- Brévands
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Brévands Administration Pays France Région Basse-Normandie Département Manche Arrondissement Saint-Lô Canton Carentan Code commune 50080 Code postal 50500 Maire
Mandat en coursDaniel Desmares-Marie
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Carentan-en-Cotentin Démographie Population 361 hab. (2008) Densité 26 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 29 m Superficie 13,87 km2 Brévands est une commune française, située dans le département de la Manche et la région Basse-Normandie, peuplée de 361 habitants[1].
Sommaire
Géographie
Histoire
Une historienne qui se penchait sur l'histoire de la Basse-Normandie se trouvait ramenée à la baie des Veys. Elle découvrait que ces lieux étaient un des plus grands points stratégiques de l'histoire de France avant 1824. Jusqu'à cette date où un pont fut construit sur la Vire (le pont du Vey, le passage le plus sûr pour aller de Caen à Cherbourg était par Saint-Lô, mais le plus rapide était le passage de Saint Clément (Calvados) au Grand-Vey (Manche). Une petite commune, d'ailleurs en garde la trace dans le sens originaire de son nom : Brévands, qui viendrait du mot latin brevandus qui est apparenté à la conjugaison du verbe "abréger". Il existe en effet dans cette langue, un mode n'existant pas en français, qui littéralement signifie dans le cas présent "devant abréger", ainsi Brévands signifierait "raccourci". D'ailleurs si on prend des cartes anciennes, les appellations des chemins de ce temps confirment cette réalité passée. Ainsi du bourg de Saint Pellerin, ou passait une voie romaine allant vers Saint Côme du Mont (Coriollum), un chemin partait vers Brévands appelé le "chemin du Grand Vey). A l'approche de la mer, face au Grand Vey, il devenait "le chemin de la Brèche du Grand Vey. Il y a une centaine d'années, à cette brèche dans la digue on voyait la carcasse d'un bateau. C'est de là qu'on partait à travers les herbiers: la Douve et la Taute divisaient leurs cours en plusieurs grands ruisseaux guéables, des "naues" comme on disait dans le pays.
La baie des Veys ou des gués
Le territoire de cette baie dont Brévands fait partie a subi au cours des années de telles transformations, qu'il est nécessaire de les connaître pour mieux comprendre les récits des faits qui s'y rapportent. La mer ne s'avançait pas dans les terres comme elle le fit plus tard: les roches plates d'Englesqueville se continuaient sans interruption jusqu'à Sainte Marie du Mont et formaient une digue naturelle protégeant la plaine qui s'étendait derrière. Vers les années 100 après Jésus-Christ, les Romains ayant conquis la Gaulle, l'utilisèrent pour y faire passer la principale de leurs voies. La circulation était très active entre la partie appelée actuellement la Manche et l'autre le Calvados. La première possédait comme grandes villes dont le nom romain nous est parvenu : Coesaroburgu (Cherbourg), Alauna (Valognes),Crociatonum (St Côme du Mont). De l'autre côté il y avait Augustodunum (Bayeux), Viducasses (Caen). Vers les années 600 après Jésus-Christ, la digue naturelle de Grandcamp à Sainte-Marie-du-Mont s'effondra ; les vallées actuelles de la Vire et de l'Aure, les marais de Carentan furent submergés. Il en fut ainsi jusqu'au Moyen Âge. Puis progressivement, les fonds remontèrent et Brévands, par sa situation entre le Bessin et le Cotentin devint le lieu de passage de nombreuses caravanes. Deux gués ou Veys étaient utilisés, dont celui du Grand Vey, de Saint-Clément à Sainte-Marie-du-Mont, soit 8 kilomètres, traversant 6 cours d'eau, qui pouvaient être franchis à marée basse, à cheval et en voiture. Des guides précédaient les voyageurs.
