Muceri

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Riz

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Riz
 Oryza sativa
Oryza sativa
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Liliopsida
Sous-classe Commelinidae
Ordre Cyperales
Famille Poaceae
Genre
Oryza
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Poales
Famille Poaceae

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Le riz est une céréale de la famille des Poacées ou Graminées, cultivée dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées chaudes pour son fruit, ou caryopse, riche en amidon. Il désigne l'ensemble des plantes du genre Oryza, parmi lesquelles deux espèces sont cultivées : Oryza sativa et Oryza glaberrima, ou riz de Casamance.

Le riz est un élément fondamental de l'alimentation de nombreuses populations du monde, notamment en Asie et en Afrique. C'est la première céréale mondiale pour l'alimentation humaine, la deuxième après le maïs pour le tonnage récolté. Le riz est à la base de la cuisine asiatique, chinoise et indienne notamment. En Europe, il est cultivé dans la plaine du (Italie), en Camargue (France), en Espagne, en Russie, en Grèce, au Portugal, en Ukraine ou encore en Bulgarie.

Le riz est cultivé de diverses manières. La riziculture pluviale, sans inondation du champ, se distingue de la riziculture inondée où le niveau d'eau n'est pas contrôlé, et de la riziculture irriguée où la présence d'eau et son niveau sont contrôlés par le cultivateur. Un champ cultivé en riz est nommé rizière.

En fonction des cultivateurs, on obtient du riz blanc (Chine, Inde, France), du riz cargo (Chine), jaune (Iran), violet (Laos), du riz gluant (Chine, Indonésie, Laos)… consommé en grains, en pâte, en soupe, ou en dessert (riz au lait) par exemple.

Le riz est une plante annuelle glabre à chaume dressé ou étalé de hauteur variable, allant de moins d'un mètre jusqu'à cinq mètres pour les riz flottants. C'est une plante prédisposée au tallage, formant un bouquet de tiges, à racines fasciculées. Les fleurs, en épillets uniflores, sont groupées en panicules de 20 à 30 cm, dressées ou pendantes. Le fruit est un caryopse enveloppé dans deux glumelles grandes, coriaces et adhérentes, l'ensemble formant le paddy. La densité du riz blanc cru en vrac est d'environ 0.9g/cm3.

Selon la texture du caryopse, on distingue les variétés ordinaires, à tégument blanc, le plus souvent, ou rouge ; ou glutineuses (ou riz gluant, sweet rice). Les variétés de riz africain sont généralement à tégument rouge.

Sommaire

Botanique

Les riz appartiennent au genre Oryza L. qui comprend plus d'une vingtaine d'espèces, dont deux sont cultivées, Oryza sativa L., originaire de l'Asie, la plus cultivée et Oryza glaberrima Steud., ou riz de Casamance, originaire d'Afrique centrale.

Oryza sativa provient de divers événements de domestication ayant eu lieu environ 5000 ans av. J.-C. en Inde du Nord, et autour de la frontière sino-birmane. Le parent sauvage du riz cultivé est Oryza rufipogon (anciennement, les formes annuelles de Oryza rufipogon ont été nommées Oryza nivara). À ne pas confondre avec le riz nommé riz sauvage du genre botanique Zizania.

Oryza glaberrima provient de la domestication de Oryza barthii. On ne sait pas où a eu lieu la domestication, mais elle semble dater d'avant 500 av. J.-C.. Depuis quelques dizaines d'années, ce riz est de moins en moins cultivé en Afrique où le riz asiatique lui est de plus en plus préféré. Aujourd'hui, des variétés hybrides sativa-glaberrima combinant les qualités des deux espèces sont diffusées sous le nom « Nérica »[1].

Classification variétale

Le riz cultivé existe en de très nombreuses variétés, plusieurs milliers, qui ont été classées historiquement en trois groupes : japonica à épillet court, indica à épillet très long, et un groupe intermédiaire anciennement nommé javanica.

