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Marthon
Le bourg et l'église Saint-Martin vus depuis le donjonAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Arrondissement Angoulême Canton Montbron Code commune 16211 Code postal 16380 Maire
Mandat en coursPatrick Borie
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes Seuil Charente-Périgord Démographie Population 597 hab. (2007) Densité 47 hab./km² Gentilé Marthonnais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 91 m — maxi. 195[1] m Superficie 12,82 km2 Marthon (Marton en limousin, dialecte occitan) est une commune française située dans le département de la Charente et la région Poitou-Charentes.
Sommaire
Géographie
Localisation et accès
Le bourg de Marthon est situé à 8 km au sud-ouest de Montbron et 23 km au sud-est d'Angoulême, dans la vallée du Bandiat.
Marthon est aussi à 15 km au sud-est de La Rochefoucauld, 19 km au nord-ouest de Villebois-Lavalette et 19 km au nord-est de Nontron[2].
Deux voies principales se croisent dans le bourg de Marthon : la route d'Angoulême à Nontron (D4 de Garat à Souffrignac), et la D16 de Confolens à Montmoreau qui parcourt toute la commune du nord au sud.
Hameaux et lieux-dits
Les principaux hameaux de la commune sont : Saint-Sauveur, dans le nord de la commune, autrefois siège d'une petite paroisse, réunie à Marthon au XVIIIe siècle ; Chez-Trappe, sur la route de Montbron ; les Métairies ; Le Maine, Le Petit-Breuil et Le Grand-Breuil, dans le sud de la commune, etc.
Communes limitrophes
Géologie et relief
Le terrain communal est calcaire et date du Jurassique moyen (Bajocien, Bathonien et Callovien). Les flancs de la vallée du Bandiat sont recouverts par endroits par des colluvions, sables argileux, ainsi que les plateaux au nord de la commune, tandis que le fond est occupé par des alluvions (sable et galets) datant du quaternaire (Pléistocène). Quelques failles est-ouest fissurent localement ces plateaux karstiques[3],[4],[5].
Hydrographie
Le centre de la commune de Marthon est occupé par la vallée du Bandiat. Au nord et au sud, la vallée est dominée par de hauts plateaux boisés, principalement au nord, où l'on cultive essentiellement des céréales.
Le bourg est situé sur la rive gauche du Bandiat.
Histoire
Les seigneurs avant la Révolution
La châtellenie de Marthon est, jusqu'à la Révolution, l'une des plus importantes de l'Angoumois. Sa juridiction s'étend sur quatorze paroisses et ses seigneurs ont droit de haute, moyenne et basse justice dans toute l'étendue de la châtellenie. La situation de Marthon, aux confins de l'Angoumois et du Périgord, en fait une possession importante pour ses seigneurs qui, de là, peuvent surveiller toute la vallée du Bandiat.
Le témoin de cette ancienne splendeur est le vieux donjon, à moitié démantelé, qui domine le bourg[6].
Le plus ancien seigneur que l'on connaisse est Hugues de Marthon, fils de Robert de Montbron, lui-même petit-fils d'Hugues III de Lusignan, qui meurt dans les premières années du XIIe siècle. Il laisse trois enfants, dont l'aîné, Robert de Marthon, lui succède dans la baronnie. Ce dernier est un grand bienfaiteur de l'Église, faisant notamment d'importantes donations à l'Abbaye Notre-Dame de Grosbot et à l'Abbaye Notre-Dame de La Couronne.
Robert de Marthon s'est marié avec Emma de La Rochefoucauld, fille d'Adémar et héritière de Gui III de La Rochefoucauld. Après lui, la baronnie de Marthon passe aux mains de la famille de La Rochefoucauld, par Guy, fils d'Emma de La Rochefoucauld et Robert de Marthon. Gui a relevé le nom de La Rochefoucauld. Il apparaît dans la généalogie comme Gui IV de la Rochefoucauld, seigneur de La Rochefoucauld, Verteuil, Marthon et Blanzac[7].
Pendant la guerre de Cent Ans, les seigneurs de Marthon restent fidèles aux rois de France, en défendant vaillamment leur cause. Aussi, dans la nuit du 5 au 6 mai 1347, les Anglais mettent le feu au château de Marthon et ravagent toute la châtellenie. Plus tard, lors des démêlés du roi Louis XI avec son frère Charles, duc de Guyenne, l'armée royale trouve, dans le château de Marthon, un appui solide.
Jusqu'au XVIe siècle, la baronnie de Marthon appartient aux aînés de la famille de La Rochefoucauld. Mais en 1521 ou 1522, François Ier de La Rochefoucauld et sa femme, Louise de Crussol, abandonnent Marthon à leur fils cadet, Hubert de La Rochefoucauld qui sera le plus remarquable des seigneurs de Marthon ; il entre d'abord dans l'Ordre de Malte, qu'il quitte en 1559, pour venir se fixer à Marthon.
Lorsqu'éclatent les guerres de religion, alors même que son neveu, François III de La Rochefoucauld, entraîne la plus grande partie de la noblesse angoumoisine dans le parti de la Réforme, le seigneur de Marthon reste fidèle à la foi de ses pères, et se met à la tête des troupes catholiques.
N'ayant pu reprendre aux protestants la ville d'Angoulême, il s'empare du château de Vouzan, dont le seigneur se trouve à Orléans, dans les rangs de l'armée protestante de son neveu, et le saccage, ainsi que ceux de Sers et Nanteuil.
