- Bataille de Nantes (1799)
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La bataille de Nantes se déroula lors de la chouannerie. Elle vit la prise de la ville de Nantes par les Chouans pendant quelques heures.
Sommaire
Prélude
Les Chouans ont repris les armes les 15 octobre 1799, les différents généraux s'étant concertés à Pouancé, le but est cette fois-ci de prendre les villes. Le 10 octobre, Pierre Louis Godet de Châtillon, général en chef de l'Armée catholique et royale du Bas-Anjou et de Haute-Bretagne fait rassembler une partie de son armée au Louroux-Béconnais. Il dispose de 2 000 hommes issus des divisions de Châteaubriant, Varades, Ancenis et Segré. Le 16 octobre, Châtillon donne l'ordre de marcher en direction de Nantes, cependant il sait la ville trop bien défendue et son intention n'est pas de prendre la ville mais d'intimider les Républicains par une démonstration de force. La troupe est divisée en deux colonnes qui se rejoignent 19 octobre à Carquefou au nord de Nantes. Mais à ce moment Châtillon est informé par le chevalier de Penhouët que le général Achille Tocip, dit Grigny, commandant de la place de Nantes, a quitté la ville le même jour pour se porter dans le pays de Châteaubriant afin d'y affronter les Chouans. Les deux armées étaient passées l'une à côté de l'autre sans se voir. Sachant la garnison ainsi diminuée, Châtillon décide de prendre Nantes[1].
La bataille
Le 20 octobre, à trois heures du matin l'avant-garde des Chouans commandée par d'Andigné passe à l'attaque. En un instant la porte de Rennes est prise et les Chouans se ruent à l'intérieur de la ville avant même que les Républicains n'aient réagi. Ceux-ci sont complètement surpris par l'attaque et sont tout juste avertis par quelques coups de feu, jamais ils n'avaient imaginé que les Chouans oseraient attaquer Nantes. 900 gardes nationaux sur les 2 000 dont disposait la place étaient pourtant de garde la nuit, mais la défense était mal organisée[1].
Les Chouans prennent l'Île Feydeau sans rencontrer presque aucune résistance, et contrôlent plusieurs ponts au cœur de la ville. 1 400 d'entre-eux ont pénétré dans la ville tandis que 600 autres gardent la sortie. De son côté, le colonel chouan Mathurin Ménard dit Sans-Peur, commandant de la division de Segré s'empare de la prison du Bouffay et libère 11 prisonniers dont trois prêtres mais refuse faire libérer les détenus de droit communs. Cependant les Chouans, trop peu nombreux pour prendre une aussi grande ville, peuplée de 90 000 habitants, ont dû se disperser en petits groupes. De plus le brouillard s'est levé et entretient la confusion. De leur côté les gardes nationaux et les troupes de ligne se sont regroupés et commencent à contre-attaquer alors que l'aube se lève. D'Andigné donne alors l'ordre à ses hommes de se replier et de regagner la porte de Rennes. À 6 heures du matin les Chouans évacuent la ville sans être poursuivis[1].
Les Chouans eurent 11 tués lors de l'affrontement, les Républicains perdirent 12 hommes, dont le chef de bataillon Sacy, commandant de la place en l'absence de Grigny, tué au début de l'attaque. Ils eurent de plus 41 blessés dont le maire de la ville, Saget, qui eut la jambe amputée[1].
La prise de la ville de Nantes, bien qu'elle ne fut pas totale et ne dura pas trois heures, eut un énorme retentissement dans toute l'Europe car la ville était restée célèbre pour sa défense décisive contre les Vendéens lors de la bataille de Nantes en 1793. Cette victoire eut de plus pour effet d'améliorer le moral des Chouans et des Vendéens, de décider les Britanniques à accélérer leur aide aux Royalistes de l'ouest et à diminuer l'ardeur des troupes républicaines de Grigny, qui une fois revenues à Nantes, n'osèrent plus guère sortir de la ville[1].
Bibliographie
- Tanneguy Lehideux, Combats d'un Chouan, Terrien cœur de lion, La Crèche : Geste éditions, 2009, 444 p. (ISBN 978-2-84561-509-0).
- Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), p. 592-593.
Notes
Catégories :- Bataille de la Chouannerie
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- Bataille sur le sol breton
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