Identité nationale

Identité nationale

L'expression « identité nationale » date des années 1980[1] ; on parle aussi de « sentiment national », et on utilise, depuis le XIXe siècle, les termes de « conscience nationale ». Ils désignent le sentiment, ressenti par une personne, d'appartenir à une nation.

L'expression « identité nationale » peut vouloir aussi désigner les « points communs », réels ou supposés, entre des personnes qui se reconnaissent d'une même nation, ces points communs formant un ensemble d'habitus.[réf. nécessaire]

Le philosophe Jean-Claude Bourdin[2] se demande s'il ne s'agit pas là « d'un mot égarant » qu'il faudrait éviter d'employer. « Son usage inflationniste et le consensus qui entoure sa prétendue évidence sont les signes qu'il relève davantage de l'opinion que d'un effet de penser »[3] .

Sommaire

Définitions

Source principale : le livre d'Ernest Gellner : « Nations et Nationalismes », Bibliothèque historique Payot, 1999.

Il ne faut pas confondre l'« identité nationale » qui est un sentiment, avec la « nationalité » qui est une appartenance, soit politique ou juridique (dans le sens de citoyenneté, comme lorsqu'on parle de nationalité française), soit ethnique (dans le sens de communauté linguistique, culturelle, historique, religieuse ou sociale, comme lorsqu'on parle de francophones ou de Français). L'appellation « identité nationale », si elle n'est pas clairement définie (ce qui est souvent le cas), est une expression sémantiquement floue qui englobe, sans les préciser, des « points communs » réels ou supposés, entre des personnes censées se reconnaître d'une même nation et former ainsi un ensemble d'habitus.

Définir les « points communs » formant l'« identité nationale » est un rôle que se sont donnés les États, à travers leurs systèmes éducatifs, et cette définition varie avec le temps et selon les gouvernements : par exemple en France, la Révolution nationale du gouvernement de Philippe Pétain (1940-1944) donnait des « points communs » inspirés du droit du sang, de la religion catholique et des doctrines racistes de l'anthropologie du XIXe siècle, alors que la Quatrième et la cinquième républiques ont donné des « points communs » inspirés du droit du sol, de l'humanisme laïc et des études sociales des sciences humaines de la seconde moitié du XXe siècle.

Toutefois, les familles, les communautés et certains partis sont aussi des lieux de transmission de « points communs », qui peuvent être différents de ceux donnés par l'État en place, et peuvent ainsi définir une identité nationale différente de celle promue par cet État.

Le sentiment d'identité est intime à chaque personne, et dépend de la manière dont s'effectue, chez cette personne, l'intériorisation des repères identitaires que représentent les « points communs » tels que la langue parlée, les échanges économiques, les pratiques sociales diverses, la symbolique locale, communautaire ou d'État, la culture, la musique, la cuisine, l'histoire telle qu'elle est contée à travers l'école, la radio, la télévision, et autres[4]. Dans les cultures traditionnelles qui laissent peu de place au développement personnel, mais en donnent beaucoup au sentiment communautaire, les « points communs » et l'identité nationale (ou parfois religieuse) forment une composante essentielle de la personnalité. De manière générale, l'identité d'une personne n'est pas figée, elle évolue et correspond à un « parcours de vie »[5].

Le sentiment d'identité nationale de la plupart des citoyens d'un même pays, d'une même nation, tend à se renforcer lorsque celle-ci est menacée, militairement (guerre) ou économiquement (crise). Si la menace extérieure se précise, comme en France en 1914, la « nation » est exaltée (et cette exaltation prend alors un sens de moins en moins basé sur des valeurs universelles, et de plus en plus ethnique et territorial)[6].

Naissance du sentiment national

Source principale : le livre de Benedict Anderson, « L'imaginaire national »[7].

À l'origine : l'imprimerie

Le développement du sentiment d'appartenance à une entité nationale se produit dans le courant du du XIXe siècle, dans le contexte de la lutte entre l'idéologie romantique exaltant les peuples contre les empires et les monarchies de droit divin qui dominaient alors l'Europe. L'idée de « nation » vient se substituer à l'identité médiévale antérieure, dont les deux piliers étaient la foi religieuse, et la foi jurée à un souverain (fidélité à un dieu et à un maître). Cette substitution doit beaucoup au développement de l'enseignement et à la naissance de l'imprimerie. En Europe, le processus débute dès le XVIIe siècle avec la Réforme protestante qui fait imprimer en masse des livres nouveaux en langue allemande, certes pour rendre la Bible « accessible à tous », mais aussi, par la suite, pour enseigner d'autres choses, telles, par exemple, que l'astronomie, la géométrie, la géographie, des savoirs techniques pratiques. Les livres de géographie, les premiers, définissent des « nations » et distinguent celles-ci des États, comme dans le Heiliges Römisches Reich Deutscher Nation: Saint Empire Romain « de la nation allemande ».[réf. nécessaire] L'apparition, très graduelle, des sentiments nationaux se serait d'abord manifestée dans la bourgeoisie lettrée (et/ou commerçante[8]) prenant conscience, à travers ces livres, puis à travers des journaux imprimés en plus grand nombre, que leurs repères et leurs préoccupations sont partagés par un nombre important de personnes, c'est-à-dire qu'ils font partie d'une communauté[7].

