- Rap français
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Le rap français a vu le jour avec l'arrivée de groupes comme IAM, Suprême NTM, Assassin ou MC Solaar. Tout en restant continuellement inspiré par les rappeurs d'outre-Atlantique, le rap français élabore progressivement sa propre personnalité, oscillant entre revendications sociopolitiques, messages positifs ou festifs et tentation commerciale. Il convient de remarquer qu'on confond souvent rap et hip-hop, le rap étant une composante du hip-hop parmi tant d'autres (break dance, graffiti, etc.).
Sommaire
Historique
Années 1980 : Début du Rap Français
- 1982 : Les DJs Dee Nasty[1]et Bad Benny animent sur la radio pirate RDH une émission sur le rap. Parallèlement sur la tranche horaire 22h - minuit, Sydney anime aussi sur "Radio 7" une émission rap en France. Et en novembre, parrainé par Europe 1, le New York City Rap passe par Paris et à lieu à l'hippodrome de Pantin, puis au Bataclan
- 1984 : Sur TF1 à 14h, Sydney, premier animateur noir à la télévision française, anime l'émission H.I.P. H.O.P. traitant du Rap, du Break, du Graff, et tout ce qui tourne autour de ce mouvement. Le rap français[2] commence alors à se répandre dans toute la France, et tout particulièrement dans les milieux défavorisés. Dee Nasty sort le premier disque de rap français[3], le maxi “Panam City Rappin”.
- 1986 : Dee Nasty organise les défis hip-hop du terrain vague de La Chapelle, en insérant des flyers dans les pochettes des disques funk et hip-hop américains. C'est lors de ces sessions que débuteront les futurs NTM et Assassin.
- 1986 : Sur les ondes de Radio Nova[4], animé par le rappeur Lionel D, Dee Nasty invite les rappeurs à se tester derrière le micro pendant le Deenastyle. Barclay lance Jhony Go et Destroy Man avec le maxi On l'balance, dont le visuel est dessiné par l'artiste Tanino Liberatore.
- 1989 : Dans le fanzine The Zulu Letter, les groupes Timide et sans complexe et Nec Plus Ultra sont déclarés vainqueurs (Ex-aequo) dans la catégorie meilleur rappeur.
Rappeur ayant commencé dans les années 1980
- 1984 : Sydney - Dee Nasty - Nec Plus Ultra (ex : Réalité)
- 1985 : IAM (ex : Lively Crew puis B Boys Stance) (Akhénaton, DJ Kheops) - Timide et sans complexe (Doudou Masta & Joël)
- 1986 : Assassin (Rockin' Squat, Solo)
- 1987 : Sens Unik; Zoxea (sages po')
- 1988 : Suprème NTM (Kool Shen & JoeyStarr) - MC Solaar - Ministère A.M.E.R. (Passi, Stomy Bugsy & Doc Gynéco)
- 1989 : 2 Bal (ex : BB MC) (Doc TMC & G-Kill)
Années 1990 : Médiatisation du Rap Français[5]
- 1990 : M6 diffuse le samedi à minuit, RapLine, une émission Rap présenté par Olivier Cachin. Le programme s'arrétera en 1995. Cette année sort la première compilation de rap français "Rapattitude" (Labelle Noir[6]/Virgin[7]) ainsi que le premier succès grand public avec le tube "Mais vous êtes fous" du groupe belge Benny B.
- 1992 : Les victoires de la musique récompense pour la première fois le rap français avec le prix du meilleur groupe de l'année[8] pour MC Solaar, ce prix et tous les autres qui suivront resteront pour le rap français plus fantaisiste qu'une réel reconnaissance, jouant plus le jeu des majors que celui du talent artistique.
- 24 Janvier 1992 : Le groupe Suprême NTM[9] remplissent le Zénith de Paris, dans ce qui sera le premier grand concert de rap français. Le groupe Assassin[10] créé le premier label indépendant de rap français "Assassin productions[11]" qui fermera ses portes en 2002.
- 1994 : Le single du groupe marseillais IAM[12] "Je danse le Mia" de l'album "Ombre est lumière" se vend à plus de 500'000 exemplaires et sera deuxième meilleurs vente de single de l'année en France[13].
- 1995 : Le morceau "Sacrifice de poulet" du Ministère A.M.E.R., extrait de la B.O. du film "La Haine", suscite de vives réactions. Le Ministère de l'Intérieur porte plainte contre le Ministère A.M.E.R. qui est condamné à une amende de 250'000 Francs.
