Le Jolis de Villiers de Saintignon

Le Jolis de Villiers de Saintignon

Philippe de Villiers

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Philippe de Villiers
Philippe de Villiers - Meeting in Toulouse for the 2007 French presidential election 0165 2007-04-16 cropped.jpg
Philippe de Villiers en 2007.
Parlementaire français
Naissance 25 mars 1949 (60 ans)
Décès
Mandat Député
1987 - 1994
1997 - 2004
Début du mandat {{{début du mandat}}}
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Vendée
Groupe parlementaire UDF (1987-1994)
NI (1997-2004)
Ve République

Philippe de Villiers, de son nom complet Philippe Le Jolis de Villiers de Saintignon, né le 25 mars 1949 à Boulogne (Vendée), est un homme politique français, président du Mouvement pour la France.

Sommaire

Origines familiales

Philippe de Villiers est issu d'une famille normande anoblie par lettres patentes en 1595. L'un de ses ancêtres directs, Léonor Le Jolis de Villiers, fut maire de Saint-Lô, puis député (conservateur) de la Manche sous la Restauration.

Son père, Jacques de Villiers (1913-2000) est le fils de Louis Le Jolis de Villiers, capitaine mort pour la France le 10 septembre 1914. Il naît en Lorraine et il y est élevé par la famille de sa mère (les Saintignon, famille de maîtres de forges) dans laquelle il est officiellement adopté[1]. Lui-même officier, il sert notamment au 151e régiment d'infanterie sous le commandement de Jean de Lattre de Tassigny, alors colonel de cette unité. Il est fait prisonnier pendant la Seconde Guerre mondiale et s'évade, terminant la Seconde Guerre mondiale au grade de lieutenant et décoré de la Croix de guerre 1939-1945. Il reçoit par la suite la Croix du combattant volontaire, la Médaille des évadés et la Médaille de la Résistance. Installé en Vendée après son mariage, Jacques de Villiers devient maire de Boulogne de 1947 à 1983 à la suite de plusieurs membres de la famille de son épouse. Il est également conseiller général des Essarts, vice-président du conseil général de la Vendée de 1973 à 1987, et conseiller régional des Pays de la Loire jusqu'en mars 1992. Il guide les premiers pas de son fils en politique. L’Association pour la défense des intérêts moraux et matériels des anciens détenus et exilés politiques de l'Algérie française, qui maintient le souvenir de l'OAS, revendique Jacques de Villiers parmi ses « camarades » disparus[2]. Jacques de Villiers fut en effet impliqué en 1962 dans le réseau OAS-Ouest dirigé par Horace Savelli.

Marié à Dominique de Buor de Villeneuve, Philippe de Villiers est père de sept enfants.

Parmi ses frères, Pierre, général de division, est chef du cabinet militaire du Premier ministre François Fillon depuis le 15 septembre 2008[3] ; Bertrand, conseiller général de la Vendée, est président d'Alouette, radio FM à vocation régionale couvrant onze départements de l'ouest de la France, et président du conseil d'administration de Sud Radio, couvrant vingt-deux départements du sud de la France.

Études et carrière professionnelle

Philippe de Villiers en meeting à Toulouse, le 16 avril 2007

Après avoir mené à bien un cursus d'études primaires à l'école catholique de Boulogne, Philippe de Villiers poursuit ses études secondaires au collège Saint-Joseph de Fontenay-le-Comte, Philippe de Villiers obtient une maîtrise de droit public à l'université de Nantes en 1971, puis le diplôme de l'Institut d'études politiques de Paris. Élève de l'ENA de 1976 à 1978 (promotion Pierre Mendès-France), après un stage à la préfecture de la Corrèze, il intègre le corps préfectoral à la sortie de l'école et est nommé directeur de cabinet du préfet de Charente-Maritime. Entre-temps, il aurait été brièvement proche de la Nouvelle Action royaliste, branche dissidente de la Restauration nationale[4].

