Saint-Martin-Vésubie

Saint-Martin-Vésubie
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44° 04′ 09″ N 7° 15′ 24″ E / 44.0691666667, 7.25666666667

Saint-Martin-Vésubie
Le village vu depuis le Collet
Le village vu depuis le Collet
Administration
Pays France
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur
Département Alpes-Maritimes
Arrondissement Arrondissement de Nice
Canton Canton de Saint-Martin-Vésubie
Code commune 06127
Code postal 06450
Maire
Mandat en cours
Gaston Franco
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Vésubie-Mercantour
Site web saintmartinvesubie.fr
Démographie
Population 1 327 hab. (2008)
Densité 14 hab./km²
Gentilé Saint-Martinois
Géographie
Coordonnées 44° 04′ 09″ Nord
       7° 15′ 24″ Est
/ 44.0691666667, 7.25666666667
Altitudes mini. 715 m — maxi. 3 120 m
Superficie 97,13 km2

Voir la carte physique

Voir la carte administrative

Hôtel de ville de Saint-Martin-Vésubie

Saint-Martin-Vésubie (en occitan niçois Sant Martin de Lantosca prononcé [sow mar'ti de lan'tusko]), est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les Saint-Martinois. Dans les textes anciens le village est appelé Saint-Martin-Lantosque.

Sommaire

Géographie

Chef-lieu de canton des Alpes-Maritimes et dernier village au nord de la vallée de la Vésubie, Saint-Martin-Vésubie est la principale porte d'accès au Parc national du Mercantour.

Appelée jusqu'en 1889 Saint-Martin-Lantosque car appartenant à l'ancien Val de Lantosque (ancien nom de la Vésubie), Saint-Martin-Vésubie, fut, dès 1864, réputée pour la qualité de son environnement, de ses eaux et de son climat estival, loin des chaleurs étouffantes de la côte.

Ces caractéristiques lui valent son surnom de « Suisse niçoise ». Le village s'élève à la confluence de deux torrents alpins, celui de la Madone de Fenestre à l'Est, et du Boréon à l'Ouest. La Vésubie naît sous le village.

Hameaux et lieux-dits

Le Boréon
Les Clots
La Madone de Fenestre
La Trinité

Économie

Histoire

Erigé sur les bords d'un plateau glaciaire, le village apparaît dans l'histoire dès le XIIIe siècle, mais son site est occupé depuis la plus haute antiquité (romanisation d'une population autochtone au Ier siècle avérée).

Au XIIe siècle siècle le village est mentionné sous le nom de Saint-Martin-de-Lantosque. Il s'est construit autour d'un prieuré fondé à l'abbaye de Saint-Dalmas-de Pedonna Borgo San Dalmazzo. Les Templiers administrent le sanctuaire de Fenestre jusqu'à leur arrestation.

Le castrum médiéval s'étend progressivement le long de la falaise surplombant le vallon de la Madone, sur laquelle s'étire la grande route du Sel gagnant le Piémont depuis le port de Nice. Au Moyen Âge, la communauté de Saint-Martin est dotée d’un consulat[1].

Le 25 janvier 1470, un incendie consumme une grande partie de la ville, ses fabriques de draps et ses entrepôts de marchandises. Les pertes sont évaluées à 160 000 florins d'or.

Jérôme-Marcel de Gubernatis, président du Sénat de Nice, obtient en 1684 l'inféodation du fief de Saint-Martin. Devant l'opposition de la population, cette mesure est annulée dans l'année.

La commune devient définitivement française en 1860 et perd une partie de son territoire qui devient italien (dont la Madone de Fenestre), qui ne lui sera restitué qu'en 1947 (traité de Paris).

La ville est la deuxième en France, après La Roche-sur-Foron, en 1893, à se doter d'un éclairage public.

Pendant la Seconde Guerre mondiale les Alpes-Maritimes ont été occupées par la IVe armée italienne le 11 novembre 1942. Grâce à la sympathie des autorités italiennes la zone d’occupation italienne est devenue un refuge pour des milliers de Juifs. Les Juifs avaient un minimum de sûreté et une résidence légale sous les autorités italiennes, qui en mars 1943 les ont transportés de la côte à l’intérieur, dans la zone de Saint-Martin-Vésubie.

