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Jean-Luc Godard

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Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard en 1988.
Jean-Luc Godard en 1988.

Nom de naissance Jean-Luc Godard
Naissance 3 décembre 1930 (78 ans)
Drapeau de la France Paris (France)
Nationalité(s) Drapeau de la Suisse Suisse
Drapeau de la France Française
Profession(s) Réalisateur
scénariste
producteur
Film(s) notable(s) À bout de souffle
Le Mépris
Bande à part
Pierrot le fou
Histoire(s) du cinéma
Conjoint(e) Anna Karina (1961-1967)
Anne Wiazemsky (1967-1979)
Anne-Marie Miéville

Jean-Luc Godard est un cinéaste franco-suisse, né le 3 décembre 1930 à Paris. Il est également acteur, chef monteur, dialoguiste, monteur, producteur et scénariste.

Chef de file de la Nouvelle Vague, cinéaste militant, son œuvre évolue à partir des années 1980-1990 vers le collage poétique, truffée de références et d'hommages aux maîtres de l'histoire de la peinture et de la musique (Mozart). Personnage emblématique dans l'histoire du cinéma français et international, son image d'intellectuel exigeant et sa voix inimitable se sont un peu substituées à son œuvre.

Sommaire

Les débuts

Jean-Luc Godard est le fils d'un médecin, Paul, et d'Odile Monod, une fille de banquier[1],[2]. Après une scolarité à Nyon, en Suisse, puis à Paris[2], au lycée Buffon[3], il s'inscrit à la Sorbonne (en 1946) en anthropologie, mais fréquente plutôt les ciné-clubs de la capitale. Il hante les cinémas du Quartier latin de Paris et noue des relations d'amitié avec André Bazin, Claude Chabrol, François Truffaut, Jacques Rivette et Éric Rohmer[3]. Godard était une des premières signatures du magazine la Gazette du cinéma fondée par Rohmer[3]. Lorsque André Bazin fonde les Cahiers du cinéma en 1951, Godard, Rivette et Rohmer sont parmi les premiers chroniqueurs[3].

Premiers films

Comme beaucoup des critiques des Cahiers du cinéma, Godard commence à s'intéresser à la réalisation. Son premier film, Opération béton (1954), est un documentaire. En 1958, il tourne Charlotte et son Jules (dédié à Jean Cocteau). Toujours en 1958 François Truffaut tourne pendant une véritable inondation Une histoire d'eau, mais se retrouve avec des rushes qu'il juge inutilisables. Jean-Luc Godard les récupère et fait un montage sur lequel il ajoute un commentaire en voix-off. Il continue parallèlement son travail critique aux Cahiers du cinéma et devient une figure clef de la Nouvelle Vague.

Le producteur Georges de Beauregard misera sur son premier long métrage : À bout de souffle en 1959, avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg et, dans une apparition furtive, mais remarquée, Jean-Pierre Melville. À la fois succès critique et public, reconnu internationalement, ce film devient représentatif du style de la Nouvelle Vague (jump cuts, tournage à la volée, improvisations sont autant d'irruptions novatrices dans un art que Godard considérait comme trop engourdi par l'académisme). Son second succès sera Vivre sa vie en 1962 avec Anna Karina. L'année suivante, il réalise les Carabiniers en hommage à Jean Vigo. Le producteur italien Carlo Ponti lui confie alors l'adaptation du roman d'Alberto Moravia, Le Mépris : Godard y sublime Brigitte Bardot et rend un vibrant hommage à Fritz Lang qui joue son propre rôle.

En 1964, Godard et Anna Karina – qu'il a épousée en 1961 – fondent la maison de production Anouchka Films. En 1965, Godard tourne Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution et Pierrot le fou. À la fin de l'année 1965, il tourne Masculin, féminin avec Jean-Pierre Léaud, Chantal Goya, Marlène Jobert et Brigitte Bardot qui par contrat lui devait encore une journée de tournage. À peu près au même moment, Godard et Anna Karina divorcent. Toujours en 1965, le film Paris, vu par... sort. Ce film est un ensemble de courts-métrages réalisés par Claude Chabrol, Jean Douchet, Jean-Luc Godard, Jean-Daniel Pollet, Eric Rohmer et Jean Rouch. En 1967, il épouse l'actrice et future romancière Anne Wiazemsky, petite-fille de François Mauriac, qu'il fait tourner dans La Chinoise, Sympathy for the Devil, Le Vent d'est et Le Gai Savoir. En 1968, il est de ceux qui importent la « Révolution » au Festival de Cannes avec Truffaut, Chabrol, Malle

Il vit aujourd'hui avec la réalisatrice Anne-Marie Miéville.

