- Soprano
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Dans la musique occidentale, au sein de la classique, le terme soprano désigne avant tout le pupitre dont la tessiture se situe « au-dessus » (de celui des altos, ténors et basses).
Dans le domaine vocal, il désigne la voix de femme ou d'enfant, soliste ou pupitre. On trouve toutefois également des sopranos masculins : les castrats des périodes baroque et classique ou les garçons avant leur puberté. Les hommes chantant en voix de fausset sont habituellement appelés contreténors ou sopranistes, lorsque leur ambitus se rapproche (cas exceptionnels) de celui du soprano.
On désigne ainsi le soprano comme tout instrument dont l'ambitus se situe au-dessus de tous ceux de sa famille.
- Exemple, le saxophone soprano se trouve au-dessus du saxophone alto (le plus connu).
Le développement en puissance et longueur de voix à conduit à l'étude des voix, que l'on nomme aujourd'hui typologie vocale. Celle-ci décrit plusieurs types de sopranos, des plus puissants (soprano dramatique), aux plus aigus (soprano léger).
Sommaire
Description
Tessiture
Dans une partie de chœur, de chorale ou d'ensemble vocal, son étendue va de si2 à do5 (contre-ut), ce qui représente deux octaves. Cette voix y est souvent chargée de chanter la mélodie. S'il s'agit d'un soprano soliste, on parlera alors de sa typologie vocale (ci-dessous)
Dans un édifice polyphonique, si aucune source vocale ou instrumentale particulière n'est mentionnée, le soprano désigne simplement la partie supérieure, située au-dessus de l'alto. Elle n'est donc pas attachée à la tessiture de la voix mais bien à celle de sa famille : du point de vue des tessitures, il n'existe pas de relation stricte entre celle d'un instrument « soprano » et celle de la « voix de soprano » : par exemple, la flûte à bec soprano, « sonne » une octave plus haut que la voix de soprano.
Puissance
En musique classique, la voix est travaillée afin d'émettre une puissance maximale d'au moins 80 dB à un mètre (ce qui correspond alors à une voix dite de salon, ou de concert).
En typologie vocale, on utilise les acceptions modernes : lyrique, lirico-spinto, dramatique, afin de qualifier la puissance de la voix (graduellement dans l'ordre).
Attention tout de même, car si l'on parle de soprano léger, on indique à la fois une voix de faible intensité et d'une étendue vocale plus aiguë.
Placement de la voix
Conforme à l'esthétique classique, la voix de soprano s'est construite sur une esthétique d'homogénéité du timbre (pas de sensation de brisure du grave à l'aigu), et a développé sa puissance sur des techniques de plus en plus exigeantes (taille des scènes). La spécificité de la voix de soprano tient à ce qu'elle travaille souvent ses graves afin de ne pas utiliser sa voix de poitrine, ou le plus légèrement possible.
Historique
Étymologie
Le terme soprano, utilisé depuis la fin du XVIIe siècle dans la musique vocale et succédant aux appellations « superius » ou « dessus », est d'origine italienne (« sopra » voulant dire « dessus »), le mot soprano est du genre masculin, quel que soit le sexe du chanteur (« un soprano »). Le pluriel est « sopranos »; le pluriel italien « soprani » est déconseillé par l'Académie française, qui recommande la régularité pour les pluriels des mots d'origine étrangère. Concernant les voix féminines, on trouve parfois le dérivé « soprane » du genre féminin (« une soprane », « des sopranes ») ; ce terme est toutefois absent du Dictionnaire de l'Académie française et du Littré (ce dernier employant la forme « soprano » au féminin).
Typologie vocale
La typologie vocale détaillée ci-dessous (aussi appelée FACH system) est une invention relativement moderne (fin XIXe siècle - début XXe siècle) et correspond exclusivement à la technique vocale d'esthétique classique. Elle ne peut en aucun cas être appliquée aux autres genres musicaux comme la variété ou le jazz.
Il existe plusieurs sous-catégories de sopranos qui diffèrent par le caractère des personnages qu'ils interprètent, la vaillance de la voix (qui correspond souvent à un emploi particulier), et la richesse du timbre.
Une voix évoluant avec l'âge, il arrive fréquemment qu'une cantatrice change d'emploi et de registre au cours de sa carrière[1].
Soprano léger
Le soprano léger, souvent appelé soprano colorature — soprano leggero, di coloratura ou d'agilità en italien — est une sous-catégorie de soprano possédant la tessiture la plus aiguë et la plus agile mais aussi la moins puissante (do3- fa/sol5) et un timbre « flûté et pur »[2].
Une confusion est souvent faite entre le terme « léger », qui désigne dans le contexte vocal ce type de voix, avec le terme coloratura qui lui est généralement substitué ou accolé : ce dernier désigne en effet une facilité à vocaliser et non une tessiture aiguë. Il existe ainsi des sopranos lyriques, des sopranos dramatiques ou des mezzo-sopranos colorature (voir ci-dessous).
- Exemples :
- Lakmé dans Lakmé de Léo Delibes.
- Natalie Dessay, Mady Mesplé et Mado Robin sont des exemples de sopranos légers colorature.
