- Palme d'or
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Palme d'or Palme d'or de 1979.Festival de Cannes 2011 Description Meilleur film de l'année Organisateur Festival de Cannes Pays France Date de création 1955 Actuel récipiendaire The Tree of Life
Terrence MalickSite officiel http://www.festival-cannes.fr/ La Palme d'or est la récompense suprême décernée par le jury officiel du Festival de Cannes. Elle est accordée au meilleur film de l'année, élu parmi les films en compétition. Le symbole de la palme est tiré des armes de la ville de Cannes, tout comme le lion du Festival de Venise ou l'ours de Berlin.
Sommaire
Histoire
L'histoire de la Palme d'or commence dans les années 1950[1]. Initialement, la plus haute récompense de la manifestation s'appelle le « Grand Prix du Festival International du Film » et est décerné à un réalisateur sous la forme d'un diplôme et d'un trophée signé d'un artiste à la mode[2],[3]. En 1954, à l'initiative de Robert Favre Le Bret, les organisateurs chargent plusieurs joaillers de concevoir les plans d'une distinction reprenant, comme symbole de victoire, le motif de la palme en référence aux palmiers de la Croisette et aux blasons des armes ancestrales, conservées dans la vieille cité cannoise[1],[2]. Le projet retenu est celui de Lucienne Lazon. Une fois élaborée, la récompense prend le nom de « Palme d'or » en 1955 et revient, pour la première fois, à l'Américain Delbert Mann pour le film Marty[1]. Le nouveau prix ne fait pas l'unanimité : il est décerné jusqu'en 1963 et le conseil d'administration revient au « Grand Prix du festival » avec la formule diplôme-œuvre d'art[1],[2]. En 1975, la Palme d'or est définitivement réhabilitée mais son appellation n'est officialisée que cinq ans plus tard[1]. Elle devient le logo du festival au cours des années 1980[1]. Sa configuration évolue avec le temps : elle passe notamment d’un socle arrondi à un socle pyramidal en 1984[3]. Elle est ensuite modernisée en 1992 par Thierry de Bourqueney puis en 1997 par Caroline Gruosi-Scheufele, présidente de la joaillerie suisse Chopard qui depuis cette date, a l'exclusivité de sa réalisation ainsi que celle des deux palmettes, remises en prix d'interprétation à deux comédiens[1]. La palme pèse 118 grammes d'or jaune et mesure 13,5 centimètres de long pour 9 centimètres de large. Son coût est estimé à un peu plus de 20 000 euros[4] et sa valeur serait de 24 carats[2]. Elle est coulée dans un moule en cire avant d'être fixée avec sa tige légèrement courbée et ses 19 feuilles sculptées sur un coussin en cristal d'un kilogramme, taillé en diamant[2]. Le trophée est ensuite placé dans un écrin en maroquin bleu[1],[2]. La palme est fournie gracieusement par le joaillier qui la garde dans ses coffres jusqu'au dernier moment[2]. Une copie à l'identique est toujours conservée en cas d'accident matériel ou d'attribution ex-æquo[2]. Le nom de son récipiendaire est annoncé en dernier lors de la proclamation du palmarès[3].
Considérée comme l'une des distinctions cinématographiques mondiales les plus importantes, son attribution comprend des enjeux artistiques, financiers et médiatiques majeurs : gage de qualité pour le public français et international, elle permet à son lauréat d'obtenir une renommée mondiale, de trouver facilement un distributeur et de voir multiplier par dix, voire par cent le nombre de spectateurs en salles[5]. Il n'est d'ailleurs pas rare de voir les films palmés recevoir des nominations puis des récompenses lors de la Cérémonie des Oscars à Hollywood, l'année suivante (Marty, Orfeu Negro, Un homme et une femme, Le Tambour, Pelle le conquérant, La Leçon de piano, Le Pianiste...). La palme n'est allée pour l'instant qu'à une seule femme dans toute son histoire : Jane Campion en 1993 pour La Leçon de piano. À cette date, cinq réalisateurs seulement ont réussi à l'obtenir à deux reprises : Francis Ford Coppola, Bille August, Emir Kusturica, Shōhei Imamura et les frères Dardenne. À noter que le réalisateur suédois Alf Sjöberg a également obtenu deux fois la récompense suprême du Festival de Cannes, mais il ne s'agissait pas encore de la Palme d'or. Huit réalisateurs français l'ont reçue dont Laurent Cantet en 2008 grâce à Entre les murs après 21 ans d'insuccès pour le cinéma hexagonal.