Filmographie

Acteur

acteurs et actrices

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z

Réalisateur

réalisateurs et réalisatrices

par récompense ou nationalité

Cette filmographie reprend celle établie pour Jean-Luc Godard - Documents, publié en mai 2006 par le Centre Georges Pompidou à l'occasion de l'événement Jean-Luc Godard.

Scénariste

Scénaristes

A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z


Producteur

Dialoguiste

  • Passion (1982) de Jean-Luc Godard

Chef monteur

  • Passion (1982) de Jean-Luc Godard
  • For Ever Mozart (1996) de Jean-Luc Godard

Monteur

Récompenses

Très souvent récompensé[5], on le remarque surtout avec ses six films en sélection officielle à Cannes, ses six films en compétition pour le Lion d'or à la Mostra de Venise, ou encore ses nombreuses participations à la Berlinale, festival de Berlin. C'est grâce à la diversité de ses films, ou par son originalité que les sélectionneurs le remarqueront souvent. Voici une liste des prix qu'il a gagnés.

Berlinale

  • 1960 : Sélection en compétition au Festival du Film de Berlin et Ours d'argent pour À bout de souffle
  • 1961 : Sélection en compétition au Festival du Film de Berlin et Ours d'argent pour Une femme est une femme
  • 1965 : Ours d'or pour Alphaville une étrange aventure de Lemmy Caution
  • 1966 : Interfilm Award, Youth Film Award et nomination à l'Ours d'or pour Masculin féminin : 15 faits précis
  • 1968 : Sélection en compétition au Festival du film de Berlin pour pour Week end
  • 1969 : Sélection en compétition au Festival du film de Berlin pour Amore e rabbia
  • 1973 : Interfilm Award pour Tout va bien
  • 1985 : Interfilm Award et OCIC Award pour Je vous salue Marie, et nommé à l'Ours d'or

Festival de Cannes

Six sélections officielles au Festival de Cannes en compétition avec Éloge de l'amour, Nouvelle Vague, Aria, Détective, Passion, et Sauve qui peut (la vie).

César du cinéma

Mostra de Venise

  • 1962 : Pasinetti Award et prix spécial du jury, et sélection au Festival de Film de Venise pour Vivre sa vie, film en douze tableaux
  • 1964 : Sélection au Festival de Film de Venise pour Une femme mariée : suite de fragments tournés en 1964
  • 1965 : Sélection au Festival de Film de Venise pour Pierrot le fou
  • 1967 : Sélection au Festival de Film de Venise pour La Chinoise
  • 1982 : Lion d'or pour sa carrière
  • 1983 : Lion d'or pour Prénom Carmen
  • 1991 : Médaille d'or du président du Sénat italien et nomination au Lion d'or pour Allemagne année 90 neuf zéro
  • 1996 : Sélection au Festival du Film de Venise pour For ever Mozart

Autres distinctions

Analyses de l’œuvre

Jeux de mise en abyme sur le cinéma

Le cinéma intervient très souvent dans ses films dans des jeux de mise en abyme. Exemples : Détective où l'on voit une caméra JVC qui filme. À un moment elle se tourne vers l'oncle (Terzieff), se tournant en réalité vers la caméra qui la filme : mise en abyme de deux caméras (comme dans l'ouverture du Mépris).

Allusions au matériel vidéo : le néon AGFA dans Détective, les VHS et le vidéo-club dans Hélas pour moi.

Les personnages :

  • vont au cinéma (Vivre sa vie, Masculin/féminin, Pierrot le fou, les Carabiniers, Éloge de l'amour où une scène se passe à l'Espace Saint-Michel) ;
  • tournent un film (Le Mépris, Passion, Prénom Carmen, For Ever Mozart) ;
  • parlent de films, etc.

Des affiches d'autres films apparaissent parfois. Exemples : dans Éloge de l'amour, on voit l'affiche de Matrix. Dans le Mépris et 2 ou 3 choses, on voit l’affiche de Vivre sa vie.