1046- Guillaume le Bastard faillit ne jamais devenir « le Conquérant »
Sans remonter aux temps très anciens, le premier passage historique qui nous est connu, dans la baie des Veys est celui de Guillaume le Bastard en 1047. Un certain nombre de barons du Bessin et du Cotentin forme une conspiration pour se débarrasser de leur duc. Profitant que Guillaume était venu passer quelques jours à Valognes pour chasser dans les environs, les conjurés se donnent rendez-vous pour l'assassiner. Une nuit tandis que le jeune prince était au lit, il fut brusquement tiré de son sommeil, averti de la trahison tramée contre lui. Frappé d'épouvante, il quitte sa chambre en braies et en chemise, se jette une cape sur les épaules, saute à cheval et prenant la route, jadis établie par les romains, il se sauve vers Les Veys(gués) que par chance il peut traverser. Un manuscrit Le Roman du Rou écrit par Wace, né dans l'île de Jersey, vers 1110 relate le fait. "Guillaume se hâta tant, qu'il arrive aux gués. Ils étaient praticables et il les franchit avec grande peur et grande contrariété, il passa de nuit les gués de la Vire. A l'église dédiée à saint Clément, il se recueillit et pria Dieu du fond du cœur de le conduire, si telle était sa volonté et de lui permettre d'aller sain et sauf. Si bien qu'à la pointe de Brévands (la Vrattière) où la descente sur les herbiers donne une image parfaite de ce que devait être les départs de terre des gués historiques, on pourrait dire en contemplant l'horizon : ICI EN 1046 GUILLAUME A FAILLI MOURIR BASTARD ET NE JAMAIS DEVENIR LE CONQUERANT et par contre coup la Normandie ne jamais avoir son passé si prestigieux.
Les grèves et les polders
Les grèves
Brévands est l'une des rares communes à avoir doublé sa superficie en 200 ans. Effet, en 1765, elle comptait 780 hectares et 1290 en 1979. Les de la Luzerne, par leur alliance, garderont la seigneurie de Brévands pendant 220 ans de 1600 à 1820, ors, c'est un des seigneurs secondaires : Jacques De Coupesarte qui laissa le document le plus tangible de son passage : une carte des polders communaux conservés aux archives de la mairie, dont voici le libellé du titre : « Le présent plan dressé par nous, Pierre Gervaise, arpenteur royal pour les eaux et forêts de Caen et Bayeux, résident de la paroisse de Rots, de la réquisition de Monsieur Jacques De Coupesarte, seigneur de Brévands ce 25 avril 1770 ». Cette carte devait permettre de régler les litiges qui survenaient au sujet des droits des riverains sur les terrains laissés par la mer. Après pas mal de tergiversations, par le jugement du 27 avril 1793, c'est la commune qui prenait jouissance des biens paisibles des grèves. La loi du 10 juin 1793 autorisait le partage des grèves. La première charte des grèves de Brévands date du 2 avril 1807 : « La commune de Brévands est reconnue propriétaire du fond de la grande grève et du Clos Poisson sis à Brévands. Mais la dépouille de ces deux pièces se divise en 308 droits égaux, transmissibles à perpétuité par succession, legs, donation, vente ou échange aux ayants droits ou leurs représentants sur justification ». Le nombre de droits a été déterminé d'après le nombre d'habitants au moment de l'arrêté préfectoral de 1807.
Les polders
La création des grèves fut le point de départ d'autres endiguements. Le projet du marquis De Courcy, alors commandant des troupes royales de Basse-Normandie, était de faire des ouvrages nécessaires sur le terrain laissé par la mer, afin de le mettre en culture. Ce serait une opération aussi avantageuse à l'État, à la Province qu'à lui même : ainsi furent créés les polders de Brévands. 1866 création des Mottins et du Polder St Clément, 1871 création du polder du Carmel, 1879 création des biens communaux, 1880 création du polder du Chalet et du Rouf, 1889 création du polder St André n° 1, 1905 création du polder St André n° 2, 1971 création du polder de l'Ouest. On note que certains polders portent le nom d'un Saint du calendrier. En effet, on donnait le nom de la fête du calendrier le jour où l'on posait la dernière motte à la digue qui clôturait le terrain repris sur la mer.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité v. 1860 ??? Auguste Gancel[2] décembre 1919 mai 1925 Louis Gancel SE mai 1925 juillet 1928 Jean-Baptiste Jaillet SE juillet 1928 mai 1935 Eugène Sorin SE Agriculteur mai 1935 mars 1951 Louis Gancel SE mars 1951 mars 1953 Paul Bourdet SE mars 1953 mars 1989 Maurice Sorin SE Agriculteur mars 1989 juin 1995 Louis Legastelois SE Instituteur juin 1995 mars 2001 Philippe Mauger SE Agriculteur mars 2001 mars 2008 Dominique Firmin SE Chauffeur laitier mars 2008 en cours Daniel Desmares-Marie SE Militaire (retraité) Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