- 14 juillet 1995 : Lors d'un concert à La Seyne-sur-Mer organisé par SOS Racisme contre l'élection d'un maire FN à Toulon, le Suprême NTM interprète le titre "Police", JoeyStarr insulte la justice et la police[14]. Cela leur vaudra en juin 1997 en appel, à 50'000 Francs d'amende (environ 7 600 €) et 2 mois de prison avec sursis[15] par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence.
- 1996 : Création du magazine Hip-Hop "RER" avec comme rédacteur en chef Jean-Eric Perrin. Qui déposera le bilan en 2004. Skyrock et Ado FM décide de se spécialisé dans le Hip-hop.
- 1997 : Création du magazine Hip-Hop "Groove" par l'éditeur Christophe Bonicel. Qui déposera le bilan en 2007
- 1998 : Création des deux labels des Suprême NTM "Boss Of Scandalz Strategyz" (B.O.S.S.) pour JoeyStarr et IV My People pour Kool Shen.
- Le 20 avril 1998 : Le groupe Suprême NTM vendent 40'000 exemplaires de leur album éponyme le jour de sa sortie, ce qui constitue encore aujourd'hui un record pour un disque de rap français.
Rappeur ayant commencé dans les années 1990
- 1990 : Ménélik - Mo'vez Lang (LIM, etc) - Ideal J (Kery James, Teddy Corona & Rocco)
- 1991 : Démocrates D
- 1992 : Intouchable (Demon One, Dry, Las Montana & M.S.)
- 1993 : La Cliqua (Rocca, Daddy Lord C, etc) - Kamelancien
- 1994 : Scred Connexion (Fabe, Koma, Haroun, Mokless & Morad) - 113 (Rim'K, AP & Mokobé) - Malekal Morte (Mala, Bram's, Issaka) - Rohff - Fonky Family (Le Rat Luciano, Sat l'Artificier, Don Choa, Menzo, etc)
- 1995 : Lunatic (Booba & Ali) - Alibi Montana - 3ème Œil (Boss One & Jo Popo) - Monsieur R - Casus Belli - Pit Baccardi - Oxmo Puccino - Les Spécialistes (Princess Aniès & Tepa) - Sniper (Tunisiano, Aketo & Blacko)
- 1996 : Nysay (Salif, EXS) - Dicidens (Nessbeal, Korias & Zesau) - Médine) - Bouchées Doubles (Brav & Tiers-Monde) - Ness & Cité (Proof & Sals'a) - Mystik - X-Men (Ill & Hi-Fi) - Psy 4 De La Rime (Soprano, Segnor Alonzo & Don Vincenzo)
- 1997 : La Fouine
- 1998 : Sinik - Seth Gueko
- 1999 : Tandem (ex : Perestroika avec Dontcha) (Mac Tyer & Mac Kregor) - Despo Rutti
Années 2000 : Nouvelle vague du rap français
- 2000 : Lunatic : Mauvais œil
- 2001 : MC Solaar - Cinquième As
- 2001 : Sniper : Du rire aux larmes
- 2004 : Tsr crew Faut qu'on taille (2004) - A quoi sa rime (2007
- 2011 : Mister You Numéro 1 !
Les différents styles du rap français
Même s'il est fréquent que les artistes évoluent d'un « genre » à l'autre (en général dans le sens d'un apaisement du propos), voire mélangent les « styles » au sein d'un même album, y dévoilant une certaine richesse et hétérogénéité, dès le début des années 1990 on peut distinguer quelques "constantes" dans le rap français. Toutefois on ne saurait réduire un artiste à ces constantes qui ne sont que des lignes directrices. De nombreux rappeurs ont fait fi de ces schémas et ont tenté d'explorer leur propre voie.