Références à des scènes de films

Références à des réalisateurs : Dreyer pour Le Petit Soldat (Anna Karina interprète le personnage de Veronika Dreyer ; Veronika étant aussi une allusion au film de Bergman), Lubitsch dans Une femme est une femme (Sérénade à trois, plus le fait que Belmondo joue le rôle d'un certain Alfred Lubitch), Mizoguchi dans Made in USA (la chanteuse japonaise s’appelle Doris Mizoguchi) et dans Tous les garçons s’appellent Patrick (Brialy fait semblant de parler japonais, il dit « Mizoguchi Kurosawa »). Le Mépris est le Voyage en Italie de Godard. Présence de Gérard Blain dans Charlotte et son Jules, de Jean-Pierre Melville dans À bout de souffle, de Fritz Lang dans Le Mépris, de Samuel Fuller dans Pierrot le fou, Woody Allen dans King Lear, de Jean-Luc Godard lui-même dans La Chinoise, Prénom Carmen, Soigne ta droite, King Lear et Notre musique.

La figure du cinéaste est très présente : dans Le Mépris c'est Lang, dans Pierrot le fou c'est Fuller, dans La Chinoise c'est lui-même, dans Tout va bien c'est Montand (qui fait explicitement allusion à l'itinéraire de Godard), Dans Sauve qui peut (la vie) c'est Dutronc, dans Passion c'est Djerzy, dans Prénom Carmen c'est lui, dans Soigne ta droite, King Lear et Notre musique aussi.

Distanciation : le film rappelle sans cesse qu'il est un film, que c'est du cinéma (on s'adresse au spectateur, frontalité, etc.) 2 ou 3 choses que je sais d'elle s’ouvre sur une présentation, non du personnage, mais de l’actrice (« Elle, c’est Marina Vlady… »). Le début de Tout va bien est une réflexion sur les conditions nécessaires à la production d'un film (histoire, personnages, financement, vedettes, etc.). Il filme le clap indiquant que ça tourne dans La Chinoise et dans Le Gai Savoir. Les personnages parlent du film. Par exemple dans Le Gai Savoir, Léaud dit « finalement c'est un échec ce film », ou Jean Yanne dans Week-end « ça fait chier ce film ». Dans Week-end encore, on voit un personnage ensanglanté affirmer : « C'est pas du sang c'est du rouge. »

Dans l'ouverture de Détective, on voit des images tournées à la caméra JVC. L'image stoppe et revient en arrière, montrant qu'elles sont bien des images tournées. La caméra de Godard filme les détectives en train de filmer, de visionner les images qu'ils tournent. Les images ne doivent pas s'imposer, elles doivent se faire oublier au profit de ce qu'elles montrent : ici, à l'inverse, elles se manifestent comme images enregistrées. Les choses disparaissent au profit de leur image.

Les jeux de renvois entre les films de Godard

Dans Une femme est une femme, Belmondo parle d'À bout de Souffle, Chantal Goya parle de Pierrot le fou dans Masculin/Féminin. Marie regarde Le Mépris dans Le livre de Marie. À la fin de Détective, Léaud demande comment elle a eu l'argent, elle répond qu'elle ne lui dira pas, qu'elle préfère encore mourir, tout comme « BB » répond à Piccoli, qui lui demande pourquoi elle le méprise : « Ça je te le dirai jamais, même si je devais mourir ». Tout va bien s’ouvre sur un blason, allusion à l’ouverture du Mépris. La seconde partie de For ever Mozart, reprend la formule ouvrant le Mépris à propos du cinéma rendant le monde conforme à nos désirs. Dans Hélas pour moi, un personnage au vidéoclub reprend la formule de Belmondo dans À bout de Souffle : « tu te le rappelle, et non pas tu t'en rappelle ». Eddie Constantine, dans Allemagne année 90 neuf zéro, reprend la formule des Carabiniers : "Un soldat salue un artiste". Sa présence en tant qu'agent secret Lemmy Caution, constitue déjà en soi un renvoi à Alphaville.

Sauve qui peut (la vie)