La sympathie des autorités italiennes était due à l'absence d'antisémitisme de la majorité de l'armée (dont le maréchal Ugo Cavallero et le général Mario Vercellino) et à l’œuvre du banquier juif italien Angelo Donati qui habitait à Nice et les a convaincus, avec le Père Marie-Benoît, de protéger les Juifs de la persécution des Allemands.

Après l’armistice des Italiens en septembre 1943, et sous la menace directe des autorités allemandes, un millier de Juifs de Saint-Martin-Vésubie ont réussi à remonter la vieille route du sel vers la vallée du Gesso pour se sauver en Italie. Les Juifs qui sont restés à Saint-Martin-Vésubie ont été arrêtés et transportés à Auschwitz. Cet épisode apparait dans le livre Étoile errante de J. M. G. Le Clézio.

Le commandant de la brigade de Saint-Martin-Vésubie, le maréchal des logis-chef Landry MANGON et sa femme Adrienne MANGON ont caché Jean-Claude Dreymann, un petit enfant de quinze mois; un autre gendarme de la brigade Joseph FOUGERE et sa femme Yvonne FOUGERE cachèrent, de leur côté, sa sœur aînée, Cecile, âgée de cinq ans, en la faisant passer pour leur propre fille.

Les 2 enfants restèrent cachés dans la gendarmerie pendant plusieurs mois; leur mère, enceinte de huit mois, a pu ainsi échapper avec sa famille à la rafle du 8 septembre 1943.


Les 2 gendarmes et leurs épouses ont reçu, à titre posthume, le titre de "Justes parmi les Nations" au cours d'une cérémonie qui s'est déroulée à Saint-Martin-Vésubie le 5 septembre 2010.


[2].

Administration

Liste des maires, syndics et bailes successifs
Période Identité Parti Qualité
1789 Ignace-Victor Cagnoli Baile
1789 Joseph Ghibert Syndic
1791 François Baldoni Baile
1791 Maurice Giudice Syndic
1791 Pierre-Paul Raiberti Syndic
1792 François Baldoni Baile
1792 Jean-André Ghibert Syndic
1792 Joseph Baile Syndic
1793 Pierre-François Barelli Baile
1793 Antoine Ingigliardi Syndic
1793 Jean-André Ghibert Syndic
1794 Pierre-François Barelli Baile
1794 Antoine Ingigliardi Syndic
1794 Louis Martin Syndic
1794 Ambroise Giuge Syndic
An III Modeste Giuge
An III Jean-François Caire
An VI Antoine-Baptiste Astria
An VIII Antoine Richeri
An XIII Ignace Cagnoli
1811 Pierre-François Barelli
1815 Pierre-François Barelli Baile
1815 Modeste Giuge Syndic
1816 Pierre-François Barelli Baile
1816 Antoine-André Cagnoli Syndic
1817 Benjamin Baldoni Syndic
1818 Ignace Cagnoli Syndic
1819 Modeste Giuge Syndic
1820 Ignace Cagnoli Syndic
1821 Paul Véglio Syndic
1822 Pancrace Giaubert Syndic
1823 Pierre-François Barelli Syndic
1824 Paulin Baldoni Syndic
1832 Charles Raiberti Syndic
1836 Pierre-François Barelli Syndic
1837 Louis Astria Syndic
1839 Jérôme Cagnoli Syndic
1842 Jean Martin Syndic
1849 Hilarion Cagnoli Syndic
1850 Charles Raiberti Syndic
1853 François Cagnoli Syndic
1854 Jacques-Antoine Giaubert Syndic
1856 Charles Raiberti Syndic
1860 Louis Belleudi Syndic
1861 Hilarion Cagnoli
1870 Hilaire Filippi
1874 Hilarion Cagnoli
1875 Raymond Airaudi Adjoint(*)
1876 Eugène Raiberti
1877 Louis Barelli
1891 Jean-Baptiste Fulconis
1900 André Cagnoli
1908 Joseph Cagnoli
1919 Louis Fulconis
1940 Louis Blanchard Président du Comité local de Libération
1945 Jacques Mario
1947 Louis Fulconis
1949 Marius Martin
1953 Charles de Cacqueray
1981 Célestin Airaudi
1989 réélu en 2008[3] Gaston Franco UMP
(*) De De 1875 à 1876, Hilarion Cagnoli empêché est remplacé par Raymond Airaudi, adjoint.

