- Jacques Becker
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Jacques Becker
Données clés Naissance 15 septembre 1906
Paris, FranceNationalité Française Décès 21 février 1960 (à 53 ans)
Paris, FranceProfession réalisateur Films notables Goupi Mains Rouges,
Édouard et Caroline,
Casque d'or,
Touchez pas au grisbi,
Le TrouJacques Becker est un réalisateur français, né le 15 septembre 1906 à Paris, où il est mort le 21 février 1960. Il est le père du réalisateur Jean Becker.
Sommaire
Biographie
Le père de Jacques Becker est administrateur de la société Fulmen et sa mère d'origine anglaise tient une maison de couture à Paris, rue Cambon, près de la maison Chanel. La famille se rend régulièrement en vacances à Marlotte-sur-Loing, et fréquente Paul Cézanne, le fils du peintre. Au cours d'un de ces séjours, Jacques Becker se lie d'amitié avec Jean Renoir venu visiter les Cézanne. Le jeune homme, de neuf ans son cadet, est alors autant passionné de jazz que de cinéma et fréquente assidument le Bœuf sur le toit où officie Jean Wiener. Il s'est d'ailleurs fait engager comme stewart sur les paquebots qui font la traversée le Havre - New York, pour rencontrer les jazzmen américains. Au cours d'un de ces voyages, en 1928, il rencontre King Vidor qui souhaite l'engager comme acteur, mais le jeune homme s'intéresse plus précisément à la mise en scène. Jacques Becker s'est marié et son père l'a fortement incité à rejoindre la compagnie où il travaille, mais Becker s'y morfond. Il profite d'une de ses absences pour donner sa démission et le hasard fait que le jour même, il retrouve Jean Renoir en tournage en extérieurs pour La Chienne. Il lui demande alors de l'engager et devient, en 1931, son assistant. Jacques Becker souhaite ardemment réaliser et tourne avec Pierre Prévert un court métrage intitulé Le commissaire est bon enfant. Il espère passer au long métrage co-écrit avec Jean Castanier, un scénario intitulé Sur la Cour, mais le producteur pressenti, un ami d'enfance, du nom de André Halley Desfontaines, inquiet, confie la réalisation du sujet à Jean Renoir. Ce dernier associe alors [[Jacques Prévert] au projet]], de ce qui deviendra Le Crime de Monsieur Lange. Les deux hommes se brouillent mais se réconcilient pour le tournage de La Vie est à nous, Jacques Becker retrouvant sa place de premier assistant auprès de Renoir jusqu'en 1938, date où il parvient enfin à mettre en scène son premier long métrage, L'Or du Cristobal 1939. Le tournage est interrompu, faute d'argent, Jacques Becker se refusant à bâcler son premier film. Alors qu'il est mobilisé, les producteurs profitent de son absence et confient à Jean Stelli le soin de le terminer. Fait prisonnier de guerre, Jacques Becker est rapatrié à la suite d'une visite de la Croix-rouge. Il revient à Paris et parvient enfin à tourner son premier film, Dernier Atout 1942.
Sous l'Occupation, Jacques Becker réalise trois films de facture très diverse mais qui imposent un style très découpé et fondé sur une caméra extrêmement mobile : Dernier Atout 1942, Goupi-Mains rouges 1943 et Falbalas 1945. C'est sur le plateau de Falbalas qu'est par ailleurs entreposé le matériel détourné (caméra et pellicules) qui servira au tournage du film de La Libération de Paris. Reconnu pour ses qualités morales, le cinéaste interviendra pour défendre Henri-Georges Clouzot devant la commission d'épuration.
Après la Seconde Guerre mondiale, il tourne plusieurs comédies — Antoine et Antoinette (1947), palme d'or au festival de Cannes, Rendez-vous de juillet (1949), prix Louis Delluc, Edouard et Caroline (1951) et Rue de l'Estrapade (1953) — qui le distinguent comme le cinéaste français par excellence. Son goût pour l'observation de la société d'après la Libération, son regard sur ses personnages, son talent dans la direction d'acteurs et l'équilibre parfait entre la justesse psychologique des dialogues et la minutie de sa mise en scène caractérisent cette série qui met en scène diverses classes sociales. Comédies de couples qui inspireront la série des Doinel réalisée ultérieurement par François Truffaut.
Avec Casque d'or (1952), où Simone Signoret incarne avec génie une célèbre prostituée, il réalise une chronique rigoureuse et poétique des bas-fonds parisiens en 1900. Il signe ensuite le prototype du film noir français, Touchez pas au grisbi (1954), d'après le roman d'Albert Simonin, film qui relance la carrière de Jean Gabin. Après Ali Baba et les quarante voleurs (1954), une farce tournée pour Fernandel, et une adaptation de Maurice Leblanc, Les Aventures d'Arsène Lupin (1957), avec Robert Lamoureux dans le rôle du gentleman cambrioleur, il réalise avec Montparnasse 19 (1958), un mélodrame où Gérard Philipe incarne de façon pathétique le peintre Modigliani ; il meurt juste après avoir achevé Le Trou (1960), dont la rigueur et la sobriété se rapprochent du style épuré de Robert Bresson. Il est inhumé au cimetière Montparnasse de Paris
Filmographie
Réalisateur
- 1935 : Tête de turc
- 1935 : Le commissaire est bon enfant, le gendarme est sans pitié
- 1940 : L'Or du Cristobal, film partiellement retourné et achevé par le cinéaste Jean Stelli
- 1942 : Dernier Atout
- 1943 : Goupi Mains Rouges
- 1945 : Falbalas
- 1947 : Antoine et Antoinette
- 1949 : Rendez-vous de juillet
- 1951 : Édouard et Caroline
- 1952 : Casque d'or
- 1953 : Rue de l'Estrapade
- 1954 : Touchez pas au grisbi
- 1954 : Ali Baba et les Quarante voleurs
- 1957 : Les Aventures d'Arsène Lupin
- 1958 : Montparnasse 19
- 1960 : Le Trou
Assistant réalisateur
- 1931 : Y'en a pas deux comme Angélique de Roger Lion
- 1932 : La Nuit du carrefour de Jean Renoir
- 1932 : Boudu sauvé des eaux de Jean Renoir
- 1933 : Chotard et Cie de Jean Renoir
- 1934 : Madame Bovary de Jean Renoir
- 1936 : La vie est à nous de Jean Renoir
- 1936 : Partie de campagne de Jean Renoir
- 1936 : Les Bas-fonds de Jean Renoir
- 1937 : La Grande Illusion de Jean Renoir
- 1938 : La Marseillaise de Jean Renoir
- 1940 : L'Héritier des Mondésir d'Albert Valentin
Bibliographie
- Jean Queval, Jacques Becker, Paris, Seghers, 1962
- Claude Beylie et Freddy Buache (dir.), Jacques Becker, Locarno, Éditions du Festival international du film, 1991
- Jean-Louis Vey, Jacques Becker ou la Fausse évidence, Lyon, Aléas, 1995
- Valérie Vignaux, Jacques Becker ou l'Exercice de la liberté, Liège, Céfal, 2000
Liens externes
- Jacques Becker sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- Jacques Becker sur BiFi.fr
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