- Bataille de Grand-Champ
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La bataille de Grand-Champ fut un combat de la Chouannerie. Le 28 mai 1795, les Républicains mirent en déroute les troupes de Silz lors d'une attaque surprise.
Sommaire
Prélude
Sébastien de La Haye de Silz, chef des Chouans du Morbihan, avait signé à regrets le traité de la Mabilais, conclu le 20 avril. Cependant cette paix n'était pas de bonne fois d'un côté comme de l'autre. À cette période, l'officier chouan Jean Rohu captura plusieurs soldats républicains:
« Dès le matin du jour suivant, on vint nous prévenir que des soldats de Locmaria-Kaer, au nombre de treize, étaient venus prendre du sel par les marais de Beaumer. Aussitôt j'envoyai enlever le bateau du passage de Kerisper, situé entre Carnac et Locmaria-Kaer et, avec les hommes que je pus réunir, je me portai vers les enleveurs de sel qui ne voulurent pas se défendre, qui me remirent leurs armes, et je les fis conduire au bourg de Grandchamp, où M.le comte de Silz, notre général, avait son quartier[1]. »
Le général Lazare Hoche décida de rompre la trêve et donna l'ordre d'attaquer les officiers chouans qui avaient refusé de signer le traité.
Grandchamp est connue des Républicains pour être le quartier général des rebelles[2]. Sur l'ordre de Hoche, les généraux Romand et Josnet rassemblèrent les troupes à Vannes et se mirent en route pendant la nuit du 27 au 28 mai, prenant la direction du château de Penhoët, situé dans la paroisse de Grand-Champ. Les garnisons de Ploërmel, Josselin, et Auray faisaient également route vers cette commune. Les Républicains, divisés en trois détachements étaient forts de 500 hommes[2].
La bataille
250 Chouans se trouvaient à Grand-Champ, ils ne soupçonnaient pas une attaque républicaine et ne se méfiaient pas. L'attaque commence à 3 heures du matin et les sentinelles furent écrasées par les Républicains qui attaquaient sur tous les points. Les Chouans, dont la plupart étaient logés dans les fermes et les granges situés dans les environs du château, prennent aussitôt la fuite[2].
De Silz se met à la tête de ses hommes, mais il est blessé dés le début du combat. Malgré sa blessure, il abat deux de ses adversaire avant d'être entraîné dans la déroute. Se sachant condamné, il demande a ses hommes de laisser et expire peu de temps après sur le chemin du Loc'h. En plus du général de Silz, 13 Chouans ont été tués lors du combat, les autres s'enfuient dans les bois de Kerret[2].
Les Républicains pillent le bourg[2], et s'emparent du château où il délivrent 44 des leurs retenus prisonniers.
La retraite des Chouans
À six kilomètres de là, 500 Chouans sous les ordres de Mercier La Vendée campaient à l'abbaye de Lanvaux. À l'annonce du combat, Mercier arrive à proximité du champ de bataille, trop tard pour secourir de Silz, il rallie les fuyards au bois de Kerret et retraite sur Bignan afin de rejoindre les troupes de Pierre Guillemot[2].
Jean Rohu se trouvait dans la troupe de Mercier, il rapporte:
« À cette époque, les conférences de la Mabilais étant rompues, les Républicains nous faisaient la guerre à outrance. Le général de Silz fut attaqué dans sa poistion de Grand-Champ. Sa troupe fut battue, lui tué, et les prisonniers qu'il tenait, délivrés. Le même jour nous nous trouvions au nombre de cinq cents, sous les ordres de La Vendée, à une lieue et demi du bourg de Grandchamp. Nous avions passé la nuit à l'abbaye de Lanvaux, et quand le matin arriva nous nous dirigeâmes vers le champ de bataille, mais nous ne vîmes que ceux des nôtres qui se sauvaient en déroute vers les taillis de Kerret; on nous fit prendre la même direction et nous ne nous arrêtâmes qu'au bourg de Bignan. Chose extraordinaire! étant couché la nuit sur le plancher en tuile d'une chambre de l'abbaye, la veille du combat dont je viens de parler, nous avionsa allumé du feu auy milieu de l'appartement et nous étions étendus autour; quelques-uns commençaient à sommmeiller, quand tout à coup trois fusils, placés contre la longère, furent jetés au feu sans que personne eût bougé, et un cri: Aux armes! fut entendu dans toute la maison, sans que nous ayons jamais pu savoir, ni alors, di depuis, comment ces fusils avaient été jetés au feu et qui avait poussé le cri d'alarme, qui nous fit descendre à la hâte dans la cour où nous restâmes jusqu'au jour[1]. »
Bibiliographie
- Julien Guillemot, Lettres à mes neveux sur la Chouannerie, 1859, p.59.
- Patrick Huchet, Georges Cadoudal et les Chouans, Éditions Ouest-France, 1997, p.211.
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, éditions Terre de Brume, 2003, p. 544-545.
- Jean Rohu, Mémoires autographes, Les Inédits de l'Histoire, coll. « La découvrance », 1999
Notes
- Jean Rohu, Mémoires autographes, p. 24-27.
- François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, t. I, p. 544-545.
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