- Classe La Fayette
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La Fayette
Frégate Surcouf de la Marine nationale française de classe La FayetteHistoire A servi dans Marine nationale française
Marine de la République de Chine
Marine saoudienne
Marine de la République de SingapourQuille posée 15 décembre 1990 (La Fayette) Lancement 13 juin 1992 (La Fayette) Armé 22 mars 1996 (La Fayette) Statut En service Caractéristiques techniques Type Frégates Longueur 125 m Maître-bau 15,4 m Tirant d'eau 4,8 m Déplacement 3 200 t (en charge = 3 600 t) Propulsion 4 Diesels SEMT Pielstick, 2 hélices à pas variable + 1 propulseur d'étrave Puissance 21 000 ch Vitesse 25 nœuds Caractéristiques militaires Armement 1 canon de 100 TR
2 canons F2de 20 mm sur affûts
1 rampe Crotale CN2 (8+18 missiles en stock)
8 missiles Exocet MM40 block IIAéronefs 1 hélicoptère Panther ou NH90 Rayon d'action 16 500 km (autonomie 50 j.) Autres caractéristiques Électronique 2 radars de navigation dont l'un sert d'aide à l'appontage DRBN-34 (Racal-Decca)
1 radar de veille surface-air basse altitude DRBV-15C
1 radar de conduite de tir
1 radar conduite de tir CN2
1 détecteur ARBR-21
2 lance-leurres AMGL-1C Dagaie Mk 2
1 intercepteur radio ARBG-2 Maigret
Système de direction de combat STI (liaison + 11)
Système numérisé de transmissions intérieures SNTI
Système SEAO/OPSMER
Système de transmission par satellite Syracuse 2
Système de télécommunications par satellite Inmarsat
Gestion des capteurs et des systèmes d'armes par un système de traitement de l'information (STI)Équipage 15 officiers, 68 officiers-mariniers, 56 quartier-maîtres et matelots (+25 commandos) Chantier naval Lorient modifier La classe La Fayette est un type de frégates construites en France et en service dans les marines française, taiwanaise, singapourienne et saoudienne.
Sommaire
Conception
Première d'une classe de cinq navires destinés à la Marine nationale française, la frégate La Fayette a été mise sur cale en 1990. Cette nouvelle classe devait répondre à deux besoins : assurer la souveraineté dans les eaux nationales et participer au règlement des crises outre-mers. C'est pourquoi elle devait être autonome mais également intégrable dans un dispositif aéronaval. Parmi les missions qu'elle doit remplir, citons aussi les opérations spéciales ou les missions humanitaires.
C'est un navire hautement technologique. En effet, dès sa conception, la furtivité (signature radar, infrarouge et acoustique) et la modularité (afin de minimiser les immobilisations pour modernisation) ont été des objectifs essentiels. Toutes les dernières technologies disponibles à ce moment ont été utilisées afin d'augmenter son automatisation, et de réduire les coûts de fabrication et d'entretien.
Construction
Comme les navires civils modernes, elle a été construite à partir de sous-ensembles annulaires. Cette conception permet d'avancer les travaux simultanément dans les différentes tranches, d'où des économies à la production de l'ordre de 30 % et un meilleur respect des délais de fabrication. Cette fabrication modulaire a été très poussée : les tranches ont été construites à Cherbourg alors que les navires ont été assemblés à Lorient. Cette modularité permet d'interchanger des éléments très facilement en cas d'avarie (en 24 heures pour certains modules), ainsi que les changements d'équipement. Les essais ont également été facilement réalisés indépendamment les uns des autres, le canon de 100 mm constituant avec sa tourelle un élément à part qu'il a suffi d'installer à bord après l'avoir testé en atelier.
Un chiffre est particulièrement révélateur : en 1979, il fallait 30 mois pour construire une frégate. Pour la Guépratte, dernière de la classe, 6 mois ont été suffisants.
Furtivité
Sans revenir en détail sur le concept de furtivité, une conception agissant sur plusieurs niveaux a été nécessaire pour faire de ce navire le premier navire furtif en service actif.
