- Pierre Daru
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Pierre Daru Pierre Daru.
Portrait par Antoine-Jean Gros.Naissance 12 janvier 1767
à Montpellier, FranceDécès 5 septembre 1829 (à 62 ans)
à Meulan, FranceOrigine Royaume de France Allégeance Royaume de France
Royaume des Français
République française
Empire français
Royaume de France
Royaume de FranceGrade Général honoraire Années de service 1783 - 1815 Conflits Guerres de la Révolution et de l'Empire Distinctions Comte d'Empire
Pair de France
Chevalier de Saint-Louis
Membre de l'Académie française
Membre de l'Académie des sciencesHommages Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile
Un des pavillons du musée du Louvre porte son nom
Rue Daru dans le 8e arrondissement de ParisFamille Napoléon Daru
(Son fils)modifier Pierre-Antoine-Noël-Mathieu Bruno Daru, né à Montpellier le 12 janvier 1767 et mort à Meulan au château de Bècheville le 5 septembre 1829, est un homme d'État et homme de lettres français. Comte d'Empire, il est l'homme dont Napoléon Ier à Sainte-Hélène résumait l'éloge en ces termes : « Il joint le travail du bœuf au courage du lion[1]. »
Sommaire
Biographie
Sa famille était noble sous l'Ancien Régime, du fait de son père, capitoul de Toulouse en 1769. Son père, Noël Daru, avocat, premier secrétaire de l'intendance de Languedoc, natif de Grenoble (né le 21 juin 1729, fils de François et Marie Santerre), lui obtient une sous-lieutenance dans un régiment de cavalerie en 1783, poste dont il démissionne pour entrer dans l'intendance militaire.
Il est commissaire des guerres en 1789. Partisan modéré de la Révolution française, il est incarcéré sous la Terreur, puis libéré lors du 9 thermidor. En l'an VII, il est nommé administrateur du service des subsistances militaires, puis commissaire ordonnateur. Parti pour l'armée du Rhin, il revient à Paris pour remplir les fonctions de secrétaire général du ministre de la Guerre avec le rang d'inspecteur aux revues. Il accompagne alors Napoléon en Italie, puis entre au Tribunat en 1801. De l'an XII à 1806, il est nommé successivement conseiller d'État, intendant général de la Maison militaire de l'Empereur, et intendant général de la Liste civile.
Commissaire général de la Grande Armée à l'ouverture de la campagne contre la Prusse, en 1806, il est nommé intendant général des pays conquis. L'occupation française de la Prusse pèse énormément sur la population qui reporte sa haine sur Daru[2]. La campagne de 1809, terminée par la bataille de Wagram, avait livré aux armées françaises les États héréditaires de l'empire d'Autriche et une grande partie de ses autres provinces. Daru est investi à Vienne des mêmes fonctions qu'il avait remplies à Berlin.
En 1811, Jean-Baptiste Nompère de Champagny, ministre des Relations extérieures ayant encouru la disgrâce de Napoléon, est nommé intendant général des domaines de la couronne à la place de Daru, qui reçoit le titre de ministre secrétaire d'État. Il est nommé comte de l'Empire le 23 mai 1809 et grand officier de la Légion d'honneur le 30 juin 1811.
Vers la fin de 1811 et au commencement de 1812, devant l'imminence d'une rupture des relations franco-russes, Daru accompagne Napoléon en Russie. Après la bataille de Smolensk, Daru conseille à l'Empereur d'abandonner la poursuite d'un ennemi qui se dérobe par une fuite calculée, arguant que les approvisionnements ne suivraient plus avec sécurité la marche de l'armée française et que les convois ne pouvaient s'aventurer dans un pays où manquaient les lieux pouvant recevoir des magasins. L'incendie de Moscou justifie les craintes de Daru. Pendant la retraite de Russie, il remplace le général Mathieu Dumas, malade et dans l'impossibilité de continuer ses fonctions d'intendant général.
En 1813, il est nommé grand aigle (grand-croix) de la Légion d'honneur et ministre chargé de l'administration de la guerre. Louis XVIII le nomme intendant général honoraire et lui donna la croix de Saint-Louis. Témoin et juge des fautes de la Restauration, il soutient la Révolution du 20 mars. Quand il vient saluer Napoléon aux Tuileries, l'Empereur lui serre affectueusement la main.
La bataille de Waterloo et la seconde Restauration forcent Daru à quitter définitivement la carrière administrative. Il perd toutes ses places, excepté celle qu'il occupait à l'Académie française, où il avait succédé, en 1806, à Collin d'Harleville. Il échappe aux épurations de l'ordonnance de 1816 et il est nommé pair de France en 1819. En 1828, il est élu membre libre de l'Académie des sciences.