Le développement du nationalisme

Les historiens européens et américains s'opposent parfois pour savoir si c'est sur le continent américain ou européen que s'est manifesté en premier le nationalisme[9]. La révolution nord-américaine au XVIIIe siècle serait la première prise de pouvoir par le nationalisme (bien que le terme de nation ne soit pas présent dans la constitution américaine), avant la Révolution française, puis les révolutions sud-américaines au XIXe siècle. Une première comparaison permet de voir qu'en Amérique ce furent plus les journaux que les livres qui aidèrent à la naissance d'une conscience de l'existence d'une communauté, verbalisant le partage du monde entre notre Amérique et la capitale royale européenne. Mais ce nous est une conséquence de la gestion de la colonie : les nationalismes apparus dans les colonies américaines, puis au XXe siècle dans les colonies africaines et asiatiques sous dominations européennes ou autres, mettent en lumière l'importance des découpages administratifs anté-nationaux dans l'émergence des nations et, en définitive, une certaine continuité de l'exercice du pouvoir entre les pouvoirs anté-nationaux (royauté, administration coloniale) et nationaux. Ces découpages administratifs (géographiques, ethniques, linguistiques, économiques, etc) ont eu comme effet sur les futurs nationalistes de leur créer des horizons géographique, culturel, politique naturels car intimement vécus comme tels, ce qui ne veut pas dire que tous ont tout accepté de cet héritage. Dans les colonies cela s'accompagnait de distinctions de traitements et de droits entre créoles (descendants de métropolitains mais nés dans les colonies américaines) ou autochtones (habitants d'origines des colonies d'Asie ou d'Afrique) et métropolitains. Par exemples, en Amérique du sud, les actuels pays hispanophones sont peu ou prou découpés suivant les frontières administratives tracées par la couronne espagnole (la Grande Colombie et les Provinces Unies du Rio de la Plata, tentatives d'unifications, n'ont pas mobilisé les enthousiasmes) ; l'Inde et l'Indonésie ne sont aujourd'hui des entités unifiées que suite aux découpages administratifs de leurs colonisateurs respectifs qui ont ainsi créé, malgré eux, des horizons aux représentations nationales chez leurs indépendantistes respectifs, et lesquels ont, après l'indépendance, joué de rapports de forces entre eux pour arriver à définir précisément leurs nations. Un autre exemple est l'Indochine française : découpage administratif dû à la France, elle n'aurait pas donné un pays du fait de ses nombreux sous-découpages la rendant peu consistante aux yeux des indépendantistes, laissant ainsi ré-émerger certains découpages dus à la colonisation antérieure par l'Empire du milieu (le Vietnam, entités à peu près conservée comme telle sous la colonisation française) et certains découpages plus affirmés par l'administration française (le Laos et le Cambodge). Les États-Unis d'Amérique constituant une notable exception, au terme de leurs 150 années de travail d'unification[7].

À partir du XIXe siècle, en Europe, s'est développée la philologie et les langues prennent un sens politique : la langue administrative est comprise comme langue d'État, et nombre de nationalismes mettent en avant leur langue vernaculaire comme langue littéraire, voire simplement d'imprimerie à la grammaire précise (première grammaire russe en 1802, ukrainienne en 1819, norvégienne en 1848, afrikaans en 1870, renaissance de l'arabe classique vers 1875, etc), au vocabulaire soutenu par un dictionnaire (publié en général à peu près au même moment que la grammaire)[7]. Souvent, des lettrés se sont associés pour construire une langue supposée épurée à partir de patois, voire sciament élaborée comme un compromis entre différents parlés plus ou moins répandus dans un territoire donné, ceci accompagné de justifications sur l'héritage de aieux et l'éducation des nouvelles générations permettant de généraliser l'usage de cette langue plus ou moins nouvelle[10]. Se sont aussi développés des nationalismes d'État : soit que le nationalisme était au pouvoir (par exemples les États-Unis d'Amérique, la France à partir de 1870), soit que le pouvoir impérial en place voulu le développer à son profit pour assurer sa propre pérennité (par exemple la tentative de développement d'un nationalisme d'État dans l'Empire d'Autriche-Hongrie, la russification dans la Russie des Romanov, ou encore au Japon à partir de 1868). Certaines utilisations du nationalisme dans le but de préserver un empire dynastique peuvent sembler « machiavéliques », et furent parfois brutales et sans avenir pour le régime en place (comme dans le cas de la russification); souvent elles ressemblaient aux politiques coloniales menées en Afrique et en Asie au XIXe siècle et au XXe siècle[7].

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, tout État est officiellement une nation, comme en témoigne la Société des Nations. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, de nombreux nouveaux États se présentent à l'Organisation des Nations unies. Ces nouveaux états menaient souvent une politique de « construction nationale », caractérisée par une véritable ferveur nationaliste populaire accompagnée d'une politique d'instillation de l'idéologie nationaliste à travers les médias, le système éducatif, les règlements administratifs, etc, méthodes inspirées des expériences antérieures et notamment du système colonial qui avait beaucoup essayé d'acculturer les populations autochtones. Ces nouveaux États reprennent souvent les classifications, cartographies et récits historisants élaborés par le système colonial : en définitive l'imaginaire colonial, appliquant aux colonies des représentations nées en métropole ou dues au pragmatisme du colonialisme dominateur, a perduré après l'indépendance de chaque colonie[7].

De manière générale, le nationalisme politique arrivé au pouvoir a tendance à s'approprier les symboles antérieurs et à réécrire l'histoire comme une suite de manifestations nationales, alors que la pensée nationale, quel que soit le pays, ne peut pas remonter à une période antérieure à la fin du XVIIIe siècle : avant, un pays ne pouvait pas être pensé sans d'abord se référer à la royauté en place, et à sa légitimité, mis à part chez quelques écrivains[7].

Le sentiment lui-même

Le sentiment national s'appuie sur le fait que la nation est présentée et vécue comme naturelle[11] : tout ce qui est naturel (les parents, le sexe, la langue, la couleur de la peau, le lieu de naissance, etc) est désintéressé et n'a pas été choisi par l'individu (donc, lui-même est désintéressé), et cela peut donner lieu à un amour désintéressé, seul à pouvoir pousser l'individu jusqu'au sacrifice de sa vie. Car il s'agit bien d'un amour, comme l'indiquent toutes les chansons populaires (adoptées par le peuple) à propos de la nation. On donne plus rarement sa vie pour une association montée pour l'intéressement de ces membres[7].

Le sentiment national s'appuie aussi sur une idée de simultanéité à travers les mots, les mêmes mots, lus, dits, chantés, aimés simultanément par un grand nombre de personnes, à jamais inconnues de l'individu. Cette communauté existant à travers les mots n'est, somme toute, qu'une imagination pour l'individu, parfois presque réalisée dans de grandes occasions[7].

Vue ainsi, la nation est une simultanéité dans les mots et se présente comme une fatalité pour l'individu (et même pour l'histoire). Deux affinités avec l'imaginaire religieux[7].

Avant le XIXe siècle

L'historien Eric Hobsbawn évoque les difficultés de connaitre « les sentiments des illéttrés qui formaient l'écrasante majorité de la population mondiale avant le XXe siècle », soulignant que l'on ne dispose d'informations que sur la fraction instruite de la population, et qu'il est illégitime de généraliser de l'élite aux masses, ou de confondre le nationalisme avec un « nationalisme de noblesse ». Toutefois, il examine les sentiments d'appartenances collectives antérieurs au XIXe siècle pouvant être rapprochés du sentiment national (ou conscience nationale). Après avoir écarté les critères ethniques, linguistiques et religieux comme peu pertinents, il évoque la « conscience d'appartenir ou d'avoir appartenu à une entité politique durable » ayant existé chez certaines populations, et appelé « proto-nationalisme », et souligne que « quand il existe, ou semble exister, la continuité entre le proto-nationalisme et nationalisme [...] peut bien être un leurre »[12].

