- Jean Seberg
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Jean Seberg
Données clés Naissance 13 novembre 1938
Marshalltown, États-UnisNationalité États-Unis Décès 30 août 1979
Paris, FranceProfession Actrice Films notables Sainte Jeanne
Bonjour Tristesse
À bout de souffleJean Dorothy Seberg[1], née le 13 novembre 1938 à Marshalltown dans l'Iowa et morte le 30 août 1979 à Paris[1], est une actrice américaine qui passa une partie importante de sa carrière en France.
De son Iowa natal au Paris de la Nouvelle Vague, Jean Seberg a incarné un idéal féminin pour toute une génération. À la fois américaine et française, elle connaît son premier triomphe avec le personnage de Jeanne d'Arc qu'elle incarne dans le film éponyme d'Otto Preminger. De ce moment-là, le destin de Jean Seberg est scellé. De Bonjour Tristesse, de Preminger et d'après Sagan, à À bout de souffle de Godard avec Belmondo pour partenaire, elle devient célèbre grâce à sa fraîcheur, sa beauté et sa spontanéité.
Sa vie privée tumultueuse et son mariage avec Romain Gary ont fait d'elle, au-delà de la star, une figure de la vie culturelle des années 1960. Elle est parmi les premières actrices à prendre des engagements politiques pour faire entendre la voix des Noirs américains alors opprimés... Sa mort mal élucidée met un point final mystérieux à son existence.
Sommaire
Enfance
Jean Seberg est la fille de Dorothy Benson, institutrice, et d'Edwards Seberg, pharmacien. Sa famille était de confession luthérienne et d'origine suédoise.
Carrière
Après l'université de l'Iowa, elle tourne son premier film en 1957, Sainte Jeanne, sous la direction d'Otto Preminger. Choisie parmi 18 000 candidates[2], elle est la seule à animer Sainte Jeanne, adaptation d'une pièce de théâtre empesée dans lequel elle tient le rôle de Jeanne d'Arc. Dans la foulée, elle jouera dans Bonjour tristesse du même réalisateur. Ce remarquable coup de chance se présente comme une ouverture majestueuse pour une jeune fille que rien ne prédestinait au métier d'actrice.
Elle est connue en tant qu'icône de la Nouvelle Vague, notamment grâce au film À bout de souffle (1960) de Jean-Luc Godard. Aux côtés de Jean-Paul Belmondo, elle y interprète Patricia Franchini, vendeuse de journaux (le Herald Tribune) sur les Champs-Élysées.
En 1969, elle apparaît dans son premier et seul film de comédie musicale, La Kermesse de l'Ouest (Paint your wagon), adapté d'un spectacle de Lerner et Lowe. Elle joue en compagnie de Lee Marvin et Clint Eastwood. Pour le chant, sa voix est doublée.
Lilith est « le film » qui a influencé son « moi », tourné en 1964 par Robert Rossen, il est le plus révélateur de sa personnalité réelle. Dans les revues de l'époque, les critiques écriront « elle ne joue pas Lilith, elle est Lilith ». Pour les esthètes, ce film représente le couronnement de sa carrière.
Elle est le premier choix de François Truffaut pour le rôle de Julie dans La Nuit Américaine mais après l'avoir sollicitée à plusieurs reprises et sans nouvelles, il décide de donner le rôle à Jacqueline Bisset. Son état mental à cette période est responsable de cette occasion manquée.
Engagement politique
Dès l'âge de 14 ans, elle adhère à la NAACP (National Association for the Advancement of Colored People). En 1967 de violentes émeutes raciales éclatent à Watts près de Los Angeles et font écho dans la conscience politique de Jean.
À la fin des années 1960, elle utilise sa célébrité pour des causes politiques, notamment celles des Amérindiens et des Black Panthers. Cet engagement la met en conflit avec le FBI ; le dirigeant, J. Edgar Hoover, demande de la neutraliser. Elle a un temps une liaison avec le militant des Black Panthers et président de l'Organisation de l'Unité Afro-Américaine, Hakim Abdullah Jamal, qui abandonne femme et enfants pour suivre Seberg à Paris. Elle soutient aussi les Black Panthers[3]. Bien qu'elle n'ait rien fait d'illégal, le directeur du FBI, J.Edgar Hoover, la considère comme une menace pour la stabilité des États-Unis. Son téléphone est mis sur écoute et sa vie privée est observée en permanence.