De nombreux jeux d'arrêt sur image, de ralentis, de style saccadé (déjà présents dans France tour détour) Un film pessimiste, où la vie est une sorte d'enfer à fuir (sauve qui peut !). Tous les personnages sont détestables, immoraux, grossiers, tous se détestent, se crient dessus, s'insultent, se disputent, se frappent. La sexualité est très présente, surtout pas sous une forme amoureuse et tendre, car le monde que donne à voir Sauve qui peut (la vie) est un monde sans amour et sans tendresse, mais sous ses formes les plus déviantes et perverses : zoophilie (la scène avec les vaches et la fermière), l'homosexualité (entre Godard-Dutronc et un homme de l'hôtel au début du film, puis Isabelle évoque aussi un amour lesbien pendant la première scène de prostitution à l'Hôtel), la pédophilie et l'inceste (Godard-Dutronc veut voir les seins de Cécile, demande à un ami s'il n'a pas déjà eu envie d'enculer sa propre fille, et pendant la première scène d'Isabelle à l'hôtel, le client lui demande de jouer sa fille), et enfin la prostitution, thème déjà évoqué dans Vivre sa Vie, La Chinoise, Alphaville et 2 ou 3 choses que je sais d'elle. Dans la troisième partie (le commerce), la prostitution est liée au capitalisme, au monde des affaires. Les proxénètes évoquent les banquiers, seuls à être indépendants. Les clients d'Isabelle sont à chaque fois des patrons (dans le premier cas, il négocie des prix au téléphone, dans le second cas la scène a lieu dans les bureaux de l'entreprise, avec un subordonné). Dutronc : il joue Godard, on retrouve les lunettes et le cigare propre au style de Godard, ainsi que l'amitié avec Duras. C'est le début de la longue série de la présence de la figure du cinéaste dans les films de Godard : déjà Montand dans Tout va Bien, puis Dutronc dans Sauve qui peut (la vie), puis Djerzy dans Passion, puis Godard décide de jouer ce rôle qui est le sien (Montand évoquait déjà une vie, face à la caméra, qui est celle de Godard), dans Prénom Carmen, puis Soigne ta droite et King Lear. On retrouve encore la figure du cinéaste dans la seconde partie de For ever Mozart. La musique : plusieurs personnage évoquent une musique, que les autres n'entendent pas. Peut-être une allusion à Pierrot le Fou, où Devos entend une musique que Belmondo n'entend pas. Quatre parties : les trois premières étant chacune centrée sur un personnage du trio Dutronc/Huppert/Baye : L'imaginaire est centrée sur Baye, la peur est centrée sur Dutronc, le commerce est centrée sur Huppert. La quatrième partie, la musique, réunit les trois personnages. Structure semblable à celle du Bruit et la Fureur de Faulkner, où il y a quatre parties chacune centrée sur un frère, racontées à la première personne, puis une quatrième partie à la troisième personne.

Les relations hommes/femmes chez Godard

Incompréhension permanente, quiproquo, malentendus, échecs… Pierrot le fou : Marianne regarde Pierrot avec des sentiments, lui la regarde avec des idées. Elle veut aller à Monaco, Las Vegas, lui à Athènes, Rome… Lui intellectuel, elle frivole.

Incompréhension qui est souvent linguistique : Dans À bout de souffle, Patricia ne comprend pas ce que dit Belmondo : elle demande sans cesse : "c'est quoi… ?", dans Une femme est une femme, Karina demande si un événement heureux c'est en français la même chose qu'un heureux événement. Une femme est une femme est entièrement consacré à ce différend entre homme et femme, mais traité sur le mode de la comédie.

Dans Le Mépris, c'est une longue incompréhension entre les deux personnages. Lui est un intellectuel, écrivain, elle une femme simple, dactylo, venant d'un milieu populaire. Différence de milieu, d'âge…

Dans Masculin-Feminin, Jean-Pierre Léaud joue un jeune homme plutôt intellectuel, écoutant Bach, délaissé par son amie (Chantal Goya), plus frivole, chanteuse de variétés et travaillant dans un magazine féminin. Dans Week end, le couple se déteste, ils se trompent mutuellement et veulent s'assassiner… Dans Sauve qui peut la vie : Paul Godard affirme qu'ils ne peuvent se toucher (avec Denise Rimbaud) qu'en se tapant dessus. La femme est souvent l'étranger : elle est étrangère : Jean Seberg est américaine (À bout de souffle), Anna Karina est danoise dans Le Petit Soldat (le personnage masculin affirme qu'il trouve très belle les femmes qui parlent une langue étrangère) et dans Une femme est une femme, Marina Vlady est russe (2 ou 3 choses..), Anne Wiasemsky est d'origine polonaise, Jane Fonda est américaine (Tout va bien), Hanna Schygulla est allemande (Passion), Domiziana Giordano est italienne (Nouvelle vague)…