Aujourd'hui, on classe le riz asiatique en deux sous-espèces, indica et japonica, sur des bases moléculaires[2], mais aussi d'incompatibilité reproductive. Ces deux groupes correspondent à deux événements de domestication ayant eu lieu de part et d'autre de l'Himalaya. Les riz anciennement nommés "javanica" appartiennent au groupe japonica. On parle parfois de « japonica tropicaux ».

La sous-espèce indica regroupe des indica classiques, les riz long grain parfumés (basmati et sadri), des riz adaptés à la culture « sèche » (sans inondation du champ) et des écotypes flottants. La sous-espèce japonica regroupe les japonica tempérés et tropicaux (ex-javanica), les écotypes « aus », et des écotypes flottants.

Les milliers de variétés de riz existantes sont parfois classées selon leur degré de précocité, selon la longueur du cycle végétatif (en moyenne 160 jours). On parle alors de variétés très précoces (90 à 100 jours, écoptypes « aus »), précoces, semi-précoces, tardives, très tardives (plus de 210 jours). Ce mode de classement, s'il est pratique d'un point de vue agronomique, n'a cependant aucune valeur taxonomique.

Le « riz sauvage » appartient à un genre voisin : la zizanie (Zizania aquatica L., originaire du Nord des États-Unis et du Canada).

Un plant de riz

Le genre Oryza comprend une vingtaine d'espèces différentes[3]. De nombreuses classifications de ces espèces en complexes, en tribus, en séries, etc. ont été proposées, et se recoupent plus ou moins les une les autres. La classification proposée ici présente l'avantage d'être simple, et reprend les travaux les plus récents[4]. La base des ces classifications est l'organisation du génome (ploïdie, niveau d'homologie des génomes, etc.), mais est cohérente avec les caractéristiques morphologiques observées chez ces différentes espèces.

  • Complexe sativa. Dans ce groupe se retrouvent les deux espèces de riz cultivées, leurs parents sauvages, et des espèces proches.
    • Oryza sativa Linn., le riz cultivé asiatique.
    • Oryza sativa f. spontanica auct.
    • Oryza rufipogon Griff., est le parent supposé de l'espèce cultivée Oryza sativa, le riz asiatique. Certains individus de cette espèce sont des plantes annuelles, d'autres sont pérennes. Traditionnellement, la forme annuelle de Oryza rufipogon était nommée Oryza nivara. Ce nom d'espèce ne doit plus être utilisé aujourd'hui, car les formes annuelles et pérennes sont tout à fait interfertiles, et ne forment pas deux populations distinctes. Afin d'ôter toute ambiguïté, on écrit parfois Oryza rufipogon sensu lato pour désigner cette espèce dans sa nouvelle acception sur la forme pérenne, sur la forme annuelle (ex-Oryza nivara)
    • Oryza meridionalis Ng.
    • Oryza glumaepatula provient d'Amérique du Sud. Cette espèce ne peut pas être distinguée de Oryza rufipogon sur une base morphologique. Cependant, il s'agit bien d'une espèce différente car les plantes dOryza glumaepatula et dOryza rufipogon ne sont pas interfertiles.
    • Oryza glaberrima Steud., le riz de Casamance. Il fut vraisemblablement domestiqué en Afrique de l'Ouest à partir de l'espèce sauvage annuelle Oryza barthii. Oryza glaberrima n'est cultivée qu'en Afrique de l'Ouest (du Sénégal jusqu'au lac Tchad) alors qu'Oryza barthii est présent en Afrique de l'Est (Tanzanie) et australe (Zambie).
    • Oryza barthii A. Chev., probable parent sauvage du riz de Casamance (Oryza glaberrima). Cette espèce existe également sous la forme d'adventices dont certaines ont été historiquement nommées Oryza stapfii A. Chev. On trouve aussi dans la littérature le nom Oryza breviligulata qui est synonyme de Oryza barthii.
    • Oryza longistaminata Chev. & Roch.
  • Complexe officinalis. Cet autre grand groupe regroupe des espèces à l‘écologie plus diversifiée : on retrouve des espèces poussant au soleil dans des zones inondées de façon permanente ou temporaire, mais aussi des espèces poussant en sous-bois, ou dans des zones non inondées.
    • Oryza officinalis Wall.
    • Oryza minuta Presl
    • Oryza rhizomatis Vaughan, est limité à l'île de Ceylan (Sri Lanka).
    • Oryza eichingeri Peter
    • Oryza punctata Kotschy ex Stend.
    • Oryza latifolia Beauv.
    • Oryza alta Swallen
    • Oryza australiensis Domin
    • Oryza grandiglumis (Don.) Prod.

