- Sartène
-
Pour le vin, voir sartène (AOC).
Sartène
Vue de SartèneAdministration Pays France Région Corse Département Corse-du-Sud Arrondissement Sartène Canton Sartène Code commune 2A272 Code postal 20100 Maire
Mandat en coursPaul Quilichini
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Sartenais - Valinco Démographie Population 3 055 hab. (2007) Densité 15 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 1320 m Superficie 200,4 km2 Sartène (Sartè en langue corse) est une commune française située dans le département de la Corse-du-Sud et la région Corse. Jusqu'en 1848 le nom officiel était en italien: Sartena.
Ses habitants sont appelés les Sartenais(es).Sommaire
Géographie
Sartène, sous-préfecture du département de Corse-du-Sud, se situe dans les montagnes, à quatorze kilomètres de Propriano.
Sartène est, par sa superficie, la plus grande commune de Corse et la onzième des communes de France métropolitaine. Elle est située au sud-ouest de la Corse.
Et si « le Sartenais » offre des montagnes, des lacs, des rivières des sites archéologiques d’une grande valeur, il compte aussi 33 km de côtes partiellement gérées par le « Conservatoire du Littoral ».
Son littoral va de Cala d'Arana au nord jusqu'à Cala di Roccapina au sud, comprenant notamment Capu Senetosa et son grand phare, la marine de Tizzano et les deux grandes plages de Tralicetu et d'Erbaju.
Par ses abords, Sartène semble être un prolongement de la montagne. Selon Prosper Mérimée, Sartène est "la plus corse des villes corses" comme on peut le lire sur un panneau à l'entrée de la petite ville.
Perchée en amphithéâtre sur les pentes du Monte Rosso, Sartène domine la vallée du Rizzanese de ses hautes maisons de granit gris. À partir du vieux quartier de Manighedda, la ville s'est agrandie vers Sant'Anna, le Borgu et Pacialedda.
On entre à Sartène par le pont de la Scaledda, au pied de la vieille ville, construite sur d'énormes blocs rocheux.
Le centre de la ville est la Place de la Libération (plus couramment désignée par son ancien nom de Place Porta). Ombragée de palmiers et d'ormes, c'est le lieu de rencontre des Sartenais.
La place est dominée par l'hôtel de ville, ancien palais des gouverneurs génois, et par l'église Ste-Marie où sont exposées la croix et la chaîne portées par le pénitent du Catenacciu.
En passant sous la voûte de l'hôtel de ville, on pénètre dans le quartier de Manighedda, par la place du Maggiu, avec en face la rue des Frères Bartoli, et à gauche la rue Caramama. En descendant, on accède à l'échauguette du XIIe siècle, vestige des murailles qui enserraient la ville.
Face à la place Porta, le cours Bonaparte traverse le quartier de Pacialedda avant d'arriver à l'énorme rocher dit "U Cantone di Francia" (Canton de France), d'où partent la route de Granace (à droite) et celle de Tallano et Aullène, qui rejoint le Rizzanese après le hameau de la Castagna.
La rue principale - Sant'Anna avant la Place Porta, Cours Sœur Amélie au-delà - aboutit à un rond-point où s'embranchent, à gauche la route de Foce, à droite, le cours St Damien, belle promenade ombragée ménageant une belle vue sur Sartène avant d'atteindre le couvent St Côme et Damien qui surplombe la vallée. Au-delà, peu avant Bocca Albitrina, le cimetière s'étage à flanc de colline.
La petite route de Mola offre également de belles vues sur la ville et le golfe de Valinco.
Histoire
De très nombreux vestiges attestent de l'occupation humaine préhistorique du Sartenais. En plusieurs endroits du territoire de la commune, on a découvert des menhirs et dolmens :
- au nord de la ville, les deux menhirs U Frate e a Sora proche du Rizzanese et du pont génois Spin'a cavallu ;
- au sud-est en direction de Tizzano, de nombreux menhirs dont l'alignement de Pagliaju ;
- au sud, le dolmen de Fontanaccia, l'alignement de Stantari et celui du Renaju.
Malgré son aspect de vieille ville, Sartène n’est pas si âgée que ça.
