- Guillaumes
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Guillaumes
Vue générale de GuillaumesAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-Maritimes Arrondissement Arrondissement de Nice Canton Canton de Guillaumes
(chef-lieu)Code commune 06071 Code postal 06470 Maire
Mandat en coursJean-Paul David
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Cians Var Démographie Population 694 hab. (2008) Densité 8 hab./km² Gentilé Guillaumois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 679 m — maxi. 2 582 m Superficie 87,02 km2 Guillaumes est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les Guillaumois.
La commune est membre du Syndicat mixte touristique des Alpes d'Azur (SITALPA).
Sommaire
Géographie
Le village est construit à la confluence du Var et du Tuébi. Il est dominé par un éperon sur lequel se trouve les ruines d'un ancien château. Une partie du domaine skiable de la station de Valberg (les pistes du Vasson et de Barzès), se trouve sur la commune de Guillaumes.
Le village constitue la porte d'entrée du val d'Entraunes et du Parc national du Mercantour.
Hameaux et Lieux-dits
- Barzès
- Basse
- Bouchanières
- Le Collet
- Les Hivernasses
- Les Pourchiers
- La Ribière
- Saint-Brès
- La Saussette
- Valberg (en partie)
- Veinas
- Ville Plane
Histoire
Le territoire de Guillaumes est fréquenté dès le néolithique, comme en témoignent les vestiges de la grotte de Tremens dans le vallon de Cante ou encore les mines de cuivre des gorges de Daluis, exploitées par les hommes préhistoriques[1].
C'est Guillaume Ier de Provence dit le Libérateur, comte de Provence, en guerroyant dans la région contre les Sarrasins, qui repéra l'intérêt stratégique du site. Le castrum de Guillelme est mentionné pour la première fois dans un texte de la première moitié du XIIIe siècle. Il figure dans une liste des habitats relevant du comte de Provence, établie par l'administration comtale entre 1232 et 1234[2].
Le château a été fondé par le comte de Provence Raymond Béranger V durant la première moitié du XIIIe siècle, probablement entre 1233 et 1235. L'agglomération a été fondée à sa suite vers 1235-1240, en tant que ville neuve et à son emplacement actuel.
Au XIVe siècle, en reconnaissance de leur fidélité, la maison d'Anjou accorde aux habitants des faveurs et privilèges, dont le pouvoir de s'administrer librement par des consuls élus, organiser des marchés et des foires, exemption du fouage, de la taille, de la dîme. La reine Jeanne l'autorise même à porter ses couleurs dans ses armoiries et le droit de ne jamais être aliéné du domaine royal. En 1388, les Guillaumois restent fidèles aux Anjou. En 1390, Guillaumes est désigné par Marie de Blois, comtesse de Guise, comme chef lieu de viguerie.
À la fin du Moyen Âge, Guillaumes est un petit centre commercial et accueille une foire qui se maintient jusqu’à la fin de l’Ancien Régime[3],[4].
A la fin du XVe siècle, le comte de Provence René Ier d'Anjou, Roi de Naples, ajoute au château le donjon circulaire, symbole de son pouvoir. En 1481, du fait du rattachement de la Provence à la France, suite au testament de Charles du Maine, Guillaumes devient enclave française dans les États sardes et dès lors son importance militaire ne fait que se confirmer au fil des siècles.
François Ier lui accorde le titre de ville royale.
Le 22 août 1682 le village est détruit partiellement par un incendie.
De 1700 à 1706, de nouvelles fortifications sont réalisées par Vauban qui séjourna deux fois à Guillaumes pour en établir les plans.
