Kemenet-Héboé

Kemenet-Héboé

Le Kemenet-Héboé était une grande seigneurie de l'ouest du comté de Vannes, qui la séparait de la Cornouaille. Son nom s'écrit également « Kemenet-héboë », « Quémenet-héboi », ou bien « Guemenet-héboy  » ou « Guemené-héboy ».

Sommaire

Premières attestations

En 1160, Conan IV confirme leurs possessions aux hospitaliers en Bretagne dans une charte où l'on peut lire : « in Kemenet-Hebgoeu elemosinoe de Cleker et Tremmatos »[1]. Un acte de cité par Dom Maurice[2] mentionne « in terra ipsius Eudonis apud Kemenet-Heboë ratione Adelicie ». On peut être tenté de lire dans "Hebgoeu", le nom de Ab Gwion. "goeu" étant similaire phonétiquement à "gwioù", mot le plus semblable au prénom de Gwion.

La commendatio

Le Kemenet (traduit par le latin Commendatio dans la vie de Saint Judicaël) est en breton, le participe passé régulier du verbe kemenn, c'est-à-dire « mander », « commander », « ordonner ». Les noms joints à celui de Kemenet tels que Héboë, Guégant, Maen et Ili, sont des noms propres d'hommes. Le Kemenet-Guégant, est donc le territoire confié en garde (commendatus) à Guégant, ou bien le territoire commandé , régi et gouverné par Guégant; et ainsi des autres.

La commendatio est un contrat entre hommes libres dans lequel un homme se place volontairement et sans contrainte sous la protection d'un plus puissant que lui jusqu'à la mort de l’un des deux contractants.

Le protégé obtient ainsi la confirmation de ses droits de propriété sur une terre, où la jouissance d'une terre attribuée par beneficium, (bienfait).

En retour, le « recommandé » doit à son protecteur le service militaire, l'aide économique, le conseil et l'assistance.

À partir du XIe siècle siècle Kemenet signifie une seigneurie, un fief.

Limite territoriale

Les frontières du Kemenet Héboé et celles des trois châtellenies crées par son démentellement au XIIIs siècle.
Nota : La ville de Lorient n'est pas indiquée sur la carte, elle n'existait pas à l'époque.

Le Kemenet-Héboé est limité :

  • au sud par la mer,
  • à l'ouest par l'Ellé jusqu'à l'embouchure de la petite rivière du Pont-Rouge, entre les paroisses de Priziac et de Meslan ,
  • à l'est le Blavet jusqu'au lieu où il reçoit le ruisseau de La Sarre venant de Bubry, qui fait limite entre Bubry et Melrand,
  • au nord, de l'embouchure du ruisseau de Bubry à celle du Pont-Rouge, une ligne irrégulière séparant le Kemenet-Héboé et le Kemenet-Guégant.

Hennebont était le chef-lieu de cette seigneurie : non la ville actuelle d'Hennebont sise sur la rive gauche du Blavet ( où le Kemenet-Héboé ne passa jamais), mais la vieille ville d'Hennebont qui dresse encore aujourd'hui ses ruines en face de la nouvelle et de l'autre côté du fleuve.

Au XVe siècle, dans l'usage courant, on l'appelait encore elle-même Guemenet-Héboi, pour la distinguer du nouvel Hennebont, qui était au Duc. L'île de Groix tout entière dépendait aussi du Kemenet-Héboé.

Cette seigneurie comprenait au moins dans l'origine vingt-cinq paroisses et trêves :

de cette même paroisse,

  • Saint-Caradec-Hennebont, où se trouvaient la vieille ville et le

vieux château d'Hennebont, autrement dit de Kemenet-Héboé,

le Haut-Pontscorff, car le Bas-Pontscorff est en Cléguer,

Et quelque partie de Saint-Caradec-Trégomel.

Le Kemenet-Héboé fut démembré durant le XIIIe siècle en trois châtellenies principales :

  • La Roche-Moisan à l'ouest
  • Pontcallec au nord-est
  • Les Fiefs-de-Léon au sud-est, qui dépendaient de la vicomté de Léon.

Les Fiefs-de-Léon comprenaient une partie de la vieille ville d'Hennebont, chef-lieu du Kemenet-Héboé, avec les deux tiers du vieux château ; d'ailleurs ils sont constamment appelés Fiefs de Léon en Kémenet-Héboé, ou Fiefs de Kémenet-Héboé dépendants de la seigneurie de Léon.

Pour la Roche-Moisan, il suffit de lire les lettres où Jean IV, duc de Bretagne, donne, en 1380, à Jean Ier, vicomte de Rohan, « le chatiel et toute la chatellenie de la Roche-Moisan o toutes ses appartenances, sise au pais et terroir de Kemenet-Heboay, es paroisses et villes de Lesbin, Ponscorf, Ploemur, Béouay, Arzenou, Redenez, Guidel, Guilgoumarh, Mezlen, et en l'isle de Grouay. »

La plupart de la vieille ville d'Hennebont et une partie de son vieux château dépendaient du Pontcallec. La paroisse de Cléguer, qui en dépendait aussi tout entière, est mise formellement dans le Kémenel-Héboé par un acte de 1160 ; et dans un acte du XIIIe siècle, il en est de même du fief de Tyhenri, dépendance du Pontcallec, qui embrassait la plus grande partie de Plouay.

Bibliographie

  • Arthur de La Borderie, Le Quémenet-Héboi et les seigneuries de la Roche-Moisan, des Fiefs-de-Léon et de Pontcallec. Revue de Bretagne et de Vendée, Tome X, 1861, p. 372 - 387
  • Job Jaffré, Seigneurs et Seigneuries du Kemenet-Héboé, Editions Dalc'homp Soñj, 1986.

Notes

  1. Revue de Bretagne et de Vendée, p 375 ; charte reproduite dans Histoire de Bretagne, Dom Maurice, Preuves I, 638.
  2. Dom Maurice, Histoire de Bretagne, Preuves I, 996,, cité par la Revue de Bretagne et de Vendée, p 375

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Kemenet-Héboé de Wikipédia en français (auteurs)

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