Un des deux personnages finit par mourir : Belmondo meurt dans À bout de Souffle, Karina dans Le petit Soldat, Karina dans Vivre sa Vie, Bardot dans Le Mépris, Karina et Belmondo dans Pierrot le fou, Jean-Pierre Léaud dans Masculin-féminin, Dutronc dans Sauve qui peut la vie, Maruschka Detmers dans Prénom Carmen, Delon dans Nouvelle vague, Berthe dans Éloge de l'amour

Il n'y a de réconciliation qu'à de très rares instants, fugaces, fragiles : par exemple dans Vivre sa Vie, cet instant est muet et sous-titré. Au tout début du Mépris, le fameux blason, filmé avec différents filtres de couleurs jaunes ou bleu, pour le mettre en valeur, signalé comme instant de grâce, un moment privilégié, rare. Dans Sauve qui peut (la vie), Paul Godard se jette sur Denise Rimbaud.

Jean-Luc Godard utilise un procédé de ralentis, de saccadés, d'images fixes : alors le combat se transforme en une sorte d'étreinte amoureuse, et l'on perçoit un sourire ou un rire sur le visage de Nathalie Baye. Dans Éloge de l'amour, rare instant dans la voiture où Berthe reconduit le personnage masculin à la gare, citant saint Augustin à propos de l'amour.

Éloge de l'amour

Présent en noir et blanc, passé en couleurs. Uniquement des plans fixes, aucun travelling. Dans la première partie, courte apparition de Godard, lisant sur un banc. Superpositions de paroles. Philippe, avant d'entrer, frappe trois coups, comme à l'ouverture d'une pièce de théâtre. Edgar lit un livre composé de pages blanches. Usage constant du hors-champ. Le son ne correspond pas à l'image, ceux qui parlent sont hors-champ. Gros plans sur les visages, très peu de plans larges. Sur la mémoire : dialogue sur le devoir de mémoire entre Forlani et Rosenthal, Edgar affirme avoir de la mémoire lorsqu'il parle avec Berthe aux entrepôts de la SNCF, et Philippe dit à Edgar que depuis qu'il ne travaille plus avec lui, M. Rosenthal perd la mémoire. Un extrait des Situations III de Sartre sur le refus du temps, et sur la mémoire est dit à deux reprises (dans la première et dans la seconde partie). Mémoire de l'histoire de la résistance pendant la Seconde guerre (démarche de Rosenthal qui veut récupérer les peintures spoliées pendant la guerre, l'histoire de M. et Mme Bayard que veulent acheter les Américains), mémoire du conflit au Kosovo (conférence dans la librairie où travaille Berthe), mémoire du Viêt Nam (la femme de chambre vietnamienne), absence de mémoire des Américains, mémoire de la bataille de César contre les Lutéciens au Bois de Boulogne, mémoire de l'histoire des luttes sociales à travers les usines de Renault à Billancourt. Mémoire aussi à travers la station de bus "Drancy avenir", évocation du camp de Drancy. Drancy évoque le passé sombre, mais a été ironiquement lié à l'avenir ; on voit aussi de Gaulle à travers l'affiche du spectacle de Robert Hossein "Celui qui a dit non". Plusieurs plaques à la mémoire de fusillés par les Allemands sont montrées, notamment celle de la place Saint-Michel. Mémoire personnelle d'Edgar dans la seconde partie : elle est le souvenir d'Edgar, à travers des couleurs vives, des jeux sur la vidéo (ralentis, zooms, superpositions d'images…), la mer Rouge, le rivage bleu. De dos, l'ombre de Berthe (on apprend son nom uniquement dans cette seconde partie) peint "la France libre" sur une barque.

Je vous salue Marie

Jean Luc Godard y insiste sans cesse sur les sphérités : la Lune, le Soleil, le ballon de basket, le feu rouge... Il s’agit manifestement d’un symbole de fécondité : l’œuf, l’ovule. Dans Le livre de Marie, Marie casse un œuf à la coque. Cette sphérité est aussi celle du zéro, du nouveau commencement.

L’unique encart du film est : « En ce temps là ». Il renvoie à un passé, un jadis. Pourtant, le film présente les événements comme contemporains. Il s’agit d’un maintenant jadis, un passé-présent. Cela correspond à l’exigence chrétienne de contemporanéité : tout chrétien à le devoir de se faire le contemporain du Christ.