Deux autres groupes plus petits en nombre d'espèces sont décrits dans la littérature :

  • Complexe ridleyi
    • Oryza ridleyi Hook. f.
    • Oryza longiglumis P. Jansen
Un épi de riz (米 Ine), représenté sur le côté pile de la monnaie de 5 yen (五円), symbolise l'immortalité, l'abondance et la pureté première.

Enfin, les deux espèces suivantes ne sont regroupées avec aucune autre :

  • Oryza schlechteri Pilqer - Cette espèce est proche du complexe ridleyi, mais n'en ferait pas partie.
  • Oryza brachyantha Chev. est totalement indépendante.

Histoire

L'Homme a commencé à cultiver le riz il y a près de 10 000 ans lors de la révolution néolithique. Il se développe d'abord en Chine puis dans le reste du monde. Oryza rufipogon, dont est dérivé le riz cultivé, existe depuis moins de 680 000 ans[5].

Le riz était connu des anciens Grecs depuis les expéditions d'Alexandre le Grand en Perse.

Le riz est mentionné dès 1393 en France, dans le Mesnagier de Paris, mais c'est encore un produit d'importation. Ce sont les musulmans qui l'introduisent en Espagne. En Italie, il apparaît en 1468. En France, des tentatives de cultures sont réalisées au XVIIe siècle, mais ce n'est que dans la seconde moitié du XXe siècle que cette culture se développe, parallèlement à l'aménagement du delta du Rhône. [6]

Culture

Article détaillé : Culture du riz.
Travail dans une rizière au Bangladesh
Terrasses des rizières de la Chine du Sud

Près de 2000 variétés de riz sont aujourd'hui cultivées mais surtout, on en dénombre plusieurs appellations :

  • le paddy à l'état brut,
  • le cargo ou riz complet,
  • le riz blanc lors de sa dernière phase.

Généralement, 1 kilogramme de riz paddy donne 750 g de riz cargo et 600 g de riz blanc. Les difficultés liées à la culture du riz font que contrairement au blé, il est cultivé dans très peu de pays. Ainsi, près de 90 % de la production mondiale est fournie par l'Asie des moussons. À elles seules, les productions totales additionnées de la Chine et de l'Inde dépassent la moitié de la production mondiale. Cela s'explique notamment par les exigences du riz en matière climatique et humaine.

En effet, les besoins de la plante en chaleur, en humidité et en lumière sont très spécifiques. Ce n'est que dans les régions tropicales et subtropicales que le riz peut être cultivé toute l'année. L'intensité lumineuse exigée limite sa production aux zones se situant entre le 45e parallèle nord et le 35e parallèle Sud tandis que les conditions pédologiques requises s'avèrent plus souples, la plante étant relativement accommodante. La culture du riz requiert cependant une humidité importante : les besoins s'élèvent à au moins 100 mm d'eau par mois.

Le riz entraîne donc une forte consommation domestique en eau.

À tous ces obstacles climatiques s'ajoute la difficulté à récolter le riz. Il n'existe pas d'équivalent pour le riz à la moissonneuse utilisée pour le blé. La récolte n'est donc pas ou très peu automatisée, ce qui nécessite une main d'œuvre humaine importante. Par cet aspect, le riz peut être considéré comme une culture de pays pauvres, tant les coûts en capital humain jouent un rôle prépondérant.