En 1977, il est à l'origine du spectacle du Puy du Fou, sur le site du château du même nom, que le conseil général de Vendée achète au prix du terrain (800 000 francs pour 30 hectares)[réf. nécessaire]. Il y met en scène une « cinescénie », qui devient rapidement l'un des plus grands spectacles son et lumière en France. Tous les vendredis et samedis soir d'été, des bénévoles et des professionnels retracent l'histoire de la Vendée et du château du Puy du Fou. On y voit notamment des scènes du conflit vendéen lors de la Révolution française. Le spectacle est un succès populaire. Il accueille un million de spectateurs par an et est doublé depuis 1989 d'un parc d'attractions (« Le Grand Parc ») doté de nouveautés chaque année. L'édition 2006 est un grand théâtre équestre (3 000 places assises) où se déroule un spectacle de cape et d'épée intitulé Mousquetaire de Richelieu. Le succès du spectacle lui vaut d'apparaître dans l'émission de télévision de vulgarisation économique Vive la crise ![5], en février 1984, aux côtés de l'acteur Yves Montand et de l'ancien commissaire au plan Michel Albert, comme un exemple de réponse à la crise économique par l'esprit d'entreprise.

Sous-préfet de Vendôme (Loir-et-Cher), il demande une mise en disponibilité au lendemain de la victoire de François Mitterrand à l’élection présidentielle de mai 1981, pour ne pas servir un pouvoir de gauche avec lequel il se dit en profond désaccord. Grâce à ses nombreux appuis,[réf. souhaitée] il devient alors délégué général de la Chambre régionale de commerce et d'industrie des Pays de la Loire.

En novembre 1981, tirant profit de la décision de François Mitterrand d'autoriser les radios libres, il crée aux Herbiers la station Alouette FM[6], avant d'en laisser la présidence à son frère Bertrand. En 1982, il fonde Alouette Hebdo. Puis, en 1984-1985, il démissionne de l'administration[7] après avoir créé en 1984 une école privée de communication, Sciencescom, initialement fondée sous l'appellation Fondation pour les arts et les sciences de la communication[8].

Philippe de Villiers à la manifestation du MPF à Paris, le 8 novembre 2005

Carrière politique

De 1986 à 2000

Adhérent du Parti républicain à partir de 1985, Philippe de Villiers entre véritablement en politique à l'occasion des élections législatives de mars 1986, qui voient la victoire de la droite et qui conduisent François Mitterrand à nommer Jacques Chirac au poste de Premier ministre, inaugurant ainsi la pratique de la cohabitation. Philippe de Villiers apparaît alors comme candidat de la liste d'Union pour la Vendée composée dans le cadre d'une alliance du RPR et de l'UDF. Le scrutin de liste à la proportionnelle donne 3 élus sur 5 à son groupe. Philippe de Villiers, 4e de la liste, n'est pas élu, il doit donc se contenter d'être suppléant.

En dépit de cet échec, la notoriété qu'il a acquise comme créateur de la « Cinescénie » du Puy du Fou, lui vaut d'être aussitôt nommé secrétaire d'État sans attribution auprès de François Léotard, ministre de la culture et de la communication, dans le gouvernement Jacques Chirac. Tandis que son ministre de tutelle n'a aucune conception précise du domaine culturel, Philippe de Villiers connaît les évolutions et les problèmes de ce milieu par expérience, touchant la culture, via le Puy du Fou, et la communication, du fait de la création de Alouette FM et de Sciencescom. Farouche opposant de la gauche, il prône une politique culturelle de rupture après cinq années de ministère Lang, et l'arrêt des grands travaux mitterrandiens que sont l'opéra Bastille, la Bibliothèque nationale de France, ou encore les colonnes de Buren qu'il voulait revendre à la mairie de Nîmes, alors que François Léotard cherche à ménager tant les milieux de gauche, majoritaires dans le secteur culturel, que son électorat le plus conservateur. Le « chouan de la culture » veut donner une priorité au patrimoine et développer l'attractivité des musées, pour permettre de tripler le nombre de visiteurs, à travers par exemple la constitution d'un Grand Versailles, en ouvrant les appartements privés, et l'inauguration du Centre d'accueil et de recherches des Archives nationales (CARAN). Selon lui, il est également primordial d'accentuer la place de l'éducation artistique, pour laquelle est créée la délégation aux enseignements et aux formations. Si l'émergence d'écoles de communication multimédia et de formations de l'image et du son est encouragée, le reste de son plan est bloqué par la paralysie qui touche la politique de l'enseignement après l'échec de la réforme Devaquet. Il parvient à faire accepter une semaine de la Chanson française, durant laquelle toutes les radios libres s'engagent à diffuser 80% de productions francophones dans leurs programmes. Il fait également inscrire parmi les commémorations nationales de 1987, le millénaire de l'avènement de Hugues Capet, premier Roi de la nouvelle dynastie capétienne, deux ans avant le bicentenaire de la Révolution. En 1986, le tout Paris politique et culturel vient en Vendée pour les dix ans du Puy du fou[9].