Rap politique (aussi appelé rap conscient)
Article détaillé : Rap politique.Chronique de la vie sociale et porteur d'un message quel qu'il soit, cet aspect du mouvement tend à dénoncer ce que ses interprètes perçoivent comme des injustices tout en responsabilisant son public. Se considérant comme des porte-voix des groupes socio-culturels dont ils sont issus, ils s'adressent à tous. Ces artistes abordent des thèmes pouvant être très vastes (oppression, écologie, injustice, racisme, immigration, extrême droite, problèmes d'identité) se rapprochant par là de la devise aux sources du Hip-Hop : Peace, Love, Unity and Having Fun. Les rappeurs de ce style sont Assassin et un de ses rappeurs : Tyran, Rockin' Squat, Kabal, Alien K., Medine, Empathik, NTM, V-laskes, Kery James, Fabe, Matt Moerdock, Sniper ... Il ne faut pas sous-estimer l'importance de certains rappeurs dans l'évolution de la société française au sujet de certains sujets sensibles. Pendant les émeutes de banlieue en 2005, Axiom écrit (après Boris Vian et Renaud) "Ma lettre au Président" dont l’accompagnement est samplé sur La Marseillaise. Il s’en prend alors à Nicolas Sarkozy et la classe dirigeante en général et reprend un thème : l’appel à une 6e République. Les réactions ne tardent pas : en trois semaines, il reçoit des lettres venues du monde entier et finalement, une réponse du président de l'époque Jacques Chirac. Il est alors considéré comme un porte-parole des quartiers populaires, considération qu'il refuse.
Les rappeurs abordent aussi des tabous, comme le passé esclavagiste et/ou colonisateur de la France.
Les rappeurs "conscients" se voient avant tout comme des journalistes des banlieues, estimant que les médias donnent un aperçu très partiel de leurs quartiers. Déjà, IAM dénonçait dans "Petit Frère" :
Les journalistes font des modes, la violence à l'école existait déjà / De mon temps, les rackets, les bastons, les dégâts/ Les coups de batte dans les pare-brises des tires des instituteurs/ Embrouilles à coups de cutter/ Mais à en parler au journal tous les soirs ça devient banal/ Ça s'imprime dans la rétine comme situation normale...
Le rap conscient essaie de rétablir une vérité loin des clichés sur les banlieues, essayant ainsi de redonner des repères universels aux jeunes en général et aux jeunes des quartiers sensibles en particulier. Alors qu'il tournait en rond au cours des années 1990, Lunatic révolutionna le genre en apportant une touche consciente au rap de rue principalement avec l'album Mauvais Œil chose déjà amorcée au milieu des années 1990 avec l'explosion d'Ideal J dont faisait partie Kery James.
Plus récemment, l'émergence d'artistes comme Keny Arkana ou Medine a redoré le blason d'un style dont la finalité s'est quelque peu perdue à l'avantage d'un style plus egotrip et un peu moins porteur d'espoir.
Rap hardcore
Plus cru au niveau des textes qui évoquent le vécu des artistes ou le rejet des valeurs établies, le rap hardcore est assez peu présent dans les grandes maisons de disques et se développe plutôt dans des studios indépendants permettant d'éviter le formatage du circuit des maisons de disques. Très critique et revendicatif, il rejette le système social et économique avec parfois des propos violents et explicites.
Particulièrement agressif vis-à-vis de la police et de certaines institutions, le rap hardcore a connu une évolution. Alors qu'il ne se ressentait que dans le fond et dans le flow au départ avec des artistes comme Ministère A.M.E.R. ou Tout simplement noir, il a connu une évolution avec l'arrivée de groupes comme Democrate D NTM, La Cliqua, Lunatic, Alawi, Ärsenik, 113, Ideal J, Mafia Trece, double K DU 72, etc...
En France le rap hardcore prend de l'ampleur avec le groupe Suprême NTM dans les années 1980. Certains[Qui ?] affirment que JoeyStarr et Kool Shen furent les premiers à chanter du rap hardcore.[réf. nécessaire]
Les origines du rap hardcore viennent du rap East Coast à la fin des années 1980 à Philadelphie. Les premiers artistes furent Schoolly D ainsi que des rappeurs originaires de New York tels que Public Enemy ou Boogie Down Production. Ce sont les premiers[réf. nécessaire] à parler de la pauvreté de l’abus d’alcool, de la drogue, des violences de rue, des guerres de gangs et des crimes dans leurs textes en leur attribuant un message politique et revendicatif.
Au début des années 1990 ce genre de rap gagna en célébrité avec l’arrivée de rappeurs tels que Ice Cube, Ice T, Cypress Hill. Le rap hardcore devient ainsi synonyme du rap West Coast. Néanmoins des groupes originaires de New York tels que Wu-Tang Clan, Mobb Deep, Onyx, Nas ou encore M.O.P. réinventent une nouvelle fois le rap hardcore. Ce rap se caractérise par des battements minimalistes[réf. nécessaire], des samples de jazz ou de soul.
Durant les années 1990 et au début des années 2000, le rap hardcore connu une variante plus commerciale avec des artistes tels DMX, Tupac, Notorious B.I.G ainsi que Big Punisher.