La riziculture irriguée exige des surfaces planes, des canaux d'irrigation, des levées de terre. En zone montagneuse, ce type de culture est parfois pratiqué en terrasses. De plus, les plantules de riz sont en premier lieu obtenues sous pépinière avant d'être repiquées sous une lame d'eau dans un sol préalablement labouré. Sur le long terme, l'entretien pose aussi de sérieux problèmes car il exige sarclage et désherbage de la terre avant d'effectuer la récolte à la faucille obligatoire et dont les rendements s'avèrent faibles. Ce mécanisme est celui de la culture rizicole dite intensive car ayant les meilleurs rendements et permettant plusieurs récoltes par an (jusqu'à trois dans le delta du Mékong).

La riziculture inondée se pratique dans des zones naturellement inondées de façon périodique. Dans cette catégorie entrent deux types de culture, l'un à faible profondeur, et comparable en moins contrôlé à la culture irriguée, l'autre à forte profondeur (parfois plus d'un mètre) où des variétés particulières de riz (dites « flottantes ») sont cultivées. Parfois, il existe des situations intermédiaires ou le niveau d'inondation est partiellement contrôlée[7].

Il existe également une riziculture dite pluviale. Le riz n'est pas cultivé « les pieds dans l'eau » et ne requiert pas d'irrigation en continu. Ce type de culture peut se rencontrer dans les zones tropicales d'Afrique de l'Ouest. Ces cultures extensives ou sèches se pratiquent encore, mais offrent des rendements plus faibles.

Protection phytosanitaire du riz

La protection phytosanitaire du riz est réglementée, notamment en France[8].

Production et commercialisation

Riz basmati complet
le riz blanc, privé de la cuticule et de son germe, ne contient presque que de l'amidon.

Ces dernières années, la hausse de la production de riz fut surtout due à la hausse des rendements, mais on constate ces derniers temps une relative stagnation de ces derniers (environ 3,8 tonnes par hectare). La production générale de riz fluctue moins que celle du blé, du fait notamment des moindres enjeux économiques et politiques.

En 2008, la production mondiale de riz paddy s'est élevée à 661 millions de tonnes contre seulement 585 en 2003(source : FAO).

Principaux pays producteurs
2003 Surface cultivée (Mha) Rendement (tonne/ha) Production (Mt)
République populaire de Chine Chine 27,40 6,12 167,62
Inde Inde 44,00 3,03 133,51
Indonésie Indonésie 11,60 4,47 51,85
Bangladesh Bangladesh 11,10 3,43 38,06
Viêt Nam Viêt Nam 7,44 4,65 34,61
Flag of Thailand.svg Thaïlande 11,00 2,45 27,00
Flag of Myanmar.svg Birmanie 5,60 3,91 21,90
Philippines Philippines 4,10 3,22 15,35
Brésil Brésil 3,16 3,24 10,22
Japon Japon 1,68 5,87 9,86
États-Unis États-Unis 1,21 7,45 9,03
Pakistan Pakistan 2,21 3,05 6,78
Corée du Sud Corée du Sud 1,01 5,99 6,07
Égypte Égypte 0,62 9,43 5,80

Prix

Le prix du riz a doublé entre 2005 et 2009 avec un pic au printemps 2008[9].

Le 30 avril 2008, la Thaïlande a annoncé le projet de la création de l'Organisation des pays exportateurs de riz (OREC) afin de mettre en place un cartel de fixation des prix pour le riz sur le modèle de l'OPEP.

Pays exportateurs

Seulement 4 % de la production mondiale annuelle, qui avoisine les 600 millions de tonnes, sont destinés au commerce international. Celui-ci est en croissance de 7 % par année. Les États-Unis vont devenir, en 2005, le premier exportateur mondial avec 10,1 Mt.