À l'occasion d'une manifestation devant le Quai d'Orsay, de Villiers escalade les grilles et vitupère le Ministre socialiste. Cet épisode lui vaudra, de la part du Canard Enchaîné, le sobriquet "d'Agité du Bocage". [réf. souhaitée]

En juin 1987, le décès de Vincent Ansquer, député de la Vendée et ancien ministre RPR, donne à Philippe de Villiers, toujours suppléant, la possibilité d'entrer à l'Assemblée nationale. Pour ce faire, il démissionne du gouvernement en exprimant les désaccords qu'il cultive avec son ministre de tutelle, déclarant : « Je pars, car je ne veux pas être l'ombre portée de quelqu'un qui est lui-même une ombre »[9]. Cultivant son ancrage local, il entre au Conseil général de la Vendée, où il succède également à Vincent Ansquer, cette fois comme représentant du canton de Montaigu.

Lors de la campagne présidentielle qui débute peu après, il soutient, en compagnie de Charles Millon, le candidat UDF Raymond Barre, et est nommé « délégué national, chargé des milieux culturels et des relations avec la jeunesse » de l'UDF.

Suite à la dissolution de l'Assemblée nationale consécutive à la réélection de François Mitterrand le 8 mai 1988, Philippe de Villiers devient, le 11 juin, le député ayant été élu avec le plus de voix [réf. nécessaire]: 74,56 % dès le premier tour contre la socialiste Claudette Adam.

En octobre 1988, Philippe de Villiers est élu à la présidence du Conseil général de Vendée.

En décembre 1988, le Directeur Général des services du Département de la Vendée, Jean Franklin Yavchitz, se suicide dans son bureau de fonction. Cet énarque, camarade de promotion d'ENA, supposé très proche de de Villiers, n'aurait pas supporté son éviction demandée et obtenue des "éléphants" du Conseil général en contrepartie de leur soutien au successeur de Michel Crucis, président sortant. [réf. souhaitée]

Farouche défenseur de l'enseignement privé catholique, il développe une politique de généreux soutien aux établissements catholiques[réf. souhaitée], majoritaires en Vendée[réf. nécessaire]. Notamment, il réussit le "tour de force" de réaffecter l'école normale d'institutrices (publique) de la Roche-sur-Yon à une antenne de la faculté catholique d'Angers avec le soutien du recteur Maurice Quénet. Toutefois, il assume les obligations du département en matière de collèges publics, non sans malicieuse provocation,[réf. souhaitée] puisqu'il fait baptiser deux nouveaux collèges : "Saint Exupéry" et "Soljenitsyne".

