- Route du Sel
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La Route du Sel est l'une des routes commerciales d'échanges et de commerce, par laquelle le sel fut transporté depuis les régions de production vers les régions qui en manquaient.
Sommaire
Origine
Dès l'âge du bronze (2e millénaire avant J.-C.) apparurent des itinéraires de transhumance, comme celui qui relie la Ligurie maritime avec les alpages, bien avant toute routes construites, permettant de relier les riches provinces pourvues de sel et d’alimenter celles dépourvues de sel.
En Europe
Les routes du sel furent également des cours d'eau navigables de l'Europe, dès l'époque médiévale où les expéditions de sel utilisaient des radeaux chargés de sel vers l’amont et redescendaient en convois de bois, expédiés vers l'aval. D'autres itinéraires longeaient les côtes européennes. Quand le commerce de longue distance fut relancée au 11esiècle, les régions sud chaudes et ensoleillées naturellement exportèrent vers le nord humide. À la fin du Moyen Âge, l'expansion des flottes de pêche des Pays-Bas nécessita plus de sel que ne pouvaient produire ces régions localement, et le sel arrivait depuis la péninsule ibérique: Fernand Braudel nota que "Les Provinces-Unies qui auraient pu être à genoux si leurs livraisons de sel avait été bloquée à la fin du XVIesiècle. L'Espagne ne rêvait que de cela".
Les ports ne sont pas nécessairement des lieux alimentés en sel. En Europe centrale, l'ancienne route du sel, d'environ 100 km de long, reliait Lüneburg au port de Lübeck (Allemagne), la ville de Lüneburg, mentionnée pour la première fois au 10e siècle, s'est enrichie sur les marais salants entourant la cité. Via Lauenburg le sel fut transporté à Lübeck et de là, expédié vers tous les ports de la mer Baltique. Lunebourg et son sel ont été les principaux facteurs de puissance et de richesse de la Ligue hanséatique. Après une longue période de prospérité, son importance a diminué au XVIIesiècle. La dernière des mines de sel fut fermée en 1980, mettant fin à la tradition millénaire.
Le vaste territoire intérieur de la Pologne est dépourvu en sel. Au XIVesiècle,à Wieliczka, près de Cracovie, Braudel rapporte que des paysans extrayaient le sel de saumure évaporées dans les hauts-fonds marins. Cette technique fut concurrencé par l'industrialisation de l'exploitation minière du sel. Des galeries furent creusées à une profondeur de 300 mètres, et d'énormes treuils motorisés. Des chevaux tiraient les blocs de sel vers la surface. À son apogée, la production s'élevait à 40.000 tonnes par année et les mines employaient jusqu'à 3000 travailleurs.
En France
Les marais-salants d'autre part, furent exploitées par des méthodes artisanales: les marchands prirent le contrôle seulement du transport du sel et de sa commercialisation. En Camargue entre Provence et Languedoc. Le commerce du sel fut probablement une très grande activité commerciale le long de l’océan Atlantique ainsi que dans la vallée du Rhône. Ce fut une source majeure de production de sel marin ayant de plus un accès à un vaste arrière-pays. Des convois de bateaux de sel pouvaient ainsi transporter jusqu'au Rhône à Seyssel, où il était débarqué et transportés à dos de caravanes de mules à l'intérieur des terres jusqu'à Genève, où il était transporté de nouveau par voie navigable.
Au Moyen Âge, d'autres caravanes de mules transportaient le bois produit en Rouergue vers les ports de la Méditerranée puis revenaient en Rouergue chargées de sel nécessaire à la conservation des aliments.
Dans d'autres régions, la route du sel fut un long chemin terrestre que celui du portage entre rivières navigables. Le sel déchargé dans les ports de Nice et de Vintimille pouvaient voyager par deux routes du sel menant hors de la zone côtière, de Nice jusqu'à la vallée de la Vésubie, en passant par Saint-Martin-Vésubie, à la tête de la vallée, ou à l'intérieur des terres par le biais de la vallée de Vintimille de la Roya, le Col de Tende pour passer dans le Piémont.
En Chine
Dans la Chine des Ming, le sel ainsi que le riz a été expédié du sud au nord, le long du Canal Impérial comme Jusqu'à Pékin.
Au Tibet et au Népal
Il y a plus de 200 millions d'années, des océans recouvraient de vastes parties de l'Asie. Les lacs saumâtres du haut plateau tibétain sont encore une source de revenus pour les Tibétains et les Népalais qui s'y rendent en caravanes avec des yaks, voir Nomade du sel.
En Afrique
Les routes du sel mythiques traversant le désert du Sahara continuent à voir passer de longues caravanes de dromadaires chargés de ce précieux ingrédient. Aux frontières du désert, dans les méandres du Niger, c'est sur la Route du sel qui serpente depuis le Mali. Au 14esiècle Tombouctou "la ville aux 333 saints" accueillait 25.000 étudiants et 100.000 habitants avant d'être ensevelie par le voile du désert et de l'oubli. Elle était un carrefour important sur la route du sel. Le commerce transaharien du sel remontant le Niger a marqué un passé brillant du commerce malien. Le Mali s'enrichit de cet or traversant Tombouctou et Bamako. Sa position centrale fait du Mali un pays de rencontres et d'échanges.
La ville d'Agadez demeure également un important carrefour d'échanges et de commerce notamment du sel. Les transports caravaniers chargés de ballots de sel traversent les montagnes du Ténéré vers les oasis (telle que celle de Bilma) et les destinations les plus lointaines, parfois à plus de 500 km de distance.
Bibliographie
- Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme (XVe - XVIIIe siècles), Paris, Armand Colin, 3 volumes, 1979.
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