La Thaïlande fut le premier exportateur mondial en 2004 passant de 7,58 Mt exportées en 2003 à 10,13 Mt pour un prévisionnel de 8,5 Mt en 2005. Le riz hom mali, parfumé subtilement comme la fleur blanche du jasmin, compte pour 25 % des exportations, rapportant quelque 2,5 millions de dollars par année au pays à environ 550 dollars la tonne, contre 250 dollars pour le riz blanc. Un million de petits paysans dans le Nord-Est du pays, région connue sous le nom d'Isan, doivent se contenter le plus souvent d'un revenu mensuel d'à peine 200 dollars et vivent largement au-dessous du seuil de précarité dépendant de la mousson.

Le Viêt Nam est le deuxième exportateur : 3,9 Mt (2004) - 3,8 à 4,0 Mt (2005 prévis.) L'Inde fut le deuxième exportateur en 2002 : 6,7 Mt (2002) - 4,3 Mt (2003) - 2,8 Mt (2004) - 1,3 à 1,4 Mt (2005 prévis.). Taïwan participe à des opérations d'aide par distribution de riz [10].

Pays importateurs

Les Philippines ont importé 0,985 Mt en 2004 et on estime à 1,1 Mt les importations pour 2005. La République populaire de Chine possède un énorme stock de riz évalué à 42 Mt, ses prévisions d'achats portent sur 0,7 Mt en 2005.

Alimentation et santé

Article détaillé : Cuisson du riz.
Un bol de riz blanc.

Le riz entre dans la composition de nombre de plats comme la paëlla et beaucoup d'autres recettes de riz safranné d’Espagne, les risottos originaires d’Italie, le riz cantonais mêlant divers viandes et légumes issu de Chine.

Mentionnons également le Carry de l’Île de la Réunion, le gâteau de riz, le mochi au Japon, le plov (Ouzbékistan et Xinjiang (Chine)), le ceebu jën (Sénégal), le nasi padang (Indonésie) ou le soudah Karis (Djibouti).

Le riz et son eau de cuisson sont efficaces pour aider à lutter contre la diarrhée.

Le riz et les OGM

Article détaillé : Organisme génétiquement modifié.

Selon la revue Science, la Chine, premier pays producteur et consommateur de riz, envisage de commercialiser des riz OGM à court terme, c'est-à-dire dès 2006. Il s'agit de deux variétés issues de la recherche chinoise, résistant à la pyrale du riz grâce à des gènes transplantés, l'un du bacillus thuringiensis (riz Xianyou 63) et l'autre d'une plante, la dolique à œil noir (riz Youming 86). Ces variétés ont fait l'objet de culture en conditions réelles en 2001 et 2003. Ces essais ont démontré la réduction sensible de la consommation de pesticides (80 %) avec un effet positif sur la santé des agriculteurs et sur leurs résultats économiques, et une amélioration du rendement (63,6 q/ha contre 61,5 pour des variétés classiques). Cependant, aucune étude scientifique n'a encore démontré l'innocuité de ces produits OGM sur le corps humain, ni leur nocivité d'ailleurs. La Chine est déjà le plus gros producteur de coton OGM, mais avec le riz, ce serait la deuxième fois que des produits OGM seraient mis massivement sur le marché de l'alimentation humaine (après le soja).

Par ailleurs, suite à la présence d'OGM dans des nouilles chinoises distribuées par Tang Frères, découverte en septembre 2006, la Chine a nié avoir autorisé la culture d'organismes génétiquement modifiés [11].

