- Louis Marie Joseph de Brigode
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Louis Marie Joseph de Brigode Naissance 24 octobre 1776
LilleDécès 22 septembre 1827 (à 51 ans)
Bourbonne-les-BainsNationalité française Profession homme politique français Autres activités Conseiller général du Nord
maire de Lille
Pair de FranceConjoint Émilie Pellapra Famille Frère cadet de Romain-Joseph de Brigode Louis Marie Joseph de Brigode, né le 24 octobre 1776 à Lille et décédé à Bourbonne-les-Bains le 22 septembre 1827, fut un homme politique français sous le Premier Empire et la seconde Restauration du trône des Bourbons.
Sommaire
Biographie
Issu d'une ancienne famille distinguée de la Flandre française, Louis-Marie naquit le 24 octobre 1776 (baptisé à l'église Saint Étienne) à Lille. Il était le plus jeune des frères de Romain-Joseph de Brigode-Kemlandt (1775-1854), baron d'Empire et de Pierre-François-Robert-Désiré de Brigode-Kemlandt (1773-1849). Il échappa aux proscriptions révolutionnaires.
Apprenti à la Loge des Amis Réunis en 1800, il commença sa carrière politique en 1801, par les fonctions de conseiller général du Nord.
En 1802, le Premier Consul, de passage à Lille le nomme maire de Lille (arrêté du 14 vendémiaire an XII).
Lors de la formation de la maison civile de Napoléon, il fut compris au nombre de ses chambellans, et fut désigné en 1804 parmi les commissaires chargés d'aller chercher le pape Pie VII et d'accompagner Sa Sainteté à Paris à l'occasion du sacre de l'Empereur. Il fut de service auprès du Saint-Père, pendant son séjour, et, avec Monsieur Durosnel, écuyer de l'Empereur, fit également le voyage de retour à Rome.
1809 sera pour lui l'année des honneurs : Chevalier de l'Empire en janvier 1809, il fut fait Comte de l'Empire, sous majorat, en août et sera également le commandant (nominal) en Chef de la Garde d'honneur de Lille.
Nommé le 1er janvier 1811, président du collège électoral de l'arrondissement de Lille, il fut présenté, le 24 février, en cette qualité à l'Empereur ; et après avoir exprimé la reconnaissance des habitants , il ajouta :
« Cet hommage, Sire, nous ne l'adressons pas au prince victorieux, ni au dominateur des nations; mais au protecteur des arts, à celui qui anime notre industrie, qui embellit nos villes, et fait fleurir nos campagnes ; et c'est sous son heureuse influence que nous jouissons aussi, pour les générations futures, des gages de bonheur que leur promet votre heureux hyménée »
Le 17 janvier 1813, M. de Brigode, en sa qualité de maire de Lille, et accompagné du conseil municipal, offrit à l'Empereur cinquante cavaliers, armés et équipés, en lui disant :
De 1811 à 1812, il tint en Espagne un détachement de la maison de l'Empereur (écuyers, brigades de chevaux, bêtes de somme, etc...), accomplissant son service auprès de l'Empereur, sans abandonner ses fonctions de maire.
« Lorsque nous avons appris les désastres causés dans vos armées par la rigueur des saisons, nous avons éprouvé le besoin d'offrir à V.M. nos bras et notre fortune, pour réparer des pertes imprévues : mais aujourd'hui que la trahison augmente ces désastres, l'indignation succède à la douleur ; le sentiment de l'honneur national reçoit une nouvelle force, et l'amour de la patrie et du souverain prend un nouvel essor. Les habitants de Lille n'ont jamais eu besoin d'exemple quand ils pouvaient montrer à Votre Majesté combien leur dévouement est sans bornes pour sa personne sacrée. »
Il est commandeur de la Légion d'honneur depuis le 23 mars 1814 lorsque, le Sénat conservateur déclare la déchéance de Buonaparte en avril 1814. Brigode, dégagé de son serment par l'abdication de Fontainebleau, jura fidélité aux Bourbons.