En 1990, Philippe de Villiers monte plusieurs fois à la tribune de l'Assemblée nationale à propos de l'affaire Urba. La même année, il vitupère la loi Gayssot[10]

Il crée son propre mouvement en 1991, Combat pour les valeurs, quitte l'UDF en 1994 et fonde alors le Mouvement pour la France (MPF), parti politique de droite souverainiste. Lors des élections européennes de 1994, il mène sa propre liste, sur une ligne souverainiste, avec le juge Thierry Jean-Pierre et le magnat Jimmy Goldsmith. Arrivé 3e en récoltant 12,34 % des suffrages (2 403 972 voix), son groupe obtient 13 députés à Strasbourg[réf. souhaitée]. Philippe de Villiers démissionne de ce mandat en 1997 pour se présenter aux élections législatives. Il est réélu au premier tour avec 68,35% des suffrages dans sa circonscription vendéenne.[réf. souhaitée]

En 1995, Philippe de Villiers est candidat à l'élection présidentielle. Il obtient 4,7 % des suffrages (1 443 235 voix), n'ayant ainsi pas droit au remboursement de ses frais de campagne. Il doit alors solliciter des contributions financières par une campagne de publicité télévisée pour rembourser ses importantes dettes de campagne[réf. nécessaire]. Il appelle à voter Jacques Chirac au deuxième tour pour faire obstacle à Lionel Jospin.

Aux législatives de 1997, il s'allie à Olivier d'Ormesson : le MPF présente des candidatures communes avec le CNIP, sous l'étiquette LDI (La droite indépendante). Lors des élections régionales de l'année suivante, il fait partout liste commune avec le RPR.

En 1999, il noue une alliance avec Charles Pasqua, qui entre en dissidence avec le RPR, pour créer le RPF. Aux élections européennes du 13 juin, la liste Pasqua-Villiers arrive, en France, en tête de la droite, devant celle du RPR et de Démocratie libérale emmenée par Nicolas Sarkozy. Avec 13,05 % des suffrages (2 304 544 voix), la liste Pasqua-Villiers obtient 13 sièges et Philippe de Villiers est réélu député européen. Par la suite, le MPF fusionne avec le RPF. Philippe de Villiers ne siège toutefois que cinq mois au Parlement européen, préférant revenir à l'Assemblée nationale, tout comme d'autres têtes de listes françaises (Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Robert Hue).

De 2000 au référendum sur le projet du traité établissant une Constitution pour l'Europe (2005)

Philippe De Villiers devant 300 partisans du MPF pour féliciter la victoire à Paris le soir du 29 mai 2005.

En 2000, Philippe de Villiers quitte le RPF, dont il dénonce la gestion par Charles Pasqua, et recrée le MPF, puis le mouvement de jeunesse qui y est associé, les Jeunes pour la France (JPF), le 30 juin 2001.

En février 2002, il annonce qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle d'avril 2002, officiellement pour ne pas « ajouter la division à la division », mais aussi peut-être en raison des dettes de 1995 et de la difficulté de trouver les 500 signatures requises, suite à la scission avec Charles Pasqua qui ne les réunit pas non plus.

Dans une biographie de Philippe de Villiers, Éric Branca et Arnaud Folch révèlent l'apport de Philippe de Villiers à Jean-Marie Le Pen d'une trentaine de signatures de maires qui manquaient à ce dernier pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. « J’ai fait savoir aux maires MPF que la démocratie, pour moi, devait permettre à chacun de voter selon sa conscience et qu’il était antidémocratique de barrer la route à Le Pen, qui avait réalisé 15 % en 1995 », dit-il.

Il ne donne pas d'instruction de vote au deuxième tour. Dans un communiqué du 23 avril 2002 (News-Press), il déclare : « Le résultat des élections présidentielles constitue un échec cinglant pour le candidat du Parti socialiste Lionel Jospin. Pour éviter une nouvelle cohabitation catastrophique, Jacques Chirac doit s'appuyer sur toutes les sensibilités de droite pour proposer un projet clair et ambitieux pour la France et sans ambiguïté pour les Français. Il ne doit surtout pas se laisser aller la tentation d'un parti unique de centre droit forcément réducteur. Jacques Chirac, s'il veut gagner les législatives, doit respecter toutes les composantes de ce qui pourrait être la future majorité du gouvernement de la France. »

En juin 2002, Philippe de Villiers est de nouveau élu député de la Vendée avec 67,2% des suffrages. Il est le second député de droite le « mieux élu », après Nicolas Sarkozy. Il siège à l'Assemblée nationale parmi les non-inscrits.