Cas du riz doré

Le « riz doré » ou « Golden Rice » est un ensemble de lignées de riz qui ont été obtenues par transgénèse par une équipe de chercheurs suisses menée par le Pr Potrykus à Zurich, en collaboration avec une équipe allemande dirigée par le Pr Beyer à Fribourg[12]. Le caractère "doré" de ces lignées est dû à leur transformation avec différents gènes codant un ensemble d'enzymes permettant à la biosynthèse du β-carotène d'avoir lieu dans le grain de riz. L'organisme humain est capable de transformer le β-carotène en vitamine A. Selon ces chercheurs, le « riz doré » pourrait être une réponse à la détresse d'un demi-million de personnes qui chaque année perdent la vue, et d'un à deux millions de personnes qui, chaque année, meurent de carence en cette vitamine. Ce travail a été repris par l'IRRI, qui travaille actuellement à intégrer ces transgènes dans de nombreuses nouvelles variétés adaptées aux différentes conditions de culture du riz[13]. Dans ce cadre, le caractère "doré" a été transféré à IR64, l'une des variétés les plus utilisées de riz indica. Les lignées obtenues ont gardé toutes les caractéristiques de la variété parente, et ne contiennent pas de gènes marqueurs de résistance aux antibiotiques[14].

Controverses liées au riz doré

De nombreux groupements écologistes (dont Greenpeace[15] et Friends of the earth[16]) ainsi que des groupements altermondialistes ont critiqué ces travaux et émis des craintes concernant leur application.

Pour l'activiste Vandana Shiva, mais aussi selon d'autres opposants aux OGM, comme l'association internationale Greenpeace, c'est l'approche même qui est à revoir, les carences en vitamine A sont des conséquences de la monoculture instaurée par la révolution verte, la solution réside selon elle dans la restauration de la biodiversité[17]. Par ailleurs, l'association Greenpeace a montré que les doses de β-carotène trouvées dans les premières lignées de riz doré étaient très basses. Il a été dit par des militants de cette association que de très grandes quantités (de 4 a 18 kilos selon les sources) de riz doré devaient être consommées chaque jour pour obtenir l'apport journalier recommandé (AJR) en vitamine A[18]. Cependant, les lignées récentes de riz dorés produisent de plus grandes quantités de vitamines A (23 fois plus que les premières), et une consommation quotidienne beaucoup plus modeste permet de fournir les doses de vitamine A souhaitables[19].

Les personnes et les organismes à l'origine de cette technique (tout particulièrement Ingo Potrykus[20] et la Fondation Rockefeller[21]) ont défendu, parfois avec véhémence[22] l'intérêt de cette nouvelle technique pour la santé dans les pays en voie de développement. Deux axes d'argumentation ont été développés : d'une part, il n'existerait pas de scénario raisonnable aboutissant à un risque grave pour l'environnement ; et d‘autre part, les personnes souffrant actuellement d'avitaminose A sont atteintes malgré les programmes de lutte existant contre cette carence. Le riz doré s'ajouterait, et ne remplacerait pas, les programmes existants.

De nombreux medias ont réalisé des reportages relatant la controverse liée au riz doré [23].

Réchauffement climatique

La culture intensive du riz contribue au Réchauffement climatique. Elle est à l'origine de l'émission d'une quantité assez importante de méthane[24],[25], (environ 120g par kilo de riz) puissant gaz à effet de serre.

En riziculture, deux types de bactéries agissent : les bactéries anaérobies se développent en l'absence d'oxygène ; les bactéries aérobies se développent en présence d'oxygène. Les bactéries anaérobies produisent du méthane, et les aérobies en consomment. Les techniques d'irrigation couramment utilisées pour la riziculture favorisent le développement principal des bactéries anaérobies, donc la production de méthane n'est que très peu absorbée par les bactéries aérobies. Conséquence, une grande quantité de méthane est produite et lâchée dans l'atmosphère. Des techniques alternatives d'irrigation pourraient cependant être utilisées pour limiter ce problème.

La production d'un kilo de riz correspond à l'émission de 120 g. de méthane. La riziculture représente de ce fait le deuxième producteur mondial de méthane avec 60 millions de tonnes/an ; juste derrière l'élevage des ruminants qui lui génère 80 millions de tonnes/an.