Le 22 mars, il reçut Sa Majesté Louis XVIII, accompagné de ses fidèles, Maréchaux et Ministres, dans sa résidence lors de son passage dans sa ville alors qu'elle se rendait à Gand. Brigode se retira des fonctions publiques pendant l'absence du monarque. Démissionnaire lors des Cent-Jours, il s'éloigna de Lille et de l'activité politique, mais il fut réintégré par l'ordonnance du 7 juillet 1815 et continua à remplir les fonctions de maire avec autant de sagesse que de modération. Il fut créé président du collège électoral de l'arrondissement de Lille le 26 du même mois.
Nommé Pair de France le 17 août 1815, il donna sa démission de maire dans le courant de janvier 1816.
Dans le cours de sa longue et honorable administration comme maire d'une des principales villes de France, il a eu souvent occasion de manifester son dévouement pour la chose publique et pour le chef de l'état. Il donna au trône légitime des preuves non moins équivoques de sa fidélité et de la droiture de ses sentiments, en cessant, notamment, ses fonctions de maire de Lille lors de l'« usurpation » de Buonaparte. À une époque où le chaos politique exacerbe les passions, des placards apparaissaient déjà sur les murs de la ville de Lille : « De Brigode-Kenlan, Chambellan du Tyran, prends tes guêtres et va-t-en. »
Il se distingua à la chambre haute par le calme et la prudence de ses opinions.
Dans le procès du Maréchal Ney, il fut l'un des cinq membres de la chambre des pairs (le comte de Nicolaï, le marquis d'Aligre, le comte de Brigode, le comte de Sainte-Suzanne et le duc de Choiseul-Stainville), qui se récusèrent et s'abstinrent de prendre part au vote, refusant de se rendre complices des passions du gouvernement. Voyant qu'on ne voulait pas de juges, il refusa de voter pour ne pas augmenter le nombre des bourreaux et recommanda le Maréchal à la clémence du Roi
En décembre 1815, il demanda que les départements et les communes puissent garder la libre disposition de leurs revenus et de leur centimes additionnels. Il défendit, le 25 février 1817, la liberté de la presse, vota contre les lois d'exception et contre toutes les mesures en désaccord avec les principes constitutionnels de le Charte de 1814.
Il succombe d'une apoplexie foudroyante le 22 septembre 1827 à Bourbonne-les-Bains.
Le comte de Brigode était excellent musicien et avait également la réputation d'avoir beaucoup d'esprit. Un laissez-passez pour les Pays-Bas, conservé en Mairie de Lille, donne de lui une description succincte : taille : 1,73m ; cheveux : châtains ; front : haut ; yeux : bleus ; nez : régulier ; bouche : moyenne ; menton : rond ; visage : ovale ; teint : coloré !
Vie familiale
Troisième des fils de Pierre Jacques Joseph de Brigode (né le 17 février 1724), seigneur de Kemlandt et Marie-Catherine Recq, Louis-Marie épousa, le 2 avril 1825, Émilie Louise Marie Françoise Joséphine de Pellapra (11 novembre 1806 - Lyon † 22 mai 1871 - château de Menars (Loir-et-Cher)), prétendu fille naturelle de Napoléon Ier. De leur union naîtra :
- Fernand (1er août 1827 † octobre 1830) ;
- Louis Marie Henry Pierre Désiré (1er août 1827 † 1859), frère jumeau du précédent, marquis de Brigode[1], Pair de France, Maire de Romilly, marié en 1849 avec Annette du Hallay-Coëtquen (1831 † 1905), d'où postérité.
Sa veuve se remaria le 30 août 1830 avec le prince Joseph de Riquet de Caraman (1808-1886), 17e prince de Chimay, dont elle eut quatre enfants
Fonctions
- Conseiller général du Nord (1801) ;
- Maire de Lille (arrêté du 14 vendémiaire an XII (1802) - janvier 1816) ;
- Président du collège électoral de l'arrondissement de Lille (1er janvier 1811) ;
- Président du collège électoral de l'arrondissement de Lille (26 juillet 1815) ;
- Pair de France (17 août 1815, comte-pair le 31 août 1817, lettres patentes du 18 février 1818).