2 ou 3 choses que je sais d'elle

Mon semblable, mon frère, la formule de Baudelaire désignant le lecteur dans l'ouverture des Fleurs du mal est reprise par Godard pour désigner le monde. C'est le monde qui est le semblable, le frère de Marina Vlady : elle éprouve un sentiment étrange de communion avec le monde, d'identification avec lui. Elle ne fait qu'un avec le monde et le monde ne fait qu'un avec elle. Elle est perdue, dispersée dans le monde quotidien, le monde ambiant. L'immersion dans le monde de la préoccupation quotidienne ? C'est peut-être cela qui est révélé à Marina Vlady dans un sentiment : l'angoisse.

Esthétique très proche de celle de Made in USA : un jeu sur trois couleurs, le bleu, le blanc et le rouge, dans les encarts comme dans les décors ou les vêtements des personnages.

Exemple : un plan où Marina Vlady est couchée sur un lit. On voit le pull bleu, le drap blanc, la couverture rouge. Dans le plan suivant, l’enfant apparaît pour raconter son rêve et demander ce qu’est le langage. Les battants de la porte sont bleus, les murs sont blancs et son pull est rouge. Godard compose ses plans à la manière d’un peintre.

Citation visuelle de couvertures des livres de la collection Idées : notamment Études sur le société industrielle et Psychologie de la forme.

Auto-dérision à propos de sa manie de la citation ? Deux personnages, Bouvard et Pécuchet, citent au hasard des livres.

Importance du thème du langage comme dans Une femme est une femme, Vivre sa vie (l'entretien de Nana avec Brice Parain à propos de la parole ), Alphaville (le combat du langage logique et technique contre le langage de la poésie), Made in USA (la scène du bar) :

- Comment vous savez que c'est un garage ? Vous êtes sûr qu'on ne s'est pas trompé de nom ?... Que ce soit une piscine ou un hôtel ?
- Ah ! C'est possible, oui. Ça pourrait s'appeler aussi autre chose, oui.
- Bon, ben, justement, qu'est-ce qui fait que les choses portent un certain nom ?
- Parce qu'on leur donne.
- Et qui leur donne ?

Alphaville

Alphaville, c'est Paris : Godard fait tout pour que le spectateur reconnaisse Paris. On reconnaît le métro de Paris, les quais de la Seine, etc. Il évoque l'expansion rapide d’Alphaville. C'est une allusion à l'expansion de Paris, à la construction des grands ensembles déjà évoqués dans Les Carabiniers et par la suite dans Deux ou trois choses que je sais d'elle. Il évoque les HLM dans laquelle on parque les individus, des hôpitaux pour longues maladies. Il évoque aussi la destruction en masse d’individus par le spectacle, le divertissement permanent qui arrache l’individu à la poésie, à l'art, à la philosophie. C'est la société médiatique-consumériste qui apparaît dans les années 60 (développement rapide de la télévision). Cette société, Godard la dénonce déjà dans Les Carabiniers ou bien Pierrot le fou où la parole, pauvre, stéréotypée, n'est plus la logique ou bien le langage fonctionnel mais est le slogan publicitaire. Godard dénonce donc la société qu'il voit apparaître. Alphaville c'est un film de science-fiction qui parle du réel, il parle d'un avenir mais qui est déjà là.

Pendant son combat-dialogue contre Alpha 60, Lemmy Caution évoque Pascal « le silence de ces espaces infinis m'effraie » (Pensées), Nietzsche « Quel est le privilège des morts ? Ne plus mourir » (Le Gai Savoir), Bergson « je crois aux données immédiates de la conscience » (Essai sur les données immédiates de la conscience). Philosophie et poésie sont les deux formes de langue qui s'opposent au langage d’alpha 60. Ce combat est un combat de langage, deux langages s'affrontent. C'est la langue de la tradition contre la langue de la technique (Cf. la conférence Langue de tradition et langue technique, de Martin Heidegger).

Dans l’entretien avec le scientifique (László Szabó), celui-ci dit qu'il est interdit de dire « pourquoi ». Précisément parce que pourquoi, c'est le questionnement, c'est la liberté, c'est la philosophie et la poésie. Lorsque Lemmy Caution dit « Je suis un homme libre », le scientifique répond que cette réponse ne veut rien dire. Alpha 60 est la négation de la liberté. Alpha 60 ne dit pas « pourquoi », elle dit « parce que ». « Parce que », c'est l'explication, la conséquence logique, c'est la nécessité, c'est la non-liberté ; « enregistrer, calculer, tirer des conséquences, c'est cela Alpha 60 » explique le scientifique à Lemmy Caution. Pas de pourquoi : c’est aussi une allusion à Si c’est un homme de Primo Levi, dans lequel un SS affirme qu’ici (dans les camps d’extermination), il n’y a pas de pourquoi : Hier ist kein warum. Les allusions au système totalitaire nazi sont innombrables. Entre autres : lorsque Lemmy Caution prend l'ascenseur pour descendre au sous-sol où ceux qui ont exprimé des émotions sont exécutés, et appuie sur le bouton. Gros plan sur ce dernier affichant : SS.