Voir aussi

Notes et références

  1. Voir sur les sites du Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO) et du Département de l'information des Nations Unies - Afrique renouveau
  2. Un article fondateur de cette classification : Glazmann, J-C (1987) Isozymes and classification of rice varieties. Theoretical and Applied genetics 74:21-30
  3. Taxonomie du genre Oryza
  4. La classification proposée ici s'appuie sur une synthèse récente : Vaughan, D. A., Morishima, H. & Kadowaki, K. (2003) Diversity in the Oryza genus. Current Opinion in Plant Biology, 6 : 139-146
  5. voir l'article : Lizhi Gao, Eugene M. McCarthy, Eric W. Ganko, and John F. McDonald (2006) Evolutionary history of Oryza sativa LTR retrotransposons: a preliminary survey of the rice genome sequences. BMC Genomics. 2004 ; 5: 18
  6. Sur l'histoire de la riziculture et ses rapports avec la muséologie :
    Marc-Antonio Barblan. D'Orient en Occident : histoire de la riziculture et muséologie. ICOFOM Study Series, Vol.35(2006), pp.109-126.
    Les pages 113 à 117 traitent tout particulièrement de l'expansion de la culture du riz dans le monde au cours de l'histoire.
  7. Exemple d'une transition vers ce type de culture : le barrage de Sérédji au Mali
  8. Liste des produits phytopharmaceutiques autorisés en France pour lutter contre les parasites du riz sur le site du Ministère de l'agriculture
  9. Source:UNCTAD
  10. AIDE HUMANITAIRE : TAIWAN ENVOIE DU RIZ A L’IRAK
  11. Du riz OGM en France et en Suède, L'Express, 12 septembre 2006
  12. La section "vitamin A and rice de cette publication raconte quand et comment les lignées « golden rice » ont été obtenues (en). On peut aussi lire la publication originale : Ye X, Al-Babili S, Klöti A, Zhang J, Lucca P, Beyer P, Potrykus I (2000) Engineering the provitamin A (beta-carotene) biosynthetic pathway into (carotenoid-free) rice endosperm. Science 287 : 303-305
  13. http://www.knowledgebank.irri.org/factSheets/OtherResources/Health_and_Nutrition/fs_GoldenRice.pdf
  14. Résultats publiés dans plant biotechnology journal. Référence complète: Baisakh N, Rehana S, Rai M, Oliva N, Tan J, Mackill DJ, Khush GS, Datta K & Datta SK. (2006) Marker-free transgenic (MFT) near-isogenic introgression lines (NIILs) of 'golden' indica rice (cv. IR64) with accumulation of provitamin A in the endosperm tissue. Plant Biotechnol J. 4 : 467-475
  15. Communication de Greenpeace international (en anglais)
  16. Communication de Friend Of The Earth (en anglais)
  17. Déclarations de Vandana Shiva en marge de la Première Réunion du Comité Intergouvernemental pour le Protocole de Cartegena
  18. Propos de Vandana Shiva rapportés par l'agence InterPress
  19. Paine JA, Shipton CA, Chaggar S, Howells RM, Kennedy MJ, Vernon G, Wright SY, Hinchliffe E, Adams JL, Silverstone AL, Drake R (2005) A new version of Golden Rice with increased pro-vitamin A content. Nature Biotechnology 23:482-487
  20. Une réponse de Ingo Potrykus à Greenpeace, une autre lettre ouverte d'Ingo Potrykus.
  21. réponse de la Fondation Rockefeller à Vandana Shiva
  22. une autre réponse de Ingo Potrykus à Greenpeace
  23. La chaîne Arte ou la BBC
  24. Sur le lien entre riziculture et méthane : P.-A. Roger, C. Joulian. « Environmental impacts of rice cultivation » dans Rice quality : a pluridisciplinary approach, Cahiers Options Méditerranéennes, Vol. 24, n° 3- Article n° 38 (CD ROM), CIHEAM, 1998
  25. Pierre Roger et Jean Le Mer : Réduire l'émission de méthane par les rizières, fiches scientifiques de l'IRD, mai 1999

Articles connexes

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Voir « riz » sur le Wiktionnaire.

Liens externes


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