Sartène, d'abord pieve pisane, fut fondée par les Génois en 1507, après l'élimination de Rinuccio della Rocca. Son nom proviendrait d'un lieu-dit local et aurait la même origine lointaine (peut-être étrusque) que "Sardaigne". Les Génois l’édifièrent sur un promontoire rocheux difficile d’accès afin de garantir la sécurité des habitants : le premier noyau de peuplement fut le quartier d'u Pitraghju.
Dans les années 1550-1552, Gênes fit construire des remparts. A cette époque, l'entrée de la ville se faisait sous la loggia, ce qui a donné son nom à la place Porta.
Malgré la victoire de Lépante (1571), les raids barbaresques connaissent une recrudescence. Le réseau des tours littorales chargées d'alerter les populations de l'intérieur est loin d'être achevé.
C’est le Turc Dragut qui, à la suite de ses assauts, « incita » les Génois à construire une cité fortifiée où pourraient se réunir tous les habitants des hameaux environnants. Malheureusement, les fortifications ne suffirent pas pour arrêter Hassan Veneziano, roi d’Alger, qui en 1583 prit la ville et emmena 400 Sartenais en esclavage et en tua plus d’un[1].
La ville fut repeuplée par les paysans des villages environnants.
Sartène fut autrefois, de toutes les agglomérations corses, la plus rétrograde.
À partir de 1630, un nouveau bourg ("u Borgu") fut construit hors des murailles pour loger les journaliers qui travaillaient dans les grandes propriétés foncières. Giafferi conquit la ville en 1732 après avoir battu le corps expéditionnaire autrichien.
A l'époque de Pascal Paoli, les notables interdirent la région au généralissime (Consulte d'Istria - 1758), avant d'accepter finalement son autorité en 1763.
L'histoire de Sartène fut toujours agitée : luttes des paysans de la montagne contre les gros propriétaires terriens, luttes au XIXe siècle entre les habitants des quartiers du Borgu (taravais d'origine) et ceux de Sant'Anna (Sartenais de souche), vendetta entre les Rocca-Serra et les familles Ortoli et Pietri.
Après la période sanglante et troublée du premier tiers du XIXe siècle, Sartène et sa région connnaîssent une série de transformations décisives : désenclavement routier et maritime, forte croissance agricole. Dans l'entre-deux-guerres, la population urbaine connaît un rapide renouvellement. Alors que l'exode rural prend d e l'importance, de nombreuses familles paysannes s'établissent en ville, et une classe moyenne de petits commerçants, d'employés et d'enseignants se développe.
Les relations sociales dans l'île n'ont jamais présenté les inégalités constatées en Sicile ou même en Sardaigne, la nature montagneuse ne permettant guère les propriétés latifundiaires et les grandes fortunes agricoles. Pourtant, à Sartène, les rapports sociaux gardèrent longtemps un aspect très inégalitaire. On s'adressait aux « sgiò » la casquette à la main et le regard baissé. Ce qui explique sans doute la vigueur des affrontements politiques, avec la lutte des ouvriers agricoles contre les sgiò, et un fort ancrage à gauche de la ville. Sartène, au coeur de la terre des Seigneurs, fut le berceau de Pierre-Marie et Joseph Pietri, tous deux préfets de police sous le Second Empire, de Nicolas Pietri et de François Pietri, ministre de la Marine dans l'entre-deux guerres.
Aux vieilles allégeances claniques se superposent dans les années 1920 des engagements idéologiques nettement affirmés. Une première section de la SFIO est créée en 1926. Le Parti communiste se renforce dans les années 1930. Le débat politique est très rude pendant le Front Populaire, avec des grèves d'ouvriers agricoles dans l'Ortolo. C'est ainsi que Sartène, vieux bastion de traditions nobiliaires, deviendra une "ville rouge" dans un arrondissement rural marqué à droite. La mairie fut jusqu'à ces dernières années un fief de la gauche, socialiste puis communiste.
