Aéroport

Aéroport
Aéroport de Nice, en France, vue des hauteurs de Villefranche-sur-Mer

Un aéroport est l'ensemble des bâtiments et des installations d'un aérodrome qui servent au trafic aérien d'une ville ou d'une région. Ces bâtiments et installations sont conçus pour que des avions puissent décoller et atterrir, que les passagers puissent embarquer et débarquer et que le fret puisse être chargé et déchargé.

Les aéroports sont généralement situés à proximité d'une agglomération importante et reliés à celle-ci par des liaisons routières rapides (voie express, autoroute) et des transports en commun.

Un aéroport destiné en exclusivité aux hélicoptères, de taille réduite et pouvant donc se situer au plus près des villes ou autres zones à desservir, est un héliport.


Sommaire

Organisation générale

Les pistes

Article détaillé : Piste (aéroport).


Les pistes d'un aéroport sont construites en dur ; en général le revêtement est en bitume ou composé de plaques de béton. Elles sont bordées de balises lumineuses pour être facilement repérables de nuit, ou lorsque les conditions météorologiques sont mauvaises (pluie, brouillard), et pour une aide visuelle à l'atterrissage (PAPI). De plus, l'installation comprend un système de balises radio pour les appareils de repérage automatique intégrés notamment dans les avions de ligne (ILS).

La plupart des pistes servent à la fois à l'atterrissage et au décollage. Ceci suppose une organisation et une synchronisation sans faille des mouvements d'avions.

Lorsque l'aéroport accueille un trafic important, il est courant de construire les pistes par groupe de deux pistes parallèles, afin de séparer les mouvements de décollage et les mouvements d'atterrissage. On peut ainsi avoir des pistes accueillant chacune un mouvement par minute et demie, parfois un peu plus en tenant compte de la période pour dissiper la plus grande partie de la turbulence de sillage.

Les pistes sont normalement orientées dans le sens des vents dominants, de manière à faire profiter les avions des courants aériens, qui vont faciliter le décollage et améliorer le freinage lors de l'atterrissage, les avions se présentant toujours face au vent.

Les plus grands aéroports et ceux pour lesquels il n'y a pas de vent dominant marqué ou pour lesquels il y a deux grands types de vents dominants peuvent avoir plusieurs pistes ou groupes de pistes, chacun orienté d'une manière différente. Lorsqu'il y a deux axes, il peuvent être perpendiculaires si aucune orientation de vent dominant n'est marquée, de manière à toujours trouver une orientation favorable à peu près face au vent. Si deux grands types de vents dominants sont identifiés, les orientations des pistes vont marquer l'angle entre ces orientations de vents dominants. Exceptionnellement, on peut trouver des aéroports où trois orientations de pistes coexistent, avec un angle de 60 degrés entre elles.

Dans le cas où l'aéroport comporte plusieurs pistes ou groupes de pistes, les pistes d'une orientation donnée croisent souvent les autres pistes, afin de réduire l'emprise globale de l'ensemble. Ceci ne pose pas de problème particulier, puisqu'une seule orientation de piste est utilisée et signalée à un moment donné.

Les pistes sont identifiées par un nombre de deux chiffres indiquant leur orientation magnétique en dizaine de degrés lors du mouvement de l'aéronef. Pour cela, on divise par dix l'orientation de la piste exprimée en degrés et on arrondit le résultat à l'unité la plus proche (par exemple : une piste orientée à 124 ° porte le numéro 12). Si l'aéroport a des pistes parallèles, celles-ci sont distinguées par les lettres L (pour Left, gauche) et R (pour Right, droite). Exemple : piste 12L. Le nord magnétique variant lentement au fil des années, ces numéros peuvent évoluer.

Les voies de circulation

Article détaillé : Voie de circulation.

Les pistes sont reliées entre elles et aux aires de stationnement par des taxiways destinés aux avions et parfois des voies de service plus étroites réservées aux véhicules de service et de secours (pompiers). Lorsque l'aéroport est d'une dimension telle que le parcours entre les pistes et le parking nécessite de suivre un trajet précis, un véhicule spécial (dit follow-me) peut venir précéder l'avion pour le guider.

Les voies de circulation sont des voies délimitées qui permettent aux appareils de se déplacer entre les parkings et les pistes. Elles sont généralement construites en bitume ou composées de plaques de béton et sont repérables par une signalisation de couleur jaune (avec des lumières de couleur bleue) pour les distinguer des pistes qui sont, elles, balisées de blanc.

