- Valdeblore
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Valdeblore Administration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-Maritimes Arrondissement Nice Canton Saint-Sauveur-sur-Tinée Code commune 06153 Code postal 06420 Maire
Mandat en coursFernand Blanchi
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de la Tinée Démographie Population 802 hab. (2006) Densité 8,5 hab./km² Gentilé Valdeblorois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 399 m m — maxi. 2 880 m m Superficie 94,16 km2 Valdeblore (en occitan alpin ou occitan gavot Val de Blora prononcé [val de 'bluro]) est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les Valdeblorois."Valdéblourenc" (Bouliniè, Rouchiè, san Darmaiè) li soubriqué soun Moutès per li boulignès, manaïrouns per li San darmaiès e li Rouchiès soun li banés.
Sommaire
Géographie
La commune de Valdeblore regroupe plusieurs villages du val de Blore :
- Saint-Dalmas (en occitan alpin Sant Darmàs) : encore appelé Saint-Dalmas de Valdeblore pour le distinguer de Saint-Dalmas-le-Selvage. San Darmas dal plan
- La Roche (en occitan alpin La Ruòcha) (La Rouòchò )
- La Bolline (en occitan alpin La Bolina') : aussi appelée parfois la Bollène. (?)
- Mollières (de l'occitan alpin, Molièras, terre mouillée) : aujourd'hui dépeuplée, et ayant été cédée par l'Italie à la France au traité de Paris (1947).
- La Colmiane (de l'occitan alpin la Cuòla miana, la montagne moyenne, c'est-à-dire la montagne située entre Vésubie et Tinée): c'est une station de sports d'hiver. Lou cuol indique un col, un passage et désignerait plutôt un passage entre Tinée et vésubie plutôt qu'une montagne.
Histoire
- Valdeblore appartient à Rostaing (ou Rostainy) de Thorame. Il a deux frères, Adalbert qui a des possessions dans le nord des Alpes-Maritimes et dans la vallée du Verdon, et Abellon, comte d'Apt.L'historien niçois Caïs de Pierlas avait montré qu'ils étaient les fils de Garac, lui-même descendant de Grifo, comte de Glandèves dès 950. Rostaing de Thorame apparaît en 1009 dans une donation à l'église Sainte-Marie de Moustiers d'un manse à Thorame. Il a épousé un fille du vicomte de Nice qui lui a apporté en dot le fief d'Aspremont. Ils ont eu un fils, Rainart.
- 1056 : Rainart Rostaing, sa femme Adalaxia, ses fils Feraud, Guillaume et Pierre, donnent les trois églises de Puy-Agut sur le territoire de Thorame-Basse à l'abbaye Saint-Victor de Marseille.
- 1060 : Les mêmes vendent à l'abbaye Saint-Dalmas de Valdeblore un jardin, un prè, des hommes, des moutons du troupeau seigneurial, des droits de pâturage sur le près d'Aspremont. On voit dans cet acte la première mention d'un prieur de Saint-Dalmas de Valdeblore, Alemanus monachus.
- Vers 1060 : Le chartier de l'abbaye Saint-Pons de Nice, Rainart Rostaing fait une donation d'un territoire alpestre bordé au nord par des cimes jusqu'au ruisseau qui sort de la montagne de alèze puis allant à l'est jusqu'à la Vésubie qu'elle borde au midi et vers l'ouest jusqu'au ruisseau qui sort de la colline Dalbazinarès de la chapelle d'Andobio.
- 1067 : Rainart Rostaing rend à l'évêque de Nice Raimond Ier les dîmes que sa famille avait saisi à Venanson, Anduebis, Saint-Dalmas de Bloure, Pedastas (ancien castrum abandonné au XIIIe siècle comme Anduebis, correspondant au village de Saint-Donat), Rimplas, Falcario (actuel village de Roubion), Roure, Isola, Saint-Étienne-de-Tinée, Saint-Dalmas-le-Selvage. Dans cet acte sont cités comme témoins Rostaing de Gréolières, Miron vicomte de Sisteron. Cet acte permet de voir que Rainart Rostaing est seigneur de la haute Vésubie, du Val de Blore et de la haute Tinée ce que l'évêque lui reconnaît parce qu'il lui restitue dans le même acte la moitié des dîmes. Il possède aussi Thorame et Aspremont dans le haut Verdon.