Par pays

Royaume-Uni

Écosse

Article détaillé : Identité nationale écossaise.

L'Écosse est l'une des quatre nations qui composent le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord. L'hymne national, Flower of Scotland, est notamment joué lors des compétitions sportives internationales. L'Écosse a bénéficié de la « dévolution » de l’Écosse - c'est-à-dire son autonomie - suite au référendum du 11 septembre 1997. L’ancien royaume d’Écosse, avait été uni sous la contrainte à celui d’Angleterre en 1707. Il dispose désormais de son propre Parlement et est une singularité au sein de l’Europe[13].

« Si les Écossais croient en l'Écosse, en leur identité nationale, en leur destin, ils n'ont pas d'autre choix que de répondre oui », avait déclaré Peter Mandelson, second du gouvernement Blair[14].

William Wallace est considéré comme le « libérateur de l'Écosse », car il défit les troupes anglaises. Pour Ken Gill, « C'est notre premier héros national Même si tout ce que nous connaissons de lui relève plus des récits tardifs de ménestrels que de l'Histoire. »

Le débat sur l'identité nationale de l'Écosse conduit également à s'interroger si l'Écosse coute plus qu'elle ne rapport au contribuable britannique. Toutefois, la réponse à cette question dépend notamment du sort du gaz et du pétrole écossais. Certains considèrent qu'« Avec le pétrole et le gaz, une Écosse indépendante deviendrait la huitième plus riche nation du mond e».

En 1165, Guillaume le Lion qui, conclut avec le roi de France l'Auld Alliance, formant une coalition pour les guerres contre les Anglais. En 1428, l'alliance est renouvelée, un corps expéditionnaire écossais soutient le dauphin Charles et Jeanne d'Arc. En 1558, l'alliance contre Londres conduit au mariage de Marie, reine d'Écosse, et du futur François II, roi de France.

Balkans et Europe de l'est

Les Balkans sont souvent présentés comme l'exemple même des problèmes posés par des nationalismes antagonistes, mais ce que l'on ignore généralement, c'est qu'avec la Filiki Eteria, il existait initialement un « nationalisme philhellène balkanique » se référant à la « Romania » et transcendant les langues; c'est le Congrès de Berlin, en 1878, qui, pour contrer le panslavisme et l'influence de la Russie, ainsi que la « Megali Idea » grecque, a joué sur la diversité nationale des Balkans pour constituer de petits États nationalistes, aux identités opposées, États faibles et rivaux. Aucun ne devait se développer au-delà d'une certaine limite ; chacun se trouvait enserré dans une nasse de liens diplomatiques et dynastiques, parfois opposés ; tous étaient liés aux grandes puissances européennes. Le Congrès de Berlin inaugure ce que l'on a appelé la « balkanisation », processus de fragmentation politique qui débouchera sur les Guerres balkaniques, contribuera au déclenchement de la Première Guerre mondiale, et servira plus tard de modèle à la dislocation de la Yougoslavie dans les années 1991-96[15].

L'étymologie du mot « Yougoslavie » nous renvoie aux slaves du sud. Le pays est né d'une volonté de rassembler, contraire à la « balkanisation », et d'un processus d'unification politique des slaves du sud. la Yougoslavie a développé un « nationalisme sud-slave » transcendant les trois langues (slovène, serbocroate, macédoslave), les trois religions (christianisme catholique et orthodoxe, islam) et les deux alphabets (latin et cyrillique) du pays. Il a fallu la Deuxième guerre mondiale pour démembrer la Yougoslavie, reconstituée après-guerre par le communiste croate Tito, maître du pays de 1945 à 1980. Mais Tito donna au pays une structure fédérale calquée sur l'URSS, où seul le parti communiste assurait l'unité, et cela, par un système dictatorial, ce qui portait en germe la division du pays : « la Yougoslavie », disait-il fièrement, « a six Républiques[16], cinq nations[17], quatre langues[18], trois religions, deux alphabets et un seul parti[19] ». C'est pourquoi, sous Tito, le sentiment de l'identité nationale yougoslave s'affaiblit considérablement, tandis que se renforçait le sentiment d'identité nationale de chacune des nations composant officiellement le pays[20].

La République de Macédoine devient un État indépendant en 1991: c'est un État est issu de l'ex-Yougoslavie. Il s'agit d'un État où vivent des personnes de nationalités différentes, notamment des Macédoniens slaves (de langue très proche du bulgare), des Albanais, des Turcs, des Valaques et des Roms. Plusieurs langues sont parlées, et plusieurs religions pratiquées, par les citoyens macédoniens. Le pays est le fruit d'une histoire grecque, romaine, byzantine, bulgare, turque et yougoslave, et éprouve des difficultés à trouver des symboles nationaux acceptés par tous: c'est pourquoi les dirigeants choisirent des « repères identitaires » choisis non pas dans l'ensemble slave, mais dans la Macédoine antique, réclamant, malgré l'opposition véhémente de la Grèce, l'héritage d’Alexandre le Grand[21].

La fragmentation politique de l'ex-Yougoslavie a produit 7 états (Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzegovine, Serbie, Monténégro, Kosovo et Macédoine) qui ont développé chacun ses propres « points communs » et sa propre identité nationale, en choisissant systématiquement comme « repères identitaires » les traits qui l'éloignent et le différencient des voisins, plutôt que ceux qui les en rapprochent[22].

Pour empêcher la réunification de la Moldavie et de la Roumanie, espérée par les roumanophones, les gouvernements pro-russes qui se sont succédé en Moldavie ont procédé de même que les États ex-yougoslaves, développant les « repères identitaires » qui éloignent le plus possible le pays de la Roumanie, et le rapprochent de la Russie. En Biélorussie et en Ukraine, bien qu'aucun de ces pays ne risque de s'unir à un pays non-slave, il existe également deux identités nationales antagonistes, l'une locale, mais aussi pro-européenne, qui s'appuie sur des « repères identitaires » liés à l'histoire pré-russe de ces pays (et donc, à la Pologne, à la Lituanie et aux Habsbourg), et l'autre panslave, mais aussi pro-russe, qui s'appuie sur des « repères identitaires » liés à l'histoire russe et soviétique de ces pays.

Belgique

L'un des symboles de la l'identité nationale belge est le drapeau belge, mais elle est marquée par des tensions entre communautés flamande et wallonne[23].

Canada

Québec

L’identité de la nation québécoise se concrétise dans sa langue majoritairement française[24] dans cette province du Canada, à l’inverse du reste du pays où l’anglais prédomine.

