Années 1470

Événements

Afrique

• 1469-1475 : Le Portugais Fernão Gomes explore la côte occidentale de l’Afrique équatoriale. Explorations et conquêtes portugaises en Afrique. Les Portugais découvrent la Côte-de-l'Or (Ghana actuel) et avancent jusqu'à la côte du Gabon.
• Le Portugais Avelino de Teixeira da Mota note l’existence d’une traite des esclaves au passage d’Arguin, à destination du monde arabe et maghrébin.

Océanie

• Vers 1470, la dynastie Tu'i Tonga perd le pouvoir temporel sur les Tonga et les vestiges de l'Empire tongien, après près de six siècles au pouvoir. Elle est remplacée par la dynastie Tu'i Ha'atakalaua qui sera dominante jusqu'en 1600 environ.

Europe

L'Europe en 1470

• Poursuite de la guerre des Deux-Roses.
• 1470-1474 : Guerre anglo-hanséatique.
• 1474-1477 : Guerre de Bourgogne.

• Troubles urbains en France (remuements d’Aurillac (1473), de Bourges, de Senlis et du Puy).
• Trente incursions turques en Slovénie entre 1468 et 1483. Les Autrichiens luttent contre les Ottomans en Carniole et en Carinthie (1473, 1476, 1479, 1483). La Carniole subit 27 incursions entre 1473 et 1508^[1].

Personnages significatifs

• Louis XI de France
• Charles le Téméraire
• Étienne III le Grand

Inventions, découvertes, introductions

• Vers 1470 :
  • Premiers laminoirs en Europe^[2].
  • Rouet à ailettes^[2].
• 1470 :
  • L’imprimeur français Nicholas Jenson s’établit à Venise où il met au point le premier caractère romain. Une centaine d’ateliers d’imprimerie se créent en Italie, en France et en Espagne entre 1470 et 1479.
  • La première imprimerie est installée en France à la Sorbonne (Guillaume Fichet).
• 1471 :
  • Le premier observatoire européen est fondé à Nuremberg par Johann Müller.
  • Première imprimerie en Hongrie de l’Allemand André Hess.
  • Ferrante introduit l’imprimerie à Naples (Francisco Tuppo).

• 13 janvier 1472 : L’astronome Johann Müller observe une comète à Nuremberg. Il fonde la cométographie^[3].
• 1473 : Imprimeries à Utrecht et à Lyon^[4].
• 25 juin 1474 : Lettre du cosmographe florentin Paolo Toscanelli au chanoine portugais Martins, se basant sur les erreurs répandues par Martin de Tyr. Il situe le Japon à 2400 milles à l’ouest des îles Canaries (à moins du quart de la distance réelle)^[5].
• 1474 :
  • La première véritable législation attribuant un monopole pour les inventions apparaît à Venise.
  • L'imprimeur anglais William Caxton publie à Bruges le premier livre imprimé en anglais.
  • Première imprimerie à Cracovie en Pologne.
• 1475 : Imprimerie hébraïque établie à Reggio di Calabria par Abraham ben Garton ben Itzhak. Le premier livre publié en hébreu, un commentaire de Rashi sur le Pentateuque, est daté du 18 février 1475^[6].
• 1476 : L'imprimeur anglais William Caxton introduit l'imprimerie à Westminster, Londres.
• 1477 : Imprimeries à Deventer et Gouda^[4].
• 1478 :
  • La géographie de Ptolémée est imprimée à Rome.
  • L'Imago mundi de Pierre d'Ailly est imprimé pour la première fois.

Religion et philosophie

• Hérésie rationaliste des « judaïsants » à Novgorod. Ils nient la souveraineté du Christ et refusent la puissance temporelle de l’Église^[7].
• 1478 : Le pape Sixte IV établit le tribunal inquisitorial du Saint-Office en Castille.

Art et culture

• 1471 : Le pape Sixte IV crée les musées du Capitole.
• 1473 : Constitution de la bibliothèque Marciana à Venise dont le premier fonds est constitué par 600 manuscrits légués à la ville par le cardinal Bessarion, mort l’année précédente.
• 1475 :
  • Ouverture au public de la bibliothèque vaticane, la plus grande de l’époque.
  • Le premier café, Kiva Han, ouvre à Constantinople.
• Mathias Corvin crée une bibliothèque prestigieuse à Buda, la Bibliotheca Corviniana (de 3500 à 5000 volumes).