En juin 2004, poursuivant ses va-et-vient entre ses mandats de député national et de membre du Parlement européen, il est élu député européen dans la circonscription interrégionale Ouest, où la liste qu'il mène obtient 12,36 % des voix. Au plan national, le MPF récolte 6,67 % des suffrages (1 145 469 voix) et ne peut compter que sur 3 représentants à Strasbourg. Philippe de Villiers est régulièrement épinglé comme étant l'un des représentants français les moins assidus au Parlement européen[11]. Cette absence à plus de la moitié des journées de session, sans justification valable, pourrait lui valoir des sanctions financières, correspondant au remboursement de 50 % de l'indemnité mensuelle forfaitaire pour frais généraux versée aux parlementaires, et dont le montant s'élève à 3 946 € par mois[12]. Ses absences répétées sont également pointées dans les réunions de commission.

En 2005, lors de la campagne référendaire sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe, Philippe de Villiers est l'un des tenants du « non » souverainiste à droite, en compagnie du député européen Paul-Marie Coûteaux, de la députée apparentée UMP Christine Boutin et du député gaulliste Nicolas Dupont-Aignan. Il mène la campagne offensivement, définissant avec son directeur de campagne Guillaume Peltier des thèmes qui connaissent un certain succès, polémiquant sur l'entrée de la Turquie en Europe, et reprenant le « plombier polonais » et la « directive Bolkestein-Frankenstein ». Le 29 mai 2005, Philippe de Villiers se considère comme l'un des vainqueurs du référendum. Cependant, si le « non » l'emporte en France, la Vendée est l'un des départements où le « oui » est légèrement majoritaire (environ 50,5% des voix). Comme la plupart des départements où le oui l'a emporté, la Vendée est considérée comme un département prospère.


La campagne présidentielle de 2007

Supporter de longue date des « Canaris », Philippe de Villiers est sollicité en mai 2005 pour la présidence du FC Nantes, mais décline cette offre « informelle », en invoquant, selon 20 minutes[précision nécessaire], un emploi du temps déjà très chargé.

Le 11 septembre 2005, Philippe de Villiers est le premier à annoncer officiellement sa candidature à l'élection présidentielle de 2007, lors de son discours de clôture de l'université d'été de Grasse (Alpes-Maritimes). Il se veut candidat du « patriotisme populaire » et dénonce « l'islamisation de la société française » et le communautarisme. Avec ce discours, il espère marginaliser Jean-Marie Le Pen et récupérer une partie de son électorat. Il investit par ailleurs comme n°2 du MPF Guillaume Peltier, ancien directeur national du Front national de la jeunesse (FNJ) et ancien militant du Mouvement national républicain (MNR), passé au MPF dès 2001.

Ces déclarations contre l’islam, qui est selon lui « le terreau de l’islamisme et l’islamisme le terreau du terrorisme », lui valent des plaintes de la part du Conseil islamique de la mosquée de Lyon et la Ligue islamique mondiale, [13] finalement déboutées. À l'occasion d'une série d'émeutes en région parisienne, il annonce le 3 novembre 2005 son intention de créer avec Jacques Bompard, maire de la ville d'Orange, le « collectif national des élus de la République contre le droit de vote des étrangers », ouvert à « tous les patriotes ». Invité par le CRIF à participer à la marche en mémoire d'Ilan Halimi le 26 février 2006, il est expulsé des premiers rangs par le service d'ordre de SOS Racisme.

Suite à la parution de son essai Les mosquées de Roissy en avril 2006, il est menacé de poursuites judiciaires pour avoir utilisé dans son livre une note interne des Renseignements généraux évoquant de possibles risques de terrorisme islamiste à l'aéroport de Roissy. Cette note, dont l'authenticité est contestée par les RG, émanerait de la DST, selon Paris Match du 26 avril[14]. Philippe de Villiers dit plus tard avoir obtenu la note de la DST de son fils, Guillaume. Depuis, le ministère de l'intérieur a fait procéder à la fermeture de six salles de prière illégales dans l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle.