Soprano lyrique
Le soprano lyrique — soprano lirico en italien — est une sous-catégorie de soprano occupant une place centrale, tant du point de vue de l'agilité que de celui de la puissance.
On distingue principalement trois catégories de sopranos lyriques :
- le soprano lyrique léger — soprano lirico-leggero en italien — (do3- ré♯5) qui possède « une ligne de chant très pure et un timbre radieux [mais] ni la puissance d'un soprano lyrique, ni l'aisance dans les vocalises et le suraigu d'un soprano léger[2] » ;
- le soprano lyrique — soprano lirico en italien — (do3- ré5) : la plus répandue durant la période romantique (jusqu'au milieu du XIXe siècle) car la plus centrale ;
- le soprano lirico spinto ou demi-caractère — soprano lirico-spinto ou lirico-drammatico en italien — (do3- do♯5), typologie apparue au milieu du XIXe siècle nécessitant une puissance plus importante afin de surmonter des orchestres de plus en plus étoffés (comme ceux des opéras de Jules Massenet ou de Giacomo Puccini).
- Exemples :
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- Amina dans La sonnambula de Bellini ou Manon de Massenet sont des sopranos lyriques légers.
- Violetta Valéry dans La traviata de Verdi, Marguerite dans Faust de Gounod ou Micaëla dans Carmen de Bizet sont des sopranos lyriques.
- Mimi dans La Bohème de Giacomo Puccini, Aïda dans Aida de Verdi ou Nedda dans Pagliacci de Leoncavallo sont des sopranos lirico spinto.
- Edita Gruberova, Diana Damrau ou Anna Netrebko sont des exemples de sopranos lyriques légers.
- Elisabeth Schwarzkopf et Victoria de los Ángeles sont des exemples de sopranos lyriques.
- Mirella Freni, Renata Tebaldi et Renata Scotto sont des exemples de sopranos lirico spinto.
Soprano dramatique
Le soprano dramatique — soprano drammatico en italien — est la catégorie la plus grave et la plus puissante des sopranos. Elle comporte principalement trois catégories :
- le soprano dramatique (si2- do5), au timbre sombre et dont le registre grave est plus sollicité que pour les autres sopranos ;
- le soprano wagnérien (fa2 - do5), principalement dans les opéras de Richard Wagner ;
- le soprano Falcon (sol2 - si4), qui allie puissance vocale et graves de mezzo-soprano (d'où souvent une confusion avec celle-ci) mais est doté d'un aigu plus limité que celui des autres sopranos. Il tient son nom d'une célèbre cantatrice du XIXe siècle, Cornélie Falcon et correspond aujourd'hui à l'emploi qu'elle-même tenait dans les opéras de compositeurs comme Giacomo Meyerbeer et Jacques Fromental Halévy.
Le soprano dramatique colorature ou d'agilité est un soprano lirico spinto ou dramatique qui possède l'agilité et le suraigu d'un soprano léger colorature, tout en conservant une puissance et une tessiture étendue (la2 - do♯5, voire si2 - fa5) lui permettant d'exécuter des prouesses vocales. Sa voix est « corsée et autoritaire », « souple et agile », « aussi à l'aise dans le grave que dans l'aigu, voire le suraigu », glissant de l'un à l'autre sans efforts apparents[3].
L'exemple le plus célèbre est le rôle de la Reine de la Nuit dans Die Zauberflöte (La Flûte enchantée) de Mozart, avec sa fameuse série de contre-fa et dont le caractère furieux tranche avec l'utilisation traditionnellement gracieuse des vocalises[4].
- Exemples :
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- Abigaille dans Nabucco de Verdi, Santuzza dans Cavalleria rusticana de Mascagni, Gioconda dans La Gioconda de Ponchielli sont des sopranos dramatiques.
- Norma de Bellini ou Anna Bolena de Donizetti sont des sopranos dramatiques colorature.
- Brünnhilde dans La Walkyrie de Wagner ou Elektra de Strauss sont des sopranos wagnériens.
- Rachel dans La Juive de Halévy est un soprano Falcon.
- Martha Mödl, Astrid Varnay, Birgit Nilsson, Leonie Rysanek, Helga Dernesch et Jessye Norman sont des exemples de sopranos dramatiques.
- Maria Callas est un exemple de soprano dramatique colorature.
- Birgit Nilsson est un exemple de soprano wagnérien.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- David Pogue, Scott Speck, Claire Delamarche, L'Opéra pour les nuls, éd. Générales First, 2006, 455 pages (ISBN 978-2-7540-0244-8)
Webographie
Notes et références
- Les exemples donnés ci-dessous se basent sur la fréquentation des rôles interprétés par les cantatrices sans que cela ne les enferme dans la dite catégorie.
- David Pogue, Scott Speck, Claire Delamarche, L'Opéra pour les nuls, op. cit., p. 46.
- David Pogue, Scott Speck, Claire Delamarche, L'Opéra pour les nuls, op. cit., p. 45.
- diapason au temps de Mozart étant plus bas (422 Hz), ces notes s'apparentaient plus à des contre-mi. À noter que le
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