- Berné
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Berné
église Saint BrévinAdministration Pays France Région Bretagne Département Morbihan Arrondissement Pontivy Canton Le Faouët Code commune 56014 Code postal 56240 Maire
Mandat en coursJean-Pierre Le Fur
2008-2015Intercommunalité Communauté de communes du pays du roi Morvan Démographie Population 1 331 hab. (2006[1]) Densité 38 hab./km² Aire urbaine 25 412 hab. () Gentilé Bernéen, Bernéenne Géographie Coordonnées Altitudes mini. 36 m — maxi. 166 m Superficie 34,77 km2 Berné est une commune française, située dans le département du Morbihan et la région Bretagne.
Le nom breton de la commune est Berne (prononcé [ˈbɛːnə]). Historiquement, elle fait partie du Pays vannetais et du Kemenet-Héboé.
Berné est connue pour son équipe de football, l'US Berné, qui évolua en troisième division nationale de 1973-74 à 1976-77 et gagna la coupe de l'Ouest en 1972.
Sommaire
Géographie
Berné est une commune rurale appartenant à l'arrière-pays de Lorient. Elle appartient par sa langue mais aussi ses traditions vestimentaires et son mobilier au Pays Pourlet. Un certain nombre d'habitants pratiquent encore cette langue.
La commune de Berné est bordée à l'Est et au Sud par la rivière le Scorff qui s'écoule dans une vallée très boisée et profondément encaissée, dont les nombreux rapides se prêtent à la pratique du kayak. Son cours matérialise la frontière avec les communes limitrophes de Inguiniel et de Plouay. A l'extrémité nord-est de la commune se trouve l'étang de Pontcallec qu'alimentent les eaux d'un affluent du Scorff. La commune dispose d'un bel ensemble boisé avec notamment la forêt domaniale de Pontcallec, une futaie de hêtres et de chênes d'une superficie de 542 ha. Le paysage vallonné est empreint de douceur. Le village de Berné court sur un faisceau de petites crêtes moutonnières et domine des versants en pente douce qui ajoutent à son charme. Le sous-sol, essentiellement de nature granitique, renferme du minerai d'uranium. C'est un paradis pour les promeneurs qui aiment la nature calme, secrète et sauvage.
Histoire
Préhistoire
Le dossier de l'inventaire général de 1986 fait mention d'un menhir en granite au lieu-dit Kerlivio.
Antiquité
L'espace gallo-romain de Berné appartenait-il à la cité des Osismes de Carhaix ou à la cité des Vénètes de Vannes ? On peut repérer au nord de la commune une construction. Il s'agit d'un camp dit castel César, de 300 mètres de circonférence. Le gros-œuvre qui reste visible à la fois sur le terrain et par image aérienne montre une levée et un fossé en terre. Le camp a fait l'objet de destructions en 1966. On note légèrement au nord la présence d'un espace carré et au sud-est les fondations dun bâtiment de type rectangulaire. Mais les mentions de type César sont souvent trompeuses. La base de données Mérimée du Ministère de la Culture n'avance aucune datation. Certains auteurs[2] émettent l'hypothèse d'un camp construit pendant le haut Moyen Âge. Des mentions toponymiques peuvent faire écho à l'existence de cet espace gallo-romain, la fontaine nouvellement baptisée Notre Dame de la Force s'appelait autrefois la fontaine Minerve.