En avril 2006, Philippe de Villiers refuse l'alliance proposée par Jean-Marie Le Pen, arguant de grandes différences de vue entre eux, et notamment ses « dérapages insupportables » sur la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, son positionnement politique, visant à se différencier tant de Nicolas Sarkozy que de Jean-Marie Le Pen, ne lui ouvre qu'une marge de manœuvre réduite. Il ne produit en tout cas pas le décollage attendu dans les études d'opinion : les sondages successifs n'accordent à Philippe de Villiers que 3 à 5 % d'intentions de vote. Son équipe de campagne décide donc, en juillet 2006, de réorienter son discours, en mettant « moins en avant » le thème de l’« islamisation de la France » et en ciblant plus particulièrement les « déçus du sarkozysme » supposés pouvoir être recrutés parmi les libéraux, les chasseurs et « plus largement parmi les ruraux[15] ». Le candidat souverainiste se revendique comme en dehors du système politique qu'il nomme, à l'instar de Jean-Marie Le Pen, le « système UMPS », ce que lui conteste vigoureusement le Front national, qui pointe la constance des alliances politiques du MPF avec l'UMP et l'UDF, au niveau des collectivités locales.

Philippe de Villiers entame en septembre 2006 un tour de France qui doit le conduire au moins une fois dans chaque département, souhaitant « s'immerger pendant trois mois » dans la population, sans que les enquêtes d'opinion n'enregistrent de progression, lui attribuant entre 1 et 2% d'intentions de vote. Il présente le 10 avril 2007 à Lyon son programme de 337 mesures, parmi lesquelles la suppression de l'impôt de solidarité sur la fortune et des 35 heures et la fixation des prélèvements obligatoires à un taux maximal de 38 % du PIB, afin de « tourner le dos aux trois maux qui gangrènent notre société : le mondialisme, le socialisme et le communautarisme ». Selon lui, « le pa­triotisme est une méthode de gouvernement, la seule qui permettra à la France de sortir du chômage de masse et de stopper l'hémorragie des délocalisations. Seul le patriotisme peut permettre de rétablir les repères de la société et les valeurs de la responsabilité personnelle (…) l'autorité de l'État et de la République[16]. » Sa communication s'appuie sur des affiches aux messages directs, tels « Vous êtes contre le mariage homo… moi aussi », « Vous préférez l'artisanat à l'assistanat… moi aussi », « Vous êtes pour l'immigration zéro… moi aussi », complétés par le leitmotiv « Villiers, le bon sens ».

Au soir du 1er tour de l'élection, Philippe de Villiers obtient 2,23 % des voix (818 407 suffrages), relativisant un peu plus sa position de « vainqueur du 29 Mai 2005 »[17]. Dans son département de la Vendée, qu'il a cité tout au long de sa campagne comme faisant la preuve de ses réussites et comme illustration de son programme[18], les électeurs le placent en 4e position, avec 11,28 % des suffrages[19].

Philippe de Villiers ne donne d'abord aucune consigne de vote pour le second tour, déclarant au soir du 22 avril : « Je ne suis pas propriétaire de mes voix, les Français sont libres[20] ». Ce positionnement est rapidement contesté par plusieurs responsables du MPF, comme les parlementaires Philippe Darniche et Bruno Retailleau. Le 25 avril, Philippe de Villiers invite alors finalement « les Français à faire le choix de la droite et de Nicolas Sarkozy pour barrer la route à la gauche[21] ».

Depuis juin 2007

Le 17 mai 2008, il réunit le bureau national du MPF, qui dans la perspective des élections européennes de juin 2009, désigne Patrick Louis, député au parlement européen, comme Secrétaire général du mouvement.

Il arrive une nouvelle fois, en dernière position des assidus au parlement européen en 2007/2008; d'après le classement de l'institution publié en France par divers journaux [22].

Les 20 et 21 septembre 2008, lors de l’Université d’Eté du MPF, Philippe de Villiers et Declan Ganley, fondateur du mouvement politique européen Libertas, ont annoncé leur souhait commun de faire des élections européennes un référendum contre le Traité de Lisbonne, où, dans chaque pays, les peuples pourront clairement exprimer leur choix. Promesse est faite de rendre l’Europe aux peuples.

