- Croiseur lance-missile Colbert
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Colbert (croiseur)
Pour les articles homonymes, voir Colbert.Colbert Fichier:Croiseur-Colbert-p1000458.jpgMaquette du Colbert au musée national de la Marine de Paris Histoire A servi dans : Marine nationale française Quille posée : 1953 Lancement : 24 mars 1956 Armé : 5 mai 1959 Statut : Désarmé en 1991,en attente de destruction au Cimetière des navires de Landévennec Caractéristiques techniques Type : Croiseur Longueur : 181 mètres Maître-bau : 20 m Tirant d’eau : 6 m Déplacement : 10 600 tonnes Puissance : 86 000 ch Vitesse : 32 nœuds Caractéristiques militaires Armement : 4 rampes Exocet
2 rampes Masurca
6 tourelles AA de 57 mm
2 canons de 100 mmAéronefs : 1 hélicoptère Autres caractéristiques Équipage : 600 hommes Chantier : Chantiers navals de Brest Port d’attache : Toulon, puis Brest Le Colbert, portant le nom du ministre de la Marine de Louis XIV Jean-Baptiste Colbert, était un croiseur de la Marine nationale française entre 1956 et 1991. Converti de 1993 à 2007 en navire musée à flot à Bordeaux, il est depuis ancré en rade de Brest en attente de destruction.
Il est le 6e bâtiment de la marine à porter ce nom, et le second croiseur ; le précédent avait été sabordé en 1942 à Toulon.
Ce fut un navire de guerre essentiellement destiné à la lutte anti-aérienne. Sa construction débuta sur demande de la Marine nationale en 1953 dans les chantiers navals de Brest. Le Colbert devait être un navire surpuissant, écrasant toutes menaces par sa seule force d'artillerie : il disposait de tourelles de 57 mm et de 127 mm pour une cadence de feu d'un tir à la seconde.
Sommaire
Histoire
Le Colbert fut mis à flot le 24 mars 1956 pour commencer ses essais le 5 décembre de l'année suivante. Officiellement, il fut mis en service actif le 5 mai 1959, avec Toulon comme port d'attache. Ses principales missions consistaient à protéger un porte-avions des attaques aériennes, à servir d'appui feu dans des opérations terrestres, de bâtiment de commandement dans le cadre d'opération navale et capacité d'évacuation de ressortissants français outre-mer.
Pour assurer une défense et une attaque convenables, le Colbert devait sortir en escadre de 15 navires. En 1964, une réorganisation de la Marine fait intégrer le Colbert à l'escadre de Méditerranée dont il devient le navire amiral. Cette escadre est composée de plusieurs unités complémentaires comme des porte-avions, des frégates, etc.
Image de la France et passager illustre
Le rôle de représentation de la France du Colbert était important. En 1961, il rapatria les cendres du maréchal Lyautey. En 1964, il accompagna le Général de Gaulle dans sa tournée en Amérique du Sud. Mais le voyage resté le plus célèbre est celui de juillet 1967 où, avec le Colbert, le Général De Gaulle se rendit en visite officielle au Canada. C'est lors de cette visite que ce dernier prononça la phrase désormais célèbre : « Vive le Québec libre ! » depuis le balcon de l'hôtel de ville de Montréal. Suite à l'incident diplomatique qui s'ensuivit, il ne put poursuivre sa visite officielle. L'utilisation d'un navire plutôt que de l'avion (avec lequel il rentrera) n'était pas neutre. Elle justifiait ainsi une arrivée par la ville de Québec puis de se rendre à Montréal par la route, par étapes.
C’est également à son bord, durant la traversée de l’Atlantique, que le Général signa un certain nombre de décrets dont le n°67-611 du 23 juillet 1967 relatif aux interprètes de réserve de l'armée de terre (IRAT – nouvelle appellation des Interprètes Militaires) et le n°67-612 relatif aux interprètes de réserve de l'armée de mer. Le Colbert représenta la France aux fêtes du bicentenaire de l'Australie en 1988.
