- Grumman E-2 Hawkeye
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Pour les articles homonymes, voir Œil de Faucon.
Grumman E-2 Hawkeye Vue de l’avion Constructeur Grumman Rôle Avion de reconnaissance ou de surveillance Premier vol 1960 Mise en service janvier 1964 Date de retrait Toujours en service Coût unitaire 232 millions de dollars[1] Équipage 5 (2 pilotes, 3 officiers navigants) Motorisation Moteur Allison T-56-A425 ou -A427 Nombre 2 Type turbopropulseur Puissance unitaire 5 100 ch Dimensions Envergure 24,58 m Longueur 17,56 m Hauteur 5,58 m Surface alaire 65 m2 Masses À vide 17 090 kg Maximale 23 391 kg Performances Vitesse maximale 604 km/h Plafond 9 390 m Vitesse ascensionnelle 767 m/min Rayon d’action 1290 km modifier Le Grumman E-2 Hawkeye (« œil de faucon » en français) est un avion de surveillance aérienne et de commandement aéroporté AWACS[2] développé par le constructeur américain Grumman (absorbé dans Northrop Grumman depuis 1994) et initialement embarqué à bord des porte-avions de la marine américaine. Mis en service en 1964, il a depuis été exporté vers plusieurs pays.
Sommaire
Histoire
Les améliorations constantes de la surveillance de l'espace aérien avec des radars ont conduit au milieu des années 50 à développer des avions spécialement équipés pour cette tâche. Le premier avion de ce type fut le lutte anti-sous-marine Grumman S-2 Tracker) en service de 1954 à 1964.
Son successeur, le E-2 Hawkeye était non seulement le premier AWACS embarqué sur porte-avions mais également le premier avion spécialement construit pour cette fonction. Depuis qu'il a remplacé le E-1 en 1964, le E-2 est devenu « l'œil de la flotte ». Il reçut son baptême de feu durant la guerre du Viêt Nam et il a servi depuis sur tous les théâtres opérationnels où les États-Unis ont employé des porte-avions.
Les Hawkeye ont conduit les chasseurs F-14 Tomcat qui ont effectué des missions de combat en 1986 et en 1989 lors de la crise avec la Libye. Plus récemment ils ont effectué des vols de surveillance lors des opérations de l'US Navy dans le Golfe Persique, où ils ont surveillé aussi bien les opérations terrestres qu'aériennes. Les E-2 interviennent également de manière efficace dans les actions d'interception des vedettes ultra-rapides des contrebandiers de drogues.
Depuis leur mise en service, les E-2 ont subi plusieurs programmes de modernisation destinés à améliorer leur capacité. Le radar Hughes APS a connu de nombreuses versions. La dernière version E-2C est ainsi capable de suivre plus de 600 cibles simultanément. Il est équipé du Air Tactical Data System et une version E-2D,en cours d'essais depuis 2007, doit entrer en service en 2011.
Il existe un dérivé nommé C-2 Greyhound (lévrier) : un avion-cargo servant au ravitaillement des porte-avions en haute mer. C'est le seul avion-cargo embarqué sur porte-avions actuellement en service.
En 2006, l'US Navy chiffrait l'heure d'exploitation de l'E-2C à 18 000 dollars US (13 600 euros).
Caractéristiques
Le E-2 présente une silhouette très caractéristique : la présence de l'important radôme du radar AN/APS-145 permet de l'identifier immédiatement. Ses grandes ailes droites (repliables) et ses deux énormes turbines Allison le distinguent des jets surpuissants sur le pont d'envol, pourtant le Hawkeye est un élément indispensable de la flotte embarquée : le E-2 est le premier appareil à quitter le pont d'envol et le dernier à rentrer lors des opérations aériennes. Il peut rester en l'air pendant 5 heures, ce qui est un maximum, car il ne peut pas être ravitaillé en vol.
L'équipage du Hawkeye est composé de cinq personnes : un pilote et un navigateur prennent place côte à côte dans le cockpit à l'avant, et trois opérateurs prennent place dans la tranche arrière. Ils sont installés perpendiculairement au sens de vol, chacun faisant face à un écran radar. Ces trois opérateurs, appelés 'TACAE' pour TACticiens d'AEronautiques dans la Marine nationale sont :
- à l'avant, le RO ou Radar Officer, qui est responsable des moyens électroniques du bord,
- au milieu, le CICO ou Combat Information Center Officer, il est le chef de la mission en charge de la gestion tactique du vol,
- à l'arrière, le ACO ou Air Controler Officer, cet officier est le contrôleur de chasse en titre.