- L'église avec une crypte souterraine liée à beaucoup de légendes (visitable sur rendez-vous). L'église paroissiale Saint-Martin de Brévands présente une nef de trois travées séparée d'un chœur à chevet plat par un transept saillant avec une tour de clocher établi sur la croisée. La première et la troisième travées du mur sud de la nef, ainsi que la façade occidentale conservent des assises de maçonnerie extérieures appareillées en opus spicatum. Le reste de la nef a fait l'objet d'importants remaniements, pour l'essentiel entre 1893 et 1895. Cette modernisation a entraîné l'ouverture de nouvelles fenêtres et l'installation d'une voûte en brique d'ogives, supportée par une série de chapiteaux néo-romans à décor végétal. Cette partie de l'édifice, ainsi que le porche, partiellement détruits par les bombardements américains lors du débarquement de juin 1944, a fait l'objet d'une nouvelle restauration au début des années 1950. Le transept et les trois travées du chœur ont subi des reprises de moindre importance. Extérieurement, subsistent plusieurs contreforts à ressauts, ainsi qu'une corniche à modillons plats du XIIe siècle. Ainsi donc, l'église Saint-Martin fut construite vers le milieu du XIIe siècle et fortement remaniée vers la fin du XIXe. Elle adopte un plan en croix latine à transept saillant surmonté d'une tour carrée à toit en bâtière. A l'intérieur, on y trouve de remarquables chapiteaux. L'église est inscrite sur l'inventaire des monuments historiques depuis le 13 juin 2002.
LE GISANT. Dans la partie sud-est du cimetière actuel se trouvait un gisant dont on relate la translation dans le registre paroissial de 1858 : "transport d'une pierre sépulcrale dans le cimetière de Brévands. Le jeudi 15 avril 1858 on a transporté dans le cimetière de Brévands une grande pierre sépulcrale qui était restée sur le bord du chemin qui faisait partie de l'ancien cimetière(champs de la croix), désaffecté vers 1663. On a trouvé sous cette pierre des ossements qu'on a enterrés sous la dite pierre, dans le cimetière actuel, le dimanche suivant, 18 avril". Les restes précieux que l'on a retrouvés sous la pierre paraissent être ceux de Demoiselle Anne de Mesnildot et son enfant, décédés le 29 juillet 1632. Ladite Demoiselle de Mesnildot était l'épouse de Jacques Godefroy, sieur de la commune de Brévands, qui habitait le manoir de Vermont et possédait le colombier. Pour la sauver de la dégradation du temps, depuis le 9 septembre 1978, ce gisant repose dans la chapelle Nord de l'église.
LA CRYPTE. L'une des principales spécificités architecturales de l'église réside dans la présence d'une crypte. Celle-ci est mentionnée dans des documents de 1683 et 1774, évoquant "la chapelle Saint-Loup". Ce modeste édifice est surtout connu des amateurs pour son décor de peintures murales. On peut y voir notamment une Vierge à l'Enfant assise ainsi que la crucifixion du Christ entouré par la Vierge et saint Jean l'évangéliste. On estime les origines de la crypte à la fin du XIe siècle ou début du XIIe, alors que les peinture murales datent du XIIe siècle. Les peintures murales sont classées aux monuments historiques depuis le 19 février 1954.
- Un lavoir entièrement restauré par les habitants de la commune.
De belles fermes manoir sont réparties sur la commune : la ferme de Grimarais, le Colombier, la Gancellerie, le Manoir de Vermont, la Capitainerie, le Haras du Chalet.
Personnalités liées à la commune
Brévands ne doit pas seulement son originalité à sa situation géographique, mais à la notoriété de certains de ses habitants. Vers 600 après Jésus-Christ, naissait FROMONT qui allait devenir en 674, le 14e évêque de Coutances. Une fontaine à Brévands, par tradition dans un champs, porte toujours le nom de fontaine Saint-Fromont. Des restes de pierre donneraient à penser qu'une maison aurait existé, où serait peut-être né Fromont.
Voir aussi
Notes et références
- Altitudes, coordonnées, superficie : IGN[5].
- Population municipale 2008 (site de l'Insee)
- (fr) Annuaire du département de la Manche, 33e année 1861, p 241
- Notice communale - Brévands », École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS). Consulté le 19 août 2011 Source : Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, «
- Insee : historique des populations par commune depuis le recensement de 1962
- Brévands sur le site de l'Institut géographique national (archive Wikiwix)
Brévands au péril de la mer par l'abbé Gervais Houet.
Liens externes
Catégorie :- Commune de la Manche
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