Moyen Âge et Temps Modernes
Berné dépendait de la châtellennie de Pontcallec dont les terres s'étendaient sur 12 paroisses. Le siège de la châtellenie se trouvait à Berné au lieu-dit Pontcallec. Au commencement il n'y avait à Pontcallec qu'un simple manoir mais celui-ci sera progressivement transformé en place forte par l'ajout de fortifications. La châtellenie faisait partie à l'origine du domaine ducal. C'est d'ailleurs le duc de Bretagne Jean II qui fit construire la chaussée sur un affluent du Scorff qui a donné naissance à l'étang de Pontcallec. Mais les ducs de Bretagne s'en dessaisir à plusieurs reprises, une première fois au profit des Derval au XVe siècle et une seconde fois des Malestroit au XVIe siècle. Finalement elle passa par alliance dans les mains des Guer à la fin du XVIe siècle qui la gardèrent jusqu'à la Révolution. La seigneurie fut érigée en marquisat en 1667 en faveur d'Alain de Guer. Un de ses descendants s'illustra tout particulièrement. Chrisogon Clement de Guer, marquis de Pontcallec, prit en effet la tête d'une conspiration contre le roi et eut la tête tranchée place du Bouffay à Nantes en l'an 1720.
En 1591, le château de Pontcallec fut assiégé et pris par les troupes du duc de Mercœur, qui après avoir pillé le château, détruisirent la plus grande partie de ses fortifications. Mais le duc de Mercœur, voulant en faire une place forte, la fit réparer et y installa une garnison à sa solde. Cependant les troupes royalistes réussirent en 1594 à s'en emparer et le roi Henri IV y installa une garnison de 50 hommes[3].
Avant la Révolution, la petite seigneurie de Kerlois avait sa mouvance sur le territoire de la paroisse ; ses quelques vassaux devaient une redevance singulière et appelée la « viande de chevalier » ou dîner du chevalier.
Les sabotiers étaient nombreux à vivre aux abords de la forêt de Pontcallec[4]. Elle leur fournissait en grande quantité la matière première dont ils avaient besoin pour fabriquer leurs sabots.
Cette commune est citée pour un incident survenu au pardon de Saint-Urlo en Lanvénégen pendant la révolte des Bonnets Rouges.
Période révolutionnaire
Berné fut le théâtre de violents combats entre les bleus et les chouans. La forêt de Pontcallec et son château étaient des repaires de chouans et les bleus n'osaient guère s'y aventurer. En 1794 les bleus réussir à capturer dans la forêt le capitaine des chouans Jean Salvar et dix de ses hommes. Mais les chouans eurent leur revanche. En décembre 1795 deux bataillons de républicains furent assaillis par les chouans au carrefour de la croix de la nation et leurs rangs furent décimés. La croix de la nation doit d'ailleurs son nom à cette bataille, le mot nation désigne en effet les soldats républicains[5].
Epoque moderne et contemporaine
Des forges, dont seul subsistent aujourd'hui les bâtiments, furent installés en 1824 en forêt de Pontcallec. Elles connurent une brève existence puisque dès 1837 celles-ci durent fermer, victimes de la concurrence des fers espagnol et russe, moins coûteux que le fer breton.
La ligne de chemin de fer à voir métrique Plouay Gourin, appartenant au réseau des Chemins de fer du Morbihan, desservit la commune de 1906 à 1947. L'unique arrêt se trouvait au nord du bourg, au lieu-dit actuel de la gare.
Seconde Guerre Mondiale
A partir de 1943, la ville de Lorient devint une des cibles privilégiées des bombardements alliés, à cause de la base sous-marine de Keroman. Environ 600 civils lorientais trouvèrent alors refuge sur la commune de Berné. Les marins de la Kriegsmarine s'installèrent, quant-à-eux, au château de Pontcallec. Des baraquements furent installés dans le parc du château. Ils servirent d'école de guerre navale. Le 29 mai 1944, les allemands procédèrent à une rafle au cours du pardon de Sainte-Anne des Bois. Des jeunes réfractaires au STO furent arrêtés. Plusieurs d'entre-eux ne survécurent pas à la déportation dans des camps de travail en Allemagne. Dix-sept résistants furent fusillés à Landordu par les allemands peu après le débarquement des alliés en Normandie. Leur corps seront exhumés le 6 juillet 1944. Quand les résistants délogèrent les derniers allemands, ils découvrirent au château de Pontcallec d'énormes quantités de vin et d'alcool que ceux-ci n'avaient pas eu le temps d'emporter.