Critiques adressées à la Palme d'or
Le choix pour la Palme d'or est souvent critiqué par la presse : certains reprochent la précellence accordée par les différents jurés aux films occidentaux (sur 67 palmes, 49 sont allées à des longs métrages venus d'Europe et des États-Unis)[6], d'autres déplorent le caractère aléatoire des critères de décision, impulsés par l'actualité politique immédiate ou par une vision artistique subjective, spontanée et désordonnée[6],[7]. Les médias soupçonnent également certains présidents du jury de faire peser leurs amitiés personnelles dans l'élection d'un cinéaste à la récompense suprême ou au contraire de faire valoir leurs inimitiés dans l'éviction d'un candidat sérieux au titre[8].
Palmarès
Classement des pays les plus récompensés par le Grand Prix du Festival puis la Palme d'or depuis 1946
- États-Unis : 21 (palmes + grands prix)[27].
- France : 11 (palmes + grands prix).
- Italie : 10 (palmes + grands prix).
- Royaume-Uni : 10 (palmes + grands prix).
- Japon : 4 (palmes + grand prix).
- Danemark : 4 (palmes + grand prix).
Les Palmes d'or au box-office français
Les plus grands succès
Parmi les succès au box-office français les plus importants, il y a :
- En 1949, Le Troisième homme de Carol Reed, 5,6 millions d'entrées en France.
- En 1953, Le Salaire de la peur de Henri-Georges Clouzot, un peu plus de 7,0 millions d'entrées en France.
- En 1956, Le Monde du silence de Jacques-Yves Cousteau et Louis Malle, un peu plus de 3,0 millions d'entrées en France.
- En 1958, Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov, un peu plus de 5,0 millions d'entrées en France.
- En 1959, Orfeu Negro de Marcel Camus, un peu moins de 3,7 millions d'entrées en France.
- En 1960, La Dolce Vita de Federico Fellini, 3,0 millions d'entrées en France.
- En 1963, Le Guépard de Luchino Visconti, 4,0 millions d'entrées en France.
- En 1966, Un homme et une femme de Claude Lelouch, un peu plus de 4,0 millions d'entrées en France.
- En 1970, M.A.S.H de Robert Altman, un peu moins de 4,0 millions d'entrées en France.
- En 1976, Taxi Driver de Martin Scorsese, un peu moins de 2,7 millions d'entrées en France.
- En 1978, L'Arbre aux sabots d'Ermanno Olmi, plus de 1,3 millions d'entrées en France.
- En 1979, Apocalypse Now de Francis Ford Coppola, 4,5 millions d'entrées en France.
- En 1979, Le Tambour de Volker Schlöndorff, un peu moins de 2,0 millions d'entrées en France.
- En 1982, Missing, porté disparu de Costa Gavras, un peu moins de 2,0 millions d'entrées en France.
- En 1982, Yol, la permission de Yilmaz Güney, plus de 1,2 million d'entrées en France.
- En 1984, Paris, Texas de Wim Wenders, plus de 2,0 millions d'entrées en France.
- En 1986, Mission de Roland Joffé, un peu moins de 2,6 millions d'entrées en France.
- En 1989, Sexe, mensonges et vidéo de Steven Soderbergh, un peu moins de 1,5 million d'entrées en France.
- En 1993, La Leçon de piano de Jane Campion, un peu moins de 3,0 millions d'entrées en France.
- En 1994, Pulp Fiction de Quentin Tarantino, un peu moins de 3,0 millions d'entrées en France.
- En 1996, Secrets et mensonges de Mike Leigh, un peu moins de 1,5 million d'entrées en France.