Égypte

Bien que l'Égypte actuelle se situe sur le territoire de l'Égypte antique, civilisation qui dura trois millénaires environ, et bien qu'au cours de son histoire elle fut chrétienne au cinquième siècle après JC, son identité nationale s'est essentiellement forgée à partir de l'époque de la décolonisation.

Aujourd'hui, les langues et religions dominantes en Égypte sont la langue arabe égyptienne et la religion musulmane, même s'il existe des minorités religieuses notamment coptes chrétiennes et des minorités linguistiques, notamment nubienne et siwi. Seules trois religions sont reconnues en Égypte : l'islam, le christianisme et le judaïsme. Aussi, les minorités (notamment les Coptes et les Bahaïs) sont pénalisées.

L'identité égyptienne s'est forgée sous l'influence de Nasser et dans les années 1952, puis a évolué après le départ de Nasser. Depuis cette époque, elle a notamment subit différentes influences et notamment l'influence marxiste, l'influence de l'union socialiste arabe, l'influence islamique, l'influence libérale, mais aussi, l'influence des États-Unis et de l'Occident.

Aujourd'hui, l'Égypte revendique la pierre de Rosette qu'elle considère comme «une icône de l’identité égyptienne», d'après M. Hawass[25].

Espagne

En Espagne, la débat sur l'identité nationale est ouvert depuis 1898, année de la défaite contre les États-Unis, en rade de Santiago de Cuba[26],[27].

L'Espagne ne dispose pas de symbole commun dans lesquels se reconnaissent les espagnols d’un point de vue politique. La langue y est un motif de discorde, tout comme la controverse sur l’hymne (sans parole), le drapeau, la fête nationale. Ainsi, le 13 mai 2009, au stade de Mestella de Valence, ont été sifflés à la fois le roi Juan Carlos Ier et la reine Sofia mais aussi l’hymne espagnol, par des citoyens basques et catalans de nationalité espagnole.

L'Espagne est également divisée sur son ressenti de la guerre civile qui opposa les républicains aux franquistes, les deux Espagne[28]. Avec la transition, l'identité espagnole s'est construite sur ce pacte d'oubli.

Le drapeau espagnol est parfois perçu comme faisant référence à la dictature franquiste[29].

Une spécificité culturelle de l'identité nationale est toutefois la tauromachie[30]. Ainsi, la ville de Barcelone s'est définie en 2004 comme anti-taurine, pour marquer son exclusion de l'identité nationale espagnole, et sur initiative populaire en Catalogne l'interdiction de la corrida été décidée en juillet 2010 au parlement catalan dans ce même but revendicatif de se démarquer de l'identité nationale espagnole[31].

France

En France , le président Nicolas Sarkozy a organisé un débat sur le thème de l'identité nationale, après en avoir fait un thème de campagne durant l'élection présidentielle de 2007[32]. Le président Sarkozy a chargé Éric Besson, Ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire de lancer le débat en France. Ce dernier a déclaré en octobre 2009 : « J'ai envie de lancer un grand débat sur les valeurs de l'identité nationale, sur ce qu'est “être Français aujourd'hui” [...] avec les parlementaires, députés et sénateurs, avec les députés européens ». Il a ajouté, entre autres : « Il faut réaffirmer les valeurs de l'identité nationale et la fierté d'être français » et « Je pense par exemple qu'il serait bon – aux États-Unis c'est banal, en France ça reste parfois compliqué – que tous les jeunes Français aient une fois dans l'année l'occasion de chanter la Marseillaise »[33]. L'opposition a manifesté un certain scepticisme à l'annonce de cette proposition, répondant « Ce qui la menace [l'identité nationale], c'est de fermer des classes, c'est le discours sur la laïcité, c'est de prendre de l'argent aux classes moyennes et aux pauvres pour le donner aux plus riches. » (l'eurodéputé PS Vincent Peillon), ou parlant de « résurgence purement électoraliste » (Jean-Marie Le Pen)[34]. Le président de la République Française, Nicolas Sarkozy, le 12 novembre 2009 à La Chapelle-en-Vercors, a estimé « nécessaire » l'ouverture de ce débat[35].

Selon un sondage CSA, effectué sur un « échantillon national représentatif de 1006 personnes », publié le 2 novembre 2009 dans Le Parisien / Aujourd'hui en France sur les Français et le thème de l'identité nationale, à la question « Quels sont les éléments importants qui constituent l'identité de la France ? », dans la catégorie très important, les sondés placent en tête la langue française (80 %) devant la République (64 %), le drapeau tricolore (63 %), la laïcité (61 %), les services publics (60%) et La Marseillaise (50 %). [en outre, 18 % classent la langue française comme élément assez important][36][réf. insuffisante].

Dans un sondage Ifop-Journal du dimanche, réalisé les 26 et 27 novembre 2009, 72% des personnes interrogées estiment que ce débat « constitue une stratégie pour gagner les élections régionales » et 57% estiment qu'il « est justifié car il correspond à un sujet qui intéresse les Français ». Ce sondage a été réalisé sur un échantillon de 955 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans, suivant la méthode des quotas[37],[38].

Le 4 décembre 2009, vingt chercheurs publient une tribune dans Libération dans laquelle ils s'élèvent contre l'instrumentalisation politique de la notion d'identité nationale qui met selon eux la démocratie en danger[39]. Selon Michel Wieviorka, sociologue et directeur d’études à l’EHESS, ce débat « attise les crispations sur l’immigration, car l’objectif est bien de traiter d’immigration, l’essentiel des points soumis à débat concerne cette question. », il aurait « préféré un débat sur la façon de faire face à la crise ou de développer une politique de la ville efficace » et ajoute que l’existence d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale « est une catastrophe intellectuelle et politique pour l’image générale de la France » [40].

Ce débat a coïncidé temporellement avec la votation suisse sur les minarets. À cette occasion Christine Boutin, présidente du Parti chrétien démocrate, a déclaré «Les minarets symbolisent la terre d'islam et la France n'est pas une terre d'islam.»[41]

Pour certains quotidiens, le vote du dimanche 10 janvier 2009 des Martiniquais et des Guyanais est une ré-affirmation de l'« identité nationale » de ces départements, au même titre que les autres départements français[réf. nécessaire].

A l'origine, la sortie du rapport de synthèse d'Éric Besson sur ce débat devait se faire le 4 février 2010[42], mais il a été remplacé par un séminaire gouvernemental.

