Les parties du château

Les parties du château

Château fort

Le château de Bonaguil est considéré comme le dernier des châteaux forts du Moyen Âge

Le château est une résidence fortifiée d’un homme et de sa mesnie[1], c'est-à-dire son entourage. Il se définit plus par un critère social (la résidence, permanente ou temporaire, de la famille châtelaine) que par une description architecturale. Il est fortifié de manière à pouvoir résister aussi bien à une attaque directe qu'à un siège et se distingue de la maison forte ou ferté en ancien français (firmitas des hobereaux) par ses dimensions et ses ouvrages défensifs plus importants. Le château est l’instrument et le symbole du pouvoir local : il permet d’asseoir l’autorité d’un sire sur une population. Dans cette acception, les premiers châteaux apparaissent à la fin de l'époque carolingienne.

La diffusion des châteaux forts vers l’an 1000 signale qu’ils sont liés à un type particulier de société, dite « féodale ». La disparition de l’État carolingien et la régionalisation des pouvoirs, le transfert de l’autorité régalienne vers des pouvoirs locaux (la féodalisation), provoque l’insécurité liée à la rivalité des grands possédants et des petits chefs. En favorisant l’éclosion de nombreuses autorités régionales et locales, qui ont besoin d’hommes de mains, de polices, cette régionalisation militarise la société et favorise l’érection de nombreux lieux fortifiés. Du Xe au début du XVIIe siècle, l’Europe se hérisse ainsi de châteaux qui tous symbolisent un pouvoir sur les hommes et la terre. Plus le pouvoir territorial des principautés régionales est fort, moins il y a de châteaux, au contraire plus il est faible, plus ils sont précoces et nombreux. Ainsi, dans les régions germaniques (à l’est d’une ligne Saône-Rhône) où l’empereur reste puissant jusqu’au XIIIe siècle, l’apparition des châteaux est plus tardive et la diffusion plus limitée (au moins jusque vers le deuxième quart du XIIe siècle). Dans le midi et l’ouest de la France où le pouvoir royal est absent et les autorités régionales des ducs et des comtes limitées, les châteaux sont beaucoup plus nombreux et apparaissent de façon nettement plus précoce (parfois dès la fin du IXe siècle, plus couramment dans la seconde moitié du Xe siècle). Le développement de la royauté capétienne les limite dès le XIIIe siècle. Si la disparition de l’État central et la régionalisation forcée de l’Europe, provoquée par les intérêts des chefs de guerre et des grands possédants, a fait naître le château (au Xe siècle dans l’Ouest de la France, aux XIIe-XIIIe siècles dans l’Empire : Allemagne, Est de la France, Italie), le développement des États modernes les fait disparaître au XVIIe siècle.

Tous les possesseurs de château n’ont pas la même autorité seigneuriale. Les princes, comtes et grands dynastes, qui exercent une autorité territoriale, construisent de vastes châteaux pour loger les nombreux chevaliers et « ministériels » qui sont leur armée et leurs « fonctionnaires ». Les petits seigneurs doivent se contenter d’une Maison forte, une tour ou un logis dans une petite enceinte. Ainsi défini, les critères paraissent simples. Mais les princes ont besoin pour tenir leur pays de nombreux postes militaires, parfois simples tours, qui sont défendues par peu d’hommes. Par ailleurs, des seigneurs de village, enrichis par la guerre et les fonctions (les services rendus), ont les moyens d’élever de prestigieuses constructions. Certains châteaux ont une enceinte spéciale servant de refuge à la population environnante. Mais la fonction du château et la volonté des pouvoirs régionaux n’est pas de défendre la population, mais de la dominer. Le château ne défend que le pouvoir du seigneur.

À partir de l’époque de Philippe-Auguste et de Richard Cœur-de-Lion (fin du XIIe - début du XIIIe siècles), la fortification est de plus en plus souvent l’affaire d’«ingénieurs ». Jusque-là, on cherchait des sites favorables et on comptait surtout sur l’épaisseur et la hauteur des murs. Le développement d’une architecture militaire offensive (lié à la diffusion des machines de guerre) permet de s’établir dans n’importe quel site, n’est plus tributaire du relief, et a pour contrecoup la recherche d’une architecture à caractère davantage palatial. La synthèse entre château et fort devient plus difficile comme le montrent les châteaux de Saumur ou la Ferté-Milon ou bien produit des édifices sévères comme à Tarascon. La grande majorité des châteaux-forts a été élevée par les seigneurs de village ; ce sont donc des maisons-fortes qui ont des formes très variées (plus diverses que celles des grands châteaux), selon les époques et les régions, assez accessoirement tributaires de l’évolution de l’art militaire. La maison forte est aussi ancienne que le château, mais la plupart d’entre elles ont été reconstruites pendant ou après la guerre de Cent Ans.