Allemagne année 90, neuf zéro

Allusion à Allemagne année zéro (Germania anno zero) de Roberto Rossellini.

« Tenir pendant une heure une seule et même note, un seul accord »

C’est ce que fait le film, et la note tenue, c’est la solitude.
Solitude du personnage qui passe dans un paysage de ruine, en quête de l’Occident : sentiment de déréliction. La chute du mur : c’est la fin d’une certaine Allemagne. C’est un nouveau commencement, un commencement neuf, un recommencement à zéro (c’est aussi cela le sens du neuf zéro). Solitude du dernier agent secret, Lemmy Caution, qui finit par trouver Berlin-Ouest et découvrir que celle-ci a tout d'Alphaville qu'il quittait, victorieux, dans le film de 1965 : les domestiques obéissent au coup de sifflet et répondent à Constantine "Arbeit macht frei".

Godard rend hommage à la culture allemande, ou plus généralement germanique :

philosophie :

psychanalyse :

  • Freud : il est cité par l’image (photo), et dans le texte ("wo es war, das ich soll werden : Là où le Ça était, le Moi doit devenir"))

musique : Bach, Mozart, Beethoven, Liszt, Webern, etc.

littérature : Goethe (Faust), Schiller, Kafka, Brecht, Rilke ("les dragons de notre vie ne sont que des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux")…

peinture : Cranach.

cinema : Le Dernier des hommes, de Murnau est cité visuellement, ainsi que des films de Fritz Lang.

Renvois à ses propres films :

La présence d’Eddie Constantine dans le rôle de Lemmy Caution évoque Alphaville. Il cite Pascal de la même façon que dans Alphaville : le silence de ces espaces infinis m’effraye ; « le silence éternel de ces volumes innombrables m'effraie ». Devant la statue de Pouchkine, il dit qu’un soldat salue un artiste, ce qui est une auto-citation : c’est ce que disait Michel-Ange dans Les Carabiniers.

Bibliographie

  • Richard Roud, Jean-Luc Godard, Cinema One, Londres 1962
  • Jean Collet, Jean-Luc Godard, Seghers, Paris 1963
  • Barthélemy Amengual sous la direction de, Jean-Luc Godard au-delà du récit, Lettres modernes, Paris 1967
  • Colin Miles MacCabe, Jean-Luc Godard, Images, Sounds, Politics, Indiana University Press, Bloomington 1980
  • Jean-Luc Godard, Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, sous la direction d'Alain Bergala, Éditions du Cahiers du cinéma, Paris 1985
  • Marc Cerisuelo, Jean-Luc Godard, Lherminier, Paris 1989
  • Jean-Luc Douin, Godard, Rivages, Paris 1989.
  • Jean-Louis Leutrat, Des traces qui nous ressemblent , Comp'Act, 1990.
  • Raymond Bellour et Mary Lea Bandy sous la direction de, Jean-Luc Godard, son + image 1974-1991, Museum of Modern Art, New York 1992,
  • Marc Cerisuelo sous la direction de, Jean-Luc Godard au-delà de l'image, dans "Études cinématographiques", 1993, n. 194-202, 1993
  • Jean-Luc Godard, Histoire(s) du cinema, 4 vol., Gallimard, Paris 1998
  • Alain Bergala, Nul mieux que Godard, Éditions du Cahiers du cinéma, Paris 1999.
  • Jacques Aumont, Amnésies : fictions du cinéma d'après Jean-Luc Godard , POL, 1999.
  • Jean-Luc Godard, Archéologie du cinéma et mémoire du siècle. Dialogue, avec Youssef Ishaghpour, Ferrago, Paris 2000
  • Alberto Farassino, Jean-Luc Godard (1974), Il Castoro Cinema, Milan 2002
  • Suzanne Liandrat Guigues et Jean-Louis Leutrat, Godard simple comme bonjour, L'Harmattan : 2004.
  • Céline Scemama, Histoire(s) du cinéma de Jean-Luc Godard. La force faible d’un art, L’Harmattan, 2006.
  • Nicole Brenez, David Faroult, Michael Temple, James E. Williams, Michael Witt, Jean-Luc Godard: Documents, Paris, Centre Georges Pompidou, 2007