Il vient alors assiéger Cognac, et , ne réussissant pas à reprendre cette place aux protestants, il se dirige vers Châteauneuf, dont il s'empare et où il se fortifie solidement.
Lorsque la paix est signée, le baron Hubert se retire à Marthon, où il meurt en 1566, sans laisser d'enfant.
Après sa mort, la baronnie de Marthon est partagée entre différents membres de la famille de La Rochefoucauld, et recouvre son unité seulement vers le milieu du XVIIe siècle, avec François de Roye, arrière-petit-neveu du baron Hubert.
Le 4 février 1712, ses héritiers vendent la baronnie de Marthon à Étienne Chérade, comte de Montbron. Ses descendants seront dépossédés à la Révolution.
Les fiefs de Marthon
La paroisse de Marthon possédait plusieurs autres fiefs, dont les principaux étaient ceux de La Couronne[8] et de Limérac[9].
Le logis de La Couronne dépend de la baronnie de Marthon, « au devoir d'une paire d'éperons dorés, à nuance de seigneur et de vassal ». Dans le principe, ce domaine appartient aux moines de l'abbaye de La Couronne ; il faisait probablement partie des donations faites par Tobert de Marthon à cette abbaye. Par la suite, cette terre est arrentée par les moines à diverses personnes.
Vers la fin de la guerre de Cent ans, le domaine est à peu près complètement ruiné. Le 8 mars 1449, il est acquis par Bertrand Farinard, capitaine du château et de la ville de Marthon. Ses héritiers le conservent jusqu'en 1564 où par mariage, Mathieu de Chambes, seigneur de Vilhonneur, acquiert ce fief. Cette famille le gardera jusqu'à la fin du XVIIe siècle.
À partir de cette époque, le domaine de La Couronne change fréquemment de propriétaire.
Le fief de Limérac relève de l'évêché d'Angoulême. Au XIIIe siècle, ce fief appartient à la famille Amigon, d'où il passe dans la famille Vigier.
En 1541, le seigneur de Limérac est Vincent Hastelet, écuyer, maître de forges de Planchemesnier et, en 1554, ce fief est légué par Jean Hélie de Colonges à sa sœur Marguerite, qui a épousé Jacques de Devezeau, seigneur de Rancogne.
Le 1er avril 1585, ce dernier vend Limérac à Jean Béchade, juge assesseur de Marthon, dont le fils Étienne n'a pas d'enfant ; Limérac passe donc à Jacques de Fornel, mari d'Anne de Villars[10].
Administration
Créée sous le nom de Marton en 1793 et chef-lieu de canton, la commune devient Marthon dans le canton de Montbron en 1801.
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1995 en cours (réélu en mars 2008) Patrick Borie SE Retraité SNCF Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants depuis 1793 est connue à travers les recensements de la population effectués à Marthon depuis cette date :
Pyramide des âges
Remarques
Marthon fait preuve d'une grande stabilité démographique.
Économie
Commerces
Marthon offre de nombreux commerces de proximité.
Équipements, services et vie locale
Enseignement
Marthon a une école primaire publique[16].
Lieux et monuments
Patrimoine civil
Donjon
Vestiges du donjon de Marthon des XIIe et XIIIe siècles, inscrit aux monuments historiques depuis 1928[6].
Article détaillé : Donjon de Marthon.Château neuf
Château neuf, datant de la Renaissance, fortement remanié au début du XXe siècle.
Château du Colombier
Situé à l'ouest de la commune, ce château a été transformé en hôtel.
Patrimoine religieux
Église Saint-Martin
L'église Saint-Martin, romane, date du XIIe siècle ; c'est l'église paroissiale[17] également inscrite depuis le 15 mai 1925[18].
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enfeu près de l'entrée
Ancien prieuré de Saint-Sauveur
Prieuré Saint-Sulpice-de-Saint-Sauveur, au lieu-dit Saint-Sauveur ; vestiges de l'église des XIe et XIIe siècles, vicairie bénédictine perpétuelle de l'Abbaye Saint-Florent de Saumur[17] ; inscrit depuis le 20 mars 1978[19].
Chapelle-porte
En contrebas du donjon, la chapelle-porte Saint-Jean l'Évangéliste, d'architecture romane, permettait d'accéder au château. C'est aussi un logis.
Personnalités liées à la commune
- Maurice Raynaud (1860-1927), homme politique français, député et ministre, est né à Marthon.
Galerie
Notes et références
- Marthon sur le site de l'Institut géographique national (archive)
- Distances orthodromiques prises sous ACME Mapper
- Visualisateur Infoterre, site du BRGM
- BRGM sous Géoportail Carte du
- BRGM, « Notice de la feuille de Montbron » sur Infoterre, 1986. Consulté le 12 novembre 2011 [PDF]
- Vestiges du donjon de Marthon, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- ISBN 2-9526830-2-6 Marie Vallée - La Rochefoucauld. Un château, une famille - Château de La Rochefoucauld -
- La Couronne, Marthon sur Géoportail.
- Limérac, Marthon sur Géoportail.
- Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, vol. I : Arrondissement d'Angoulême, Martin-Buchey, Châteauneuf, 1914 (réimpr. Éd. de la Tour Gile, 1996), 672 p. (ISBN 2-878022-6-88)
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 31 juillet 2010
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Evolution et structure de la population à Marthon en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Résultats du recensement de la population de la Charente en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 31 juillet 2010
- Académie de la Charente
- Site Internet de Marthon
- Église de Marthon, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Prieuré Saint-Sulpice-de-Saint-Sauveur, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune de la Charente
- Ancien chef-lieu de canton de la Charente
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