Le vocabulaire du château emprunte celui du costume : l’enceinte haute est la chemise, les enceintes basses sont les braies (mot d’origine gauloise désignant le pantalon). Le donjon est aussi appelé beffroi, tour haute, tour maîtresse. Pour les autres termes, voir l’illustration.

Les ressources documentaires médiévales utilisent un vocabulaire divers et relativement flou pour désigner les châteaux : le castrum (au pluriel castra) se confond avec le castellum (castella) pour décrire un lieu fortifié.

Sommaire

Origine des châteaux médiévaux en Occident

Au IXe siècle, l'édit de Pîtres encourage la construction de forteresses pour faire face aux invasions scandinaves qui menacent la France occidentale. La multiplication des châteaux répond à un contexte d’insécurité : raids vikings et sarrasins, puis violences de petits seigneurs brigands, menacent les paysans et leurs récoltes. Ces châteaux sont d'abord sous l'autorité des comtes et des ducs, qui sont les délégués du roi dans les « régions » (pagi). Ces représentants se constituent des principautés autonomes et confient leurs forteresses à des délégués (vicomtes, viguiers, centeniers, officiers châtelains). Aux XIe et XIIe siècles, ces derniers usurpent les prérogatives publiques (rendre la justice, lever une armée, collecter les impôts). Les partages successoraux accentuent l'émiettement du pouvoir. Ils font construire, de manière illégale, des châteaux : à la fin du XIIe siècle, on en comptait environ 150 en Provence, 130 en Catalogne, 110 en Picardie[2].

Cependant, l’effacement de l’autorité publique, incarnée par le roi ou le comte, s’est faite selon des rythmes et des intensités différents :

  • Dans certaines régions (Centre de la Francie, Bourgogne, Lorraine, Provence, Languedoc…), l’effacement de l’autorité publique a été précoce et profond. Dès la deuxième moitié du Xe siècle[3], les viguiers et les alleutiers s’emparent du ban ou le reçoivent. L’apogée de la seigneurie châtelaine se situe entre 1030 et 1080. L'historien médiéviste Georges Duby a particulièrement étudié le Mâconnais.
  • D’autres régions sont mieux tenues par les princes ou les rois (Normandie, Flandre…). Les châteaux restent contrôlés par eux ou leurs familiers, sauf pendant les crises. Ainsi, le comte de Flandre interdit dès la fin du Xe siècle la construction de forteresses sans son autorisation[4]. Le cas normand est plus complexe : le duc confie les vicomtés à des agents fidèles. Les vicomtes normands s’occupaient de la justice, des impôts et de l’armée ; ils séjournaient souvent à la cour ducale et rendaient des comptes au prince. Mais à la faveur des crises de succession (mort de Guillaume Le Conquérant en 1087), les seigneurs et les vicomtes en profitent pour devenir autonomes. Les guerres privées sont alors courantes. En 1107, Henri Ier doit réaffirmer l’interdiction d’édifier des tours fortes sans son accord[5].

Évolution des forteresses en Occident (Xe-XVIIe siècles)

La physionomie des châteaux forts a changé au cours du Moyen Âge parallèlement à l'évolution des techniques militaires et de siège (poliorcétique). La structure et l'ampleur des châteaux forts dépendent également des régions et du pouvoir de son propriétaire.

On peut distinguer plusieurs étapes, dans l'ordre chronologique :

L'enceinte castrale (Xe-XIIe siècles)

L'enceinte castrale est, avec la motte féodale, le premier château-fort de l'histoire. Il semble même, d'après les recherches archéologiques récentes en Normandie, qu'elle serait antérieure à la motte (avant 1066). La fortification occupe souvent un éperon ou un promontoire. Une tour-porche en protège l'entrée. Surmontée probablement d'une palissade, l'enceinte est en terre, celle retirée du fossé.

Ce château-fort primitif couvrit en fait toute l'Europe occidentale.