Titres
- Chevalier de l'Empire en janvier 1809 ;
- Comte de l'Empire, sous majorat, en août 1809.
Distinctions
Hommage, Honneurs, Mentions,...
- Chambellan de l'Empereur (1804) ;
- Commandant (nominal) en Chef de la Garde d'honneur de Lille (1809).
Armoiries
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- Armes sous l'Ancien Régime, reprises sous la Restauration : Écartelé : aux 1 et 4, d'or, à trois étoiles mal-ordonnées de sable ; aux 2 et 3, d'azur, au cygne d'argent. L'écu entouré d'une bordure de gueules. Supports: deux licornes. Devise: PATRIAE REGIQUE FIDES[2],[3].
Ou, -
- Brigode de Kemlandt Coupé : au 1, de gueules, à trois quintefeuilles d'argent ; au 2, d'argent, au cygne de sinople. Devise: DIEU EN SOIT LA GARDE.[2]
- Armes de Comte de l'Empire : Ecartelé au 1 et 4 d’or à trois étoiles de sable, au 2 et 3 d’azur au cygne d’argent (de Brigode) ; au canton des comtes officiers de la Maison de l'Empereur.[4] ;
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- « Louis Marie Joseph de Brigode » , dans Robert et Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, 1889 [détail de l’édition] ;
- Biographie des hommes vivants ou Histoire par ordre alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits : ou, Histoire par orde alphabétique de la vie publique de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs actions ou leurs écrits, Par Louis Gabriel Michaud, Publié par Louis Gabriel Michaud, 1816 ;
- Galerie historique des contemporains, ou Nouvelle biographie dans laquelle se trouvent réunis les hommes morts ou vivans, de toutes les nations, qui se sont fait remarquer à la fin du XVIIIe siècle et au commencement du XIXe, par leurs écrits, leurs talens, leurs vertus ou leurs crimes, Edition: 3, Publié par Le Roux, 1827 ;
- Histoire généalogique et héraldique des pairs de France: des grands dignitaires de la couronne, des principales familles nobles du royaume et des maisons princières de l'Europe, précédée de la généalogie de la maison de France, Par Jean Baptiste Pierre Jullien de Courcelles, Publié par L'auteur, 1826 ;
- Collection complète des lois, décrets, ordonnances, règlemens avis du Conseil d'état, publiée sur les éditions officielles du Louvre: de l'Imprimerie nationale, par Baudouin; et du Bulletin des lois; (de 1788 à 1830 inclusivement), Par France, Publié par A. Guyot et Scribe, 1837 ;
- France, dictionnaire encyclopédique, Par Philippe Le Bas, Publié en 1841 ;
- L'Univers: histoire et description de tous les peuples ..., Publié par F. Didot frères ;
- Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire, politique, littéraire et judiciaire: contenant les portraits politiques de Français de l'un et de l'autre sexe, morts ou vivans, qui se sont rendus plus ou moins célèbres, depuis le commencement de la révolution jusqu'à nos jours ..., Par Alph. de Beauchamp, Étienne Psaume, Edition: 2, Publié par A. Eymery, 1816 ;
- Histoire biographique de la Chambre des pairs: depuis la Restauration jusqu'à l'époque actuelle. Précédée d'un essai sur l'institution et l'influence de la pairie en France, Par Joseph Alexandre Lardier, Charles Ogé Barbaroux, Publié par Brissot-Thivars, 1829.
Notes et références
- Confirmation du titre de marquis de Brigode du Hallay-Coëtquen, par arrêté ministériel du 5 mai 1883, en exécution d'un décret présidentiel du 12 mars 1872.
- Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
- Source : Armory of the French Hereditary Peerage (1814-30) sur www.heraldica.org
- Source : www.lillempire.fr : Lille et le Nord, du Consulat au Second Empire
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