Tige

Tige
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La tige est chez les plantes, l'axe généralement aérien, qui prolonge la racine et porte les bourgeons et les feuilles. La tige se ramifie généralement en branches et rameaux formant l'appareil caulinaire.

Elle diffère de la racine par la présence de nœuds où s'insèrent les bourgeons axillaires et les feuilles, par l'absence de coiffe terminale et par sa structure anatomique. La transition entre racine et tige se fait dans le « collet ». Il peut exister des tiges souterraines comme il existe des racines aériennes.

Par son mode de croissance et de ramification, la tige détermine le port de la plante; elle assure une fonction de soutien de la plante et une fonction de transport des éléments nutritifs entre les racines et les feuilles.

Les tiges creuses sont un habitat pour de nombreuses espèces qui y hibernent ou y pondent leurs œufs. Ces espèces sont dites caulicoles.

Sommaire

Structure anatomique

Coupe transversale d'une tige de lin. 1-moelle 2-protoxylème 3-xylème primaire 4-phloème primaire 5-fibres de sclérenchyme 6-écorce 7-épiderme

On peut observer au microscope l'anatomie des tiges grâce à des coupes transversales fines de tiges ou de pédoncules floraux. Ces coupes peuvent être colorées pour permettre de différencier les cellules et leurs constituants, le plus souvent grâce à la double coloration Carmin-vert d'iode (colorant de Mirande).

Ce colorant colore en rose les structures cellulosiques (comme les parenchymes, le phloème(4) primaire et secondaire et les collenchymes) et en vert les structures contenant des molécule apparentées aux lipides (tissus subérifiés ou lignifiés comme les parenchymes lignifiés, les sclérenchymes, le xylème(2,3) primaire et secondaire) et en jaunâtre le suber (appelé aussi liège).

La tige est un organe cylindrique à symétrie axiale généralement, sauf dans le cas des tiges carrés ou triangulaires où la symétrie est dite bilatérale (ex : Allium triquetrum)

Les tiges peuvent comporter uniquement des structures primaires (cas des monocotylédones et des dicotylédones jeunes) ou aussi des structures secondaires (dicotylédones âgées). L'organisation de ces structures évite le flambage de la tige par le phénomène de tenségrité[1]. La présence de collenchyme apporte une grande résistance à la flexion et traction (caractéristique chez la menthe, la sauge).

Structure primaire

Une tige comporte 2 zones principales : l'écorce(6) (ou cortex ou encore cylindre périphérique) et le cylindre central occupant, entre autres, les rôles respectifs de protection et de sustentation.

Écorce

Article détaillé : Écorce.

L'écorce est réduite dans les tiges tandis qu'elle est très développée dans le cylindre central contrairement aux racines où c'est le contraire.

L'écorce est constituée d'un tissu de revêtement d'origine primaire : l'épiderme(7). Ce dernier se compose d'une seule assise (couche) de cellules alignées côte à côte ; on peut remarquer des stomates de temps en temps, ils permettent des échanges gazeux entre le milieu extérieur et la tige.

Sous l'épiderme se trouve le parenchyme cortical, un tissu composé de cellules plus grosses et moins bien organisées. Il est le siège de la photosynthèse et peut servir de réserve à la plante. Souvent on trouve dessous un parenchyme lignifié (il apparait plus vert sur la coupe) qui sert à soutenir la plante, c'est le sclérenchyme(5). Dans les organes jeunes, on trouve le collenchyme.

Cylindre central

Article détaillé : cylindre central.

La limite entre le cortex et le cylindre central est constituée par les faisceaux conducteurs. Ces derniers se trouvent dans un autre parenchyme appelé parenchyme médullaire. Les faisceaux sont composés de deux types de vaisseaux : le xylème(2,3) et le phloème(4). Le xylème conduit la sève brute composée d'eau, de sels minéraux et de quelques acides aminés des racines vers les organes photosynthétiques où cette sève se charge en sucre. Elle se transforme alors en sève élaborée qui est conduite par le phloème vers les organes demandeurs en énergie tels que les bourgeons, les racines, les tubercules, les fleurs, les fruits... Dans les tiges, le xylème et le phloème sont superposés (le phloème se trouve au-dessus du xylème), contrairement aux racines où ils sont disposés l'un à côté de l'autre. Chez les monocotylédones, ces vaisseaux sont nombreux, disposés sur plusieurs cercles, de taille variable et plus petite. Chez les dicotylédones, le nombre de faisceaux vasculaires est moindre (moins de 8) et ils sont tous sur un même cercle.