Notons toute fois que le rap hardcore connait un véritable succès en 1995 avec " Le Crime " de Democrate D, une très grosse réussite non attendu par ce premier groupe de rap hardcore noir en France.
La plupart critiquent le système, la police ou la justice, et revendiquent le fait que la société est nuisible, voir hostile, ce qui peut expliquer la promotion difficile de leurs albums. En effet, les labels acceptant de les "signer"[Pourquoi ?] (par ex : Neochrome, Karismatik ou encore Because) sont pour la plupart indépendants et ont des moyens moins importants que les majors.
Rap poétique ou rap jazz
Le sample est à l'honneur au début des années 1990 et les groupes de rap n'hésitent pas à emprunter des échantillons musicaux pour agrémenter leur propre musique. On redécouvre par ce biais de vieux classiques de Soul Music, de Funk, de Jazz.
MC Solaar semble le précurseur de ce genre de rap et connait un énorme succès dans les années 1990. le texte prend une très grande importance et les rappeurs hexagonaux veulent rivaliser avec la créativité de groupes américains tels GangStarr, De La Soul, A Tribe Called Quest. Jimmy Jay, le DJ de MC Solaar lancera bon nombre d'artistes dans une compilation nommée Les Cool Sessions. Des groupes comme IAM ou NTM ont également écrit de nombreux morceaux qui pourraient rentrer dans cette catégorie.
Cette compilation révèlera de nombreux talents avec entre autres Ménélik (Bye bye, Je me souviens, Ma cité va Ké-kra), MC Janik (L'homme qui tient le Mic), SLEO (Je lance les dés), Démocrates D (Le crime), Les Sages Poètes de la Rue dont Zoxea est membre, Lucien qui a notamment rappé avec Q-Tip du groupe A Tribe Called Quest
À l'instar de Common ou de Mos Def aux États-Unis, en France le flambeau du rap poétique est repris par Rocé, Hocus Pocus, Oxmo Puccino.
La décennie du rap poétique (1990 - 2000) est considérée par beaucoup comme l'âge d'or du Rap français car elle a représenté l'alliance de la plume et du rythme.
Rap egotripe
Les rappeurs de ce type visent à s'autoproclamer leaders du style rap. Il crée le côté clash du rap français (le fait de s'affronter à coup de paroles percutantes derrière un micro). Les adeptes de ce style sont nombreux, il permet d'écrire des rimes libres sans se soucier d'un thème à avoir. L'egotrip est constitué de punchlines (en français phrases choc), des phrases qui marquent l'esprit.
Des rappeurs connus pour ce style sont : Busta Flex, Booba, Sheryo, Sadik Asken, L'Skadrille, Dany Dan, Seth Gueko, Orelsan, Ol' Kainry, Wallas All, Les X a.k.a les X-Men, La Fouine, et récemment Black Kent.
On peut stipuler que chaque rappeur a plus ou moins eu recours à l'egotrip au cours de sa carrière afin de s'affirmer au sein d'une discipline où la compétition reste primordiale.
Rap gangsta (surnommé rap bling bling)
« Bling-bling », un idéophone du bruit qui est produit par les longues chaînes en or qu'ont ces rappeurs, quant à elle, désigne un type de rap faisant, de manière plus ou moins volontaire et explicite, l'apologie de valeurs telles que l'individualisme, l'argent et du machisme. Sa sonorité renvoie au Gangsta Rap (en Français rap de gangster) de la côte ouest des États-Unis et au rap Dirty South.
Généralement, ses protagonistes se défendent en disant que les valeurs qu'ils prônent sont celles que les jeunes des quartiers populaires n'ont pas d'autre choix d'adopter, étant donné les conditions de vie qui leur sont faites. En 2010 en France un rappeur comme Booba peut être considéré comme l'archétype d'un tel rap.
À ne pas confondre : les variantes du rap, tel que le Dirty ou le Crunk ne contenant pas forcement des paroles bling-bling.