Les aires de stationnement

Article détaillé : Aire de stationnement.
Vue du parking et du terminal de l'aéroport Ruzyně de Prague
Parking et terminaux de l'Aéroport de Clermont-Ferrand en Auvergne

Les aires de stationnement, ou parkings (parfois encore appelés tarmacs) sont les parties de l'aéroport où les avions séjournent, que ce soit pour le transbordement des passagers et du fret ou pour l'entretien.

Les compagnies aériennes sont facturées par les aéroports en fonction du temps passé par leurs avions sur la section de parking qui leur est attribuée. Ceci, en plus du coût de revient de l'avion lui-même et du personnel de bord, incite les compagnies à minimiser au maximum le temps d'immobilisation de l'appareil au sol. C'est pourquoi, lors d'une escale où les passagers quittent l'avion, tout est fait pour que l'avion immobilisé soit remis en état de repartir le plus vite possible : les pilotes préparent leur liste de vérification de décollage, les équipes de nettoyage interviennent dans la cabine, le plein de kérosène est fait… et les toilettes sont vidées.

Boeing 747-400 en stationnement au terminal 2 de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle

Le parking est également conçu pour faciliter ces opérations : en particulier, sur la plupart des grands aéroports, un réseau de canalisations souterraines permet d'acheminer le carburant des avions directement au pied de ceux-ci. Un camion assure alors le branchement entre le point de ravitaillement le plus proche et l'avion.

Les parkings destinés au stationnement des avions pour les opérations de transbordement se trouvent naturellement au contact de l'aérogare. La plupart du temps, un système de passerelles téléscopiques et orientables permet aux passagers d'accéder directement aux portes de la cabine depuis l'aérogare, sans avoir à descendre sur le parking. Exceptionnellement, lorsque les parkings les plus proches sont saturés, les passagers transitent jusqu'à l'avion par bus ou minibus. Ils montent dans l'avion par un escalier mobile.

Les parkings destinés aux opérations de maintenance des avions (inspection technique, entretien) sont plutôt situés aux abords des hangars, dans une partie éloignée de l'aérogare.

Certains aéroports sont équipés de passerelles destinée à la montée des passagers à bord des avions. Ces passerelles relient la porte d'embarquement à l'entrée principale de l'appareil.

La tour de contrôle

Tour de contrôle de l'aéroport d'Orly. Au second plan, l'aérogare Ouest

La tour de contrôle est l'organe le plus visible de toute la chaîne dédiée au contrôle aérien. C'est à partir d'elle que les contrôleurs aériens (dits « aiguilleurs du ciel ») opèrent pour guider les avions dans les phases du vol liées au survol de l'aéroport : instructions pour les phases finales d'approche et délivrance de l'autorisation d'atterrir, délivrance de l'autorisation de décollage et instructions pour rejoindre le couloir aérien défini dans le plan de vol de l'avion. La tour de contrôle est placée de manière à pourvoir suivre visuellement les évolutions des avions sur les voies de circulation et sur les pistes. C'est elle qui gère, en fonction des conditions météorologiques, le choix des pistes à utiliser et l'activation du balisage lumineux au sol.

L'aérogare

Une des aérogares de l'aéroport de Francfort
Borne d'enregistrement, aéroport de Bordeaux, France
L’écran des départs de l’aéroport d’Athènes

L'aérogare est l'ensemble des bâtiments par lesquels transitent les passagers et leurs bagages et où sont également situés les guichets des compagnies aériennes, les services administratifs de l'aéroport, les services de douane ainsi que les services de sécurité. Selon la taille de l'aérogare, on peut aussi y trouver une zone de vente détaxée (Boutique hors taxes), des bars et restaurants.

Le passager aérien qui entre dans une aérogare pour y prendre l'avion doit procéder à plusieurs opérations avant de pouvoir embarquer. Il lui faut tout d'abord acheter son billet au guichet d'une compagnie aérienne s'il ne l'a pas déjà fait. Ensuite, il lui faut s'enregistrer et déposer ses bagages pour leur mise en soute. Il peut ensuite patienter en salle d'attente ou faire quelques achats dans la zone commerciale. Il doit passer les contrôles de sûreté pour accéder à la salle d'embarquement avant de monter à bord de l'appareil.

Lorsque le vol est un vol international, en plus de l'enregistrement et du contrôle de sûreté, le passager doit passer par un filtre transfrontalier (« contrôle émigration » par la Police de l'air et des frontières) et éventuellement la douane.

À son débarquement, le passager doit aller récupérer ses bagages de soute. Si le vol est international, il subit un « contrôle immigration » avant d'accéder en salle de livraison des bagages, puis passe par la douane du pays d'arrivée.