Démographie

Années 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006
Population 963 1 047 1 188 1 156 1 041 1 098 1 321
Années 2007 2008 - - - - -
Population 1 329 1 327 - - - - -
Notes, sources, ...
INSEE (population sans doubles comptes[4] puis population municipale à partir de 2007)[5]

Lieux et monuments

Saint-Martin-Vésubie possède un important patrimoine religieux, église paroissiale et patrimoine des confréries de pénitents noirs et blancs[6] :

église Notre-Dame-de-l'Assomption[7] : L'église a été construite au XIIe siècle par les Templiers et a été modifiée en 1694. église du XVIIe siècle caractéristique du Baroque niçois. Elle possède plusieurs rretables : retable du Rosaire de 1697, quatre panneaux datés de 1510 d'un retable attribué à l'école de Louis Bréa.
chapelle des Pénitents Blancs[8] , chapelle Sainte-Croix, datant de la fin du XVIIesiècle. Elle possède un clocher coiffé d'un bulbe. La façade est ornée de sculptures de Giovani Parini de 1847. L'église possède une belle décoration baroque du XVIIe siècle, grand maître-autel et peintures sur les murs.
chapelle des Pénitents Noirs[9], chapelle Notre-Dame-de-la-Miséricorde. La chapelle a été construite au XVe siècle. Après l'incendie de 1470, elle a remplacé l'église paroissiale, le temps de la reconstruire. Le maître-autel a la forme d'un tabernacle couronné par deux anges dominé par un "martyr de Saint-Jean-Baptiste" sous le regard d'une Viergé étoilée de l'Assomption. Plusieurs tableaux sont installés sur les murs de la chapelle : une "Sainte Famille", "Le Christ au Temple", "Saint Pierre et saint Lazare", "La Madonne de Fenestre" datée de 1655. La décoration date du XVIIe siècle.
Prieuré de Saint-Nicolas-d'Andobio : Il subsiste des ruines de ce prieuré - abside sous cul-de-four - près de l'embranchement de la route vers Venanson. C'est un ancien prieuré bénédictin dépendant de l'abbaye de Saint-Dalmas-de-Pedona. Il est cité en 1067. Il est confirmé dans la liste des possessions de cette abbaye par le pape Innocent IV en 1246.

La ville possède des vestiges de ses remparts du XIVe siècle. Des quatre portes que possédait la ville, il ne subsiste que la porte Sainte-Anne. L'église et les bâtiments claustraux avaient été rebâtis en 1439. Avant la Seconde guerre mondiale, les processions pour la Madone de Fenestre se formaient devant ce bâtiment.

La rue du Docteur-Cagnoli, voie étroite et en forte pente a la particularité d'avoir un caniveau au milieu. Elle est bordée de maisons anciennes, comme la maison du coiffeur et la maison des comtes de Gubernatis[10] datant du XVIe siècle.

L'aménagement de la ville en station d'agrément à la fin du XIXe siècle a vu la construction de villas de la Belle Époque permet au visiteur de découvrir agréablement le pays. L'hôtel de ville[11] et la place Félix-Faure datent de 1863.

Deuxième village électrifié de France (1893), Saint-Martin-Vésubie a conservé son usine électrique dans les locaux du Musée des traditions vésubiennes[13], où se trouvent également les anciens moulins communaux (XVe siècle). Tous les aspects du patrimoine de la Vésubie y sont présentés sur 400 m² d'exposition.

Le lac de barrage du Boréon

Le sanctuaire de la Madone de Fenestre se trouve au pied du col de Fenestre (2474 m).Site exceptionnel (1 950 mètres), au cœur du Parc national du Mercantour, il permet des randonnées jusqu'en Italie (1 heure de marche). Le sanctuaire est un ancien prieuré bénédictin situé sur un ancienne voie romaine, il est devenu une commanderie des templiers et donné à l'Église au XVIe siècle. Après plusieurs incendies, la restauration du sanctuaire date du XIXe siècle. L'intérieur est de style baroque.

Le Boréon, autour de son lac (1 500 mètres), offre également une grande variété de randonnées, jusqu'au col de Cerise (Cirieigia, 2543 m) sur la frontière italienne (2 heures 30 de marche). Depuis peu, le Centre Alpha présente une scénovision inédite sur le loup, dont on peut guetter les meutes dans le scénoparc adjacent.

De Saint-Martin-Vésubie peuvent être visités les villages alentours de Venanson (avec sa chapelle médiévale peinte), de Valdeblore (son église de l'An Mil), de Belvédère (haut lieu festif du Comté de Nice) et de Roquebillière (son église des Templiers).