Vie privée
En 1958, elle épouse l'acteur, réalisateur et producteur français François Moreuil[4] et vient vivre à Paris. La même année, Jean jouera sous la direction de François dans son film La Récréation (1961). En 1960, Jean rencontre l'écrivain et diplomate de 24 ans son aîné, Romain Gary.
Cette rencontre scellera la fin de leurs mariage respectifs : Jean Seberg divorce en 1960 de François Moreuil et Romain Gary divorce de sa femme, l'actrice anglaise Lesley Blanch, en 1962. Blanch déclarera que Jean n'est pas assez cultivée pour Gary et qu'elle est « une très jolie jeune fille portée sur la chose, un peu vulgaire »[5]. Jean met au monde Alexandre Diego le 17 juillet 1962, qui est élevé en Espagne par Eugénia Munoz. Pour sauver les convenances, on annonce sa naissance le 26 octobre 1963[6]. Romain Gary parle de son couple et de leurs difficultés dans Chien blanc.
Durant l'été 1970, alors qu'elle est enceinte de sept mois et en train de divorcer de son second mari Romain Gary, une campagne lancée par le FBI et reprise par les journaux prétend que l'enfant est conçu non par Romain Gary[7], mais par un membre des Black Panthers. Sa fille, Nina, naît le 23 août mais meurt deux jours plus tard. Elle tient le FBI pour coupable. Le couple divorce à la fin de l'année. Gary, dans un texte retentissant, dénonce la presse à scandale et affirme que l'enfant était bien de lui[8].
En 1972, elle épouse en troisièmes noces après de nombreuses liaisons, Dennis Berry, réalisateur et fils de John Berry. Elle devient dépendante à l'alcool et aux médicaments. Son divorce avec Berry n'ayant pas encore été prononcé, le mariage qu'elle contracte avec Ahmed Hasni, en 1978, n'a pas de force légale.
Jean Seberg connaît des problèmes d'alcoolisme. Elle fait plusieurs tentatives de suicide aux dates anniversaires de la perte de sa fille.
Une fin tragique
Le 30 août 1979, elle fut portée disparue et son corps fut retrouvé dix jours plus tard[9], enroulée dans une couverture à l'arrière de sa voiture dans le XVIe arrondissement de Paris, près de son domicile. On trouva dans sa main un mot d'adieu[10]. Le rapport de police indique qu'elle a succombé à une surdose massive de barbituriques mais aussi d'alcool (8,2 g par litre de sang) et conclut au suicide au terme de l'enquête[11].
Elle est enterrée au cimetière du Montparnasse.
Son second mari Romain Gary, père de son fils Alexandre Diego, se suicida un an après la mort de Jean. Dans la lettre qu'il laissa, il écrivit : « aucun rapport avec Jean Seberg »[12].
