Bataille de Kerguidu

Bataille de Kerguidu
Bataille de Kerguidu
Informations générales
Date 24 mars 1793
Lieu Pont de Kerguidu, Plougoulm et Tréflaouénan
Issue Victoire des patriotes
Belligérants
Flag of France.svg Républicains Drapeau france ancien regime.svg Paysans contre-révolutionnaires
Commandants
Jean Baptiste de Canclaux Botloré de Kerbalanec
Forces en présence
700 à 1 400 hommes
2 canons
3 000 hommes
Pertes
aucune
(selon le général Canclaux)

3 morts
10 blessés
(selon François Cadic)
6 morts
(selon Albert Laot)

100 à 120 morts
(selon François Cadic)

400 morts
300 blessés
(selon les républicains)
Chouannerie
Batailles
Révoltes paysannes (1792-1793)

1er Vannes — Fouesnant — Scrignac — Lannion — Pontrieux — Bourgneuf-la-Forêt — Plumelec — Savenay — Loiré — Ancenis — 2e Vannes — Pluméliau — Pontivy — 1er La Roche-Bernard — 1er Rochefort-en-Terre — Pacé — Guérande — Fleurigné — Fougères — Vitré — Mané-Corohan — Plabennec — Saint-Pol-de-Léon — Kerguidu — Lamballe — Saint-Perreux — 2e Rochefort-en-Terre — 2e La Roche-Bernard


Virée de Galerne (1793)

Laval — La Gravelle — Croix-Bataille — Entrammes — Ernée — Fougères — Granville — Pontorson — Dol — Angers — La Flèche — Le Mans — Savenay


Morbihan — Est Ille-et-Vilaine — Ouest Ille-et-Vilaine — Côtes-du-Nord — Loire-Inférieure et Anjou — Maine — Normandie


Première Chouannerie (1793-1795)

Ambon — Trébiguet — Coëtbihan — Mangolérian — Beignon — Forêt de Rennes — Bois de la Renardière — Saint-Michel-et-Chanveaux — Guémené-sur-Scorff — Le Faouët — Ville-Mario


Deuxième Chouannerie (1795-1796)

Étangs des Rochettes — Grand-Champ — Saint-Bily — Florange — Argentré — Pont-de-Buis

Expédition de Quiberon

Groix — 1er Pontsal — Saint-Michel — 2e Pontsal — Auray — 1re Landévant — 2e Landévant — Fort Sans-Culotte — Carnac — Sainte-Barbe — Elven — Josselin — Plouharnel — Pont-Aven — Coëtlogon — Quintin — Quiberon

Segré — 1erRocher de La Piochais — La Ceriseraie — La Chapelle-Saint-Aubert — La Cornuaille — La Vieuville — 2eRocher de La Piochais — La Croix-Avranchin — Auverné — Maigrit — Croix-Couverte — Tinchebray — L'Auberge-neuve — Locminé — Saint-Hilaire-des-Landes — Val de Préaux — Le Grand-Celland — Piré


Troisième Chouannerie (1799-1800)

Argentré — Noyant-la-Gravoyère — La Hennerie — Saint-Aubin-du-Cormier — Le Mans — Nantes — Saint-Brieuc — Ballée — Vire — Locminé — Le Lorey — Mont-Guéhenno — 1er Redon — 2e Redon — La Tour d'Elven — 2eSaint-James — Les Forges de Cossé — Pont du Loc'h — Les Tombettes


Quatrième Chouannerie (1815)

Sainte-Anne-d'Auray — Cossé — Redon — Muzillac — Auray — Châteauneuf-du-Faou — Guérande — Fort-la-Latte


Cinquième Chouannerie (1832)

Touchenault — Riaillé

La bataille de Kerguidu se déroula suite à une révolte paysanne contre la levée en masse lors de la Pré-Chouannerie.

Sommaire

Prélude

Malgré leur échec du 19 mars, les paysans du Léon restent sous les armes, les insurgés de Plouescat, Plougoulm, Cléder, Sibiril, Roscoff, Plounévez-Lochrist, Plouzévédé, Plouvorn, Saint-Vougay et Tréflaouénan[1] continuent d'encercler Saint-Pol-de-Léon. Après avoir vaincu les insurgés des environs de Plabennec, le général Canclaux gagne le pays de Lesneven.

Les insurgés commandés par Botloré de Kerbalanec fils, espèrent délivrer les municipaux de Plougoulm et prendre la ville patriote de Lesneven. Ils doivent faire face à deux colonnes républicaines, la première occupe toujours Saint-Pol-de-Léon, la seconde, commandée par le général Canclaux est à Lesneven, mais les insurgés la croit à Ploudalmézeau. Leur plan est de couper les communications entre les patriotes, le 21 mars, ils tentent de couper le pont de l'étang près de Saint-Pol, mais reculent suite à l'arrivée de troupes. Dès le lendemain, ils récidivent et détruisent le pont de Kerguidu[1].