L'après guerre
Plusieurs gisements d'uranium furent exploités de 1959 à 1971. Trois sites ont servi à l'extraction du minerai : Bonote (1960-1971), Roscorbel (1959-1960) et Vouedec (1962-1971).
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 Jean-Pierre LE FUR Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Le dictionnaire d'Ogée, paru en 1778, donne une population de 2 000 communiants pour la paroisse de Berné. La population est resté relativement stable au cours du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle. Le déclin démographique en raison de l'éxode rural n'a été amorçé qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale et n'a duré qu'une quarantaine d'année. Depuis 1990 la population semble s'être stabilisé.
Lieux et monuments
Berné a pu sauvegarder de magnifiques constructions rurales et religieuses réparties sur l'ensemble de son territoire.
La chapelle Saint-Albaud
La chapelle Saint-Albaud, de style gothique flamboyant inspiré de l'église Notre-Dame de Kernascléden, dépendait de la seigneurie de Pontcallec. Elle fut fondée au début du XVIe siècle par les de Malestroit, qui y tenaient trois foires l'an. Si leurs armoiries figurent sur l'édifice, celles de Clément de Guer furent martelées, le clocher décapité après son exécution en 1720 pour conspiration contre le roi.
L'identité du patron de la chapelle demeure énigmatique. Dans les écrits du XVIIe siècle, il est appelé Saint Elbaud (1657) ou Saint Herbaut (1680). S'agit-il de Saint Herbot, saint breton protecteur des bêtes à cornes ou de Saint Albin, breton et évêque d'Angers prié pour les cultures ? Difficile à dire sans témoignage, tout culte ayant cessé depuis 50 ans.
La chapelle renferme une statue polychrome en terre cuite de 137 cm de haut représentant ce saint abbé. Hélas, l'œuvre a été mutilée, le bras gauche a été cassé ainsi que la cuisse, et elle a fait l'objet de repeints. Les auteurs ne sont pas connus, mais le lieu d'exécution est, selon les inventaires archéologiques, le département de la Sarthe, peut-être Le Mans. Elle semble dater du XVIIe siècle. L'artiste peintre et restaurateur d'art Alain Plesse, a fait une étude de restauration, des statues en terre cuite et bois polychrome de cet édifice à la demande du département, en 2002
Autres monuments
- la ferme du Léty, XVIIe siècle
- église Saint Brévin, XVIe siècle et XVIIe siècle. Son patron était évêque de Canterbury au VIIIe siècle
- Château de Pont Calleck, XIXe siècle, parc visitable. édifice construit en 1883 à l'emplacement de l'ancienne demeure féodale des seigneurs de Pontcallec
- la croix de la nation, elle représente un christ en croix avec un blason. Il s'agit d'une sculpture en granit, l'hypothèse de son érection : XVIème siècle ?
- chapelle Sainte-Anne des bois, construite au cœur des bois en 1865.
- chapelle du Sacré-Cœur, XXe s, édifiée sur une colline à l'ouest du bourg, surnommée le Montmartre breton à cause de sa similitude avec cette dernière
- croix de chemin à Kermerio 1807
Personnalités liées à la commune
- Chrisogon-Clément de Guer, marquis de Pontcallec, exécuté le 26 mars 1720, place du Bouffay à Nantes, avec trois autres gentilhommes des environs, pour avoir fait appel à l'Espagne afin de sauvegarder les libertés de la Bretagne. Il était considéré comme le chef de la conspiration qui porte son nom : la conspiration de Pontcallec
- Paul Ihuel (1903-1974), député.
Voir aussi
Notes et références
- données officielles 2006 sur le site de l’INSEE
- Berné : Histoire, Patrimoine, Noblesse (commune du canton du Faouët)
- dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne par Jean Ogée, nouvelle édition, tome 1 , page 81
- registres paroissiaux de la paroisse de Berné
- Laurent Léna, Le Faouët sous la Révolution et l'empire,1987, Priziac
- http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
- Berné sur le site de l'Insee
Liens externes
Catégorie :- Commune du Morbihan
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