Le premier château de Caen, édifié pour le duc Guillaume le Conquérant, en constitue le plus bel exemple normand. L'enceinte enferme 5 ha et épouse un éperon. Avant la fondation du donjon au XIIe siècle, une grosse porte fortifiée formait son élément défensif le plus important. L'enceinte castrale se trouvait en fait un peu partout dans les campagnes normandes mais dans des tailles beaucoup plus modestes qu'à Caen : Le Plessis-Grimoult (Calvados) fouillé par Elisabeth Zadora-Rio, Mirville (Seine-Maritime) fouillé par Jacques Le Maho, Pont-Saint-Pierre (Eure)… Ce type de fortification semble aussi avoir cohabité avec le type « motte castrale » et perduré jusqu'au XIIe siècle.

La motte féodale|motte castrale (deuxième moitié du Xe siècle / début du XIe siècle)

Les premières fortifications en bois : motte fortifiée de Dinan (Bretagne), d'après la tapisserie de Bayeux

Présentation

La motte castrale est une butte artificielle sur laquelle est aménagée une tour entourée d’une palissade et d'un large fossé. Les spécialistes les appellent aussi «château à motte et basse-cour»[6].

Article détaillé : Motte féodale.

Les premières mottes sont aménagées à la fin de l’époque carolingienne entre Rhin, Escaut et Loire. Les mottes apparaissent plus tardivement dans le nord de l’Europe (XIIe siècle au Danemark) et à l’est de l’Elbe (XIIIe siècle) [7] Certains sires érigeaient ces fortifications sans l'autorisation du prince : ce mouvement d'usurpation qui aboutira aux châtellenies du XIe siècle fut plus précoce dans le sud de la France. Dans la deuxième moitié du XIe siècle, le château à motte se multiplie et devient plus complexe en France. Il se diffuse en Allemagne et en Angleterre, après la conquête du duc Guillaume de Normandie. Elles se dotent alors d'une enceinte maçonnée au sommet de la motte.

Maquette d'une reconstitution de motte castrale : à droite, la motte et sa tour de bois, entourée d'une palissade ;à gauche, la basse-cour

Description

La motte à proprement parler et la haute-cour

Les dimensions des mottes varient de 50 à 200 mètres de diamètre et d'une hauteur de 10 à 60 mètres[6]. L’habitation du seigneur pouvait être au sommet de la motte (dans une tour) ou bien dans la basse-cour. La tour était encerclée par une palissade ou un muret. Dans les premiers temps, la tour était en bois et comportait un ou deux étages où l'on trouvait des réserves et la chambre du châtelain et de sa famille ; entouré d'une palissade aménagée sur une levée de terre et d'un fossé en haut. L'entrée pouvait se faire par pont amovible gardé par une porte et une tour en bois.

Basse-cour

La motte castrale est incluse dans un ensemble fortifié plus vaste qui comprend une basse-cour, séparée par un fossé. Cet espace était suffisamment vaste pour accueillir la population réfugiée. Au pied de la butte s'étendait une basse-cour avec des habitations, des écuries, des bâtiments agricoles et parfois le logis seigneurial.

Construction

Le seigneur exigeait de ses paysans qu’ils participent aux travaux car ces derniers savaient construire leur maison : on commençait par tracer le plan au sol, puis on creusait un fossé dont les débris permettaient l’érection d’un rempart de terre. Le monticule en lui-même était élevé par couches successives, par accumulation de matériaux apportés par chariots ou à dos d’homme dans des hottes. Nul besoin d’une main d’œuvre spécialisée pour élever ce genre de défense. Bâties en terre et en bois selon des plans variés, les mottes sont soumises aux intempéries (les palissades pourrissent) et aux incendies. Beaucoup d'entre elles ont disparu. La tapisserie de Bayeux est une source iconographique de première importance pour la connaissance des mottes castrales. Elle peut être complétée par les données archéologiques et la reconnaissance aérienne. Ces constructions de bois présentaient l'avantage de pouvoir être rapidement reconstruites, après un incendie par exemple. Elles servaient de refuge aux paysans des alentours, au temps des invasions scandinaves.

Premières forteresses en pierre (XIe siècle)

La fortification en pierre, souvent un donjon entouré de remparts, ne correspond pas à une étape de l'histoire des châteaux-forts. Autrement dit, les châteaux en pierre n'ont pas succédé aux châteaux en terre et bois. Le choix du matériau dépendait surtout des moyens du commanditaire.