En 1734, des ingénieurs militaires visitent les fortifications du Sud-Est de la France et passent par Guillaumes. Ils jugent la place inattaquable. Ils la décrivent dans leur rapport :
« Les casernes du château peuvent contenir 400 soldats et leurs officiers. Tout le bas-étage est un souterrain voûté à l’épreuve des bombes. » …
« Dans l’enceinte de la ville, il y a 75 maisons habitées par 360 personnes. On compte un curé et deux vicaires, deux médecins et chirurgiens, trois marchands, cinq cabaretiers, un fournier boulanger, six maîtres-cordonniers et huit garçons, quinze tisserands, un charpentier, trois maréchaux-ferrants forgerons … Le Magistrat est formé de quatre consuls renouvelés tous les ans par les habitants. La justice est administrée par un juge royal et son lieutenant que la communauté nomme tous les ans, un greffier et autres officiers subalternes. Il y a une corporation des Arts et Métiers, une chapelle ou confrérie des Pénitents, un puits dans la ville et deux citernes au château, un four dans la ville où l’on peut cuire 1500 rations de pain en 24 heures, un moulin dans la ville et huit dans les environs. »Du 4 au 8 juillet 1744, les troupes franco-espagnoles qui doivent attaquer Entraunes et Saint-Martin-d’Entraunes stationnent dans la ville.
En 1748, après le traité d’Aix-la-Chapelle, Louis XV réduisit la garnison de Guillaumes à deux compagnies d’invalides, puis à une seule. Les invalides sont des soldats ayant été blessés, devenus moins valides, et affectés à la défense des places.
En 1760, la place est démantelée suite au traité du 24 mars 1760 rectifiant les frontières entre les royaumes de Louis XV et de Charles-Emmanuel III, Guillaumes est cédée à la maison de Savoie et le château est démantelé malgré la révolte de ses habitants. Les troupes françaises quittèrent la ville le 10 octobre et le commissaire sarde prit possession de la ville le 20 octobre.
En 1792, les troupes révolutionnaires prennent possession du village qui reste français jusqu’au traité de Vienne. Après un bref retour sous la souveraineté sarde, Guillaumes comme le comté de Nice est, grâce à l'action de Napoléon III, définitivement rattaché à la France, le 24 mars 1860.
Par le traité de Paris, signé le 15 mai 1796, le roi de Sardaigne cède ses droits sur le comté de Nice à la France. Des volontaires locaux, les Barbets, qui avaient été armés par les Sardes pour lutter contre les troupes françaises continus leurs opérations militaires et de brigandage. Un rapport du ministère de la Justice a évalué leur nombre à 4 000. Ils sont concentrés dans la vallée de la Vésubie et dans le Haut-Var. Les derniers n’ont été arrêtés qu’en 1818.
Ces volontaires se sont d’abord révoltés contre les réquisitions faites par les armées françaises dans les villages pour assurer leur approvisionnement.Les traités de Paris de 1814 et 1815 replacent le comté de Nice sous la souveraineté de la Maison de Savoie. Guillaumes reste chef-lieu de mandement.
En 1845, Charles-Albert, roi de Sardaigne, fait endiguer la rive gauche du Var devant la ville pour la protéger des crues.
En 1860, Le comté de Nice est rattaché à la France à la suite d’un référendum.
Dès le rattachement, l'État français décide de la création de la route impériale n°7 de Paris à Nice, de la route Impériale n°205 de Nice à Barcelonnette par la vallée de la Tinée et de la route Impériale n°2 du confluent de la Tinée à Guillaumes[5],[6].
La route nationale n°202 arrive à Guillaumes le 4 mai 1884. En la prolongeant, elle est devenue la route des Grandes Alpes.
En 1902, Louis Payany construit une petite usine hydroélectrique pour alimenter le village en électricité. Cette usine a été nationalisée en 1952 pour être remplacée par Electricité de France.
Début de l’enquête d’utilité publique en février 1904 pour la construction d’un réseau de tramways départementaux comprenant la ligne du « Haut-Var », reliant le pont de Gueydan – en jonction avec la ligne de chemin de fer Nice-Digne – à Guillaumes.
La construction de la ligne de tramway du Haut-Var[7], d’une longueur de 19,120 km, débute en 1910. Les travaux de terrassement de la plate-forme sont terminés en 1914. La pose de la voie métrique est achevée en 1915. La plateforme suit la route. Le franchissement des gorges de Daluis nécessite le percement de tunnels qui sont aujourd’hui utilisés par la route. A l’entrée amont des gorges se trouve le pont de la Mariée de 58 mètres d’ouverture permettant au tramway de franchir la vallée du Var et atteindre Guillaumes par sa rive gauche où il rejoint la RN202 au pont des Roberts.
