- Gothique
-
Cette page d’homonymie répertorie les différents sujets et articles partageant un même nom.
Le mot gothique se rapporte à l'origine (latin gothicus) à un ensemble de peuples germaniques de l'Antiquité.
A la Renaissance, il est utilisé pour désigner l'art de la fin du Moyen Âge, avec une connotation péjorative qui disparaît au XIXème siècle.
Il désigne aussi une écriture et une police d’imprimerie caractérisées par un aspect anguleux ; enfin, il est utilisé dans des contextes culturels divers avec un sens général de « moyenâgeux ».
Sommaire
Les Goths de l'Antiquité
Les Goths sont surtout connus à travers leurs principales branches : les Wisigoths et les Ostrogoths.
Dans l'ensemble, le mot "gothique" n'est plus tellement utilisée dans ce contexte, sauf dans le cas de l'empereur romain Claude le Gothique (Claudius Gothicus), dont le surnom est une célébration de sa victoire de Naissus (aujourd'hui Niš en Serbie) contre les Goths en 268.
Depuis le XIXe siècle, on utilise de préférence l'orthographe gotique en ce qui concerne la langue des Goths, afin d'éviter les confusions : langue gotique, alphabet gotique, numération gotique.
L’art gothique
A partir de la Renaissance, le mot « gothique » subit une évolution sémantique qui aboutit à l’heure actuelle à l’identification du « style gothique » avec l’art ogival des XIIIème-XVIème siècles.
Le premier à utiliser « gothique » (gotico) en histoire de l’art est le peintre Raphaël dans un document officiel concernant la conservation des monuments de Rome, sans connotation péjorative. C’est Giorgio Vasari qui un peu plus tard fait de « gothique » un synonyme de « barbare (violent) » en associant l’art du Moyen Âge, le sac de Rome par les Goths en 410 et le sac de Rome par les Allemands en 1527.
Désormais, l’art gothique est l’art barbare par opposition à l’art de l’Antiquité. Le mot passe en France au début du XVIIème siècle (1615 selon le Robert) et est utilisé par de nombreux auteurs : Boileau, Molière, Fénelon, etc.
A partir du XIXème siècle, la réhabilitation du Moyen Âge par le courant romantique (en général assez germanophile) aboutit à celle de l’art ogival et du mot « gothique » lui-même. On étudie donc désormais l'architecture gothique, mais aussi la peinture gothique, la sculpture gothique, le style gothique international, transition vers la Renaissance. Une bonne part de l’architecture religieuse du XIXème siècle est d’ailleurs « néo-gothique », en particulier avec Viollet-le-Duc.
L’écriture gothique
L'écriture gothique est une graphie de l'alphabet latin courante à la fin du Moyen Âge et qu’il ne faut pas confondre avec l'écriture gotique, bien plus ancienne et dont l’alphabet, très différent, inspiré des alphabets grecs, latins et runiques.
En imprimerie, la police gothique, utilisée lors de la première impression réalisée par Gutenberg, est encore présente actuellement ; elle elle a été couramment utilisée en Allemagne jusqu’au XXème siècle.
Le nom de « gothique » lui a été donné à une date postérieure à sa création.
Autres acceptions
- Littérature gothique
Le roman gothique apparaît en Angleterre au XVIIIème siècle, époque où l’architecture gothique y est réhabilitée un peu plus tôt qu’en France.
Le roman gothique se réfère cependant à un Moyen Âge imaginaire dans lequel prédominent les côtés sombres : moines félons, cryptes et ossements, surnaturel, oubliettes et cachots, etc.
- Mouvement gothique
Le mouvement gothique, apparu dans les années 1970, se réfère pour une part à la littérature gothique, mais aussi à d’autres courants : littérature fantastique, cinéma expressioniste allemand. A ce niveau, les Goths n’encourent plus le moindre reproche.
A titre anecdotique, on signalera que les Gothiques sont l’équipe de hockey sur glace d’Amiens, évoluant en ligue Magnus.
Bibliographie
- Article "Gothique" dans le Grand Robert de la langue française (nombreuses citations)
Wikimedia Foundation. 2010.