Littérature

"La Divine Comédie" écrite par Dante Alighieri ; imprimée le 11 avril 1472 ; Hall des Arts Libéraux et des Planètes; Palazzo Trinci, Foligno, Italie

• 1469-1470 : L'écrivain anglais Sir Thomas Malory termine Le Morte d'Arthur source de la légende arthurienne, publiée en 1485 par William Caxton^[8].
• 1470 : Édition des Canzoniere, de Pétrarque, recueil de sonnets et d’odes en italien qui lui furent inspirés par la passion qu’il vouait à Laura. L’italien vernaculaire y devient pour la première fois une langue poétique, mélodieuse et envoûtante.
• Vers 1470 : Apparition de la première ballade sur le héros suisse Guillaume Tell dans Le livre de Sarnen^[9].
• 1470-1471 : L’Itinéraire d’Anselme Adorno, de son fils Jean Adorno, relate le voyage en Terre Sainte d’Anselme Adorno de Bruges au mont Sinaï.
• 1471 : Marsile Ficin commence à traduire en latin Jamblique, Porphyre de Tyr, Platon, Plotin, Proclus, Pseudo-Hermès (fin en 1497).
• 11 avril 1472 : Première édition de La Divine Comédie de Dante Alighieri.
• 1473 :
  • Chronica Hungarorum, de Thuroczy, premier livre imprimé en Hongrie par András Hess^[10].
  • Traduction du code juridique de la ville de Magdebourg (Sachsenspiegel) en tchèque slovaquisé à Žilina^[11].
• 1474 : Publication posthume de Italia illustrata (l'Italie illustrée), ouvrage historique de Flavio Biondo, de Forlì, en Italie.
• Vers 1474 : William Caxton imprime à Bruges the Recuyell of the Historyes of Troye, le premier ouvrage imprimé en langue anglaise.
• 1475-1478 : Stances pour le tournoi, poésies lyriques d’Ange Politien, publiées en 1494).
• 1476-1494 : Matteo Maria Boiardo écrit son Roland amoureux (Orlando innamorata)^[12].
• 1477 :
  • Première édition à Nuremberg du livre de Marco Polo, le Devisement du monde.
  • Publication de l’Histoire des choses, du pape Pie II.
  • Pasquier Bonhomme imprime le premier livre en français, les Grandes Chroniques de France.
• 1478 : L'histoire de la Conjuration des Pazzi, poème d’Ange Politien.
• 1479 : Premier texte slovaque conservé.