L'apport principal de l'E-2C pour le groupe aéronaval français est le fait qu'il diffuse vers l'ensemble de la force la situation aérienne, grâce aux liaisons de données tactiques, en particulier la Liaison 16. Il permet ainsi aux autres plates-formes, et particulièrement aux avions de combat, d'avoir une meilleure perception de leur environnement.
Programme E-2D Advanced Hawkeye
En 2003, Northrop Grumman remporte un contrat de 1,9 milliard de dollars pour le développement d'un nouveau système de détection et de commandement aéroporté de l'US Navy qui sera le E-2D Advanced Hawkeye[3].
Il est visuellement proche de l'E-2C, mais la cellule intègre plus de matériaux composites et dont le radar AN/APS 145 à balayage mécanique est remplacé par l'AN/APY-9 AESA de Lockheed Martin à balayage électronique, dont la portée et le nombre de pistes de suivi ont été nettement augmentés. L'E-2D conserve son radôme rotatif et donne la priorité à la détection des missiles de croisière. Le système ESM de "guerre électronique" est l'AN/ALQ-217 en remplacement du AN/ALR-73.
Le premier vol de l'E-2D eut lieu le 3 août 2007.
Le 15 juin 2009, le Département de la Défense des États-Unis a donné son feu vert dans un nouveau contrat de 432 millions de dollars à une présérie de l'évolution E-2D.
Deux cellules servent au développement et aux essais en 2009. Plus de 1000 h de vols d'essais ont été accumulées en juillet 2009. En plus des deux autres cellules commandées pour 2010[4], un contrat pluriannuel est en négociation pour 75 appareils remplaçant les E2-C actuels.
Le constructeur déclare que sa mise en service est prévue en 2011 et se dit prêt à fournir un premier exemplaire à l'export en 2013.
Le 1er février 2011, un E2-D a effectué les premiers appontage et catapultage sur le porte-avion USS Harry S. Truman (CVN-75)[5],[6]
Ils sont construits dans une usine de Northrop Grumman située au nord de l'aéroport de Saint Augustine (Floride), et employant 800 personnes début 2010[7].
Pays utilisateurs
- États-Unis United States Navy (19 affectés - 7 détruits = 12 en activité)
- VAW-77 Night Wolfs
- VAW-78 Fighting Escargot (dissous)
- VAW-88 Cottonpickers (dissous)
- VAW-110 Firebirds (dissous)
- VAW-111 Graybirds (dissous)
- VAW-112 Golden Hawks
- VAW-113 Black Eagles
- VAW-114 Hormel Hawgs (dissous)
- VAW-115 Liberty Bells
- VAW-116 Sun Kings
- VAW-117 Wallbangers
- VAW-120 Greyhawks
- VAW-121 Bluetails
- VAW-122 Steeljaws (dissous)
- VAW-123 Screwtops
- VAW-124 Bear Aces
- VAW-125 Tigertails
- VAW-126 Seahawks
- VAW-127 Seabats (dissous)
- Égypte : 6 appareils, leur conversion au standard E-2C Hawkeye 2000, était prévue pour fin 2008;
- France : 3 E-2C 2000, l'aviation navale est le seul utilisateur autre que l'US Navy à utiliser ses Hawkeye à bord d'un porte-avions;
- Israël : Israeli Air Force a utilisé 4 appareils jusqu'en 1994. 3 ont été revendus au Mexique en 2002 après modernisation, 1 est au Israeli Air Force Museum;
- Japon : 13 E-2C;
- Mexique : 3 appareils achetés d'occasion à Israël;
- Singapour : 4 E-2C;
- Taïwan : 4 E-2T et 2 E-2K.
France
Organisation
L'aviation navale française possède 3 Hawkeye, acquis auprès des États-Unis en 1998 (FR2), en 1999 (FR1) et en 2004 (FR3). Tous sont en service à la flottille 4F, basée à la BAN Lann-Bihoué. L'acquisition d'un quatrième appareil a été évoqué par le chef d’état-major de la Marine nationale (CEMM), l’amiral Forissier, devant la Commission de la Défense et des Forces armées de l'Assemblée nationale en 2010[8]. Elle consistait à acheter un exemplaire d'occasion auprès des États-Unis mais l'appareil n'était par la suite plus disponible à la vente.
Les pilotes et équipages ont baptisé leur appareils :
- FR1 «Frère Unité », car cet avion est réputé infaillible, il n'a jamais trahi la confiance de son équipage ;
- FR2 « Arabesque », en référence à la jument du caporal Blutch, de la bande-dessinée Les Tuniques bleues, car il brille à l'entraînement, mais tombe irrémédiablement en panne à chaque fois qu'il est engagé en opération réelle.