Peu après, Philippe de Villiers a rencontré à Dublin, le 11 novembre, Vaclav Klaus, président de la République Tchèque, mais aussi président de l’Union Européenne depuis le 1° janvier 2009, en compagnie de Declan Ganley. Au cours de cette réunion, Vaclav Klaus a apporté son soutien au projet de Libertas [23].

Le président du MPF s’est rendu en Arménie du 15 au 18 novembre où il a été reçu par le Président Serge Sarkissian. Philippe de Villiers a fait la promesse au président arménien qu’il mettrait tout en œuvre pour que la France reconnaisse, conformément à ses engagements, le génocide arménien et qu’il s’opposerait à l’entrée de la Turquie dans l’Europe [24].

Le 11 décembre, Declan Ganley a dévoilé à Bruxelles l’organisation Libertas qui présentera des candidats dans toute l’Union Européenne, sur la base d’une véritable plateforme pro-Europe (selon elle) pour la restauration de la démocratie, la responsabilité et la transparence visant à réconcilier l’Europe avec les peuples [25]. Le sens que donne Libertas à l'idée pro-Europe n'est pas la même que celle qu'on lui donne en général sur la base de l'approbation ou du rejet de la construction actuelle de l'Union européenne, en effet Philippe de Villiers est partisan d'une Europe plus axée vers la coopération, et non l'intégration, pour ses détracteurs, il est donc considéré comme eurosceptique. Philippe de Villiers reste néanmoins le Français le moins présent au Parlement européen, et lors de la législature 2004-2009, il est classé 910e sur 921 en termes de travail effectué[26]. Une autre étude, proche du MPF[27] conteste ce classement, estimant que le travail d'un euro-député ne se résume pas à son activité au sein du Parlement (Philippe de Villiers estimant d'ailleurs que beaucoup de députés ne font que "signer la feuille de présence", sans toutefois siéger ensuite).

Mandats et fonctions

Mandats électifs

Conseil général de la Vendée
Assemblée nationale

Parlement européen

Parlement européen

Lors de la législature européenne 2004-2009, Philippe de Villiers a été présent à 52% des sessions du Parlement européen (155 jours sur 298) [28]. Près de 58% de ses votes enregistrés (en) (1 286 sur 2 231) concordent avec le vote majoritaire de son groupe parlementaire, le Groupe Indépendance/Démocratie[28], qui assure dans sa charte la liberté de vote des délégations nationales. Par rapport aux autres eurodéputés français, il a voté en accord avec la majorité d'entre eux 31% des fois [28].

Lors de la législature européenne 2009-2014, Philippe de Villiers devient vice-président du Groupe Europe libertés démocratie.

Fonctions gouvernementales

Ouvrages

Dédicace des Mosquées de Roissy, le 5 mai 2006
  • Lettre ouverte aux coupeurs de tête et aux menteurs du Bicentenaire (1989)
  • La Chienne qui miaule (1990)
  • Notre Europe sans Maastricht (1992)
  • Avant qu'il ne soit trop tard (1993)
  • La Société de connivence (1994)
  • Dictionnaire du politiquement correct à la française (1996)
  • L'Aventure du Puy du Fou (1997)
  • La Machination d'Amsterdam (1998)
  • L’Europe autrement, avec Georges Berthu (1999)
  • Vous avez aimé les farines animales, vous adorerez l'euro (2001)
  • La 51e étoile du drapeau américain (2003)
  • Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés (2004)
  • Les Turqueries du grand mamamouchi (2005)
  • Les Mosquées de Roissy (2006)
  • Une France qui gagne (2007)