La garnison de Saint-Pol-de-Léon envoie des courriers, demandant à Morlaix 500 hommes en renforts et réclamant l'aide du général Canclaux et de ses 1 200 hommes. Dans leurs courriers, ils évaluent à 8 000 le nombre des insurgés mais cette estimation est probablement exagérée. Pour l'heure, les patriotes élèvent des retranchements craignant l'imminence d'une attaque[1]. Le 22 mars, on signale 1 500 hommes armés à Plouescat et Berven[2].

Le combat

En effet, le comité de surveillance de Landerneau est informé par une dénonciation que les rebelles ont planifié une attaque sur Saint-Pol pour le 24 mars. Les Républicains se décident à agir au plus vite, le 23, menés par Guillier, commissaire du département et Pinchon, commissaire du disctrict de Morlaix, 400 hommes de la garnison de Saint-Pol-de-Léon, comprenant les volontaires du Calvados et des gardes nationaux de Morlaix, marchent sur Kerguidu dans le but de réparer le pont[1].

A 10 heures du matin, après seulement une lieu de chemin, les Républicains se heurtent aux paysans embusqués sur le versant droit de la vallée du Guillec, qu'ils ne dispersent que grâce à leur pièce d'artillerie. Les Bleus poursuivent leur progression, mais subissent, quelques pas plus loin, une seconde attaque. Ils parviennent néanmoins à se frayer un chemin jusqu'au pont mais se heurtent à des insurgés de plus en plus nombreux. On remarque notamment parmi ces derniers bon nombre de femmes. Les paysans finissent par encercler les patriotes, ces dernier se mettent en formation carrée et gagnent la colline dominant la rive droite de la rivière du Dourdu, où le terrain est plus favorable pour maintenir à distance les rebelles. Pendant ce temps, les ouvriers s'atèlent à la réparation du pont[1].

Après une heure et demie de combats, la situation commence à devenir délicate pour les Républicains, ils sont presque à court de cartouches et l'essieu de leur canon s'est brisé. Alors qu'ils commencent à faiblir, ils sont secourus par l'arrivée sur la rive gauche du général Canclaux à la tête de 300[2] à 1 000[3] hommes. Les renforts lancent alors une charge à la baïonnette et s'emparent de la colline à gauche de la rivière, les artilleurs y placent leur pièce d'artillerie qui achève la déroute des rebelles[1].

Cependant sur la rive droite, les paysans continuent l'attaque du carré républicain. Canclaux hésite avant de les secourir, craignant que la retraite sur Lesneven ne soit coupée. Finalement, il traverse le pont, entretemps réparé, et prend les insurgés à revers. Les paysans prennent la fuite et se dispersent en directions de leurs paroisses, les Républicains sur leurs talons. Dans la déroute le canon détruit plusieurs bâtiments, et selon Guillier, les patriotes préfèrent fusiller les insurgés plutôt que de faire des prisonniers. À quatre heure du soir, la bataille est finie[1].

Les Républicains se mettent ensuite en route sur Saint-Pol-de-Léon, mais en chemin, l'arrière-garde est attaquée par 400 à 500 paysans sur la route de Landivisiau, quelques tirs d'artillerie suffisent pour les repousser[1].

Les pertes

Selon les estimations républicaines, le nombre de paysans tués lors des affrontements de Kerguidu aurait été de 400 tués et 300 blessés[4], estimations peut-être surévaluées[4]. Selon les recherches d'Albert Laot, les registres de décès des communes de Plougoulm et Tréflaouénan, théâtres des affrontements, ne mentionnent la mort que de six paysans insurgés, dont deux femmes, et d'aucun soldat[2]. Cela semble confirmer le rapport de Canclaux selon lequel aucun soldat républicain n'est tué lors de la bataille[2]. Cependant François Cadic avance une perte de trois morts et dix blessés pour les patriotes et de 100 à 120 tués pour les insurgés, attribuant les faibles pertes des Républicains à la médiocrité de l'armement des rebelles[1].

La répression

Le combat de Kerguidu met fin à l'insurrection dans le Léon. La répression se met en place, les communes insurgées sont désarmées, les cloches de leurs églises sont descendues et surtout elles sont contraintes de payer une lourde amendes[2]. Des centaines de paysans sont capturés et jugés et deux d'entre-eux Jean Pedel et François Guivarch du Relecq-Kerhuon sont condamnés à mort et guillotinés[4]. François Barbier et Jean Prigent maires de Ploudalmézeau et Plouzévédé subissent le même sort, le premier à Brest le 17 avril, le second à Lesneven le 23[2]. La répression et la présence d'une forte garnison à Brest font que le Léon ne connait plus de soulèvements pendant la Chouannerie[2].

Bibiliographie

  • François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, éditions Terre de Brume, 2003 , p. 363-367.
  • Louis Élégoët, Le Léon, Histoire et Géographie contemporaine, éditions palantines, 2007 , p. 129-130.
  • Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, éditions Ouest-France université, Rennes, 2004 , p. 114-116.
  • Roger Dupuy, La Chouannerie, éditions Ouest-France, 1995 , p. 15.

Roman

Notes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Bataille de Kerguidu de Wikipédia en français (auteurs)

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