Art plastique

• 1470-1475 : La Mort de la Vierge et la Tentation de saint Antoine, gravures de Martin Schongauer.
• 1470-1472 :
  • Le Pérugin est l’élève de Andrea del Verrocchio à Florence.
• Vers 1470 :
  • les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, enluminures de Jean Fouquet.
  • Portraits de Tommaso Portinari et de Maria Magdalena Baroncelli, toiles de Hans Memling.
  • La Vierge de Sinigallia, œuvre de Piero Della Francesca.
  • Atelier de Sandro Botticelli à Florence.
• 1471 : Gentile et Giovanni Bellini fondent un atelier à Venise.
• 1472 : Léonard de Vinci est admis au sein de la confrérie des peintres de Florence.
• 1471-1473 L’Épreuve du feu, diptyque de Dierick Bouts.
• 1472-1475 : Léonard de Vinci peint L'Annonciation.
• 1473 : Vierge au buisson de roses, grand retable réalisé pour l’église Saint-Martin à Colmar de Martin Schongauer.
• 1473-1474 : Saint Sébastien, peinture de Sandro Botticelli.
• 1473-1475 : David, bronze de Verrocchio.
• 1474 : Le sénat de Venise décide de la restauration du palais ducal, décoré entre autres par Carpaccio et Bellini (fin en 1493)^[13].
• Vers 1474 : Piero della Francesca rédige De Prospectiva Pingendi, traité de perspective.
• 1475 :
  • Antonello da Messina rencontre Giovanni Bellini à Venise.
  • Scènes de la vie de Santa Fina, fresques de Domenico Ghirlandaio à la collégiale de San Gimignano.
• 1475-1476 : Retable de San Cassiano d'Antonello da Messina.
• Vers 1475 :
  • Martin Schongauer réalise un ensemble de douze gravures sur le thème de la Passion du Christ.
  • Triptyque Donne ou Vierge à l’enfant avec saints et donateurs de Hans Memling.
• 1476 :
  • Saint-Sébastien, peint à Venise par Antonello da Messina.
  • L’Enfant au dauphin de Verrocchio, exécuté pour une fontaine de la cour du Palazzo Vecchio à Florence.
  • Retable Portinari (l’Adoration des bergers) de Hugo Van der Goes commandé par Tommaso Portinari, agent des Médicis à Bruges.
  • Le Baptême du Christ et la Vierge à l’Enfant du Pérugin, longtemps attribué à son maître Verrocchio.
• 1478 :
  • Julien de Médicis, portrait de Sandro Botticelli.
  • Léonard de Vinci devient un artiste indépendant. Sa première commande, un retable pour la chapelle du Palazzo Vecchio, n’est jamais exécutée.
• 1478-1482 : Le Printemps, toile de Sandro Botticelli.
• 1479 :
  • Mariage mystique de sainte Catherine, triptyque de Hans Memling.
  • Le peintre Gentile Bellini est envoyé par l’État vénitien à Constantinople à la demande du sultan Mehmet II, qui souhaite un portraitiste de talent.

• 

  Tommaso Portinari, Hans Memling.

• 

  Maria Magdalena Baroncelli, Hans Memling.

• 

  L’Épreuve du feu, de Dierick Bouts

• 

  Saint Sébastien, Sandro Botticelli.

• 

  Vierge au buisson de roses, Martin Schongauer

• 

  Retable de San Cassiano, Antonello da Messina.

• 

  Saint-Sébastien, Antonello da Messina.

• 

  L'annonce de la mort de Santa Fina, Ghirlandaio.

• 

  L’Enfant au dauphin, Verrocchio.

• 

  Retable Portinari, Hugo Van der Goes

Économie et société

• Le roi de Castille dispose d’une armée de 150 000 hommes.
• Le Tyrol devient l’un des grands centres producteurs d’argent d’Europe.
• L’exploitation des mines d’or de Mina, en Guinée, après 1471, affermit et généralise la reprise économique au Portugal.

• Les importations de sel sont multipliées par six à Rouen entre 1475 et 1515.
• Essor du commerce au Pays-Bas qui a doublé de 1400 à 1475.
• Le sultan ottoman Mehmet II ordonne de recopier toutes les chartes de donation sur des registres, avec mention de tous les revenus des biens concédés, afin de supprimer les malversations et les vexations, en particulier dans les territoires européens de l’Empire où les paysans chrétiens sont opprimés^[14].
• Faillites des banques filiales des Médicis à Londres (1477), à Bruges (1478), à Milan (1478) et à Avignon (1479) due au manque d’intérêt de Laurent le Magnifique pour les affaires.
• Premier budget général au Portugal en 1478 : l’intendance centrale des Finances calcule les recettes et les dépenses ordinaires de l’année écoulée et évalue ces dernières pour l’année qui commence, en tenant compte des mesures fiscales proposées et adoptées.
• La population d’Istanbul est environ de 70 000 à 80 000 habitants en 1478.
• La Castille compte trois millions d’habitant pour un million d’Aragonais.

• Russie : Ivan III de Moscou, pour mieux brider ses boyards, concède à ses fidèles des terres de la couronne nommées pomiechtchie et dont le détenteur (pomiechtchik) est toujours révocable. Le paysan est de plus en plus attaché aux domaines et à la fin du XV^e siècle, il ne peut s’en éloigner qu’une fois par an. Toujours plus endetté envers le grand propriétaire, il doit s’engager à travailler quotidiennement pour lui. À ce servage pour dettes, le paysan ne peut échapper qu’en s’enfuyant vers les terres du Sud lorsqu’elles sont reprises aux Mongols.

Notes et références

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