Les réunions publiques organisées à l’époque des Lumières avaient joué un rôle politique important : « Les sociétés de lecture, privées ou à but commercial, s’étaient répandues dans toutes les villes et même dans les petites bourgades, de sorte que ces établissements où étaient commentés journaux et revues, ont partout déclenché une discussion sur leur utilité et ont fait bénéficier le développement de la Raison dont le progrès était l’objectif de leurs communs efforts »[43][réf. incomplète]. Dans le livre repenser la démocratie (éditions Armand Colin, oct. 2010), sous la direction de Yves Charles Zarka, celui-ci écrit : « Il convient donc de repenser la légitimité démocratique pour envisager sa figure et ses procédures traditionnelles (le vote et la représentation) afin de savoir si elles ne doivent pas être complétées par d'autres susceptibles de rendre les citoyens plus actifs et de les engager directement dans les choix et les décisions politiques »[réf. nécessaire]. Le philosophe Jean-Claude Bourdin, dans son article « Les conflits d'identités comme preuves de la démocratie », précise que selon lui:« la démocratie [telle que la nôtre], devrait être accueillante à l’égard des identités. Platon n’enseignait-il pas que l’homme démocratique recherche sa liberté et sa distinction d’avec les autres ? La doxa tocquevilienne n’aurait-elle pas dû nous préparer à comprendre que l’individu démocratique, tout à sa passion de l’égalité, fait passer celle-ci par toutes les formes d’affirmation de soi ? Enfin, le pluralisme des sociétés démocratiques devrait conduire à accepter le fait des identités proclamées, affirmées, rendues visibles, voire folklorisées. Pourquoi alors régulièrement la politique démocratique vit-elle comme des conflits menaçants les expressions d’identités ? On fera l’hypothèse qu’en France, nous pensons la démocratie selon l’Idée régulatrice de l’universalisme républicain dont la laïcité serait le schème pratique. C’est donc par rapport à l’universalisme républicain laïque que les identités font difficulté. »[réf. nécessaire]

Haïti

Haïti est le seul État francophone indépendant d'Amérique du Nord. Ainsi, d'après l’article 5 de la Constitution de 1987 : « Tous les Haïtiens sont unis par une Langue commune : le créole. Le créole et le français sont les langues officielles de la République. »

Au terme d'une double bataille pour la liberté et l'indépendance, remportée par d'anciens esclaves sur les troupes de Napoléon Bonaparte, l'indépendance du pays fut proclamée le 1er janvier 1804. Le nom de Haïti fut donné au pays qui devenu le premier au monde issu de l'abolition de l'esclavage.

Il semble que le peuple haïtien ne reconnaît pas le lien du sang mais seulement celui de l'histoire : les « Peaux-Rouges » sont considérés comme des « victimes innocentes » (Indiens et les Haïtiens auraient partagé une destinée similaire), alors que « le Blanc » est considéré comme « l'ennemi des Haïtiens ». L'identité nationale haïtienne se baserait sur cette vision de l'ennemi[44].

Hong Kong

Suite à la rétrocession de Hong Kong à la République Populaire de Chine, le gouvernement central chinois a voulu développer le concept connu sous le slogan «un pays, deux systèmes». Dans cette optique, le 30 juin 2007, le président Hu Jintao a déclaré « Nous devons encourager un fort sentiment d'identité nationale parmi les jeunes de Hong Kong et promouvoir les échanges entre les jeunes de Hong Kong et de l'intérieur du pays pour qu'ils puissent développer la fière tradition d'"Amour de la mère patrie" et d'"Amour de Hong Kong" »[45].

Inde

En Inde, l’identité nationale est définie par la Constitution à partir de critères civiques et territoriaux.

L'hymne national est le Jana Gana Mana. Pour les hindouistes, l'hymne national indien aurait pu être le Vande Mataram, toutefois, celui-ci n'a pas été retenu car il contenait des connotations hindouistes[46].

Jean-Claude Carrière estime que le Mahabharata « est l'Inde même », et que tous ses détails « font encore aujourd'hui partie de la vie quotidienne de l'Inde »[47], ainsi que « aucun peuple au monde n'est aussi étroitement lié à une œuvre poétique que le peuple indien », allant jusqu'à se demander si ce texte n'est pas « le vrai ciment » qui unit « les peuples indiens »[48].

Iran

L'Iran, pays dont la civilisation a environ 3000 ans, a considéré certaines des nations voisines comme des «créations coloniales». Le pays a notamment été attaqué par les Afghans, les Grecs, les Turcs, les Mongols, les Russes et les Irakiens, mais aussi mis sous tutelle par la Grande-Bretagne et la Russie. Dans cette Histoire, les iraniens se considèrent comme des victimes innocentes des autres États. Cette perception a été renforcée par le léger biais pro-irakien et anti-iranien de certains États occidentaux, lors de la guerre Irak-Iran, notamment au sujet de l'utilisation d'armes chimiques, jusqu'à ce jour.

L'histoire de l'hostilité entre l'Iran et la nations voisines a renforcé les iraniens dans la croyance qu'il leur est nécessaire d'être auto-suffisant pour ne pas dépendre des nations étrangères. En particulier, la constitution indique que l'objectif de l'État est d'atteindre l'autonomie dans une variété de domaines, tels que l’agriculture, la technologie ou le militaire. Cette démarche identitaire a poussé l'Iran dans la voie du développement du nucléaire[49].

Sur autre plan, l'un des anciens drapeau de l'Iran était un drapeau tricolore (Vert, Blanc, Rouge) arborant en son centre des armoiries (un emblème) en fil d’or représentant le Lion et le Soleil. Cet emblème a été remplacé par Rouhollah Khomeyni, le fondateur du pouvoir théocratique. La théologie devant, selon lui, se substituer à l'identité nationale. Il fut remplacé par ce que les opposant à l'actuel drapeau appellent la Fourche Sanglante[50].

L'identité iranienne renvoi au chiisme.

Enfin, la construction de l'identité nationale iranienne s'est faite au détriment de la «minorité kurde»[51].

L’identité iranienne est la résultante pragmatique de trois tendances: l'héritage national, culturel social, naturel ; l’islam chiite, référence culturelle de la majorité de la population ; et l’international incluant science, arts, dans un monde globalisé[52].

Israël

Israël se caractérise par une croissante hétérogénéité sociale, depuis les années 1980. Se développe notamment le communautarisme : Séfarades, « Russes », Arabes israéliens. La dualité de la nature de l'État d'Israël, sur son aspect juif identitaire et démocratique est porteuse de conflit.

Ce clivage apparait notamment avec les controverses d’historiens concernant la responsabilité de l'État d'Israël au sujet de l’exode des Palestiniens en 1948[53].