Rap indépendant
Le rap indépendant est un style de rap méconnu du très grand public : celui-ci a toujours existé, mais l'arbre du rap commercial cache la forêt d'artistes indépendants. Les artistes indépendants se revendiquent comme des rappeurs-autoproducteurs : tout est financé de A à Z par l'artiste lui-même et la commercialisation se fait généralement sur les marchés et/ou à la sauvette, notamment au nord de Paris, à la Porte de Clignancourt. Le rap indépendant est symbolisé par des dizaines, et même des centaines de rappeurs divers et variés, qui revendiquent leur auto-production, leur indépendance vis-à-vis des structures du disques et des radios. Le rap peut être très souvent revendicateur mais pas seulement ; il peut être également aux antipodes du rap commercial. Parmi ces rappeurs, on pourra citer les plus connus : Alpha 5.20 (Epinay-sur-Seine), Bilel (Paris), Seven (Paris), Teuchiland (Orléans), Bolo (Sevran), 93 O.R.H (Epinay-sur-Seine), Neya (Sevran), B.O.Z (Clichy-la-Garenne), Courti Nostra (Pantin), Blaz (Epinay-sur-Seine), Blackarim (Sevran), Balam (Hérouville Saint-Clair), 59 Grammes (Roubaix), Boboch'in the hood (Bobigny), N'Dal (Montreuil-sous-Bois), Gonzalez (Aulnay-sous-Bois), Retbi (Bagnolet), Ochenta (Montreuil-sous-Bois),Trax et Rabat (Tremblay-en-France), Wallace l'as des as (Vitrolles), Larsen (Tremblay-en-France), La Comera (Grigny-en-Essonne), Enigme Gladiator (Marseille), Sinox (Paris), Sultan (Bagneux), Sazamyzy (Bondy), L'Shefa (Bondy), Jaco (Clichy-la-Garenne), Associé de la rue (Nancy), Les Evadés (Bourges), T2OnSi (Lyon), Brigade Afric'haine(orleans), Profil Bas (Angoulême) ...
Rap commercial
Comme la quasi totalité des courants musicaux en vogue, la musique pop et la variété se sont appropriées certaines de ses caractéristiques rythmiques et thématiques.
De nombreux artistes originaires d'univers musicaux et de styles variés, interprètent donc une musique qui conserve certains aspects du rap, pour enrichir leur musique et créer quelque chose de nouveau.
À l'inverse, certains artistes de rap ont eux aussi puisé chez leurs collègues de la variété pour renouveler le style et aussi pour s'adapter à un public plus large avec des sonorités « moins agressives » car ancrées dans une histoire musicale commune. Ceci permet de rencontrer plus aisément un succès de grande ampleur, à ce titre, Doc Gynéco est l'exemple type, il a rencontré un énorme succès avec son album Première consultation et revendiquait ce statut de chanteur de variété notamment dans sa chanson « Classez moi dans la variet' ».
Cependant, presque aucun artiste ne se revendique de cette tendance, le vocable « rap commercial » correspondant principalement à une volonté de la part des artistes indépendants et de leur public de dénoncer ce qu'ils considèrent être un dévoiement de l'esprit initial du rap pour répondre à des objectifs mercantiles. Ils stigmatisent en particulier une démarche marketing fondée sur l'usage d'un vocabulaire caricatural, de thèmes « cliché » sur la banlieue, d'une musique plus abordable présentant souvent un aspect mélodique plus marqué et d'une durée optimisée pour les passages radio (se rapprochant autant que possible de 3m30s). Le milieu rap souffre donc de schizophrénie, vendre plus d'albums au risque de devenir commercial ou restreindre son public en performant dans les MJC (Maisons des Jeunes et de la Culture).
Sans se revendiquer comme tels, des artistes comme Diam's, Ménélik, Alliance Ethnik, Mellowman, Réciprok ainsi que La fouine sont considérés par beaucoup d'auditeurs rap comme des "rappeurs variété". En effet, leurs morceaux sont parfois formatés pour passer sur les ondes, mais aussi pour plaire à un maximum de public.
Rap alternatif
À la fin des années 1990, parallèlement à l'apparition du format « rap et R'n'B » de la radio Skyrock, plusieurs rappeurs font preuve d'originalité, avec de nouvelles sonorités, mélangeant les styles de musique, inventant de nouveaux concepts et de nouvelles façons de rapper.
Les précurseurs sont TooLeust, Les X Men (Time Bomb), Oxmo Puccino, Lone et Busta Flex ainsi que Zoxea (Sages Poètes de la Rue). Matt Moerdock, Hocus Pocus ou encore Sly the Mic Buddah, OFX, Explicit Samouraï et Sir Samuel forment au même moment le collectif Saïan Supa Crew, dont certains refuseront de coller l'étiquette de rap, malgré les performances des MC qu'ils resteront jusqu'à aujourd'hui, à cause de leur ouverture sur tous les styles de musique : soul, funk, bossa, zouk, reggae, ragga, jazz, rock. Les rappeurs de La Caution mélangent quant à eux leur flow particulier à de la musique à tendance plutôt électronique, tout en gardant un véritable esprit rap [réf. nécessaire].