Les premiers grands donjons à base rectangulaire en pierre apparaissent dans la vallée de la Loire (Langeais, fin du Xe siècle). On attribue traditionnellement un rôle pionnier au comte d'Anjou, Foulque Nerra (987-1040). Les donjons sont adoptés en Normandie puis en Angleterre et en Allemagne au cours du XIe siècle[8]. Celui de Loches mesure 37 mètres de haut.

Dans l'empire, en Italie et en France du sud, de petites tours de trois ou quatre étages pouvaient se dresser seules et servir de refuge ou de poste de guet. Elles n'étaient pas protégées par une muraille.

L'âge d'or du château

Porte Notre-Dame - Château de Fougères, Bretagne

L'apogée du château fort proprement dit est le XIIe siècle. On le désigne parfois sous l'expression « château roman ». À partir de 1150, les techniques castrales s’adaptent aux progrès de la poliorcétique :

Article détaillé : Architecture philipienne.
  • Les murailles deviennent plus hautes et plus épaisses (Douvres vers 1180 : jusqu’à 7 mètres d’épaisseur pour le donjon[6]) pour résister aux tirs des catapultes. Les châteaux adoptent un plan plus « ramassé », plus « tassé » afin de réduire la surface à défendre.
  • La courtine se dote de tours de flanquement à partir de 1160 ; elles sont d'abord rectangulaires, semi-circulaires et enfin circulaires. Elles sont de plus en plus nombreuses et rapprochées. Les tours circulaires résistent mieux aux mangonneaux et ne laissent aucun angle de tir mort. Elles nécessitent moins de pierre pour leur construction. Elles étaient souvent surmontées d'échauguettes ou coiffées de toits coniques. Le donjon voit par conséquent sa fonction de défense se réduire. Mais il demeure le symbole du pouvoir seigneurial. Il disparaît dans certains cas (Carcassonne). Les bâtiments de la basse-cour se regroupent contre la muraille.
  • Le donjon circulaire (comme au Louvre ou au Château de Rouen construits sous Philippe Auguste), devient la règle générale après 1150. Le seigneur et sa famille ont tendance à habiter dans un Logis seigneurial plus confortable situé contre l'intérieur de l'enceinte.
  • Les meurtrières apparaissent à la fin du XIIe siècle pour faciliter le tir à l'arbalète.
  • Grâce à la fortune des princes, les constructeurs utilisent de plus en plus la pierre. Cependant, le bois est toujours utilisé pour les défenses annexes : barbacanes, lices, bretèches, hourds

Aménagements du XIIIe siècle

Enfin, le château fort se dote d'une double enceinte au XIIIe siècle : les deux remparts dégagent donc un espace intermédiaire appelé « lices ». Des tourelles sont construites pour ne pas laisser d'angles morts. Un chemin de ronde ainsi qu'un fossé plus large et plus profond sont aménagés. Pour se défendre contre les projectiles incendiaires, les toits sont couverts de plomb, les planchers sont remplacés par des voûtes de pierre. Le plan du château plus resserré et géométrique (carré pour le Louvre). Les princes et les rois font entourer leurs villes d'enceintes : Rouen, Paris, Laon, Aigues-Mortes, Provins, Angers

La fin des châteaux forts

Certains spécialistes en castellologie comme Gérard Denizeau avancent que le XVe siècle signifie la fin des châteaux-forts. En effet, les progrès de l'artillerie rendent désormais les murailles très vulnérables. À partir de 1418, se généralise l'utilisation de boulets en fer, beaucoup plus destructeur que les boulets de pierre. Les canons de la fin de la guerre de Cent Ans permettent d'accélérer les sièges en ouvrant des brèches dans la muraille, plus efficacement que la sape ou le bélier. Cependant la mort du château fort ne fut pas si brusque. Il a continué aux XVe et XVIe siècles à s'adapter à l'évolution de l'armement. À Salses, à la frontière franco-espagnole, l'ingénieur aragonais Ramirez a « enterré » le château pour mieux résister aux tirs rasants. Le rempart atteint 12 m d'épaisseur ! Aux angles, quatre tours circulaires sont percées de canonnières. Car la meilleure façon de résister au canon, c'est d'en avoir soi-même. C'est ce qu'on appelle la défense active.