Le fret et les bagages

Les coûts des excédents de bagages, plus que l'étourderie ou la malveillance, sont la cause principale des alertes à la bombe due aux colis abandonnés. Leur coût non anticipé et souvent pour de la bimbeloterie, comme les cadeaux pour de la famille étendue, incite certains voyageurs à laisser sur place une partie de leurs affaires.

Services annexes et administration

Propriété et gestion des aéroports

En France, la loi Aéroports du 20 avril 2005 a organisé les aérodromes français en trois catégories[1] :

  • la société anonyme Aéroports de Paris, majoritairement détenue par l'État, possède et exploite les trois principaux aérodromes d'Île-de-France : Paris-Charles de Gaulle, Paris-Orly et Paris-Le Bourget ainsi que dix autres aérodromes et un héliport ;
  • les grands aérodromes régionaux, dits d'intérêt national (aérodromes de Bordeaux-Mérignac, Lyon - Saint-Exupéry et Lyon-Bron, Marseille-Provence, Aix-Les Milles et Marignane-Berre, Montpellier-Méditerranée, Nice-Côte d'Azur et Cannes-Mandelieu, Strasbourg-Entzheim, Toulouse-Blagnac, Aimé Césaire-Le Lamentin, Pôle Caraïbes International-Le Raizet, Saint-Denis - Gillot, Cayenne-Rochambeau[2]) demeurent la propriété de l'État et leur gestion est transférée progressivement des chambres de commerce et d'industrie (CCI) à des sociétés aéroportuaires nouvellement créées, dont le capital est détenu par l'État, les collectivités locales et les CCI ;
  • les autres aéroports régionaux ont été transférés par l'État en pleine propriété aux collectivités territoriales en application de la loi Libertés et Responsabilités locales du 13 août 2004.

Sécurité

La sécurité vise à éviter les accidents involontaires susceptibles de causer des préjudices aux biens et aux personnes. C'est une préoccupation primordiale en ce qui concerne les aéroports. C'est pourquoi plusieurs systèmes et méthodes ont été conçus.

La sécurité est ainsi prise en compte dès la conception d'un aéroport, lors de l'aménagement des infrastructures aéroportuaires (pistes, voies de circulation, aires de stationnement), en s'appuyant sur les normes internationales et les recommandations de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI).

Par ailleurs, afin de répondre aux normes de l'OACI,chaque aéroport possède un service de sauvetage et de lutte contre l'incendie des aéronefs (SSLIA), qui dispose de véhicules de lutte contre l'incendie spécifiques aux aéroports mis en œuvre par des pompiers d'aérodrome. En particulier, l'objectif opérationnel de ce service est d'obtenir un délai maximum de trois minutes entre une alerte et l'arrivée des premiers engins pour une intervention en tout point d'une piste.

Enfin, outre les mesures mises en place pour limiter le risque de collision avec une autre véhicule roulant ou une personne, des mesures particulières peuvent être mises en œuvre sur les aéroports et à leur voisinage afin de limiter les risques de collision avec un obstacle (interdiction ou balisage d'obstacle) ou avec un animal - oiseau ou mammifère - par la mise en place d'un service chargé d'assurer la prévention du péril animalier. Des dispositifs d'effarouchement antiaviaire (notamment des enregistrements de cris de détresse à fréquence variable aléatoire afin que les oiseaux ne s'y accoutument pas) ont permis, selon la DGAC, de diminuer de 80% le nombre de collisions en France[3].

Sûreté

Article détaillé : Sûreté dans les aéroports.

La sûreté vise à éviter les actions volontaires susceptibles de causer des préjudices aux biens et aux personnes. Les mesures de sûreté sont particulièrement importantes dans les aéroports. Elles incluent le contrôle des passagers et de leurs bagages au moment de l'enregistrement et de l'embarquement, mais aussi la surveillance des mouvements dans les terminaux et sur les pistes, aux abords des avions, etc.

Pour assurer la sûreté on peut trouver :

Liste des aéroports

Article détaillé : Liste des aéroports.

Environnement

Les aéroports sont le lieu de convergence et de décollage d'un grand nombre d'avions, mais ils sont aussi desservis par des voies ferrées et des réseaux routiers et autoroutiers générant des pollutions et contribuant à la fragmentation écologique des paysages.

Ils génèrent des polluants parfois fortement concentrés (gaz des tuyères au décollage, carburants évaporés, produits anti-gel, etc.) et certaines nuisances (notamment en termes de bruit, tout particulièrement lorsque les vols de nuit sont nombreux). Les avions sont aussi d'importants émetteurs de gaz à effet de serre et contribuent à modifier l'albédo par leurs trainées de condensation. L'importance et l'étendue des impacts de ces phénomène sont discutés, riverains et autorités aéroportuaires n'étant pas toujours d'accord.