À la mort de Rainart, ses biens sont partagés entre ses fils, l'aîné Féraud Rostaing s'établit à Thorame, le cadet Guillaume Rostaing est seigneur du Val de Blore, le puîné Pierre Rostaing ets probablement seigneur de la haute Tinée. - 1109 : Rainart Rostaing a avec sa femme Advenia deux fils, Bertrand et Hugues. De cette date on possède un acte concernant le cadet Hugues qui devient chanoine à Nice. Il donne à l'église le quart des revenus à Venanson, les hommes qu'il a à Saint-Dalmas et Pedastas et les pâturages dans ces lieux. Bertrand est seigneur de Val de Blore. Bertrand doit être seigneur de Valdeblore.
- 1249 : Raymond Rostaing, seigneur de Blore, apparenté et fidèle au comte de Vintimille, se rend à Gênes comme ambassadeur du comte de Vintimille pour conclure une trêve avec le podestat Albert de Malavolta. Dans cet accord, le comte de Vintimille se réservait la haute vallée de la Roya que cherchait à posséder le comte de Provence Charles d'Anjou. Cette volonté de Charles d'Anjou va se heurter à une coalition de seigneurs provençaux dirigée par Boniface de Castellane et Hugues des Baux. Castellane est assiégée par le comte de Provence et prise. Le conflit continue dans l'est de la Provence jusqu'en 1276.
- 1256 : Après plus d'un siècle sans traces écrites des Rostaing, on note dans un acte Guillaume Pierre qui est déjà mort et Raymond Rostang qui lui a succédé dans le fief de Valdeblore. Il possède aussi Clans, La Tour, Rimplas, Saint-Sauveur, Roure, la moitié d'Aspremont. Par son mariage avec Aicarde des seigneurs de Châteauneuf de Contes il possède le tiers de ce fief.
- 1271 : Première mention du village de La Roche.
- 1276 : Le comte de Provence demande à son sénéchal, Gautier d'Aulnet, de s'emparer, morts ou vifs, de Pierre Balb de Tende (parent de Raymond Rostaing), Raymond Rostaing et Feraud de Saint-Sauveur.
- 1298 : Mort de Raymond Rostaing. Son fils étant mort avant lui, ses biens sont partagés entre son petit-fils Aldebert Rostaing et ses frères. Aldebert est seigneur du Valdeblore. Il possède également Rimplas, Saint-Sauveur, Marie et Roure. Il a deux fils et une fille qui portent le surnom de Balb, Pierre Balb, Philippe Balb et Jeanne Balb. Il a aussi au autre fille Sibille, dame de Clans, qui a épousé Jean de Revest, seigneur de Lambesc, apparenté aux seigneurs de Gréolières. À partir de cette date la famille Rostaing a abandonné son nom pour celui de Balb pour une raison inconnue.
- 1320 : Premier acte citant le village de La Bolline avec La Roche et Saint-Dalmas qui ont dû être fondés au XIIe siècle. À partir de cette date les noms des cites d'Anuébis et de Pedastas disparaissent.
- Vers 1350 : Pierre Balb, issu des Rostaing, est seigneur de Valdeblore, de Marie, de Rimplas, de Saint-Sauveur et de Roure. Il va devoir subir les conséquences de l'opposition des deux héritiers de Jeanne de Provence. Profitant de la faiblesse de la comtesse de Provence, les seigneurs se révoltent autour des comtes de Vintimille, dont Pierre Balb. Ils sont battus et doivent accepter les conditions de paix qui leur sont imposés le 14 décembre 1353 à Guillaume Lascaris par Gui Flotte, viguier de Sospel, représentant le sénéchal de Provence Raymond III d'Agoult (1271-1353). Pierre Balb perd ses seigneuries de Valdeblore en 1352, de Roure en 1353, de Saint-Sauveur en 1358.
- 1353 : Valdeblore est inféodé à Gui Flotte, viguier de Sospel. Roure appartient au comte de Provence depuis 1355. En 1373, Andaron Badat de Nice ont acheté la moitié de la seigneurie de Saint-Sauveur à la comtesse de Provence.
- 1369 : La reine Jeanne pardonne aux Vintimille et leur rend leurs biens dans toute la viguerie de Vintimille. Pierre Balb est lavé de son crime de lèse-majesté.
- 1376 : Pierre Balb prête hommage à la reine Jeanne. Il est qualifié de seigneur de Rimplas et de coseigneur de Saint-Sauveur. Il n'a donc pas récupéré ses biens dans le Valdeblore.