La tour Raoul du château de Fougères avec sa terrasse aménagée pour recevoir des pièces d'artillerie

Plus généralement, les anciens châteaux sont améliorés pour faire face à l'artillerie. Le sommet des tours accueille par exemple des plates-formes sur lesquelles on installe les canons (Fougères). On construit des barbacanes en U ou en proue de navire devant les entrées (Bonaguil, Lassay). On élargit les fossés que l'on défend par un moineau (Loches). Ou encore, on multiplie les tours le long de la courtine. Mieux, on installe de fausses braies (Gisors, Domfront). Le château-fort n'est donc pas fini mais son apogée est bien terminé. Si, en France, il est encore utilisé pendant les guerres de Religion dans la seconde moitié du XVIe siècle, on n'en construit pas de nouveaux. Henri IV confirme leur déclin en ordonnant la destruction ou le démantèlement de nombreuses forteresses pour éviter qu'elles servent de repère aux ennemis de l'autorité royale (Château de Rouen).

Il semble qu'au XVIIe siècle, la défense du territoire par un réseau castral soit révolue. Les villes, notamment les villes-citadelles comme Lille, Besançon ou Neuf-Brisach, sont préférées pour arrêter l'adversaire. Surtout, les souverains comptent davantage sur leur « muraille humaine », c'est-à-dire leur armée en bataille. Les châteaux-forts deviennent obsolètes. Les propriétaires essaient alors d'améliorer leur fonction résidentielle. Les ponts-levis sont remplacés par des ponts en pierre. Les bâtiments à l'intérieur de la cour sont percés de fenêtres à meneaux. Parfois, comme à Lillebonne en 1709, on construit un nouveau bâtiment au goût du jour

Le devenir des anciens châteaux forts en France

Une réflexion a été engagée sur la fonction, l’utilisation ou bien la réutilisation de monuments, particulièrement des ruines de châteaux-forts, qui sont à l’abandon et menacés de disparition. Diverses tendances se sont exprimées dont aucune n’avait malheureusement fait réellement état en préliminaire des vraies questions qui sont les suivantes :

  1. La tâche est très urgente, de nombreux édifices sont menacés de disparition à court ou très moyen terme.
  2. Il s’agit d’une entreprise colossale, car il faut intervenir sur de nombreux sites à la fois, chacun étant un gouffre financier.
  3. Les travaux doivent présenter toutes les garanties scientifiques ; et il faut aussi établir une doctrine d’usage qui doit devenir un cahier des charges permettant de renforcer leur valeur documentaire, essentiellement en établissant un corpus de référence et d’authenticité.

Comment sauver rapidement de façon scientifique le maximum d’édifices ? Les réflexions des « Entretiens du Patrimoine » qui se sont déroulés à Caen en novembre 1992 sur le thème « Faut-il restaurer les ruines ? » ont permis de clarifier les problèmes et de définir des principes. Les sujets abordés ont fait l’objet d’un débat entre fonctionnaires et architecte, sans a priori (mais sans l’avis des usagers) sur les problèmes des ruines en général : ruine romantique - ruine symbolique ; conservation - lisibilité ; restitution - invention ; réutilisation - reconstruction.

Quatre grands principes se sont dégagés des débats : respect des ruines romantiques les plus prestigieuses ; intégrer le « paysage » dans le traitement des ruines, ce qui nécessite une vigilance au titre des abords ; accepter parfois une modification du statut de certaines ruines à travers des utilisations, plus rarement des réutilisations bien organisées, impliquant un programme et une volonté des demandeurs ; informer le public des projets de restauration, l’aspect « communication » étant encore nettement insuffisant. Pour répondre à cette attente, il suffirait dans un premier temps, dans un souci de transparence des informations, de publier les études préalables et de généraliser l’édition de brochures présentant les travaux de restauration envisagés.

L'attaque d'un château fort

Plusieurs techniques sont utilisées pour attaquer un château fort. L'assaut donné avec échelles permettant de franchir une muraille est appelé echelade. Il est assez courant, mais la méthode la plus utilisée est la sape qui consiste à provoquer une brèche dans une enceinte. Pour cela, des sapeurs protégés sous des galeries de bois creusent et enlèvent les pierres de la muraille pour provoquer son effondrement. Une autre manœuvre appelée mine consiste à creuser sous la base de la muraille.

Enfin, une dernière méthode est le siège qui consiste à affamer et assoiffer les assiégés en contrôlant tout le tour de l'enceinte. Mais il demande de nombreux hommes et un approvisionnement régulier en nourriture des assiégeants, ce qui peut coûter cher[9].

Liste des châteaux forts

Parmi les châteaux forts encore visibles, on peut citer :

Château de Pagax

Voir par ailleurs la Catégorie:Château fort.