En France, une surveillance de l’impact du trafic aérien des trois grands aéroports Charles de Gaulle, Orly et Le Bourget sur la santé des riverains doit être mise en place en 2008 dans les objectifs du plan régional santé environnement (PRSE), sous la responsabilité du Préfet et de la cellule interrégionale d'épidémiologie d'Ile-de-France (Cire), avec un comité de pilotage composé de l'État, d'élus, d'associations, de professionnels et de scientifiques. Les observatoires du bruit et de l’air Bruitparif et Airparif évalueront l'exposition des riverains au bruit et à la pollution de l'air. Crises d’asthme et troubles du sommeil seront les indicateurs retenus pour l'étude.

Airparif devait mesurer à la fin de l’été 2008 le dioxyde d'azote (NO2) autour de Roissy-en-France pour mettre à jour les données de 2002 (sur 120 sites intéressant 23 communes).

Santé

Outre les impacts de la pollution de l'air et du bruit (Pollution sonore ou des nuisances lumineuses induites par certains aéroports), les grands aéroports en tant que lieux où se croisent un grand nombre de personnes venues de toutes les régions du monde sont une source de risque épidémiologique et écoépidémiologique ; Ils sont un lieu privilégié de contagion et de diffusion rapide possibles pour certaines maladies infectieuses, comme on l'a vu avec le SRAS.
Pour cette raison, ils sont associés aux dispositifs de veille sanitaire et de réaction visant à limiter le risque épidémiologique, notamment en cas de pandémie grippale (grippe aviaire à virus H5N1, A H1N1 ou autre).

Trafic

La fréquentation des aéroports

Selon le Conseil international des aéroports, les aéroports les plus fréquentés sont les suivants[4] :

  1. Flag of the United States.svg Aéroport international Hartsfield-Jackson d'Atlanta, États-Unis, 87 721 911
  2. Flag of the United Kingdom.svg Aéroport de Londres Heathrow, Londres, Royaume-Uni, 66 008 850
  3. Flag of the People's Republic of China.svg Aéroport international de Pékin, République populaire de Chine, 65 705 169
  4. Flag of the United States.svg Aéroport international O'Hare de Chicago, États-Unis, 64 511 952
  5. Flag of Japan.svg Aéroport international de Tōkyō-Haneda, Japon, 61 861 222
  6. Flag of France.svg Aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, France, 57 884 954
  7. Flag of the United States.svg Aéroport international de Los Angeles, États-Unis, 56 518 605
  8. Flag of the United States.svg Aéroport international de Dallas-Fort Worth, États-Unis, 56 030 457
  9. Flag of Germany.svg Aéroport de Francfort, Allemagne, 50 932 840
  10. Flag of the United States.svg Aéroport international de Denver, États-Unis, 50 167 485

Le retard dans les aéroports

D'après l'organisme Eurocontrol[5], 53 % des vols avaient un retard de plus de 5 minutes en juillet 2010. Les aéroports connaissant les retards les plus importants à l'arrivée étaient les suivants en 2009[6] :

  1. Istanbul/Atatürk : 19,3 minutes
  2. Las Palmas : 16,9 minutes
  3. Larnaca : 16,2 minutes
  4. Antalya : 15,7 minutes
  5. Tenerife Sur/Reina Sofia : 15,1 minutes
  6. Ankara/Esenboga : 15,0 minutes
  7. Madrid/Barajas : 14,5 minutes
  8. Cagliari Elmas : 14,4 minutes
  9. London/Gatwick : 14,0 minutes
  10. Manchester : 13,9 minutes

Notes et références

  1. Voir le dossier [PDF] Décentralisation et création des sociétés aéroportuaires de la direction générale de l'aviation civile (DGAC) pour un point sur la mise en œuvre de la loi et la liste des transferts effectués, au 15 mars 2007.
  2. La liste est fixée par le décret no 2007-244 du 23 février 2007 relatif aux aérodromes appartenant à l'Etat et portant approbation du cahier des charges type applicable à la concession de ces aérodromes.
  3. Dispositifs d'effarouchement auditifs
  4. (en) Final Air Traffic Results for 2009 - Airports Council International, 15 avril 2010 [PDF]
  5. (en) Eurocontrol Central Office for Delay Analysis (CODA).
  6. [PDF] (en) CODA Digest - Delays to Air Transport in Europe, Eurocontrol, 2009.

Voir aussi

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Articles connexes

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