Ainsi on peut présenter le rap alternatif comme un rap ouvert sur le reste de la musique, touchant ainsi un large public d'une manière différente des groupes radiophoniques, préférant l'esprit underground de la scène musicale française.
Aujourd'hui, le rap alternatif est représenté aussi bien par des MC aux textes obscurs : L'Atelier, travaillé comme MC Patarovic, une nouvelle tendance étant le retour à l'utilisation d'instruments pendant les concerts.
Les groupes représentant ce mouvement sont JABS, EKO LSA TTC, DIRTY CLAP, La Caution, Lone, Klub des Loosers, L'Atelier, Svinkels, MAP, James Delleck,Mordom, Redrum, Grems Aka Supermicro, Le Jouage, Charly Greane, ATK, Gravité Zéro, Rocé, Octobre rouge, Cyanure, Bone Bazz Puzzle, Freddy K, Donkishot,Dialokolectiv, Kamini, Scred Connexion, et tout récemment IamBad ( aussi connu sous le nom Islam Abad ) qui allie Rap, slam, chanson française et théâtre avec un concept comme Le Show Spirale
Rap féminin
Les premières femmes à avoir eu du succès en France sont sans doute B-Side (Odéon) au milieu des années 1980 et Melaaz, cinq ans plus tard (Non, non, non, Je marche en solitaire). Mais elles sont aux limites du rap et de la chanson et ne jouissent pas d'une reconnaissance totale dans le mouvement hip-hop à la différence de Saliha qui apparait sur la première compilation de rap français Rap'attitude.
Dans le milieu des années 1990 des rappeuses comme B-love (sur Rap'attitude 2), Sté Strausz et Princess Aniès apparurent.
Une étape importante est certainement la réussite commerciale de Diam's, artiste qui semble avoir su s'adapter aux contraintes commerciales pour toucher un large public avec un album vendu à plus de 650 000 exemplaires.
Liste non exhaustive de femmes ayant connu la notoriété dans le rap : Casey, Sista cheefa, Lady Laistee, Roll-K, Diam's, Sté Strausz, Princess Aniès, Keny Arkana, Bam's, Diam's, Gen-Si, Agonie, Dyva, Dmô!, Saïda L'Authenticité, Black Barby, Mik'ya la Loove.
Enigmatik, Meufia et E K tomb sont des groupes de rappeuses.
Sur le plan thématique, elles ne se différencient généralement pas des groupes masculins (ou mixtes) cependant leur émergence permet l'apparition de nouveaux sujets tels que le viol, l'homosexualité, la place des femmes dans les banlieues ou la violence conjugale.
Disque d'or dans le Rap français
- 1995 : Akhenaton - Métèque et Mat ; NTM - Paris sous les bombes ; Assassin - L'homicide volontaire
- 1996 : Doc Gynéco - Première consultation ; Stomy Bugsy - Le calibre qu'il te faut.
- 1997 : Passi - Les Tentations ; Iam - L'École du micro d'argent ; Mc Solaar - Paradisiaque ; Ménélik - Je Me souviens.
- 1998 : NTM - Suprême NTM ; Busta Flex - Busta Flex ; Arsenik - Quelques gouttes suffisent... ; Fonky Family - Si Dieu veut... ; Shurik'n - Où je vis ; DJ Kheops - Sad Hill ; Oxmo Puccino - Opéra Puccino.
- 1999 : Zoxea - A mon tour d'briller ; Saïan Supa Crew - KLR.
2001 : Sniper
Voir aussi
Articles connexes
Notes et références
- http://www.deenasty.com/deenasty.htm
- ISBN 286260951X
- ISBN 2747595765
- http://www.novaplanet.com/radionova
- ISBN 978-2070762743
- http://www.emimusic.fr/home.html
- http://www.virginrecords.com/
- http://fr.wikipedia.org/wiki/Victoires_de_la_musique#Groupe_de_l.E2.80.99ann.C3.A9e
- http://www.supreme-ntm.com/
- http://www.livinastro5000.com/?p=artistes&aid=1&sub=actus
- http://www.assassin-productions.fr/
- http://www.iam.tm.fr/
- http://www.disqueenfrance.com/fr/pag-259376-Classements-Annuels.html?year=1994
- Flash-info n°15 - Fédération professionnelle indépendante de la police
- Parcours du groupe sur le site officiel Supreme-ntm.com
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