- Combat de Pontivy
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La combat de Pontivy a lieu le 15 mars 1793 suite à la révolte des paysans bretons contre la levée en masse, au début de la Chouannerie.
Sommaire
Prélude
Après leur victoire à Pluméliau, les paysans insurgés décident de marcher sur Pontivy, une des villes les plus républicaines de Bretagne. Le 14 mars, les paroisses autour de Pontivy sonnent le tocsin, les premières à s'insurger sont Malguénac, Silfiac, Guern et Séglien, les autres suivent et c'est au nombre de peut-être 5 000 à 6 000 selon François Cadic[1], qu'ils marchent sur la ville en chantant un Vexilla et le Salve Regina. Plusieurs insurgés sont vus avec une image cousue sur la poitrine représentant un coeur transpercé par un poignard. Les quelques patriotes ou acquéreurs de bien nationaux du pays sont pris comme otages ou forcés de marcher avec les révoltés. Des rumeurs font état d'un garde nationale capturé et scié en deux à Cléguérec. Les Républicains craignent en outre que les insurgés ne coupent les barrages de l'étang de Pélinec, près de Saint-Nicolas-du-Pélem afin d'inonder Pontivy. Au matin les révoltés tiennent un conseil de guerre au bois d'Amour, sur la route de Baud et envoient un parlementaire, Mathurin Le Quinquis, réclamer la reddition de la ville de Pontivy. Les patriotes refusent et renvoient l'émissaire, à 11 heures les insurgés passent à l'attaque[1].
Cependant, bien qu'en nette infériorité numérique, les Républicains disposent de fusils, de munitions et de canons tandis que les insurgés ne sont pour la plupart armés que de faux, de fourches et de couteaux de pressoirs. De plus la ville est protégée par des remparts, et les défenseurs commandés par Violard ont déjà été renforcés par un détachement de 50 hommes de la garde nationale de Guémené-sur-Scorff[1].
Combat
Les insurgés attaquent et portent leur principal effort sur le faubourg de Tréleau, au Nord. Menés par les gars de Melrand, Bieuzy, Guern, Séglien, Cléguérec et Malguénac, ils remportent un premier succès, les Républicains se replient et ne parviennent à freiner la progression des révoltés qu'au pont de l'hôpital, grâce à la présence d'un canon. Malgré la mitraille, les paysans continuent de charger en poussant des cris qui effrayent les Républicains. Mais à une heure de l'après-midi, des renforts venus de Josselin, composé de 35 hommes de sa garde nationale, de ses gendarmes et de soldats du 109e régiment d'infanterie de ligne, engagent sur leur arrière les insurgés de Noyal-Pontivy, Pluméliau, Naizin, Moréac et Locminé. Les Républicains parviennent à les faire reculer malgré la perte de 6 hommes tués. Les insurgés sont ainsi repoussés à l'Est et à l'Ouest de la ville, mais au Nord, les combats continuent de faire rage. A 5 heures de l'après-midi, alors que la nuit commence à tomber, les patriotes engagent la contre-attaque et tentent de reprendre Tréleau, cependant près du village de Kerver ils se heurtent à une solide résistance de la part des insurgés de Neulliac, Kergrist et Saint-Gérand. Depuis le château de Pontivy, les Républicains constatent que les collines environnantes sont encore couronnées d'insurgés. Finalement un nouveau renfort de 50 hommes venu de Loudéac permet aux Républicains de prendre l'avantage en engageant les paysans par un défilé près du château. A 7 heures du soir, les révoltés décrochent, poursuivis par les patriotes[1].
L'affrontement a été sérieux, les Républicains ont un dizaine de morts et selon eux, 400 paysans ont été tués[1]. Ce nombre est cependant fort probablement exagéré, leurs pertes réelles auraient été de 50 à 60 morts. Leurs corps sont jetés dans le Blavet. De plus 53 insurgés ont été fait prisonniers lors de la poursuite. Ils sont jugés par la commission militaire qui en condamna 12 à mort, 18 sont envoyés au tribunal criminel du département à Vannes, 19 au juge de paix, seulement 4 sont acquittés. Les 12 condamnés meurent guillotinés les 29 et 30 mars[1].
Bibliographie
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, éditions Terre de Brume, 2003, p. 301-308.
- Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l’Empire, 1789-1815, éditions Ouest-France université, Rennes, 2004, p. 112.
- Charles-Louis Chassin, La préparation de la Guerre de Vendée (1789-1793), Tome III, édition Paul Dupont, 1892, p. 383-384. texte en ligne sur gallica.
Notes
Catégories :- Bataille des guerres de la Révolution française
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