Un concept dépassé
Construit trop tard, les croiseurs ayant fait leur temps, le Colbert est supplanté dès la fin des années 60 par des navires de nouvelle génération plus adaptés aux nouvelles menaces. Son armement basé sur l'artillerie est devenu obsolète et inefficace face aux avions de chasse supersoniques. Entre 1970 et 1972, le navire est donc modernisé et réaménagé en croiseur lance-missiles ce qui le rend apte à la lutte anti aérienne (Rampe double de missiles MASURCA (MArine SURface Contre Avions). Brest devient son port d'attache. Il redevient navire-amiral de l'escadre de Méditerranée à partir de 1976.
Navire « pacifique », le croiseur servit aussi, outre pour la représentation du pays, pour des missions humanitaires (Agadir en 1960, évacuation à Bizerte en 1961). Il eut la réputation dans la marine française de n'avoir jamais tiré un seul coup de canon au combat. Sa seule mission de guerre se déroula pendant la première guerre du Golfe en 1991, quelques mois avant son désarmement, où il participa à l'opération Salamandre.
Le Colbert fut définitivement désarmé le 24 mai 1991.
Armement
- 4 rampes lance-missile Exocet
- 2 rampes lance-missile moyenne portée Masurca
- 6 tourelles anti-aériennes de 57 mm
- 2 canons de 100 mm.
- 1 plate-forme d'accueil d'hélicoptères marine tout type.
Musée
Le Colbert devint un musée flottant, basé dans le port de Bordeaux en juin 1993 où il pouvait être visité. Classé monument historique, il était le bateau musée le plus visité de France en 2004 et le « monument » le plus visité de la ville. Le Colbert était un musée privé : si le navire appartenait à l'État, ce dernier l'avait concédé à une association, « Les Amis du Colbert ». Plusieurs parcours fléchés avaient alors été aménagés, avec une visite durant entre 2 heures à 3 heures, pour traduire la vie telle qu'elle était à bord. Une visite guidée permettait d'avoir accès à des pièces fermées au public comme certaines salles de machines, des cabines, etc. Il existait plusieurs expositions permanentes à bord sur la Marine ou sur Météo France. On y trouvait également une exposition originale de maquettes, où l'on pouvait voir des maquettistes au travail. La sirène du navire retentissait le midi, tous les mercredis et dimanches.
Un restaurant avait été aménagé à l'extérieur sous abri, dont les cuisines se trouvaient dans les anciennes cuisines du Colbert. Le restaurant pouvait également servir de salle de café-danse. Il était prévu qu'une station du tramway de Bordeaux soit installée sur le quai devant le Colbert, permettant un accès plus rapide du ou vers le centre-ville de Bordeaux avec l'espoir d'augmenter la fréquentation du navire. L'escale de ce croiseur avait fortement contribué à l'aménagement des quais.
Mais ce musée suscitait aussi des critiques à Bordeaux dont celles de riverains ( il existait même une association nommée « Coulons le Colbert », candidat lors des municipales en 1995). Le Colbert connaissait aussi des difficultés financières récurrentes. Bien que propriétaire, l'État ne prenait pas à sa charge les coûts d'entretien dont un tel navire a besoin. Une peinture complète du bâtiment, par exemple, coûte plus de 500 000 €, prix trop élevé pour le budget du musée. Même à quai, pour des raisons de sécurité et d'image, ce bâtiment nécessitait un entretien constant.
Fin programmée
Sans la possibilité de financer celui-ci et sous la pression de certaines associations locales[précision nécessaire] et de la Mairie de Bordeaux, le Colbert est fermé au public le 2 octobre 2006 et retiré du quai le 31 mai 2007, date d'expiration de la concession et de la sous-concession. Son dernier voyage l'amène à Brest, remorqué par la Marine nationale, il est alors ancré au cimetière des navires de Landévennec.
Du fait de grandes similitudes techniques, la Marine nationale prélève encore de temps en temps des pièces détachées (essentiellement sur les moteurs) sur le Colbert pour les monter sur la Jeanne d'Arc, laquelle sera désarmée en 2010, ce qui empêche la démolition du Colbert avant 2011.
Voir aussi
- Jean-Baptiste Colbert, Ministre de la Marine
- Croiseur ; Liste des croiseurs français
- Navire musée ; Liste des musées maritimes
Liens externes
- Association et musée - site officiel
- Histoire du croiseur Colbert et caractéristiques sur NetMarine
- Le voyage de Charles de Gaulle au Québec
- Portail de l’histoire militaire
- Portail du monde maritime
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