- FR3 a pour nom « Pas de bol », en raison de ses pannes à répétition.
Mise à niveau
Les trois appareils ont reçu une première mise à niveau permettant de les porter au standard NP-2000. Elle est caractériser par l'incorporation d'un radar APS-145 (portée de 250 nautiques et pouvant suivre 2000 pistes).
En octobre 2011, la Defense Security Cooperation Agency (en) (DSCA ou Agence américaine de coopération de défense et de sécurité) indiquait que la France avait effectué une demande dans le cadre du dispositif des Foreign Military Sales pour améliorer l'interopérabilité de ces appareils avec ceux de l’Otan[9]. Elle porte sur l'ajout des systèmes d’interrogation APX-122 IFF Mode 5/S, des transpondeurs APX 123 IFF 5/S et des systèmes de mesure de soutien électronique ALQ-217. Le montant est estimé à environ 131 millions d’euros (180 millions de dollars).Engagements
- Afghanistan
Après un premier appontage sur le porte-avions Charles-de-Gaulle le 3 août 1999, les FR2 et FR1 embarquent à nouveau du 11 au 25 juillet 2000 et vont être sollicités durant la guerre d'Afghanistan. À partir du 19 décembre 2001, les 2 Hawkeye effectuent durant 7 mois 500 heures de vol au-dessus du théâtre afghan. Du 22 avril au 2 mai 2004, dans le cadre de l'opération française Heraclès 2, les Hawkeye effectuent 94 heures de vol (19 sorties). Enfin, du 5 au 23 mai 2006, dans le cadre de l'opération française Heraclès Air Indien, 24 missions sont effectuées.
- Antilles/Carïbes
Suite à l'indisponibilité du Charles-de-Gaulle, deux Hawkeye, déployés depuis fin mai 2008 dans la zone Antilles/Caraïbes depuis la base américaine de Curaçao dans des missions de lutte contre le trafic de stupéfiant, rejoignent la Naval Air Station Chambers Field(Virginie)[10], à proximité de Norfolk pour l'exercice « Opération Brimstone » (Joint Task Force Exercise 08-4)[11].
Par ailleurs, plusieurs appontages et catapultages d'Hawkeye ont lieu de porte-avions américains, notamment le 12 avril 2007 à partir de l'USS John C. Stennis en mer d'Arabie, le 23 juillet 2007 à partir de l'USS Enterprise au large de Cannes, le 21 mai 2008 à partir de l'USS Harry Truman au large de Marseille[12]
Voir aussi
Développement lié
- Grumman E-1 Tracer (en)
- Grumman C-2 Greyhound
Aéronefs comparables
Autres appareils de type AWACS
- Boeing E-767 (en)
- E-3 Sentry
- Boeing 737 AEW&C
- Beriev A-50 Mainstay
- Saab 340 Erieye
- Saab 2000 Erieye
- Embraer EMB-145 AEW&C (en)
Liens externes
- (fr) E2C - Hawkeye Le site de la Marine nationale
- (fr) Dossier sur l'E-2C Hawkeye sur French Fleet Air Arm
- (en) Le E-2 Hawkeye sur le site Global Security
- (fr) Le E-2 Hawkeye durant l'opération Herakles sur Daily Motion
Notes et références
- http://www.gizmocrazed.com/2010/08/top-10-most-expensive-military-aircraft-in-the-world/3/
- AWACS désigne tout avion radar, et pas nécessairement un E-2 Le terme
- (fr) Un contrat de 432 millions de dollars pour l'E-2D Advanced Hawkeye, Mer et Marine, 16 juin 2009
- Les nouvelles sentinelles de l'air, Air & Cosmos n°2179, 3 juillet 2009
- (en)E-2D Advanced Hawkeye Completes First Carrier Landing Aboard USS Truman
- Premier catapultage pour l'E-2D Advanced Hawkeye
- (en) Grumman purchases plot for $3M, 8 janvier 2010, St Augustine.com
- La France va moderniser ses trois avions de guêt aérien E2C Hawkeye sur opex360, le 27 octobre 2011. Laurent Lagneau.
- (en) France –Upgrade of E-2C HAWKEYE Aircraft sur DSCA, consulté le 28 octobre 2011.
- lire en ligne] Communiqué de presse du ministère de la Défense français [
- (fr)Jean-Louis Promé, « Les Hawkeye dans l'aéronavale française : dix ans déjà ! », dans DSI-Technologies, no 13, septembre-octobre 2008 (ISSN 1953-5953)
- lire en ligne] Communiqué de presse de l'US Navy du 23 mai 2008 [
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