- Adventice
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Une adventice est, en botanique, une espèce végétale étrangère à la flore indigène d'un territoire dans lequel elle est accidentellement introduite et peut s'installer.
En agronomie, ce terme désigne une plante herbacée ou ligneuse indésirable à l'endroit où elle se trouve, désignée dans le langage courant par l'expression mauvaise herbe. La malherbologie désigne l'ensemble des sciences et des techniques qui étudient et éradiquent ces mauvaises herbes.
La connotation négative associée à mauvaise herbe est une forme d'anthropomorphisme liée pour l'essentiel au point de vue agricole. Ce sens peut devenir préjudiciable et n'a aucune valeur scientifique des points de vues botanique et écologique.
Sommaire
Nature des adventices
Dans le cadre de la production agricole, les adventices peuvent être des espèces non cultivées installées dans un champ, mais aussi les repousses d'une culture précédente :
- repousses de céréales dans une culture de colza,
- repousses de pommes de terre dans un champ de céréales ou de betteraves,
- etc.
Les adventices peuvent être :
- des plantes vivaces, qui se reproduisent de façon végétative, ou bien qui restent en place plusieurs années : chiendent, laiteron des champs, liseron, tussilage, chardon...
- des plantes annuelles, le plus souvent, qui se reproduisent par graine, avec fréquemment un fort potentiel de reproduction : amarante, coquelicot, chénopode, sétaire, folle avoine, véronique, stellaire...
Semences
Les semences des adventices se caractérisent par :
- une grande longévité, liée à une résistance à la dessiccation ou l'asphyxie lors d'un enfouissement profond, grâce à leur tégument plus ou moins imperméable à l'eau et à l'air.
- un grand stock dans le sol, de l'ordre de 20 à 400 millions par hectare sur 10 à 15 cm de profondeur, dont 5 à 10 % représenterait la flore de surface.
Périodes de germination
Les périodes préférentielles de germination des adventices varient en fonction des espèces :
- germination d'automne et d'hiver pour les mauvaises herbes trouvées dans les céréales d'hiver et le colza : coquelicot, gaillet, myosotis, renoncule des champs, vulpin, folle avoine...
- germination estivale : amarante, mercuriale, morelle, sétaire, digitaire...
- germination en toute saison : rumex, véronique, pâturin, séneçon, mouron des oiseaux...
Lutte contre les adventices
Des mesures préventives sont possibles: - faux semis: un léger travail du sol permet d'activer les graines en surface, qui peuvent ensuite être détruite mécaniquement ou chimiquement.
- fertilisation localisé: placer la fertilisation au plus près de la plante cultivé permet de lui donner un avantage sur les adventices. Même si elles lèvent celle-ci seront moins vigoureuse que la culture.
- semis direct sous couvert: le paillis formé par les plantes de couvertures rend difficile la levée de adventice.
- le travail du sol en profondeur: cette technique n'est efficace qu'a court terme, le stock de graine d'adventice est dilué dans la profondeur labouré, après quelques années de labour l'effet devient nul.
L'emploi des herbicides nécessite l'identification par les agriculteurs des mauvaises herbes présentes dans leurs parcelles, afin d'éviter des traitements inutiles. La plupart des molécules sont très spécifiques. Les agriculteurs sont souvent contraint d'utiliser plusieurs produits pour traiter l'ensemble des adventices présentes.
Dans un bassin de production donné, le nombre des principales espèces de mauvaises herbes à connaître est de l'ordre d'une trentaine. Par ailleurs, certaines espèces sont fréquemment associées à une culture donnée : chénopode et amarante dans les betteraves, gaillet et véronique dans les céréales, etc.
Les désherbants totaux sont très efficace pour nettoyer des champs avant mise en culture. Leur potentiels toxicologique n'est plus fort que les herbicides spécifiques, leur caractères total indiquent seulement qu'il cible un processus métabolique universel chez les végétaux. Pour veiller à leur bonne biodégradation il faut éviter de les utiliser sur sols morts (allée de gravier, trottoir, sol viticole): ces milieux ne retiennent pas les molécules toxiques et n'ont pas de flore bactérienne capable de les dégrader. Les usages non agricoles, notamment d'entretien des voiries, parc et chemin municipaux font malheureusement un usage intensif de ces produits sur des sols incapables de les dégrader. Une part importante de la pollution au glyphosate est attribué à ces pratiques.
Actions défavorables sur les cultures
La nuisibilité des mauvaises herbes se présente sous quatre formes :
- La concurrence à l'égard de l'ensoleillement, de l'eau ou des matières nutritives. Les adventices prélèvent leur alimentation au détriment des cultures. Cette concurrence est fonction de la nature des adventices, de la densité de population, de l'influence de la fumure et des conditions climatiques favorables aux mauvaises herbes.
- La dépréciation des récoltes liée à la présence de fragments de mauvaises herbes qui diminuent la qualité de la production, ou de graines d'adventices comme la morelle ou la nielle, qui sont susceptibles de provoquer un mauvais goût ou d'induire un effet toxique. Dans l'ensilage ou la récolte en sec d'herbage, la présence de renoncules, de prêles, de fougères, de colchiques, ou de mercuriales peut provoquer des accidents, alors qu'elles ne sont pas consommées en vert par les animaux.
- La difficulté de ramassage peut être provoquée par le gaillet ou le chénopode lors de la récolte des betteraves par le bourrage des machines. La présence de graminées adventices peut favoriser la verse des céréales et ainsi affecter la mise en œuvre de la récolte.
- Le développement des ravageurs et des maladies peut être favorisé par le microclimat créé par des adventices envahissantes, ou par leur rôle de réservoir ou de plantes relais pour les virus, les bactéries, les champignons, les acariens ou les insectes.
Effet néfaste de la lutte contre les adventices
En France comme un grand nombre de pays, l'utilisation d'herbicides pour contrôler le développement des mauvaises herbes a entraîné une contamination largement répandue des eaux de surface et des eaux souterraines par des substances actives de désherbants, en particulier de la famille chimique des triazines : simazine, terbuthylazine...
Pour cette raison, les herbicides de la famille des triazines font l'objet de mesures d'interdiction en France mais pas dans l'Union Européenne.
La possibilité du développement de cultures de maïs transgéniques, présentant une tolérance à des herbicides, comme le glyphosate (Roundup), ou encore le glufosinate ammonium avec l'événement de transformation T25, suscite des interrogations. Employés dans le respect des bonnes pratiques agricoles, ces OGM peuvent réduire la consommation d'herbicides au cours des premières années d'utilisation. Toutefois, une utilisation non raisonnée des désherbants peut induire de nouvelles pollutions de l'eau ou une adaptation des adventices, entraînant l'emploi de quantités accrues de désherbants.
Voir aussi
Articles connexes
- Désherbage
- Herbicide
- Liste des principales mauvaises herbes
- Espèce invasive
- Plante messicole
- Hémérochorie
- Plantes Utiles
- Compagnonnage
- Permaculture
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