Palestine

La naissance de la conscience nationale palestinienne et de l'État palestinien peut se faire depuis une lecture sioniste traditionnelle, faisant de cette identité palestinienne un phénomène tardif et exogène, réaction au projet sioniste, à une lecture de l'historiographie nationaliste palestinienne qui défend la thèse d'un phénomène précoce et endogène[54] .

La nouvelle historiographie n'oppose plus le processus d'identification palestinienne au projet sioniste, tentant de montrer que la conscience nationale palestinienne s'est plus construite dans les milieux instruits contre l'impérialisme ottoman qui contrôle alors le Moyen-Orient, cet éveil se concrétisant dans la Grande révolte arabe de 1936-1939 en Palestine mandataire[55]

République Dominicaine

Comme les identités nationales européennes, l'identité nationale de république dominicaine a été construite au XIXe siècle. Elle est basée sur un agrégat idéologique, politique et culturel, construit par la bourgeoisie, sous prétexte de défendre l'intérêt commun.

Cette idéologie identitaire est notamment articulée sur les trois axes que sont l'hispanisme, l'indianisme, et l’antihaïtiansime[56].

L'influence espagnole s'est exercée dans les domaines linguistique, ethnique, religieux et juridique, tout en niant l'existence d'un éventuel lien avec une tradition africaine.

L'identité s'est aussi construite sur la fiction d'un indianisme, popularisé notamment par le roman de Manuel Jésus Galvan – Enriquillo en 1882 – .

L'histoire des relations liant Haïti à la République Dominicaine, de 1777 à 1937, et l'entretien de cette mémoire ont aussi créé des tensions politiques, frontalières et idéologiques, introduisant une forme d'antihaïtianisme dans l'identité nationale de ce pays.

Russie

La religion orthodoxe, la langue russe (parlée par l'écrasante majorité des habitants de la Russie), la culture (en particulier le poète Pouchkine), parfois le football[57], sont considérés comme des éléments importants de l'identité russe[57],[58].

La religion orthodoxe est une référence russe officielle depuis un millénaire. Considérée comme religion d'État avant Pierre Le Grand, elle est séparée de celui-ci en 1918, et réintroduite comme élément identitaire durant la Seconde Guerre mondiale (1943) par Staline[58]. Après la chute du régime soviétique, cette religion trouve une position de symbole d'identité nationale (plus que comme pratique religieuse), alors que la diversité religieuse s'installe officiellement dans la fédération de Russie : la loi du 26 septembre 1997 "sur la liberté de conscience et les associations religieuses" reconnaît[58]:

  • le «rôle particulier de l'orthodoxie dans le développement de la nation russe et dans sa culture» (ainsi que la séparation de l'Église et de l'État)
  • le christianisme dans son ensemble «partie intégrante de l'héritage historique du peuple russe», au même titre que l'islam, le judaïsme et le bouddhisme[59].
  • les "organisations religieuses", qui bénéficient d'une existence légale contrairement aux "groupes religieux",
  • seules les organisations religieuses ayant existence légale depuis cinquante ans peuvent se prévaloir d'être russe.

Un autre élément identitaire en Russie est la langue russe. Toutefois, une tentative politique de lier l'identité nationale à la langue russe dans la loi a échoué car ce n'était pas un texte de loi, mais une affirmation patriotique pleine de contradictions[57].

L’ethno-nationalisme est apparu comme une force qui a contribué à éclatement de l’Union Soviétique et à cimenter les sociétés des nouveaux pays, la religion y apparaissant alors comme un autre élément fédérateur pour ces pays[58].

Suisse

L'identité nationale helvétique subit les lignes de fractures séparant les identités de langues française, allemande, italienne et romanche, les quatre langues nationales et officielles. Toutefois, un sentiment d'identité nationale existe en Suisse. En particulier, d'après le site web de la confédération, le drapeau suisse est un symbole de l'identité nationale[60].

Pour Maria Tortajada, présidente de la section d’histoire et esthétique du cinéma, la production cinématographique suisse serait un facteur de l'identité nationale, dans la mesure où « le cinéma a un facteur d’identification nationale »[61]

Surinam

La « République du Suriname », anciennement Guyane hollandaise, est une république à régime parlementaire dont la constitution date de 1987. C'est une ancienne colonie des Pays-Bas et c'est le seul pays non insulaire du continent américain dans la langue officielle est le néerlandais.

La densité moyenne de population est très faible, alors que la capitale, Paramaribo, concentre la moitié des habitants, en particulier des créoles, la province serait d'avantage influencée par les Asiatiques (Indiens et Indonésiens). Des tensions existerait entre ces deux populations. Le plan quinquennal du Surinam pourrait permettre d'augmenter l'esprit de solidarité des membres du peuple en rendant possible des initiatives pouvant favoriser l'intégration sociale.

Taïwan

L'identité nationale de Taïwan a commencé à se séparer de l'identité chinoise lorsque l'île a été sous gouvernement japonais[62]. Par la suite, une politique de resinisation de l'île a été menée.

Aujourd'hui, l'identité nationale de Taïwan est floue, et varie notamment entre Taïwan (non institutionnalisé), et République de Chine (institutionnalisé). Les appellations Formose et Chine Libre étant passées de mode. L'identité nationale s'y manifeste également les jours fériés qui sont plus politiques que religieux.

L'identité nationale à Taïwan se compose officiellement de 14 groupes Aborigènes, contrairement à la chine populaire qui se compose officiellement de 56 nationalités.

Turkménistan

Saparmyrat Nyýazow (1940-2006, chef d'État de 1985 à 2006) considérait que le Turkménistan n'avait pas une identité nationale établie. Cela justifiait à ses yeux le développement du culte de la personnalité à son profit[réf. nécessaire]. Pour cela, il diminua les influences russe et occidentale, fit rebaptiser des aéroports, écoles, mois de l'année et même un météorite, aux noms de personnes de son entourage, ou à son propre nom. Des statues à son effigie se trouvent un peu partout dans le Turkménistan, en particulier une au sommet de l'Arche de la Neutralité, plus haut bâtiment d'Achgabat, est plaquée d'or et reste orientée vers le soleil en pivotant sur elle-même.

Le « Ruhnama » (Livre de l'âme), du même auteur, se veut le texte fondamental de la nation. Il a été écrit pour servir de « guide spirituel de la nation », et de socle culturel[réf. nécessaire]

Sous la domination de l'URSS, les Baloutches avaient obtenues des droits relatifs à leur identité culturelle et nationale. Depuis l'indépendance du Turkménistan, ce groupe est poussé à perdre totalement son identité et à subir une assimilation imposée. En pratique, l’enseignement de la langue et des coutumes nationales est interdit. Tout militantisme lié à la singularité d'une minorité nationale est poursuivi pour « incitation à la haine inter-ethnique ». L’identité culturelle des minorités s'affaiblit donc aussi bien au niveau culturel que linguistique. Ceci est également vrai pour les écoles nationales en langue ouzbèque ou kazakhe. Pourtant, les Ouzbeks constituent a minima 10 % de la population du pays. La population kazakhe a émigré au Kazakhstan, sous l'influence de la politique du gouvernement d’Astana[63].