Au centre de la tige se trouve la moelle(1) ou zone médullaire qui contient des parenchymes de réserve. Chez les Poacées (graminées), cette zone est remplacée par une lacune centrale et on appelle alors la tige « chaume ». Cela explique pourquoi la tige du blé est creuse.

Structure secondaire

Croissance et ramification

On distingue deux types de ramifications :

  1. La grappe : l'axe principale grandit indéfiniment à partir du bourgeon terminal. Chaque bourgeon axillaire donne un rameau qui continue à grandir, les rameaux les plus courts et les plus jeunes sont près du sommet, le port est donc pyramidal. ex. : le sapin
  2. La cyme (ramification définie) : le bourgeon terminal s'arrête de fonctionner, il est remplacé par le bourgeon axillaire le plus voisin qui fonctionne quelque temps puis il sera remplacé à son tour etc. Le résultat est une croissance en zigzag. ex. : tilleul

Croissance en longueur

La croissance des entre-nœuds se fait sous l'effet des gibbérellines.

Croissance en épaisseur

Croissance en épaisseur, hêtre

La croissance secondaire (en épaisseur) est,

-Inexistante chez les plantes appartenant à la classe des Liliopsida (Monocotylédones angiospermes)

ex. de familles : Poaceae (graminées), Arecaceae (palmiers), Cyperaceae (papyrus), Musaceae (bananiers), ...

Les plantes appartenant à cette classe ne possèdent pas de cambium et ne produisent donc ni bois ni racines secondaires (racine poussant perpendiculairement sur une autre racine). La seule façon pour ces plantes à fleurs de pouvoir augmenter leur assise et la rigidité de leur tige, est d'accumuler des tissus morts autour de celle-ci. (comme chez les palmiers)

-Importante chez les plantes appartenant à la classe des Magnoliopsida (Dicotylédones angiospermes)

ex de familles: Fagaceae (chênes, hêtres, châtaigniers), Cactaceae (cactus), Salicaceae (peupliers, saules), Oleaceae (frênes, oliviers, lilas), Rosaceae (rosiers, pruniers, pommiers, poiriers, cerisiers, ronciers, framboisiers), ...

Les plantes appartenant à cette classe forment un cordon de cellules peu différenciées et non épaissies au sein du faisceau libéro-ligneux, entre le phloème et le xylème appelé procambium. Le procambium, en se divisant, met en place un cambium intrafasciculaire qui formera du xylème secondaire vers l'intérieur et du phloème secondaire vers l'extérieur. L'activité méristèmatique de ce cambium génère le bois (xylème secondaire) et le liber (phloème secondaire).

Note : - Chez les gymnospermes (conifères), la croissance en épaisseur est similaire à celle des dicotylédones. - Un processus de croissance en épaisseur différent existe aussi chez les fougères arborescentes.

Modes de ramification

Port des plantes

Différents types de tiges

Tiges aériennes

Tiges souterraines

4. Différentes sortes de tiges / Schéma On distingue trois (3) types de tiges différentes : 1. Tige aérienne - Plante Acaules - Cladodes - Chaume des Graminées - Stipe (ex. : Les palmiers) - Tiges succulentes (canne à sucre) - Stolon - Tige radicante - Rameaux spécialisés (Épines – Vrilles)

2. Tiges Souterraines - Rhizomes - Tubercules - Bulbes

3. Tiges Aquatiques

NB : La tige peut être : Dressée : la tige est suffisamment robuste pour se développer à la verticale.

Montante : concerne souvent des plantes dont la souche est vivace et robuste mais dont les tiges aériennes sont grêles et herbacées.

Couchée ou rampante : les tiges sont étalées au sol et ne montent pas ou peu. On parle également de plantes prostrées.

Volubile : entoure un support pour y prendre appui. Grimpante : se fixe sur un support par des crampons qui sont des racines adventives ou par des vrilles, qui sont des feuilles transformées.

Notes et références

  1. Etienne Guyon , Matière et matériaux, Ed. Belin, 4 mars 2010, p. 57.

Matthieu de C. , "De l'apologie de la tige", Ed. Hatier, aout 2010

Voir aussi

Lien externe



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