Les formes
La furtivité requiert des formes simples et planes, ainsi qu'un minimum d'angles permettant la réflexion des ondes radar. Pour ce faire, on utilise au maximum des surfaces planes, et une forme globalement convexe. Les frégates de classe La Fayette tirent leurs formes de ces enseignements.
De petits détails pouvant augmenter significativement la signature radar, les embarcations annexes sont cachées derrière des rideaux les camouflant sur les frégates de type La Fayette, les antennes des différents systèmes de détection et de communication protégées, elles, grâce à des réflecteurs, sur le mât.
Les matériaux
On peut également utiliser des matériaux composites ne réfléchissant que peu ou pas les ondes radar. Les superstructures des frégates La Fayette sont essentiellement construites en composite verre-résine, absorbant les ondes radars.
La chaleur
Il n'y a pas que les ondes radar qui permettent la détection, puisque la chaleur émise est visible dans l'infra-rouge. Les matériaux utilisés sont donc également de bons isolants thermiques et les fluides chauds sont dilués avant d'être expulsés.
Le bruit
Un grand soin a été apporté à la réduction de la signature acoustique du navire comme réponse à l'amélioration des dispositifs d'écoute des sous-marins. Par exemple, le pétrin du boulanger à bord a été soigneusement isolé de la structure du bâtiment au moyen de suspensions pour éviter que ses vibrations soit transmises jusqu'à l'eau via la coque.
Armement
Son armement est relativement léger et principalement antinavire[1].
Son système d'arme principal est le missile Exocet dont elle peut emporter 8 exemplaires dans 2 lanceurs quadruples. Il s'agit pour les navires français à l'origine du MM40 Block2 d'une portée de 72 km, mais dans les années 2010, il s'agira de MM40 Block3 d'une portée de 180 km.
Son artillerie navale se compose d'un canon de 100 mm AA Mle 68 aux formes furtives, appelée 100 TR (100 mm Technologie Rénovée) capable de tirer 80 coups par minute et d’engager un bâtiment en surface entre 10 et 15 000 mètres, de tirer contre la terre jusqu’à 17 000 mètres et d'engager un aéronef à 6 000 mètres. Cette tourelle pèse 20 tonnes et son cycle de vie est de neuf ans, rythmé tous les trois ans par une visite d’entretien à bord avant d’être retirée par l’industriel pour un carénage. Cette période d’entretien étant longue, une tourelle nouvellement carénée est installée à sa place[2]. Les obus utilisés sont des OPF F4 et OEA F1 dont le poids de la cartouche, sans fusée, est de 23,5 kg et dont le poids du projectile est de 13,5 kg dont 1 kg de trinitrotoluène[3].
Elle dispose également de 2 canons automatiques de 20 mm AA F 2. Chacun d'eux est alimenté par deux caissons de 300 cartouches sur l'affût. Pouvant tirer 720 coups par minute, leur portée est de 10 km. La masse unitaire est de 332 kg sans munitions et de 470 kg avec ceux-ci.
Elle est enfin armé du système de missile surface-air Crotale CN2 équipé de missile VT 1 allant à mach 3,5 et d'une portée de 13 km. Il s'agit d'une batterie octuple disposant de 18 missiles en soute. Il faut une demi-heure pour recharger entièrement le lanceur.
Un hélicoptère classe 10 tonnes (Panther ou NH90) pouvant assurer des missions de transport léger, de lutte anti-sous-marine ou contre navires de surface peut être embarqué en permanence.
Électronique
L'équipement électronique est à la hauteur de l'ambitieux ensemble :
STI
Le STI (Système de traitement de l'information) fusionne les données provenant des différents capteurs et sources d'informations afin de présenter à l'équipage une situation tactique complète.