Annexes

Bibliographie

  • Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale, vol. 1 : Les organes de la défense, éditions Picard, Paris (ISBN 2-7084-0419-9) 
  • Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale, vol. 2 : La résidence - les éléments architecturaux, éditions Picard, Paris (ISBN 2-7084-0444-X) 
  • Daniel Schweitz, Châteaux et forteresses du Moyen Âge en Val de Loire (Touraine, Anjou, Berry, Orléanais, Vendômois, marche bretonne), La résidence - les éléments architecturaux, éditions CLD, Tours, 2006 (ISBN 978-2854434903) 
  • Série des Congrès archéologiques de France, Bulletin monumental
  • René Dinkel, L'Encyclopédie du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bâti et naturel - Protection, restauration, réglementation. Doctrines - Techniques - Pratiques), éditions Les Encyclopédies du patrimoine, Paris, septembre 1997, 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4).
    Chapitre II Lumières sur les pierres, pp 33-51, Notices Centre d'étude des châteaux forts p.471-473 et Château fort pp. 541-542
     
  • Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, éditions Publitotal, Strasbourg, 1978, reprint 1991 (ISBN 2-86535-070-3).
    Une vision d’ensemble de l’architecture castrale
     
  • Actes du Congrès international « les châteaux : réutilisation et gestion », 3 et 4 octobre 2003 à Vignola et Formigine (Modène - Italie), avec un article de Rosa Anna Genevese, sur « l’utilisation, la réutilisation et l’authenticité ».

Autres sources bibliographie :

  • Jean-Pierre Babelon, Châteaux de France au siècle de la Renaissance Châteaux de France au siècle de la Renaissance, Flammarion/Picard, Paris, 1989 
  • Pierre Barbier, La France féodale, Châteaux-forts et églises fortifiées, Presses bretonnes, Saint-Brieuc, 1968.
    lntrod. à l'étude de l'architecture militaire médiévale en France
     
  • Châteaux forts d'Europe, 67000 Strasbourg
    Revue trimestrielle, éditée par Castrum-Europe, éditions Accès. Elle est exclusivement réservée à la connaissance des châteaux-forts. Chaque numéro est constitué d’un grand article de fond (un thème ou un monument comparé à des architectures semblables), des actualités de châteaux et des notes de lecture et comptes-rendus de livres récents de toute l’Europe sur les châteaux-forts, l’architecture militaire, la construction, la guerre et les armes. La revue paraît depuis 1997, directeur : Jérôme-M. Michel, ingénieur-géographe, secrétaire de rédaction : Danielle Fèvre, maître de conférences. Le site Internet présente un résumé de chaque revue et les travaux des auteurs. Il a des liens vers d’autres sites.
  • Philippe Contamine, La Guerre au Moyen Âge, Nouvelle Clio Puf, Paris, 1992 
  • Philippe Contamine, La Guerre au Moyen Âge, 3, éd. revue Paris Puf, Paris, 1999 
  • Ph. de Cosse-Brissac, Châteaux de France disparus, Tel, 1947 
  • Le Château-fort, Documentation Française, Paris, 1965 
  • Anne-Marie Durupt, Les pierres à bosse en Provence, Châteaux-Forts n°6, 1998 
  • Camille Enlart, Manuel d'archéologie française, 2e éd. rev. et aug. publ. par J. Verrier, Paris (Picard), 1929-1932.
    2 vol. 2e partie : Architecture civile et militaire
     
  • Alain Erlande-Brandeburg, L’architecture militaire au temps de Philippe-Auguste : Une nouvelle conception de la défense. in : La France de Philippe-Auguste, CNRS, Paris, 1982.
    Colloque International
     
  • F.Fino, Forteresses de la France médiévale, Picard, Paris, 1969, 2e édition 1977 
  • Gabriel Fournier, Le Château dans la France médiévale, Aubier, Paris, 1978 
  • Glossarium Artis, Burgen und feste Plätze / Châteaux-forts et places fortes / Castles and Fortified places. Europäicher Wehrbau vor Einführung der Feuerwaffen / Architecture militaire européenne avant l’introduction des armes à feu, 3e éd. revue par K.G. SAUER, 1996.
  • Walter Herrmann, Le Château préfabriqué, Centre d'archéologie médiévale de Strasbourg (Cams), Strasbourg, 1989.
    Construction et protection du pan de bois
     