- En 2000, Dancer in the Dark de Lars von Trier, un peu plus de 1,0 million d'entrées en France.
- En 2002, Le Pianiste de Roman Polanski, 1,7 million d'entrées en France.
- En 2004, Fahrenheit 9/11 de Michael Moore, un peu plus de 2,0 millions d'entrées en France.
- En 2008, Entre les murs de Laurent Cantet, un peu moins de 1,5 million d'entrées en France[28].
- En 2011, The Tree of Life de Terrence Malick, un peu moins de 1,0 million d'entrées en France
Les plus grands échecs
Les échecs commerciaux sont à relativiser car sans le prestige ni l'attrait que représente la Palme d'or pour le public, certains de ces films n'auraient sans doute jamais pu espérer cumuler autant d'entrées même si celles-ci semblent faibles a priori[5]. De plus le million de billets vendus en France est plutôt considéré comme un immense succès pour les films dits « d'auteur », genre auquel la plupart des palmes sont associées. De fait, certains films palmés, qualifiés de « difficiles » ou de « peu accessibles pour le grand public » et qui ont réussi à franchir le cap des 600 000 spectateurs en salles sont parfois perçus comme des succès inespérés par la presse et les distributeurs. Parmi les échecs au box-office français les plus importants, il y a :
- En 1961, Viridiana de Luis Buñuel, 600 000 entrées en France.
- En 1962, La Parole donnée d'Anselmo Duarte, 200 000 entrées en France.
- En 1966, Ces messieurs dames de Pietro Germi, une comédie sifflée à Cannes, 178 000 entrées en France.
- En 1972, La classe ouvrière va au paradis d'Elio Petri, 183 000 entrées en France.
- En 1973, La Méprise d'Alan Bridges, 198 000 entrées en France.
- En 1975, Chronique des années de braise de Mohammed Lakhdar Hamina, 500 113 entrées en France.
- En 1981, L'Homme de fer d'Andrzej Wajda, 370 000 entrées en France.
- En 1985, Papa est en voyage d'affaires d'Emir Kusturica, 571 000 entrées en France.
- En 1987, Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat, moins de 400 000 entrées en France[29].
- En 1988, Pelle le conquérant de Bille August, 621 000 entrées en France.
- En 1991, Barton Fink des frères Coen, 475 531 entrées en France.
- En 1992, Les Meilleures Intentions de Bille August, un peu plus de 91 000 entrées en France.
- En 1995, Underground d'Emir Kusturica, 338 252 entrées en France.
- En 1997, L'Anguille de Shōhei Imamura, un peu moins de 160 000 entrées en France.
- En 1997, Le Goût de la cerise d'Abbas Kiarostami, un peu moins de 160 000 entrées en France.
- En 1998, L'Éternité et Un Jour de Theo Angelopoulos, un peu moins de 168 000 entrées en France.
- En 1999, Rosetta des frères Dardenne, 686 393 entrées en France.
- En 2001, La Chambre du fils de Nanni Moretti, 598 437 entrées en France.
- En 2003, Elephant de Gus Van Sant, 616 771 entrées en France.
- En 2005, L'Enfant des frères Dardenne, un peu moins de 360 000 entrées en France.
- En 2007, 4 mois, 3 semaines, 2 jours de Cristian Mungiu, 297 558 entrées en France.
- En 2009, Le Ruban blanc de Michael Haneke, 649 212 entrées en France.
- En 2010, Oncle Boonmee, celui qui se souvient de ses vies antérieures d'Apichatpong Weerasethakul, un peu moins de 130 000 entrées en France.
Succès en salles auprès du grand public mais boudés par le palmarès
Parmi les occasions manquées[30] :
- En 1951, Un Américain à Paris de Vincente Minnelli
- En 1959, Hiroshima mon amour d'Alain Resnais
- En 1960, Le Trou de Jacques Becker
- En 1960, La Source d'Ingmar Bergman
- En 1964, La Peau douce de François Truffaut
- En 1967, L'Incompris de Luigi Comencini
- En 1971, Le Souffle au cœur de Louis Malle
- En 1976, Monsieur Klein de Joseph Losey
- En 1977, Une journée particulière d'Ettore Scola
- En 1979, Série noire d'Alain Corneau
- En 1983, L'Été meurtrier de Jean Becker
- En 1994, Trois Couleurs : Rouge de Krzysztof Kieślowski
- En 2003, Mystic River de Clint Eastwood
- En 2007, No Country for Old Men d'Ethan et Joel Coen
Notes et références
- (fr) Site officiel du Festival de Cannes « Petite histoire de la Palme d'or », consulté le 20 novembre 2010.