Détection
- 1 radar de veille combiné Air/Surface DRBV-15C
- 1 conduite de tir modulaire (CTM) pour le canon de 100 mm
- 1 radar de navigation DRBN-34
- 1 radar de navigation utilisé comme aide à l'appontage DRBN-34
Guerre électronique
- 1 intercepteur radio ARBG-1 Saïgon
- 1 intercepteur radar ARBR-21
- 2 lance-leurres AMGL-1C Dagaie Mk2
- 1 bruiteur remorqué AN/SLQ-25 Nixie
- 1 système de masquage de bruit "Prairie Masker"
Transmissions
- 1 système Syracuse II
- 1 système Inmarsat
Opérations
Admise au service actif en 1996 la frégate La Fayette et les autres navires de la classe ont participé aux exercices et opérations suivantes (non exhaustif) :
- Exercice Jalibut 98 : exercice franco-qatari
- Exercice Khunjar Hadd 99 : exercice multinational en mer d'Oman
- Exercice Tapon 2000: exercice franco-espagnol
- Exercice Gulf Falcon 6 : exercice franco-qatari
- Exercice Kunjar Hadd 2001 : exercice franco-omanais
- Mission Héracles 2002 : intervention internationale en Afghanistan
- Opération Licorne 2004 : maintien de la paix en Côte d'Ivoire
- Mission Enduring Freedom 2005 : lutte anti-terroriste dans l'océan Indien
- Exercice Varuna 7 : exercice franco-indien
- Septembre 2005 : arraisonnement du ferry Pascal Paoli
- Mission Enduring Freedom 2006 : lutte anti-terroriste dans l'océan Indien
- Mission Baliste 2006-2007 : intervention au sein de la FINUL au Liban
- Mission Atalanta 2008 : lutte anti-piraterie en océan Indien
- Opération Harmattan 2011 en Libye
N° Nom Mise sur cales Mise à l'eau Mise en service F710 La Fayette 15/12/1990 13/06/1992 22/03/1996 F711 Surcouf 06/07/1992 03/07/1993 07/02/1997 F712 Courbet 15/09/1993 12/03/1994 01/04/1997 F713 Aconit 05/08/1996 08/06/1997 03/06/1999 F714 Guépratte 01/10/1998 03/03/1999 11/2001 La Classe La Fayette sous d'autres drapeaux
- La marine de la République de Chine (Taïwan) avec 6 unités:
- Kang Ding (FFG-1202),
- Si Ning (FFG-1203),
- Wu Chang (FFG-1205),
- Di Hua (FFG-1206),
- Kun Ming (FFG-1207),
- Chen De (FFG-1208).
Certains équipements sont différents des frégates de la Marine nationale française.
La vente (contrat « Bravo ») de 6 unités de la classe La Fayette au gouvernement de Taïwan est à l'origine d’une affaire politico-financière (Affaire des frégates de Taïwan).
- La Marine royale saoudienne avec 3 unités livrées.
- Al Riyadh (812),
- Al Makkah (814),
- Al Damman (816).
Certains équipements sont différents des frégates de la Marine nationale française.
La vente (contrat « Sawari II ») de 3 unités de la classe La Fayette à l'Arabie saoudite est à l'origine d’une affaire politico-financière (Affaire des frégates d'Arabie Saoudite et des sous-marins du Pakistan).
- La marine de la république de Singapour avec 6 unités (contrat Delta):
- Formidable (68),
- Intrepid (69),
- Steadfast (70),
- Tenacious (71),
- Stalwart (72),
- Supreme (73)
Certains équipements sont différents des frégates de la Marine nationale française.
Notes et références
- Bernard Prézelin, Les Flottes de combat 2002, Rennes, Éditions maritimes et d'outre-mer, novembre 2001 (ISBN 2-7373-2887-X)
- Baptême de la nouvelle tourelle du Guépratte, Ministère de la défense, 31 mars 2011. Consulté le 18 mai 2011
- Munitions 100 mm Marine, Nexter. Consulté le 24 mai 2011
Liens connexes
- Liste des navires de la marine française
- Liste des contre-torpilleurs français
- Classe Halifax (Frégates de la Marine royale canadienne)
Liens externes
- (fr) La Fayette sur le site de la Marine nationale
- (fr) La frégate La Fayette sur le site Net-Marine
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