Viêt-Nam

L'identité nationale vietnamienne est géographiquement fragmentée en trois par le découpage colonialiste français: Cochinchine, Tonkin, et Annam, puis en deux lors du découpage en deux zones de 1954 par le 17e parallèle. Elle a notamment subit les influences confucianistes, mandarines, colonialistes françaises, marxistes et maintenant consuméristes[64]. Le statut de la femme varie du tout au tout entre les femmes mariées de force, et les femmes prostituées d'une part et les femmes dirigeant leur ménage d'autre part[64].

L'identité nationale vietnamienne est pourtant ancienne, et s'est manifestée au siècle 17, c'est-à-dire avant la colonisation par les français[65].

Elle est essentiellement construite autour de l'ethnie Viet, bien qu'il existe également au Viêt Nam des minorités(notamment les Tay, et Hmongs).

L'ethnie Viet représente 85% de la population vietnamienne La langue vietnamienne est sans doute un élément de l'identité nationale vietnamienne, son alphabétisation romanisée a permis d'agrandir la cohésion nationale[66].

Le Viêt Nam est une nation multi-ethnique et multiconfessionnelle, contant 75 ethnies. Les minorités y occupent les deux tiers du pays et facilitent les contacts avec les pays voisins[66].

Concernant l'anglais et le français qui sont, de par la colonisation, les langues secondes du Viêt Nam , il est considéré que «l'anglais est la langue de l'avenir, le français, celle du souvenir».

La religion la plus répandue au Viêt Nam est le bouddhisme mahayana. La deuxième religion du pays est la religion catholique romaine (4,5 millions de fidèles) faisant du Viêt Nam le deuxième pays catholique d'Asie. D'autres cultes tels que le caodaïsme, le taoïsme, le bouddhisme, le confucianisme, le christianisme, l'hindouisme ou l'islam et d'autres religions chinoises sont également pratiquées.

Voir aussi

Références

  1. Aux racines de l'identité nationale, article du quotidien Le Monde, daté du 6 novembre 2009.
  2. Biographie de JC Bourdin sur le site du CNRS
  3. Jean-Claude Bourdin, "Repenser la démocratie", aux éditions Armand Colin, octobre 2010, (ISBN ????)
  4. Noiriel, op. cit., en particulier le chapitre 3 nommé L'assimilation nationale.
  5. Dorian Chotard, « "On ne crée pas un sentiment d'appartenance avec des injonctions" », entretien avec Olivia Samuel, démographe et enseignante-chercheuse à l'université de Versailles-Saint-Quentin, sur LeMonde.fr, 27 octobre 2009.
  6. http://www.revues-plurielles.org/_uploads/pdf/6/111/ei_111_roman1.pdf article de Joël Roman - Revue « Ecarts d'identité » N°111 / 2007, Écarts d'identité
  7. a, b, c, d, e, f, g, h, i et j Benedict Anderson l'explique dans L'imaginaire national, aux éditions La découverte, 1996-2002, (ISBN 270715007X); édition originale sous le titre Imagined Communities, aux éditions Verso, Londres, 1983.|date=27 avril 2010.
  8. Sur ce point la comparaison entre les naissances des nations américaines et européennes est instructive : en particulier en Amérique du Sud les nations doivent leurs apparitions aux bourgeoisies commerçantes défendant leurs intérêts face à la couronne espagnole, alors que la littérature nationaliste n'était que balbutiante, voire inexistante.
  9. Benedict Anderson, L'imaginaire national, chapitre 10, note n°9, p192.
  10. Chapitre 2 de la première partie de La création des identités nationales, par Anne-Marie Thiesse, aux Éditions du Seuil, 1999-2001 (seconde édition), (ISBN 9782020414067) pour la seconde édition.
  11. Comme le rappelle Benedict Anderson, p149, l'acquisition d'une nationalité est appelée une naturalisation.
  12. Chapitre Le proto-nationalisme populaire dans « Nations et nationalismes depuis 1780 : programmes, mythe et réalité » par Eric Hobsbawn, Gallimard, 1992 (éd. originale : Nations and Nationalism, 1990).
  13. http://www.monde-diplomatique.fr/1998/04/SCHLESINGER/10252
  14. http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/le-reveil-de-l-ecosse_492394.html
  15. Georges Castellan, « Histoire des Balkans : XIV e-XX e siècle », Fayard, Paris, 1999.
  16. Sous Tito, la Yougoslavie était composée de six républiques : Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Monténégro et Macédoine, ainsi que de deux provinces autonomes de la Serbie : Voïvodine et Kosovo
  17. Tito voyait cinq nations: les Slovènes, les Croates, les « musulmans », les Serbo-Monténégrins et les Macédoniens.
  18. Sous Tito, l'albanais fut reconnu comme langue officielle au Kosovo.
  19. La Ligue des communistes de Yougoslavie, parti unique de Tito, fut l'un des seuls partis communistes à marquer sa différence d'avec Staline, marquant ainsi sa singularité et son unité nationale.
  20. http://www.dzana.net/27-identite-yougoslave.html
  21. [1]
  22. [2]
  23. Identités nationales, par Henri Goldman, Politique, revue de débats, Bruxelles, n°52, décembre 2007.
  24. Charte de la langue française
  25. http://www.liberation.fr/culture/0101607614-l-egypte-reclame-le-retour-de-la-pierre-de-rosette
  26. http://www.lagrandeepoque.com/LGE/Europe/Identite-nationale-LEspagne-en-debat-depuis-plus-dun-siecle.html article de La Grande Époque
  27. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=13830423
  28. http://temporalistes.socioroom.org/spip.php?page=archive&id_article=251
  29. http://www.la-croix.com/article/imprimer.jsp?docId=2399711&rubId=25692&imprim=true
  30. Des taureaux et des hommes: tauromachie et société dans le monde ibérique et ... Par Jean-Paul Duviols,Araceli Guillaume-Alonso,Annie Molinié-Bertrand
  31. http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/07/28/la-catalogne-se-prononce-sur-une-eventuelle-interdiction-des-corridas_1392850_3214.html
  32. « L'identité nationale, thème récurrent de Nicolas Sarkozy », sur LeMonde.fr, 26 octobre 2009.
  33. « Besson relance le débat sur l'identité nationale », sur LeMonde.fr, 25 octobre 2009.
  34. « Identité nationale : "grosse ficelle" pour la gauche, geste "électoraliste" pour le FN », sur LeMonde.fr, 26 octobre 2009.
  35. http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/11/12/le-debat-sur-l-identite-nationale-est-necessaire-selon-sarkozy_1266493_823448.html#ens_id=1258775
  36. Sondage CSA du 2 novembre 2009, lien vérifié en mars 2010.
  37. résultats et méthodologie du sondage Ifop, consulté le 29 novembre 2009.
  38. Identité nationale : les Français voient le débat comme une "stratégie" électorale, article du quotidien Le Monde, daté du 29 novembre 2009.
  39. « "Nous exigeons la suppression du ministère de l’Identité nationale et de l’Immigration" », Libération, 4 décembre 2009.
  40. Libération : «Ce débat conforte des positions de fermeture et de xénophobie, plus que d’ouverture»
  41. http://www.lemonde.fr/politique/article/2009/12/04/a-droite-la-crispation-contre-l-islam-s-exprime-librement_1276177_823448.html Article intitulé A droite, la crispation contre l'islam s'exprime librement Journal: LE MONDE Date: 04.12.09
  42. Identité nationale : le rapport de synthèse reporté LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 01.02.10
  43. Eugen Weber, « Ma France », édit. Fayard, 1992.
  44. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=3739880
  45. http://www.french.xinhuanet.com/french/2007-07/01/content_450131.htm
  46. «Notre patriotisme est multiculturel» dans Courrier International, 12 novembre 2009, par Malini Parthasarathy
  47. Jean-Claude Carrière, introduction de Le Mahabharata, Belfond éditeur, 1989, (ISBN 2714424120)
  48. Article Mahabharata dans Dictionnaire amoureux de l'Inde, Plon éditeur, 2001, (ISBN 2259182046)
  49. http://www.ieim.uqam.ca/IMG/pdf/Goulet-C_vol9no6.pdf
  50. http://www.iran-resist.org/article26.html
  51. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polit_0032-342x_1995_num_60_3_4456_t1_0813_0000_1
  52. http://www.bicyclair.eu/cgi-bin/prog/pform.cgi?langue=fr&Mcenter=superarticle_standard&TypeListe=showdoc&IDDocMniv3=64&email=&password=&PRINTMcenter=
  53. http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/3303332108558/
  54. Henry Laurens, La Question de Palestine : Tome 1 - L'invention de la Terre sainte (1799-1922), t. 1, Fayard, 7 avril 1999, 722 p. (ISBN 9782213603490) 
  55. Rashid Khalidi, L'identité palestinienne : La construction d'une conscience nationale moderne, éd La Fabrique, 296 p.
  56. http://www.alterpresse.org/spip.php?article8407
  57. a, b et c Maxime Krongauz, « La Loi sur la langue russe et l'Idée nationale », dans Chroniques slaves, Grenoble, France, Université Stendhal-Grenoble 3, vol. 2005, no 1, 2005 (ISSN 1776-0259) [résumé (page consultée le 11 novembre 2010)]
    Localisation : INIST-CNRS, Cote INIST : 25197, 35400013490520.0130
     
