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Lucienne Bréval
De son vrai nom Berthe, Agnès, Lisette Schilling (dite) Lucienne Bréval est une soprano dramatique suisse naturalisée française, née le 4 novembre 1869 à Männedorf (canton de Zurich) et morte le 15 août 1935 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).
Biographie
Elle étudie à Genève où elle obtient un 1er prix de piano puis au Conservatoire de Paris dont elle sort en 1890 comme 1er prix de chant.
Elle débute à l'Opéra de Paris en 1892 dans le rôle de Selika de l'Africaine de Giacomo Meyerbeer ; elle y accomplie une carrière d'une trentaine d'années.
En 1893 sous la direction d'Édouard Colonne, elle incarne Brünnhilde (l'un de ses meilleurs rôles) de la Walkyrie de Richard Wagner à l'Opéra de Paris (en français) avec Rose Caron (Sieglinde), Van Dyck (Siegmund), Delmas (Wotan). Henri de Curzon écrit : « Son jeune talent s'épanouissait...avec une flamme audacieuse, une passion, une harmonie de visage et de gestes qui étaient vraiment de toute beauté ». Elle a le tempérament et la voix pour jouer les héroïnes wagnériennes. Elle va devenir Vénus (Tannhaüser) puis Eva (Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg) qu'elle interprète avec une espièglerie inattendue.
En 1897, elle chante Marguerite dans la Damnation de Faust de Berlioz.
Elle paraît à Covent Garden en 1899, 1901 et 1906 et à New York au Met, au cours de la saison 1900-1901. Elle refuse d'aller chanter la Walkyrie à Bayreuth et Cosima Wagner, furieuse, soutient sa rivale, Louise Grandjean qui est la Brünnhilde de Siegfried et du Crépuscule des dieux. Mais en 1914, elle est dans Parsifal une Kundry « somptueuse et ensorcelante » auprès de Paul Franz et de Marcel Journet.
Elle chante les grands classiques : Hippolyte et Aricie de Rameau, Armide et Iphigénie en Aulide de Gluck. Elle présente, aussi, de nombreuses créations comme : Grisélidis de Jules Massenet en 1901, Monna Vanna d'Henry Février en 1909 et Pénélope de Gabriel Fauré à Monte-Carlo en 1913.
Elle se consacre à partir de 1921 à l'enseignement.
Cette tragédienne lyrique a fortement impressionné tous ses contemporains et Gabriel Fauré définit son art comme : « un Beau qui n'est pas l'objet des sons, un certain Beau qui charme l'esprit ».
Source
Roger Blanchard et Roland de Candé : Dieux et divas de l'opéra (Ed. Fayard). (ISBN 2-213-61948-4).
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