  • P. Leon, Vie des monuments français, Destruction et restauration, Paris, 1951 
  • Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale De la défense à la résidence, Picard, Paris, 1991.
    Tome 1 : Les origines de la défense
     
  • Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale De la défense à la résidence, Picard, Paris.
    Tome 2 : La résidence et les éléments d’architecture
     
  • Jean Mesqui, Châteaux forts et fortifications en France, Flammarion, Paris, 1997 
  • Jérome-M Michel, Charles-Laurent Salch, Les Chantiers des châteaux forts, Châteaux-forts d’Europe (CFE) n°12, Strasbourg, 2000 
  • Bernard de Montgolfier, Châteaux en France, Larousse, Paris, 1971.
    2e éd. revue et corrigée du Dictionnaire des châteaux de France
     
  • Victor Mortet, P. Deschamps, Recueil de textes relatifs à l'histoire de l'architecture et à la condition des architectes en France, au Moyen Âge, rééd. 1995, 1911-1929 p..
    2 vol. in-8 br.
     
  • Jean-Claude Poteur, Châteaux-forts de l’an Mil en Provence orientale, Châteaux-forts d’Europe, n°18, Le Mans, 2001 
  • Annie Renoux, Palais médiévaux (France-Belgique), 25 ans d’archéologie, in-4 br., 185 p..
    nbr. ill. et plans
     
  • Pierre Rocolle, 2000 ans de fortification française, 1989.
    2 vol : -du IVe siècle av. J.-C. à l’approche du XVIe siècle -du XVIe siècle au mur de l’Atlantique
     
  • Pierre Sailhan, La Fortification, histoire et dictionnaire, Paris, 1991 
  • Alain Salamagne, Régine Le Jan, dir., Le château médiéval et la guerre dans l’Europe du Nord-Ouest, Mutations et adaptation, Revue du Nord, Lille, 1995.
    Actes du Colloque de Valenciennes
     
  • Charles-Laurent Salch, Les plus beaux châteaux de France, Publitotal, Strasbourg, 1977 
  • Charles-Laurent Salch, A quoi servent nos châteaux-forts ?, Cams, Strasbourg, 1990 
  • Charles-Laurent Salch, Atlas des villes et villages fortifiés de France. Du Ve siècle à la fin du XVe siècle, Publitotal, Strasbourg, 1er novembre 1987, 493 p. (ISBN B-38-688-87) 
  • Charles-Laurent Salch, La Clé des châteaux-forts, éditions Lettrimage, Lichtenberg, 1995 (ISBN 2-910303-01-2) 

Guides :

  • « Guides du patrimoine archéologiques » et « Guides» de l’Inventaire général et de la Direction de l’architecture et du patrimoine.
  • « Visites archéologiques des châteaux-forts », voir : Centre d’étude des châteaux-forts.

Liens externes

Commons-logo.svg

  • (fr) ABC-Châteaux, créé par la revue Châteaux forts d’Europe, recense les châteaux qui ont un site Internet. Il les présente avec cartes et accès directs.
  • (mul) Château de Neuschwanstein (Bavière). Le jeune roi de Bavière, mécène de Richard Wagner, amateur d’art et d’architecture, admirateur de Louis XIV, Louis II, était un esthète et voulait recréer l’archétype des châteaux médiévaux.
  • (fr) Découvrez les châteaux de Suisse romande ouverts au public (cantons de Vaud, de Fribourg, de Genève, du Valais, de Neuchâtel et du Jura). Et également ceux de Suisse allemande (cantons de Zurich et de Berne).
  • (fr) Châteaux du Moyen Âge
  • (fr) Le château fort de Guédelon, en cours de construction. (page officielle)

Notes et références

  1. Jean-Pierre Babelon (dir.), Le Château en France, page 15
  2. Robert FOSSIER, Enfance de l’Europe…, page 403
  3. Robert FOSSIER, Enfance de l’Europe…, page 380
  4. Robert FOSSIER, Enfance de l’Europe…, page 384
  5. Michel de Boüard (dir.), Histoire de la Normandie, Toulouse, Privat, 2001, page144
  6. a , b  et c Gauvard (dir.), Dictionnaire du Moyen Âge, page 275
  7. Jean-Pierre Babelon (dir.), Le Château en France, page 21
  8. Jean-Pierre Babelon (dir.), Le Château en France, page 33
  9. Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France, (ISBN 2737321948), page 31


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