumes (1851)
- Notice no LH/641/50, sur la base Léonore, ministère de la Culture
- PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, 1861, 1171 p. [lire en ligne (page consultée le 16 nov. 2009)], et ses Compléments sur www.euraldic.com
- Source : www.heraldique-europeenne.org
- Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
Voir aussi
Articles connexes
- Histoire de la Savoie de 1792 à 1815 ;
- 88e régiment d'infanterie de ligne ;
- Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire ;
- Garde impériale durant la campagne de Russie ;
- Ordre de bataille français lors de la bataille de Leipzig ;
- Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile ;
- Liste des membres de la noblesse d'Empire ;
- Familles subsistantes de la noblesse d'Empire ;
- Armorial des barons de l'Empire ;
Liens externes
- Histoire du Consulat et du Premier Empire, site de Robert Ouvrard ;
- Notice no LH/641/50, sur la base Léonore, ministère de la Culture ;
- Philibert Curial sur roglo.eu ;
- BB/29/966 page 29., Titre de baron, accordé par décret du 19 mars 1808, à Philibert, Jean-Baptiste, François, Joseph Curial. Bayonne (mai 1808). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, site du Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 26 mai 2011 ;
- BB/29/969 page 233., Titre de comte, accordé par décret du 29 novembre 1813, à Philibert, Jean-Baptiste, François, Joseph Curial. Les Tuileries (22 mars 1814). sur chan.archivesnationales.culture.gouv.fr, site du Centre historique des Archives nationales (France). Consulté le 26 mai 2011 ;
Catégories :- Naissance en 1774
- Naissance dans le duché de Savoie
- Personnalité de la Savoie
- Général du Premier Empire
- Baron de l'Empire
- Comte de l'Empire
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Grand-croix de l'ordre de la Réunion
- Commandeur de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Pair de France sous la Restauration
- Décès en 1829
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
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