Notes et références

  1. D'où l'allongement du patronyme, qui devient ainsi légalement : Le Jolis de Villiers de Saintignon.
  2. Liste de disparus présente sur le site de l'ADIMAD
  3. « Le général de Villiers nommé chef du cabinet militaire du Premier ministre », site du ministère de la défense
  4. Ariane Chebel d'Appollonia, L'extrême-droite en France. De Maurras à Le Pen, éditions Complexe, coll. « Questions au XXe siècle », Bruxelles, 1996, p. 396.
  5. Vive la crise ! le 22 février 1984 sur Antenne 2
  6. Site rappelant l'histoire d'Alouette FM
  7. Il doit alors rembourser au Trésor public, comme c'est la règle, ses frais d'études de l'ENA n'ayant pas rempli son obligation de 10 ans au service de l'État.
  8. Ariane Chebel d'Appollonia, op. cit, p. 396 ; toutefois la notice biographique de Philippe de Villiers, in Les Têtes de Vendée, éd. Rédactuel, 1990, en fait mention sous le nom de « Fondation pour les arts et les sciences et la communication ».
  9. a  et b Pierre-Emmanuel Mounier-Kuhn, « Léotard / Villiers (ministère) », in Emmanuel de Waresquiel (dir.), Dictionnaire des politiques culturelles de la France depuis 1959. Paris : Larousse / CNRS éditions, 2001.
  10. « Cette loi aura à terme pour effet d'instaurer une sorte d'apartheid civique, d'abord en culpabilisant, puis en excluant tous ceux qui finissent par se demander s'ils n'ont pas tort d'aimer la France », dans un entretien à Valeurs actuelles du 7 mai.
  11. Il apparaît ainsi au 78e et dernier rang des parlementaires européens français au regard des feuilles de présence des 61 séances tenues de juillet 2005 à juin 2006, et avant-dernier pour les séances entre juin 2006 et juillet 2007
  12. « Villiers, le mauvais élève de Strasbourg », Le Parisien-Aujourd'hui en France, 28 juillet 2007
  13. Villiers attaqué par l'islam, Valeurs Actuelles du 20 octobre 2006
  14. voir aussi Islam et Politique française
  15. Cf. les déclarations de Guillaume Peltier, secrétaire général du MPF, Le Monde du 12 juillet 2006.
  16. Le Figaro, 11 avril 2007.
  17. Déclaration du 25 avril 2007 relative aux résultats du premier tour de scrutin de l’élection du Président de la République, Journal officiel du 26 avril 2007.
  18. Localement, cette vision suscite la controverse : nombreux sont en effet les responsables politiques et socio-économiques de sensibilité de droite dans le département qui reconnaissent à Philippe de Villiers un bon bilan en tant que président du conseil général, mais qui disent refuser de le suivre dans ses prises de position nationales. Parmi eux, on peut citer Dominique Caillaud, député (UMP) et président de l'association des maires de Vendée ; Jean-Luc Préel, député (UDF) ; Luc Guyau, président de la chambre d'agriculture ; Yves Gonnord, président du conseil de surveillance de Fleury Michon, etc.[réf. nécessaire]
  19. Lors de sa première candidature présidentielle, en 1995, Ph. de Villiers était arrivé en tête dans son département, avec 22,02 %. Son résultat de 2007 témoigne d'une perte de 25 000 voix.
  20. Interview sur TF1, 22 avril 2007.
  21. « Philippe de Villiers "invite" finalement à voter Nicolas Sarkozy le 6 mai », Le Monde, 27 avril 2007.
  22. Classement dans l'Express.fr du 16/07/2008
  23. [1]
  24. [2] reprise de l'article de Valeurs actuelles [3]
  25. (en)[4]
  26. Jean Quatremer, « Philippe de Villiers doit-il rembourser son salaire d'eurodéputé ? »
  27. (fr) observatoiredeleurope.com
  28. a , b  et c VoteWatch, statistiques des votes de Philippe de Villiers

Annexes

Bibliographie

  • Patrick Buisson et Éric Branca, Philippe de Villiers ou la politique autrement, 1993.
  • Luc de Goustine, Coup de gueule contre un valet de pique à l'usage de ceux qui l'aiment et ceux qui le détestent, 1995.
  • Arnaud Folch et Éric Branca, Le Mystère Villiers, 2006.

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