Personnalités liées à la commune

  • La famille de Gubernatis[14] faisait le commerce du sel. C'est la raison de son établissement sur les deux villes importantes de la route du sel reliant le Piémont à Nice, Saint-Martin-Lantosque et Sospel. Parmi ses membres éminents, on peut retenir :
- Nicolas de Gubernatis. Il était considéré au XVe siècle comme le marchand le plus riche de Saint-Martin.
- Jean Jérôme Marcel de Gubernatis[15]. Il était né à Sospel en 1633, fils de Donat de Gubernatis et d'Anne-Marie Vivaldi. La richesse de sa famille lui permit de faire des études de jurisprudence à Bologne et devint docteur ès loi, littérateur et jurisconsulte. Il fut membre de l'académie d'Arcadie. Il devient podestat, ou juge ordinaire, de Nice en 1655.En 1656 il se marie avec Lucrèce Marie de Vintimille. En 1661, il est nommé sénateur au Sénat de Nice. Il devient chevalier de justice de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare en 1674. Puis il est Président du Sénat de Nice en 1682. Il poursuit sa carrière en étant nommé ambassadeur du duc de Savoie Victor-Amédée II auprès des cours de Lisbonne, Madrid et Londres. En récompense de ses mérites, le duc de Savoie lui donna le fief de Saint-Martin-Lantosque en 1684. Mais, devant les protestations des habitants de Saint-Martin, le fief lui fut retiré au bout de sept mois. Il est fait la même année Commandeur de Saint-Gervais de Sospel. Mais le duc de Savoie le gratifia en le faisant comte de Bonson et l'investiture est célébrée en 1688. Il devint en 1713 chevalier de l'ordre de Malte et de Saint-Jean-de-Jérusalem. Il est nommé grand chancelier de Savoie le 30 janvier 1713. Il meurt le 5 octobre 1713 en ayant réussi à entrer dans le monde de la noblesse niçoise.

Film tourné à Saint-Martin-Vésubie

Galerie

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Notes et références

  1. Édouard Baratier, « carte 45 : Les consulats de Provence et du Comtat (XIIe-XIIIe siècles) », in Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
  2. (en) Lucio Monaco (trad. Corey Dimarco), « Borgo San Dalmazzo », Fondazione Memoria della Deportazione, sur le site deportati.it.
  3. Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
  4. Évolution et structure de la population sur =INSEE. Consulté le 19 février 2010
  5. Recensement de la population au 1er janvier 2007 sur INSEE. Consulté le 19 février 2010
  6. Luc F. Thevenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, pp. 31-32, Éditions Serre, Nice, 1983 (ISBN 2-86410-047-9)
  7. Association Montagne et Patrimoine : Église Notre-Dame-de-l'Assomption
  8. Association Montagne et Patrimoine :chapelle Sainte-Croix des Pénitents Blancs
  9. Association Montagne et Patrimoine: Chapelle de la Miséricorde
  10. Association Montagne et Patrimoine : Palais Gubernatis
  11. Association Montagne et Patrimoine : Hôtel de ville
  12. Association Montagne et Patrimoine : Gare de Saint-Martin-Vésubie
  13. Association Montagne et Patrimoine : Musée des Traditions Vésubiennes
  14. ssociation Montagne et Patrimoine : La famille Gubernatis
  15. Google Livres : Correspondance de Fénelon Tome IX, commentaire par Jean Orcibal, pp. 82, Librairie Droz, Genève, 1987 (ISBN 978-2-600-03629-0)

Annexes

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Bibliographie

  • Pierre-Robert Garino, La vallée de la Vésubie. Guide du visiteur, pp. 57-65, Serre éditeur, Nice, 1998 (ISBN 2-86410-287-0).

Articles connexes

Liens externes

Blason

Blason Anfossi Taggia.png

D'argent, au senestrochère de gueules, armé d'un trident frappant un dauphin d'argent nageant dans une mer d'azur, acc. de trois fleurs-de-lis d'or rangées en chef.

   Route des Grandes Alpes   Drapeau de la France
Direction Thonon-les-Bains
Col Saint-Martin
Saint-Martin-Vésubie Direction Méditerranée
Col de Turini

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Saint-Martin-Vésubie de Wikipédia en français (auteurs)

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