- 1382 : La reine Jeanne est assassinée. Pierre Balb est favorable à Louis d'Anjou, Jean Grimaldi de Beuil est favorable à Charles de Duras. L'opposition à Charles de Duras va conduire Balthazar Spinola, le sénéchal de Provence qu'il a nommé, à envoyer le 7 janvier 1384 son lieutenant Pons des Ferres pour mettre sous séquestre tous les biens féodaux des Balb. Jean Grimaldi reçoit la salaire de son appui à Charles de Duras le 13 avril 1384 avec le don du château et du fief de Roure et le 15 janvier 1385 quand il obtient les droits des Balb sur Rigaud et au Touet. Cependant au même moment, Jean Grimaldi prépare sa trahison en commençant à discuter avec le comte de Savoie. Louis II d'Anjou et sa mère Marie de Blois-Châtillon ayant pris de contrôle d'Aix, Pierre Balb reprend le combat dans la Tinée et s'empare du château de Roure. En 1387 Jean Grimaldi s'est fait nommer sénéchal de Provence par Ladislas de Duras. Il est le maître de la Provence orientale. Il va pouvoir préparer la dédition de Nice et le transfert de suzeraineté des comtes de Provence aux comtes de Savoie en 1388. Le 12 septembre 1388, le comte de Savoie Amédée VII est reçu à Barcelonnette par les Grimaldi, le 15 il est à Saint-Étienne-de-Tinée et le 28 septembre à l'abbaye Saint-Pons où il reçoit l'hommage des communautés du pays niçois. Dans son voyage il a dû éviter Valdeblore tenu par Pierre Balb. Pierre Balb est dépossédé de ses fiefs par le comte de Savoie ainsi que tous les féodaux fidèles au parti angevin, les Puget, les Castellane, les Glandèves, les Revest, ainsi que les Barras de Saint-Étienne, les de Flotte d'Ascros, les Tournefort de Lantosque. Ce sont les Grimaldi de Beuil qui vont recevoir ertains des fiefs confisqués.
- 10 juillet 1669 : lou Chan dal Pi - rattachement des 3 villages du Valdeblore après la division de 1656[1] (...sous un pin près du site de la chapelle Saint Joseph entre La Roche et La Bolline).
- Le 14 octobre 1699, Jean Ribotti[2], d'une famille originaire de Pierlas, achète au Patrimonial du duché de Savoie endetté à la suite de la guerre de la ligue d'Augsbourg un certain nombre de lieux qu'il va revendre à des amis pour ne conserver que le Valdeblore dont il devient comte. Le plus célèbre de ses descendants a été le général Ribotti de Mollières qui a combattu pour l'unité italienne, né à Nice en 1814, mort en 1864[3].
- 1716 : une nouvelle convention est passée entre les villages actualisant leur accord antérieur.
- En 1860, Valdeblore devient définitivement français, mais perd une partie de son territoire qui devient italien, qui ne lui sera restitué qu’en 1947 (traité de Paris).
- Le hameau de Mollières, situé sur le ban communal depuis son rattachement à la France en 1947, a été incendié par les Allemands en 1944.
Personnages liées à la commune
Victor Juge (Ricardo Vittorio Giuge.) Ingénieur français (1817-1886). Génie civil (région de Nice). Mines du Clouchaïè Valdeblore [2].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 réélu en 2008[4] Fernand Blanchi UMP Conseiller général Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 556 556 466 584 664 686 802 Nombre retenu à partir de 1962 : Population sans doubles comptes Lieux et monuments
- L’église de sainte Croix[5],[6] ou de l’Invention-de-la-Sainte-Croix, située à Saint-Dalmas du plan, est édifiée au tout début du Moyen Âge par les moines bénédictins. Elle est déjà mentionnée en 1060. C’est un édifice d’art roman avec un plan basilical à trois nefs et trois absides dirigées vers l’orient. Suite à de nombreuses fouilles archéologiques et de campagnes de restauration, l’église retrouve aujourd’hui son état d’origine. Elle est classée aux monuments historiques le 19 mars 1943.
L’église dépendait de l’abbaye bénédictine de Pedona en Piémont (Borgo San Dalmazzo). Cette abbaye avait été fondée entre 610 et 614 sur le lieu du martyre de saint Dalmas par Théodelinde de Bavière, épouse du roi lombard Aigulf. Prospère au VIIIe siècle et IXe siècle, l’abbaye eut à souffrir des destructions dues aux Sarrasins au Xe siècle. Puis elle retrouva un ère de prospérité au XIe siècle et XIIe siècle. L’architecture de l’église est probablement très liée à l'histoire de son abbaye-mère.