- (fr) Le Matin, « Petite histoire de la Palme d'or », consulté le 4 juillet 2011.
- (fr) Gralon, « La Palme d'or : histoire d'une prestigieuse récompense », consulté le 4 juillet 2011.
- http://www.7sur7.be/7s7/fr/1777/Cinema/article/detail/1109235/2010/05/23/La-Palme-118-grammes-d-or-pur-tres-convoites.dhtml
- (fr) Le Figaro, « La Palme d'or fait souvent recette », consulté le 30 octobre 2010.
- (fr)City DZ Magazine, « Cannes 2010 : Les chemins tortueux de la fausse gloire », consulté le 20 novembre 2010.
- « Special Cannes 1994 », émission animée par Serge Toubiana, consulté le 20 novembre 2010. [vidéo] Ina.fr,
- (fr) Slate.fr, « Cinéma: les copains d'abord », consulté le 20 novembre 2010.
- Pacific Express (Union Pacific) avait été sélectionné dans la compétition de 1939, lors de ce qui aurait dû être la toute 1e édition du Festival de Cannes, présidée par Louis Lumière. La compétition comptait parmi les films français L'Enfer des anges de Christian-Jaque, La Charrette fantôme de Julien Duvivier, La Piste du nord de Jacques Feyder et L'Homme du Niger de Jacques de Baroncelli puis, parmi les longs métrages étrangers, Le Magicien d'Oz de Victor Fleming, Au revoir Mr. Chips de Sam Wood et Les Quatre Plumes blanches de Zoltan Korda. La déclaration de guerre du Royaume-Uni et de la France à l'Allemagne nazie en septembre 1939, suite à l'invasion de la Pologne, provoqua l'annulation immédiate de la manifestation. Le festival ne put avoir lieu qu'en 1946, après le second conflit mondial. Pour le 55e anniversaire du festival, en 2002, un jury présidé par l'écrivain Jean d'Ormesson eut pour tâche de départager les films sélectionnés en 1939, avec 63 ans de retard. La Palme d'or fut décernée à l'unanimité et à titre posthume à Cecil B. DeMille pour Union Pacific. Judy Garland et Michèle Morgan reçurent quant à elles une mention spéciale pour le meilleur espoir féminin, respectivement pour Le Magicien d'Oz et La Piste du nord (source : site officiel du Festival de Cannes, « La Palme d'or de 1939 »)
- Fiche du film sur le site du Festival de Cannes et “Le Maroc était un pavillon de complaisance comme le Libéria pour un armateur” sur le site du magazine marocain Telquel
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1955 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1959 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1960 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1961 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1963 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1972 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1978 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1982 ».
- Fiche du Courrier International sur Paris Texas.
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1985 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1987 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1991 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1998 ».
- (fr) Site du Festival de Cannes, « Palmarès de l'édition 1999 ».
- Fiche Allociné sur Le Vent se lève.
- (fr) Fluctuanet, « Laurent Cantet remporte la Palme d'or », consulté le 29 décembre 2010.
- (fr) Festival de Cannes, « Le Festival en chiffre ». Consulté le 9 juin 2007
- http://www.filmsactu.com/film-entre-les-murs-40158.htm
- (fr) L'Internaute Cinéma, « Palmes d'or et box office, Sous le soleil de Satan », consulté le 30 avril 2011.
- Inspiré d'un article du quotidien Le Figaro du 11 mai 2007.
Articles connexes
- Liste des prix décernés au Festival de Cannes
- Grand prix (Festival de Cannes)
- Box-office français des films primés à Cannes depuis 1994
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