1914 - 1918 : Première Guerre mondiale. 46 Guillaumois sont tués au cours de la guerre.
La ligne de tramway du Haut-Var est inaugurée le 29 juillet 1923 après les épreuves des ouvrages qui ont été faites le 16 juillet.
Le cahier des charges prévoyait trois aller-retour journaliers en hiver et quatre en été. Mais ce rythme n’a jamais été atteint, il n’y en a jamais eu plus de deux. La durée d’un voyage Pont de Gueydan – Guillaumes était de 1 h 25 min.
L’exploitation de la ligne va se montrer déficitaire. Par exemple, en 1925, les recettes sont de 60 000 francs pour des dépenses de 132 000 francs.La ligne de tramway est coupée par des éboulements en octobre 1928. Elle entre alors en déclin. Le 16 mai 1929, devant les dépenses importantes nécessaires pour le maintien de la ligne, son exploitation est arrêtée, à peine six ans après son inauguration. La ligne de tramway est déclassée et son matériel est utilisé sur la ligne de la Tinée le 2 avril 1932.
Guillaumes est la première commune du département libérée par les F.F.I., le 14 juillet 1944[8].
Les 4 et 5 novembre 1994, les crues du Var menacent à nouveau le village. Guillaumes est classé en zone sinistrée.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1860 1881 Adolphe Durandy 1881 1888 Charles Aillaud 1888 1898 Justin Clenchard 1898 1902 Jean-Baptiste Robert 1902 1904 Étienne Toche 1904 1924 Étienne Long 1924 1944 Julien Agnely 1944 1947 Jules-Jean Ravel 1947 1977 Maurice Durandy 1977 1983 Françis Ravel 1983 1989 Éliane Patrico mars 1989 réélu en 2008[9] Jean-Paul David UMP Président de l’association des maires ruraux des Alpes-Maritimes,
président du Syndicat mixte touristique des Alpes d'Azur (SITALPA)Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[10])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 562 594 558 546 533 589 697 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Distinctions culturelles
Guillaumes fait partie des communes ayant reçu l’étoile verte espérantiste, distinction remise aux maires de communes recensant des locuteurs de la langue construite espéranto.
Lieux et monuments
- Vestiges du Château dit de la reine-Jeanne[11] érigé vers 1450 par le roi René.
- Église Saint-Étienne, d'origine lombarde, commencé au XIIe siècle. Il en reste un chevet et un clocher roman lombard. L'abside est hémiciculaire avec une voûte en cul-de-four. À l'entrée des troupes françaises dans Guillaumes en juillet 1793, elles installent des fours et des magasins dans l'église. L'église est restaurée en 1810.
- Ancien prieuré, remanié au XVIIe siècle, le Sanctuaire de Notre-Dame de Buyeï[12]. Paroisse mère, ce lieu est lié à l'implantation du christianisme dans l'Empire Romain au début de notre ère. Dans cet édifice se trouve le plus grand ex-voto des Alpes Maritimes, classé au titre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, par le ministère de la culture et de la communication, qui représente Guillaumes lorsqu'il fut la proie du feu dans la nuit du 22 août 1682.
- Chapelles Saint Roch et Saint Antoine de Bouchanières.
- Chapelle Saint-Jacques de La Saussette.
- Église Notre-Dame-des-Neiges sur le hameau d'Amen.
- Musée des Arts et Traditions, Musée Virtuel d'Art Sacré, exposition de santons.
- Lavoir Guillaume II, du nom du fondateur de la ville. Il a été construit à l'emplacement de l'ancien hôpital Saint-Jacques.
- Patrimoine de pays : Pressoir à raisin, Moulin à huile de noix, Moulin à farine, Fontaine, Oratoires.
- Rocher dit la Tête de Femme ou la Gardienne des Gorges[13]
- Pont de la Mariée ou du Saut de la Mariée construit dans les gorges de Daluis pour permettre au tramway du Haut-Var, entre Pont de Gueydan et Guillaumes, de franchir le Var.
- La coopérative agricole et laiterie industrielle, coopérative d'approvisionnement) dite Coopérative laitière du Haut-Var, créée en 1902.