La construction de l’église a dû commencé sous les Carolingiens, au IXe siècle. L’église présente un plan, rare en Europe, et unique en France. Elle possède en effet trois cryptes souterraines qu'on peut dater du IXe siècle. Ces cryptes communiquent entre elles et supportent l’abside et les absidioles. Un escalier dont l’entrée est placée dans la quatrième travée du collatéral Sud permet d'accéder aux cryptes. Une première mention de l’église date d'environ 1060, pour une donation de Rostaind et de son épouse Adélaïde, probablement seigneurs de Valdeblore. L’acte st signé par le moine Alemannus, probablement le prieur.
Le 15 mars 1067, les mêmes et leurs enfants restituent des biens et des dîmes de Saint-Dalmas et de plusieurs villages (voir par exemple Venanson) à l’église de Nice.
Nouvelle mention de l’église au XIIe siècle pour des dîmes dues à l’évêque de Nice. L'église doit verser 18 deniers : c'est la redevance la plus élevée.
Le 12 décembre 1246, le pape Innocent IV confirme la possession de l'église à l’abbé de Pedona, Anselme.
Les prieurs de Saint-Dalmas étaient co-seigneurs du Val de Blore, de la Roche, de la Bolline, de Saint-Martin et de Lantosque.
Les prieurs commendataires sont nommés directement par le Saint-Siège depuis 1485.
Au XIVe siècle, absidiole Sud est dotée d'un décor de peintures murales représentant le Christ en majesté dans une mandorle. L’église possède aussi un retable de l’école de Bréa représentant la vie de saint François d’Assise datant du XVIe siècle.- La chapelle des Pénitents Blancs dans Saint-Dalmas. La confrérie a été fondée le 14 septembre 1654.
- L’église de l’Annonciation au village de La Roche.
- La chapelle des Pénitents Noirs au village de La Roche possédant un beau rétable en bois doré du XVIe siècle.
- L’église Saint-Jacques-le-Mineur à la sortie du village de La Bolline vers La Roche. L’église du XVIe siècle et XVIIIe siècle possède un clocher roman tardif (1532).
- La chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs ou des Pénitents Blancs, à la Bolline, possède un clocher baroque à bilbe et une façade classique.
- La chapelle Saint-Donat, à l'ouest de La Bolline.
- Via ferrata "Baus de la Fremas". Cet aménagement permet de s'initier à l'escalade ou de tester sa maîtrise du vertige.
Culture
Chaque année, en période estivale, la commune organise un événement culturel dans le domaine de la musique, au bord du lac de la Colmiane : Les Folies du lac. Soutenu par le Conseil général, dans le cadre de ses Estivales, il y voit se produire, entre autres, l'Orchestre régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte d’Azur, sous la baguette de son chef, Philippe Bender et le pianiste virtuose François-René Duchâble.
C'est au cours de l'événement de 2002, que ce dernier jette son piano dans le lac, depuis un hélicoptère. Repêché un peu plus tard, sa table d'harmonie fait l'objet d'une stèle au bord du même lac.
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L'orchestre régional de Cannes-Provence-Alpes-Côte-d’Azur joue aux champs lors des "Folies du lac de La Colmiane", le 18 juillet 2010
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François-René Duchâble joue le Concerto pour piano nº 1 de Tchaïkovski aux "Folies du lac" 2010, La Colmiane, Alpes-Maritimes
Sobriquets des familles
XVIIIème: Catto, Arme, charboniè, Bodé, Vigno, lo fabre, Pascal, Gregori, l'amorous, il saltore, Corcio, Pouncé, Cioé, Sauré, Gianpèire, Patac (1715).
XXème: Chatou, Chacri, Chabriè, lou russou, Chique de vi, Merdas, Jalino, Savi, Papou, Papetou, lou darbou, Tatoua, Pouncé, Dorou, de mérous, Barba brulaou, Mangea lébre, Cantounié, Mainti, Della flaquino, d'en rouagno, lou manchi, Founzou, patac, Rouchou, Arbé, Arbétou, Graglia, Cossa, Borromée
Notes et références
- [1]
- Nice Historique : Charles-Alexandre Fighiera, La famille des comtes Ribotti de Valdeblore, p. 64-67, n°101, année 1953
- ISBN 2-86410-287-0) Pierre-Robert Garino, La vallée de la Vésubie. Guide du visiteur, pp. 75, Serre éditeur, Nice, 1998 (
- Site de la préfecture des Alpes-Maritimes, consulté le 20 juin 2008
- Jacques Thirion, Alpes romanes, pp. 69-76, Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" n°54), La Pierre-qui-Vire, 1980
- ISBN 2-86410-047-9) Luc F. Thevenon, L'art du Moyen Âge dans les Alpes méridionales, pp. 35-36, Éditions Serre, Nice, 1983 (
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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