Ascendance et postérité
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- Pierre Daru était l'aîné des neuf enfants de Noël Daru (° 21 juin 1726 - paroisse Saint-Hugues, Grenoble † 30 juin 1804 - 79, rue de Lille, Paris), avocat au parlement de Grenoble, employé dans les bureaux de la Cie de Indes dont il devient chef de bureau en 1749, secrétaire général à l'intendance du Languedoc (1762), capitoul de Toulouse (charge anoblissante, en 1769), et Suzanne Perier (« Peries ») (° 28 janvier 1734 - Montpellier † 20 novembre 1813 - 79, rue de Lille, Paris). Il a pour frères et sœurs :
- Marie Anne Catherine Suzanne (° 23 décembre 1767 - Montpellier † 20 février 1800 - Paris), mariée le 9 août 1785 (basilique Notre-Dame des Tables, Montpellier), avec Jean Pierrre Toussaint Cambon, dont postérité ;
- Marie Eulalie (° 8 décembre 1768 - Montpellier † 20 septembre 1770 - Montpellier) ;
- Adélaïde (° 22 décembre 1769 - Montpellier † 12 novembre 1852 - Coubron, Seine-et-Oise), mariée, le 29 juillet 1793, Paris à avec Pierre Lebrun (1761-1810), ancien conseiller à la Cour des Comptes, aides et finances de Montpellier, juge à la Cour d'appel de Paris, dont postérité ; puis, le 1er décembre 1818 à Paris, avec Pierre Marie, marquis de Grave (1755-1823), ministre de la guerre de Louis XVI (1792), général de brigade en 1809, pair de France en 1815, sans hoirs ;
- Sophie Suzanne (° 19 décembre 1770 † 4 février 1844), mariée, le 22 février 1801 à Paris, avec Jacques Faget de Baure (1755-1817), dont postérité ;
- Henriette Elisabeth Gabrielle (° 14 février 1772 - Montpellier † 8 août 1772 - Montpellier) ;
- Suzanne (° 31 mars 1773 - Montpellier † 26 septembre 1778 - Montpellier) ;
- Martial Noël Pierre (° 2 juillet 1774 - Montpellier † 18 juillet 1827 - Paris), 1er baron Daru et de l'Empire (1813), il fait une carrière d'administrateur, adhère au coup d'État du 18 brumaire et devient intendant de l'Empire dans les provinces, marié, le 29 septembre 1806 à Paris, avec Chancenie de Froidefond du Chatenet (1783-1854), dont postérié ;
- Marie Anne Françoise Eulalie (° 8 mars 1776 - Montpellier † 16 décembre 1776 - Montpellier).
Pierre Daru apparaît souvent dans les œuvres autobiographiques de Stendhal, dont il était le cousin.
- Le comte Daru avait épousé, le 1er juin 1802 à Paris, Alexandrine Thérèse Nardot (° 10 novembre 1783 † 6 janvier 1815 - Paris), dont il eut :
- Camille Pauline (° 27 avril 1803 † 1890), dame pour accompagner Victoire de Saxe-Cobourg-Gotha, duchesse de Nemours (1840), mariée, le 20 décembre 1826, avec François Eustache de Fulque (1796-1876), marquis d'Oraison
- Alexandre (° 1804 † 1804) ;
- Aline Alexandrine (° 27 septembre 1805 - Paris † 4 mars 1876 - Paris), mariée, le 16 janvier 1827, avec Charles Baconnière de Salverte (1800-1875), avocat au barreau de Paris, dont postérité ;
- Napoléon (1807-1890), 2e comte Daru ;
- Alexandrine Amélie (° 10 décembre 1808 † 31 décembre 1884), mariée, le 30 juillet 1829, avec Henry Dursus de Courcy (1804-1884), lieutenant de hussards, dont postérité ;
- attaché d'ambassade, député de Seine-et-Oise (1842-1848), président de la société d'encouragement des courses de chevaux[3] ;
- Joseph Eugène (° 17 janvier 1813 - Paris Ier † 20 octobre 1888 - château de Trois-Moulins), « vicomte » Daru, caissier général à la Caisse des dépôts et consignations, officier de la Légion d'honneur (1874), marié, le 30 juillet 1844, avec Clémence Camus du Martroy (1820-1883), dont postérité ;
- Octavie Adèle (° 26 décembre 1814 † 18 avril 1834 - Bruxelles), mariée, le 18 mai 1833, avec Septime de Faÿ, comte de La Tour-Maubourg (1801-1845) ambassadeur et pair de France.
Principales publications
- Œuvres d'Horace, traduites en vers (1797)
- La Cléopédie, ou La théorie des réputations en littérature, suivie du Poème des Alpes ; et de l’Épître à mon sans-culotte (1799)
- Histoire de la république de Venise (3 volumes, 1819-1822)
- Histoire de Bretagne (3 volumes, 1826)
- L'Astronomie, poème en 6 chants (1830)
Source partielle
« Pierre Daru », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
Lien externe
Notes et références
- Charles Mullié, p. 359
- Françoise Knopper/Jean Mondot (éd.), L'Allemagne face au modèle français de 1789 à 1815, Toulouse, 2008, p. 92.
- Son souvenir s'est perpétué à travers le Prix Daru.
Précédé par
Jean-François Collin d'HarlevilleFauteuil 7 de l’Académie française
1806-1829Suivi par
Alphonse de LamartineCatégories :- Personnalité militaire du Premier Empire
- Pair de France sous la Restauration
- Écrivain français du XVIIIe siècle
- Membre de l'Académie française
- Membre de l'Académie des sciences (France)
- Grand-croix de la Légion d'honneur
- Membre de l'Académie de Caen
- Naissance à Montpellier
- Naissance en 1767
- Décès en 1829
- Membre du Tribunat
- Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile
- Chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis
- Ministre du Premier Empire
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