Pendant la 2ème guerre mondiale, Toussaint Griffi et Laurent Preziosi de la mission secrète Pearl Harbour sont venus en février 1943 pour coordonner les réseaux de résistance de cette sous-préfecture. Ils ont notamment rencontré le directeur d'école Filippi qui leur a signalé que la ville et ses environs était particulièrement occupée par les troupes italiennes (1 soldat pour 2 habitant). Néanmoins le réseau s'est organisé autour du Front National de la Résistance. Les membres de cette mission, répérés par l'Ovra (gestapo italienne) ont dû repartir par le sous-marin Casabianca de Solenzara le 10 mars 1943 pour Alger. Ils avaient réussi leur mission en assurant la coordination politique de la Résistance sur toute la Corse, en rapportant les informations sur les implantations de l'ennemi et ayant participé aux livraisons importantes d'armes par le Casabianca le 6 février avec l'appui du groupe de Jean Nicoli. Leur remplaçant Paulin Colonna d'Istria vint assurer la coordination militaire de la Résistance. La Corse fut le 1er département français libéré le 4 octobre 1943.
Administration
Liste des maires successifs[2] Période Identité Étiquette Qualité 1968 1977 Antoine Benedetti 1977 mars 2001 Dominique Bucchini PCF professeur mars 2001 mars 2008 Pierre Gori Divers droite mars 2008 - Paul Quilichini Sans étiquette Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments de la ville
- L'échauguette de Sartène est le symbole de cette ville très pittoresque, parcourue par plusieurs ruelles.
- « Le vieux quartier du Petraghju semble glisser vers la vallée ... Les maisons se bousculent, liées entre elles par des arcades. Séparées par d'étroites ruelles, elles montent vers la lumière, se transformant au fur et à mesure des étages ... et des siècles : ici, la pierre est différente entre le premier et le second niveau. Là, cette tourelle est postérieure à son support. Parfois, on tombe sur les ruines de l'ancien rempart. »[5]
- Au centre de la cité se trouve la Place de la Libération, anciennement Place Porta (lieu très convivial où les habitants se retrouvent pour discuter, de politique principalement). « Là se dressait la guillotine. Là discutaient les hommes de "bonne naissance", les sgio. Au pied de l'église, dès l'aube, les ouvriers agricoles attendaient les offres de travail. »[5]
- Le monument aux morts se dresse sur cette place ombragée, fort animée (avec son marché, ses cafés) et dominée par la Mairie, ancien palais du gouverneur sous l'occupation génoise[1], et Ste-Marie, église caractéristique de la Corse (avec son clocher à trois niveaux munis de baies et surmonté d'un dôme).
Lieux environnants
.
- Roccapina, un site qui se caractérise par ses rochers (le Lion de Roccapina), sa petite baie (Cala di Roccapina), sa plage de sable fin et sa tour génoise. À 22 km au sud de Sartène sur la route de Bonifacio.
- Vallée de l'Ortolu : Souvent comparée au Jardin d'Éden, située sur la commune de Sartène (en direction de Bonifacio, vers le sud), elle est accessible par une route sinueuse en surplomb. Ce lieu est dominé par l'« Omu di Cagna », homme de pierre au sommet d'une chaîne de montagne rocailleuse.
- Le fortin ruiné de Tizzano, à l'entrée de la Cala di Tizzano, un petit port abri pour les pêcheurs locaux.
- Le plateau de Cauria sur lequel sont situés le dolmen de Fontanaccia, l'alignement de Stantari et celui du Renaju.
- Un pont génois du XIIIe siècle sur le Rizzanèse appelé A spin'a cavallu (littéralement, « en forme de dos de cheval »). Il serait l'œuvre de l'architecte Maestro Maternato. Ce pont de 64 m de long, 2,60 m de large s'élève à 8 mètres au-dessus de l'eau et c'est l'un des plus célèbres ponts de Corse, trait d'union entre les "pièves" de la Rocca et de Sartène. Il offre à admirer une architecture au bel équilibre. Classé Monument historique en 1992. Restauré en 1995 après la crue du Rizzanese et du Fiumiccicoli, c'est un pont pisan typique.
Notes et références
- « Guide Vert Michelin » (édition 2004, page 334)
- Élus - Corse-du-Sud
- http://cassini.ehess.fr/ Population par commune avant 1962 (résultats publiés au journal officiel ou conservés aux archives départementales)
- INSEE : Population depuis le recensement de 1962
- Extrait de Terres de Corse, de Gabriel-Xavier Culioli.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune de la Corse-du-Sud
- Ville adhérant à l'association Les Plus Beaux Détours de France
- Sous-préfecture française
Wikimedia Foundation. 2010.