Filmographie
en tant qu'actrice
- 1957 : Sainte Jeanne (Saint Joan), d'Otto Preminger : Jeanne d'Arc
- 1958 : Bonjour tristesse d'Otto Preminger : Cécile
- 1959 : La souris qui rugissait (The Mouse That Roared) de Jack Arnold : Helen Kokintz
- 1960 : Let no man write my epitaph de Philip Leacock : Barbara Holloway
- 1960 : La Récration de Fabien Collin : Kate
- 1960 : À bout de souffle de Jean-Luc Godard : Patricia Franchini
- 1961 : Les Grandes Personnes de Jean Valère : Ann Westerling
- 1961 : L'Amant de cinq jours de Philippe de Broca : Claire
- 1961 : Congo vivo de Giuseppe Bennati
- 1963 : À la française (In the french style) de Robert Parrish
- 1964 : Lilith de Robert Rossen : Lilith Arthur
- 1964 : Les Plus Belles Escroqueries du monde, sketch Le Grand Escroc de Jean-Luc Godard : Patricia Leacock
- 1964 : Échappement libre de Jean Becker : Olga Celan
- 1965 : Choc (Moment to moment) de Mervyn Le Roy
- 1965 : Un milliard dans un billard de Nicolas Gessner : Bettina Ralton
- 1966 : L'Homme à la tête fêlée d'Irvin Kershner
- 1966 : La Ligne de démarcation de Claude Chabrol : Mary, comtesse de Grandville
- 1967 : Estouffade à la Caraïbe de Jacques Besnard : Colleen O'Hara
- 1967 : La Route de Corinthe de Claude Chabrol : Shanny
- 1968 : Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary : Adriana
- 1969 : Pendulum (Pendulum) de George Schaefer : Adèle Matthews
- 1969 : La Kermesse de l'Ouest (Paint Your Wagon) de Joshua Logan : Elizabeth Rumson
- 1970 : Airport de George Seaton : Tanya Livingston
- 1970 : Vague de chaleur (Ondata di calore) de Nelo Risi
- 1970 : Macho Callahan de Bernard Kowalski
- 1971 : Questa specie d'amore d'Alberto Bevilacqua
- 1972 : Police Magnum (Kill!) de Romain Gary : Emily Hamilton
- 1972 : L'Attentat d'Yves Boisset : Édith
- 1972 : Le Tueur à gages (Camorra) de Pasquale Squitieri
- 1973 : La Corruption de Chris Miller (La corrupcion de Chris Miller) de Juan-Antonio Bardem
- 1974 : Pris au piège (Cat and Mouse) de Daniel Petrie
- 1974 : Les Hautes Solitudes de Philippe Garrel : Marilyn Monroe
- 1974 : Ballad for Billy the Kid, court métrage de Jean Seberg : la star
- 1974 : Bianchi cavalli d'agosto de Raimondo del Balzo
- 1975 : Le Grand Délire de Denis Berry : Emily
- 1976 : Le Canard sauvage (Die wildente) de Hans W. Geißendörfer
- 1978 : Le Bleu des origines de Philippe Garrel
- 1979 : La légion saute sur Kolwezi de Raoul Coutard : scène coupée au montage
en tant que réalisatrice
- 1974 : Ballad for Billy the Kid (interprète des chansons du film)
Bibliographie
- Jean Seberg, Lettre d'amour aux camés, Libération 1978
- Maurice Guichard, Jean Seberg, portrait français, Éditions Jacob-Duvernet, 2008
- Alain Absire, Jean S., Fayard, 2004
biographie romancée, qui a fait l'objet d'un procès intenté par Diego Gary, le fils de Jean Seberg- Jean-Lou Alexandre, Jean Seberg, La Tentation de l'échec, Séguier, 2008.
- roman réaliste sur sa relation avec l'écrivain mexicain Carlos Fuentes: Carlos Fuentes , "Diane ou la chasseresse solitaire"1994, Gallimard, 1996 (pour la traduction française)
- Jacques Mandelbaum, Cahier du Cinéma n°7, Jean Luc Godard, 2007
- Richards, David (1981). Played Out: The Jean Seberg Story.
Notes et références
- (en) Jean Seberg - Films as actress:, Film as director:. Consulté le 07-07-2011.
- Maurice Guichard, Jean Seberg : portrait français, p. 58
- p183Jean Seberg Portrait Français; Maurice Guichard
- http://www.commeaucinema.com/personne/francois-moreuil,80184
- Caroline Baum, "The Wild One", The Spectator,
- Jean Seberg Portrait Français; Maurice Guichard
- (en) saintjean.co.uk
- Richards, p.253
- p298 à 300Jean Seberg :une vie; biographie de David Richards
- p 247, 248, Jean Seberg Portrait Français; Maurice Guichard
- p250, 251, Jean Seberg Portrait Français; Maurice Guichard
- p255, Jean Seberg Portrait Français; Maurice Guichard
Liens externes
- (fr)/(en) Jean Seberg sur l'Internet Movie Database
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