- Dans le Parc National du Mercantour, les hameaux de Barels
La commune de Tourtour bénéficie de Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique ZNIEFF) importants :
- ZNIEFF terrestres de type I : 3 (Ensembles : Gorges de Daluis, Forêt de la Fracha - montagne de l'Estrop, Mont Saint-Honorat - aiguilles de Pélens - tête de l'Encombrette),
- ZNIEFF terrestres de type II : 4 (Ensembles : Dôme de Barrot - tête de la Colombière - mont Mayola - la Roudoule, Massif de Chamoussillon - bois de la Moulière - devens d'Estenc, Bassin de la haute Tinée, Le Var)[14].
Personnalités liées à la commune
- Joseph Durandy (1834-1912), ingénieur et homme politique français né à Guillaumes.
- Michel de Tarnowsky[15], sculpteur (1870-1946).
- Jean Pazzi (1920-1982), skieur français de 1935 à 1952, l'un des piliers de l'équipe de France de ski alpin.
- Léon Barety, (1883-1971), ancien Ministre et Président du Conseil Général des Alpes-Maritimes, 7e Président de l'Académia Nissarda.
- Charles Ginésy, ancien sénateur des Alpes-Maritimes, Président honoraire du Conseil Général des Alpes-Maritimes, né à Guillaumes.
- Général Jacques Lécuyer dit (Sapin), libérateur des Alpes-Maritimes et des Basses-Alpes, dont les cendres reposent sous le monument de la Résistance.
- Général Oscar Rancurel, (1900-1967).
Galerie
Voir aussi
Bibliographie
- Collectif, Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. 1 : Cantons Antibes à Levens, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », janvier 2000, 504 p. (ISBN 2-84234-071-X).
p. 418 à 422.
- Catherine et Jean-Claude Poteur, Le château de Guillaumes, Castrum Alpes-Maritimes, juin 2003, 98 p. (ISBN 2-9520183-0-8).
Architecture historique des Alpes-Maritimes N°4
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4e trimestre 1979, 1287 p. (ISBN 2-86535-070-3).
Guillaumes pp. 596-597
Articles connexes
- Liste des communes des Alpes-Maritimes
- Anciennes communes des Alpes-Maritimes
- Route des Grandes Alpes
- Tramways des Alpes-Maritimes
Liens externes
Notes
- Pays de Guillaumes : Histoire
- Catherine et Jean-Claude Poteur, Le château de Guillaumes, Castrum Alpes-Maritimes, juin 2003, 98 p. (ISBN 2-9520183-0-8).
Un château de guerre, p. 32 à 34
- Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969 Louis Stouff, « carte 86 : Port, routes et foires du XIIIe au XVe siècles », in Sous la direction d’
- Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit. Baratier et Hilsdesheimer, « carte 122 : Les foires (1713-1789) », in
- La Tribune de Guillaumes, journal d'information du Conseil municipal, n°30 août 2010, page spéciale 1860-2010 : 150ème Anniversaire du rattachement du Comté de Nice à la France, p. 2.
- Conception, réalisation, maquette : Jean-Loup Fontana, Michel Foussard, , Route Napoléon, De Louis XIV à Louis-Philippe, l’histoire du Grand Chemin, Nice, Presses d’Imprimix, 18 juin 1994, 99 p. (ISBN 2-906700-14-2).
Cahiers des Alpes-maritimes n°11
- Pays de Guillaumes : le tramway
- Pays de Guillaumes : La Résistance
- (fr) Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
- (fr) Guillaumes sur le site de l'Insee
- Pays de Guillaumes : Le château, le pont de la Mariée, le lavoir
- Pays de Guillaumes : Sanctuaire Notre-Dame de Buyeï
- (fr) « Route des Gorges, tournant devant un rocher isolé dit la Tête de Femme ou la Gardienne des Gorges » sur le site officiel du ministère français de la Culture (base architecture et patrimoine), photographie de Jean Gilletta, archives de la médiathèque de l'architecture et du patrimoine
- (fr) Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) et Inventaires et protections réglementaires de l'environnement Région Provence Alpes Côte d'Azur
- Pays de Guillaumes : Michel de Tarnowsky
Catégorie :- Commune des Alpes-Maritimes
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