  58. a, b, c et d (fr) et (en) Religious Diversity in the Russian Federation, document de travail de l'UNESCO, 2000.
  59. Les religions en Russie : législation, rapports Églises/État article sur le site COLISEE "comité de liaison pour la solidarité avec l'europe de l'est"
  60. Site de la Chancellerie fédérale suisse
  61. http://www.auditoire.ch/spip.php?article1058
  62. Taïwan: enquête sur une identité Par Christine Chaigne, Catherine Paix, Chantal Zheng
  63. http://www.hns-info.net/spip.php?article15546
  64. a et b Vietnam, nouveau dragon, ou, vieux tigre de papier: essai sur le Viêt-Nam ..., Par Nhung Agustoni-Phan, ISBN: 2-88086-174-8
  65. http://www.cafe-geo.net/article.php3?id_article=166
  66. a et b http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/Asie/vietnam.htm

Modèle:(ISBN 978-2-200-24648-8)/

Bibliographie

  • Benedict Anderson, L'imaginaire national, aux éditions La découverte, 1996-2002, (ISBN 270715007X); édition originale sous le titre Imagined Communities, aux éditions Verso, Londres, 1983.
  • Gérard Noiriel, Population, immigration et identité nationale en France : XIXe ‑ XXe siècle, Paris, Hachette, coll. « Carré histoire », 1992, 190 p. (ISBN 2-01-016677-9) 
  • Patrick Cabanel, "La Question nationale au XIXe siècle", Paris, La Découverte, coll. « Repères », 1997, 121 p. (ISBN 2-7071-2686-1) 
  • Anne-Marie Thiesse, La construction des identités nationales : Europe XVIIIe ‑ XIXe siècle, Paris, Seuil, coll. « L'univers historique », 1999, 320 p. (ISBN 2-02-034247-2) 
  • Marcello Sorce Keller, “The Swiss-Germans in Melbourne. Some Considerations on Musical Traditions and Identity”, Schweizer Jahrbuch für Musikwissenschaft, Neue Folge, XXV(2005), pp. 131-154.
  • Marcello Sorce Keller, “La Swiss-Italian Festa a Daylesford-Hepburn Springs in Australia. Osservazioni etnografiche e un po’ di cronaca”, Cenobio, LV(2006), pp. 329-341.
  • Marcello Sorce Keller, “Transplanting multiculturalism: Swiss musical traditions reconfigured in multicultural Victoria”, in Joel Crotti and Kay Dreyfus (Guest Editors), Victorian Historical Journal, LXXVIII(2007), no. 2, pp. 187-205; later appeared in Bulletin - Schweizerische Gesellschaft für Musikethnologie und Gesellschaft für die Volksmusik in der Schweiz, October 2008, pp. 53-63.

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  • Ministère De L'Immigration, De L'Intégration, De L'Identité Nationale Et Du Codéveloppement — Ministère de l Immigration, de l Intégration, de l Identité nationale et du Développement solidaire Ministère de l Immigration, de l Intégration, de l Identité nationale et du Développement solidaire Création 18 mai 2007 Type …   Wikipédia en Français

  • Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Codéveloppement — Ministère de l Immigration, de l Intégration, de l Identité nationale et du Développement solidaire Ministère de l Immigration, de l Intégration, de l Identité nationale et du Développement solidaire Création 18 mai 2007 Type …   Wikipédia en Français

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