Divers et anecdotes

  • Jean-Luc Godard est aussi le titre d'un documentaire de 29 minutes qui lui est consacré, réalisé en 1965 par Jacques Doniol-Valcroze.[réf. nécessaire]
  • Jean-Luc Godard est l'une des plus grandes sources d'inspiration du réalisateur américain Quentin Tarantino qui lui rend souvent hommage à travers ses films. Il a ainsi nommé sa société de production A Band Apart en hommage au film Bande à part.
  • En 1984, à Cannes, Godard est entarté par le groupe de Noël Godin.[6]

Sa lettre à Malraux

« Votre patron avait raison. Tout se passe à un niveau vulgaire et subalterne… Heureusement, pour nous, puisque nous sommes des intellectuels, vous, Diderot et moi, le dialogue peut s'engager à un échelon supérieur.[7]
Étant cinéaste comme d'autres sont juifs ou noirs, je commençais à en avoir marre d'aller chaque fois vous voir et de vous demander d'intercéder auprès de vos amis Roger Frey et Georges Pompidou pour obtenir la grâce d'un film condamné à mort par la censure, cette gestapo de l'esprit. Mais Dieu du Ciel, je ne pensais vraiment pas devoir le faire pour votre frère, Diderot, un journaliste et un écrivain comme vous, et sa Religieuse, ma sœur.[7]
Aveugle que j'étais ! J'aurais dû me souvenir de la lettre pour laquelle Denis avait été mis à la Bastille… Ce que j'avais pris chez vous pour du courage ou de l'intelligence lorsque vous avez sauvé ma Femme mariée de la hache de Peyrefitte, je comprends enfin ce que c'était, maintenant que vous acceptez d'un cœur léger l'interdiction d'une œuvre où vous aviez pourtant appris le sens exact de ces deux notions inséparables : la générosité et la résistance. Je comprends enfin que c'était tout simplement de la lâcheté.[7]
Si ce n'était prodigieusement sinistre, ce serait prodigieusement beau et émouvant de voir un ministre UNR en 1966 avoir peur d'un esprit encyclopédique de 1789[7]
Rien d'étonnant à ce que vous ne reconnaissiez plus ma voix quand je vous parle, à propos de l'interdiction de Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, d'assassinat. Non. Rien d'étonnant dans cette lâcheté profonde. Vous faites l'autruche avec vos mémoires intérieurs. Comment donc pourriez-vous m'entendre, André Malraux, moi qui vous téléphone de l'extérieur, d'un pays lointain, la France libre ? »[7]
Un post-scriptum précise : « Lu et approuvé par François Truffaut, obligé de tourner à Londres, loin de Paris, Fahrenheit 451, température à laquelle brûlent les livres. »[7]

Liens de parenté

Jean-Luc Godard est cousin germain de Jérôme Monod (° 1930), administrateur de sociétés et homme politique français (« proche parmi les proches » de Jacques Chirac), mais également, à un degré plus éloigné, du naturaliste Théodore Monod (1902-2000) et de son frère, le graphiste, typographe et éditeur Maximilien Vox (1894-1974), et du biologiste et chimiste Jacques Monod (1910-1976).[réf. nécessaire]

Voir Descendance de Jean Monod (1765-1836).[réf. nécessaire]

Il est également cousin du maire de Clermont-Ferrand, Serge Godard.[réf. nécessaire]

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Sources

Bibliographie

  • (fr) Jean-Luc Godard par Les Cahiers du cinéma
  • Nicole Brenez, Jean-Luc Godard, documents, Paris : Centre Pompidou, 2006. (ISBN 9782844262998)
  • Roberto Chiesi, Jean-Luc Godard, Rome : Gremese, 2004. (ISBN 9788873015840)
  • Jean Collet, Jean-Luc Godard, Paris : Ed. Seghers, 1963. (OCLC 246193526)

Notes et références

  1. Brenez, p. 241.
  2. a  et b Collet, p. 171.
  3. a , b , c  et d Chiesi, p. 13.
  4. Allociné
  5. 28 victoires, et 27 nominations, d'après sa fiche IMDb
  6. cinergie
  7. a , b , c , d , e  et f Hamon, Hervé et Rotman, Patrick, Génération tome 1, Les années de rêve, Le Seuil, 1987, isbn 2020095491
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